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05/02/2008

SAINT AGNÈS : LA SOURCE DE LA "MOUNIGA" (LA NONNE)

Surplombant Menton, à 750m au-dessus de la mer, dans un paysage tourmenté, Saint Agnès est le village du littoral le plus haut d’Europe.   A flanc de coteau en allant vers le hameau de Cabrolles coule la source de la « Mouniga » (la nonne).  

La légende rapporte que vers le Xème siècle, un chevalier troubadour était tombé amoureux d’une jeune fille noble, cloîtrée dans un couvent de Nice. Un jour, ils partirent tous deux à cheval vers l’Italie, poursuivis par les frères de la dulcinée. Arrivés au plateau aride situé sous Saint Agnès, le fiancé fut tué et la jeune fille, folle de désespoir, saisit une épée et se transperça la poitrine. Instantanément, une source jaillit en ce lieu désert.

 

D’après « Les Légendes et Chroniques insolites des Alpes Maritimes » (Equinoxe-éditions Saint Rémy de Provence), pour commander cet ouvrage dédicacé de 23 € : téléphoner au 04 93 24 86 55.

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29/01/2008

SAINT ETIENNE DE TINÉE : LE PRÉ DU DIABLE

Comme chaque année au mois de juin, j’avais quitté Vinadio sur les bords de la Stura avec ma fille Lucia pour aller chercher du travail de l’autre côté des Alpes. Après avoir fait halte à l’hospice de Sainte-Anne, nous avions franchi le col de la Lombarde pour rejoindre Isola dans la vallée de la Tinée. Là, commençait la quête incertaine d’un emploi. A l’auberge on m’indiqua un particulier de Douans qui cherchait un faucheur à la tâche. Le lendemain, je me présentais à Firmin Rapuc qui m’expliqua où se situait son pré au quartier du Bourguet. L’aubergiste m’avait bien dit : « Tu es robuste, mais méfie-toi, son pré porte malheur, il recrute toujours des faucheurs du dehors qui, le travail fait, disparaissent sans laisser de trace… ». L’homme m’apparut franc du collier, si ce n’était son étrange regard gris dont il m’avait toisé en  précisant : « Quand tu auras fauché le pré et rassemblé le foin, passe chez moi, je te réglerai d’un écu de trois livres. ». J’attaquais la coupe l’après-midi, malgré la chaleur. Lucia ratissait, tout allait comme je le souhaitais. Le soir épuisés, nous dormîmes dans la grange et, au premier chant d’oiseau, dans l’air frais du matin, nous étions à nouveau sur le pré. En fin d’après-midi, parvenu au bout de mon travail, je demandais à Lucia d’aller décrocher la gourde suspendue à un noyer poussant en bordure du pré. Alors qu’elle escaladait une branche basse, la gamine remarqua du côté de Douans une curieuse fumée qui se déplaçait à raz de terre, à la vitesse d’un cheval au galop. « Père, Père, le nuage viens vers nous ! Il voltige, je le vois qui s’amasse, il avance ! Attention Père, c’est un animal énorme, un gros chien ! ». Elle n’avait pas fini sa phrase que je vis apparaître au bout du pré, un loup monstrueux fonçant sur moi. Bien campé sur mes deux jambes, la faux levée, je fis face à la bête furieuse qui ne pu éviter un magistral coup de faux à la patte droite. Blessé, claudiquant, le loup fit demi-tour et repartit en gémissant d’où il était venu. Lucia qui applaudissait, parti d’un tel éclat de rire qu’elle en dégringola de son perchoir. Je commençais à deviner le destin tragique des malheureux venus avant moi pour faucher le terrible pré. Le matin suivant, nous frappâmes à la porte de Firmin Rapuc pour nous faire régler. Une voix sourde nous invita à entrer : « Venez mon brave et toi aussi petite, approchez-vous, excusez-moi de vous recevoir dans ma chambre, je suis obligé de garder le lit, une mauvaise chute, on se fait vieux ! ». Le pauvre homme pâle, dans sa chemise de lin, se pencha, fouilla en maugréant dans la poche de son gilet accroché à une chaise voisine du lit…Lucia me jeta un coup d’œil complice, en me donnant un coup de coude. Je remarquais que Firmin se servait maladroitement de sa main gauche, alors que son bras droit pendait suspendu en écharpe à l’épaule. Lucia pouffa et lui dit : « Maistre, pourquoi ne pas vous servir de votre main droite ? – Voilà, voilà j’y arrive » poursuivit le bonhomme en lui jetant un regard noir : « T’es bien trop maligne pour tes douze ans, si tu n’avais pas été là… ». Il sortit enfin un écu brillant qu’il me tendit en ajoutant comme à regret : « C’est bien ça n’est ce pas ? ». J’opinais du chef. Il conclut : « Ah ! Les temps sont durs, adieu l’ami ». Quand nous fûmes dehors, je n’avais pas posé mon chapeau sur la tête que Lucia impatiente commentait : « Tu as compris, c’est lui ! ». J’essayais d’imaginer comment cet homme  pouvait se changer en loup et dévorer ceux qu’il ne voulait pas payer et par quel pouvoir extraordinaire ? Mais la leçon avait-elle porté ? J’en aurai le cœur net.   L ‘année suivante, je repassais le col à la même époque, la barbe et les cheveux longs, teintés en blanc. Je me présentais chez Maître Rapuc, voûté sous le poids des ans, traînant les pieds, accompagné cette fois de mon âne. L’autre me reçut tout revigoré et ne parut pas me reconnaître. Le marché fut vite conclu et je repartis tondre le pré maudit. A la fin du troisième jour de fauche, j’attachais avec soin mon baudet au noyer, puis j’allais achever mon travail. Je n’avais pas donné le dernier coup de faux que l’animal se mit à braire et à sauter, tirant sur sa corde pour m’avertir de l’imminence d’un danger. Quelques secondes ne s’étaient pas écoulées qu’un loup roux d’une taille impressionnante déboulait de la haie, fonçant vers moi en grognant de rage. Un coup de faux aiguisée bien ajusté, décapita l’affreuse bête qui vint mourir à mes pieds. On n’entendit plus parler du diabolique Firmin Rapuc, rusé serviteur du Malin.

Le « Pré du Diable » ou « Pré du Loup » existe toujours, mais étonnamment morcelé. Les divers propriétaires ne seraient autres que les descendants du faucheur justicier, venu d’Outre-Monts.

 

D’après « Les Aventures du Diable en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 18 € : téléphoner au 04 93 24 86 55

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08/01/2008

LE BROC, "LES DOS FRAÏRES"

La légende des Dos Fraîres (les deux frères en Provençal) remonte à bien longtemps, à cet obscur Moyen Age où les guerriers brutaux côtoyaient les troubadours « qui caressaient une branche de cerisier ou le prénom d’une femme aimée » comme l’a si bien écrit Christian Bobin. Les Giraud, frères jumeaux, possédaient en commun le château de Fougassières, dressé sur un rocher surplombant la basse vallée de l’Esteron. Leur fief composé d’un pauvre village et de quelques arpents de terre aride  rapportait si peu qu’ils décidèrent d'aller chercher fortune ailleurs. Si Marcel s’engagea pour la croisade en Terre Sainte, Martin, fin lettré taquina la muse avec talent au point d’être très vite reconnu comme un des grands chantres du pays d’Oc. Devenu un troubadour estimé, son haut lignage et sa bonne réputation l’entraînèrent à fréquenter les cours de fine amour. Parcourant la Provence, il s’arrêta un soir pas loin de chez lui, au château de Bouyon, célèbre pour les fêtes qu’y donnait Raymond Laugier seigneur riche et généreux. Paradoxalement, ces réjouissances ne parvenaient pas à chasser la mélancolie affichée par sa fille Clarette, ceci depuis la blessure infligée par Gilles Blacas de Carros qui n’avait fait aucun cas des faveurs promises par la jeune fille. Plongée dans une bouderie puérile Clarette, rêveuse, oubliait ses pouvoirs de séduction pourtant bien réels. Avec ses boucles dorées encadrant un fin visage éclairé par des yeux pers, elle avait su conserver les élans et la gaucherie attendrissante de l’enfance. Hélas, l’ingénue à la mine friponne de jadis oubliait son sourire, pour s’enfermer dans un isolement inhabituel, propre à troubler son entourage. Lorsque Martin Giraud remarqua la demoiselle, il s’enflamma au point d’improviser des poèmes dont la nature et l’objet ne laissaient aucun doute sur ses sentiments. La fête achevée, la décence et les règles de l’amour courtois l’obligèrent à rependre son destin de saltimbanque le long des chemins. Un temps flattée et sensible aux belles paroles du troubadour, Clarette plongea à nouveau dans son chagrin après le départ de son soupirant. Ses longues promenades à cheval au travers des forêts du Cheiron ne s’achevaient qu’au déclin du jour. Elle rentrait alors fourbue, pour tomber dans les bras de sa tante, la bonne Adélaïde qui essuyait parfois les larmes de son pauvre visage tourmenté. Un soir, au détour d’un chemin, la jeune fille aperçut une ombre furtive se faufilant au travers des taillis, pour réapparaître plus loin dans une clairière. César, son cheval, dressa l’oreille avant de s’immobiliser puis de se cabrer en hennissant de peur à la vue d’un étrange animal gris qui s’avançait vers eux en trottinant d’un pas décidé. Clarette n’en croyait pas ses yeux. Parvenu à peu de distance, la bête se leva sur ses deux pattes arrières avant de s’adresser à elle sur un ton moqueur : « N’ayez crainte gente demoiselle, je suis Martin Giraud votre voisin poète ! Puis se débarrassant de la peau de loup qui le couvrait, le jeune troubadour ajouta : « Pardonnez-moi ce subterfuge, mais grand était mon désir de vous revoir, j’ai imaginé ce déguisement pour pouvoir vous rencontrer à nouveau loin des hommes et ainsi ne pas vous compromettre. Depuis le soir où j’ai croisé votre beau regard, son image hante mes pensées et mes rêves. Revoir ne serait-ce qu’un instant le reflet de la lumière dans l’eau pur de vos yeux, espérer peut-être pouvoir caresser un jour votre chevelure dorée chargée des rayons de l’astre du jour suffisent à combler un cœur douloureux empli de tendres sentiments. » Puis tombant à genoux, il poursuivit : « Belle Clarette, je ne vivais que dans l’attente de ce précieux instant. » Un sourire illumina soudain le visage de la jeune fille habituellement morose, troublée par la magie du verbe, elle retrouva une attitude conquérante pour se déhancher de façon suggestive, avant de sauter à bas de sa monture et tendre la main à Martin. « Redressez-vous doux seigneur ! Bien que flattée par vos propos j’estime ne pas mériter autant de considération. Voyez en moi une personne simple dont les attraits relèvent du commun, je ne suis qu’une fille à la beauté banale épargnée par la disgrâce de Dieu. » Déjà, Martin s’était emparé de la blanche et douce main de Clarette pour la porter à ses lèvres, elle n’eut pas le courage de se soustraire à cet hommage forcé. Cette première faiblesse en encouragea bien d’autres toutes aussi entreprenantes. Succombant sous les assauts fougueux du bouillant Martin, oubliant l’heure, Clarette se prêta au jeu pour enfin céder à ses avances avec une volupté insoupçonnée. Déjà la nuit tombait lorsqu elle parvint au château familial. Encore chavirée, les joues roses, la tenue défaite, elle se lança dans une volubile explication d’où il ressortait qu’elle s’était perdue sur le chemin du retour.

Le père se réjouit de la voir retrouver un solide appétit, mettant sur le compte du grand air ce rétablissement soudain. Pour lui, pas de doute, aussi l’encouragea-t-il à poursuivre chaque jour ce salutaire exercice.

Clarette prit goût à ces escapades quotidiennes, aboutissant après de prudents détours au Pra du Gueux où la cabane abandonnée d’un charbonnier accueillait les ébats amoureux des deux amants.

Martin, tout aussi méfiant, parcourait la forêt des Selves couvert de sa peau de loup pour éviter d’être reconnu, mais cet inquiétant accoutrement semait l’effroi auprès des rares manants occupés à ramasser du bois ou à faire paître leurs troupeaux. Prévenu de cette présence gênante, le seigneur décida d’en écarter la menace, d’autant plus que la bête tentait d’approcher incognito le château dans lequel se trouvait Clarette et où personne ne l’attendait.

Lassé, Raymond Laugier, pourtant connu pour sa tolérance, organisa une battue avec ses paysans et ses soldats. Le troubadour finit cette chasse sérieusement blessé et bastonné. Il ne se tira d’affaire  qu’en amadouant par son éloquence ceux qui le frappaient. Le loup-garou des Selves récupéré, soigné et réconforté par Clarette, disparut à la nuit tombée à la faveur du brouillard. Il rejoignit tout penaud Fougassières où Marcel, enfin de retour de Terre Sainte, s’amusa fort des mésaventures de son frère jumeau.

Martin lui expliqua son amour impossible, vu qu’il ne pourrait jamais prétendre épouser Clarette, compte tenu de l’importance de la dote réclamée par son père.

 Dans ces désolantes conditions, leur amour mutuel  devrait se limiter à la poursuite de rapports clandestins.

Chez Clarette, l’éveil de la sensualité très tôt comblée par un amant expert, l’entraîna dans des crises de passion dévorante.

Combien de ruses perverses n’usait-elle pas pour raviver les performances parfois déclinantes d’un tendre et habile amant soumis à ses assauts répétés!

Le malheureux Martin sortait de ces après midis enfiévrés à bout de sève, après avoir succombé aux manœuvres réitérées de la volcanique Clarette. La douce ingénue de leurs premières rencontres avait laissé place à une maîtresse au désir insatiable.

Un soir, lassé, il confia ses déboires à Marcel et leur fraternelle complicité aboutit à un subtil stratagème destiné à protéger Marcel des débordements diaboliques de son ardente maîtresse. La totale ressemblance des bessons les mettant à l’abri de toute reconnaissance possible, les deux frères décidèrent d’épargner Martin en partageant en alternance les faveurs dévorantes de la lascive Clarette.

Ainsi dédoublé, Martin pouvait faire face sans difficulté aux exigences amoureuses de sa maîtresse.

Masqué sous une peau de loup, chacun se rendait tour à tour aux chaudes rencontres de Pra du Gueux. Le jeu ravissait d’autant plus les jumeaux qu’ils se félicitaient de pouvoir profiter d’une pareille aubaine.

Attirée physiquement de façon obsessionnelle, Clarette palpitante faisait sceller César dés midi. N’ayant cure du temps et en dépit des recommandations de son entourage, folle de désir, elle se lançait à bride abattue jusqu’à la cabane du charbonnier, pour s’enivrer des plus douces voluptés.

Les trois partenaires, plongés dans un tourbillon de luxure, auraient pu poursuivre leurs relations sans l’entêtement d’Honoré Laugier, bien décider à marier son unique fille au meilleur parti.

Un prétendant honorable se présenta en la personne de Jean de Glandèves seigneur de Toudon, la Caïnée et autres lieux du Val d’Esteron.

Ce veuf à cheveux gris, bien qu’ayant deux fois l’âge de Clarette, apparaissait doté de toutes les vertus viriles de la noblesse. Ardent combattant, un rien brigand, revenu de la croisade auréolé de gloire, il se plaisait à affirmer : « Je désire la guerre et déteste la paix et quand je vois les chevaux armés s’assembler et former une telle mêlée que les heaumes les lances et les pierres se brisent, je deviens puissant et joyeux ! »

Les épousailles eurent lieu un mois après les présentations, sans que Clarette, toujours en proie à l’amour fou qu’elle portait à Martin, ne réalise ce qui lui arrivait.

Installée sur la rive gauche de l’Esteron, dans l’austère château des Glandèves, la jeune femme soupirait chaque soir, en apercevant au couchant sur l’autre rive, la forêt des Selves chargée des plus tendres souvenirs.

N’y tenant plus et sous le prétexte de revoir sa famille, elle quittait Toudon dès que son époux et maître s’absentait pour régler quelque affaire, percevoir l’impôt ou s’impliquer dans un différend avec ses voisins.

La cabane de Pra du Gueux redevenait alors le théâtre de rapports frénétiques, partagés avec Martin ou Marcel toujours disposés à honorer une Clarette au tempérament de feu.

Mais ces escapades renouvelées finirent par attirer l’attention de Sylvain « le borgne », fidèle lieutenant de Jean de Glandèves, soldat émérite, homme de main capable des plus basses besognes. Coureur de bois toujours à l’affût, son instinct de chasseur l’entraînait dans de folles chevauchées à travers tout le Val d’Esteron.

C’est ainsi qu’un après midi de novembre, il remarqua des traces suspectes de pas dans la neige. Mis en éveil, il suivit la piste pour aboutir, à travers bois, à la cabane de Pra du Gueux, elle-même entourée d’empreintes de sabots de cheval qu’il identifia sans hésiter. C’était bien ceux de César, avec leurs fers caractéristiques.

Que venait donc faire là l’épouse du seigneur,  soi-disant partie rejoindre le château paternel ? Pour en savoir plus, Sylvain s’embusqua le jour suivant à proximité, il vit alors arriver un loup étrange dressé sur ses pattes arrières, un loup-garou, moitié homme moitié loup, se dirigeant vers la cabane auprès de laquelle il aperçut César attaché par la bride.

Sentant sa maîtresse menacée, Sylvain décida d’agir. Saisissant sa lance il s’avança vers la bête et lui enfonça l’épieu dans le flanc. L’animal grogna de souffrance, perdit sa peau pour laisser apparaître un homme jeune, couvert de sang, qui s’écroula en gémissant avant de s’immobiliser le visage livide et les yeux vitreux.

Clarette sortit de la cabane en hurlant de douleur à la vue de son amant trucidé.

Sylvain posa son genou à terre, puis se voulant rassurant il jouta : «  Madame, tranquillisez-vous, vous ne risquez plus rien. »

La dépouille identifiée grâce à sa bague portant le sceau des Giraud, fut portée jusqu’au château de Fougassières où le survivant des bessons enterra dignement son frère.

A quelques semaines de là, Clarette annonça qu’elle était enceinte avant de donner plus tard naissance à un beau garçon qu’elle s’empressa de baptiser Jean-Loup.

Jean de Glandèves, fou de bonheur, pouvait enfin se flatter d’assurer sa noble descendance.

Un soir de mai, Clarette s’égara dans les bois des Selves au retour de Bouyon. Passant près de la cabane de Pra du Gueux, elle aborda un bûcheron qui passait par-là, il lui assura avoir croisé dans les parages un loup bizarre venu roder aux abords de la maisonnette. A la suite de cette révélation, on raconte qu’elle revint souvent sur les lieux de son bonheur passé. Enfin, un jour sa patiente obstination fut récompensée par l’heureuse rencontre de son amant ressuscité. S’agissait-il de Martin ou de Marcel ? Nul ne le sait !

Si à l’époque la sexualité du loup était réputée au point d’être jalousée par les hommes, la légende des « Dos Fraïres » a traversé les âges grâce à des fondements historiques indiscutables.

Aujourd’hui, les Dos Fraïres forment un vaste quartier de la commune du Broc, après avoir constitué le fief des Giraud, puis une commune rattachée à la couronne de Savoie jusqu’en 1760.

Les vestiges du château de Fougassières, détruit au XIVè siècle, dominent encore les ruines d’un village médiéval dissimulées sous les chênes verts, au-dessus de la chapelle Sainte Marguerite. Cet ensemble conserve depuis le Moyen-Age le souvenir émouvant des frères Giraud, ces bessons, modestes feudataires, entraînés par la passion dans une brûlante histoire d’amour.

 

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