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06/11/2006

ENTRE SAINT JEANNET ET LE BROC AU TEMPS DES ROMAINS

           LES DEUX SOLEILS

Après une journée de marche forcée vers le nord, le long des collines dominant le Var, la cohorte de Julius Arénius installait son camp sur le promontoire du Mont gros. Déjà, les flammes des feux allumés par les hommes remplaçaient la lumière du jour qui déclinait à l'arrière des crêtes dominant les falaises des Baous. Pourtant une étrange clarté persistait là-haut sur l'un des rochers gris alors que la nuit d'hiver assombrissait la vallée. Julius fit doubler la garde et appela Vénasc le guide ligure:

« Oui ce sont bien ceux que tu cherches, les Nérusiens, mes frères, qui du haut de leur castellaras surveillent ta progression, eux seuls choisiront le lieu et le moment du combat…Sache être patient s'ils sont regroupés, la partie sera belle. - Demain nous attaquerons à l'aube, sans attendre leur bon plaisir. »

Broc et ses hommes avaient compris la manoeuvre des Romains, méfiants ils s'étaient refusés tout le jour au contact, estimant plus prudent de concentrer les membres de la tribu à l'abri des épaisses murailles de pierres de la citadelle du Baou. Du haut de leur observatoire ils pouvaient à loisir voir venir et parer aux intentions de leur adversaire.

Maintenant bêtes et gens se serraient sur l'étroite plate-forme, à l'abri de cabanes de branchages. Un grand feu allumé au centre du camp éclairait de ses flammes les visages barbus et chevelus des hommes valides, rassemblés autour des chefs et du mage.

Un conseil, présidé par les anciens, mettait au point le plan de bataille, après avoir sondé les augures. Au couchant, le mage Pélasc avait interrogé Héol dieu soleil, fécondateur du sol et de la femme, sa réponse laconique tenait en quelques mots:

« Chance et victoire quand je meurs au milieu du jour. » Baissé sur les braises, assisté de deux vierges, Pélasc atten­dait maintenant l'oracle d'Hésus, dieu de la guerre, avant d'embraser la poignée d'herbes odoriférantes, la fumée indiqua le lieu de la future bataille: « C'est au Nord! » Les prêtresses du dieu arrosèrent enfin les flammes avec une jatte de lait de chèvre, cinq volutes s'enroulèrent vers le ciel constellé d'étoiles. Le mage précisa l'oracle: « Au Nord et au-dessus du cinquième vallon qui court vers le grand fleuve. »

Les dieux avaient parlé. Pélasc baissa les yeux vers Broc, à lui désormais d'interpréter les sentences.

Broc proposa d'attirer les Romains vers le Nord avec les meilleurs guerriers de la tribu. Cresp et le reste des Nérusiens défendraient le camp si la manoeu­vre échouait. Lorsque Broc regagna sa cabane pour prendre quelques heures de repos, Miate dormait déjà sur la couche de genêts. Il écarta les chaudes fourrures et caressa longuement le corps de la femme avant de l'étreindre. Broc eut l'impression de s'être seulement assoupi lorsque la corne du guetteur retentit par trois fois annonçant les premières lueurs de l'aube.

Précédé de Vénasc, le décurion Antonin Flavius grimpait en éclaireur le vallon des Sauques, accom­pagné d'une troupe, s'abritant sous les chênes verts, pour échapper au regard des Ligures. Contournant les falaises, ils apparurent enfin à la vue des défenseurs du castellaras. Ceux-ci les lais­sèrent s'approcher, dissimulant leur présence der­rière les épaisses murailles. Le camp semblait vide, alors qu'ils avançaient maintenant confiants et à découvert, les Romains furent assaillis par une volée de flèches qui les contraignit à regagner le vallon où une pluie de pierres acheva de les mettre en déroute. Profitant de l'effet de surprise, Cresp regroupa ses compagnons, et par un sentier de fuite connu de lui seul, entraîna les Nérusiens vers le vallon opposé pour rejoindre Broc à marche forcée en contournant la montagne. La manoeuvre devait pleinement réussir et au milieu du jour, Cresp prenait contact avec la colonne de Broc, stationnée sur un promontoire dominant le Var, au-dessus du cinquième vallon.

Les Nérusiens dressèrent leur camp pour la nuit, Broc retrouvait Miate. Leur union avait débuté voilà deux saisons alors que la fille de Brusc deve­nue pubère se devait d'être initiée à ses nouvelles fonctions de femme. Le soir de la première lune suivant le solstice d'été, Broc, homme expert et doux, avait défloré, selon l'usage, les six vierges échangées avec la tribu de Brusc. La scène s'était déroulée devant témoins, face aux flammes du feu de camp, le mage Pélasc avait prononcé les paroles rituelles propres à apporter la sollicitude d'Héol, fécondateur universel. Depuis Miate n'avait plus quitté la cabane du chef Nérusien.

La journée s'achevait, alors que Julius Arénius amer installait ses légionnaires dans l'enceinte déserte du castellaras du Baou. Le lendemain, les Romains réussissaient à coincer leurs insaisissables adversaires les contraignant à se battre en rase campagne. Le choc fut rude et l'issue de la bataille incertaine jusqu'au milieu du jour.

Alors, Héol abandonna ses adorateurs pour disparaître derrière la crête de la montagne. Le dernier carré des Nérusiens succomba sous le nombre, Broc et Miate prisonniers furent traînés aux pieds de Julius Arénius. Narquois, le Romain leur tint ce langage: « Fier Ligure, si ton dieu Héol réclame ma clémence, je te laisserai libre toi et ta femme, qu'il réapparaisse! et vous pourrez partir, sinon ce sera la mort pour toi et le lupanar pour ta compagne! » Broc baissa la tête, mais dans un sursaut Miate se dressa et leva les bras vers le ciel, alors à la surprise générale le soleil réapparut soudain éclatant, inondant de lumière le champ de bataille.

 Le consul Arénius tint parole, Broc et Miate libérés poursuivirent dans les montagnes du Pays niçois une vie rude et indépendante.

Si un jour entre le 20 novembre et le 20 janvier, vous visitez le village du Broc surplombant la vallée du Var, vous remarquerez que le rocher de la Péloua, au sud, intercepte le soleil entre midi et quatorze heures. Héol, bas sur l'horizon, passe pendant ces deux heures derrière le sommet de la colline pour réapparaître et resplendir l'après-midi, Il n'a jamais trahi les siens.

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03/11/2006

LA PRESENCE DE SAINT ARNOUX DANS LA VALLEE DU LOUP

L’HORRIBLE MEPRISE DE SAINT-ARNOUX

  

Homme ordinaire à tous égards, ne s’étant jusque-là jamais fait remarquer par aucun acte saillant dans son existence, Arnoux, marié, résidait près de Tourrettes-les-Vence à proximité de son père et de sa mère qu’il chérissait et qui le lui rendaient bien.

Un jour, devant se rendre à la foire de Grasse, il quitte sa femme en la prévenant qu’il ne reviendrait que trois jours plus tard. Mais en cours de route, il réalise avoir oublié sa bourse de sorte qu’il rebrousse chemin.

Parvenu chez lui dans la nuit, il se propose de surprendre agréablement sa femme en pénétrant discrètement dans la chambre à coucher. Mais surprise ! Au moment de se glisser dans le lit conjugal, il s’aperçoit de la présence incongrue de deux têtes sur l’oreiller. Profitant de son absence, un homme et une femme sont étendus là sans vergogne. Fou de rage, aveuglé par la colère, Arnoux tire le couteau de sa ceinture et le plonge dans le coeur de celui qu’il croit être son rival, en compagnie de sa femme infidèle.

Les deux victimes ont tout juste rendu le dernier soupir qu’il réalise avec terreur avoir tué son père et sa mère. En effet, peu de temps après son départ, ses parents arrivaient chez lui avec l’intention d’y passer un court séjour. Sa jeune femme, pleine de déférence et d’affection pour ses beaux-parents les avait accueillis de son mieux. Après leur avoir servi un bon souper et pour qu’ils puissent être plus à l’aise, elle leur offrit sa chambre, allant elle-même coucher au grenier.

Arnoux, fou de douleur après cette horrible méprise, sortit de la chambre et quitta la maison pour partir droit devant lui. Il erra dans la nature songeant à quelque précipice où plonger pour se donner la mort. Mais, homme pieux, il ne voulut pas ajouter un nouveau crime à ceux qu’il avait commis, aussi évita-t-il la tentation offerte par les gouffres qu’il rencontra.

Parvenu dans les sauvages gorges du Loup, il s’installa dans la grotte qui porte encore son nom. Il passa là le restant de ses jours comme un ermite, en faisant pénitence, ne subsistant que grâce à des végétaux et à quelques racines, couchant sur la roche dure. La recherche du pardon dura si longtemps dans cette austère retraite que son crâne laissa son empreinte sur la roche qui lui servait d’oreiller.

Le repentir exemplaire du malheureux Arnoux, ajouté à la pureté admirable de son existence, le distinguèrent pour être sanctifié après sa mort.

La source fraîche, issue de la grotte où il s’était retiré, reçut alors le don de guérir nombre de maladies rebelles et plus particulièrement celles affectant la peau.

Sur la route de Vence à Grasse, après Tourrettes sur Loup, il faut bifurquer pour remonter la vallée du Loup et s’engager dans les gorges. Au début de cette route pittoresque, sur la gauche un étroit chemin descend vers la rivière pour atteindre un lieu chargé de légendes : l’ermitage de Saint Arnoux.

Une petite chapelle du XVIIIème siècle, située au bord de la rivière, rappelle la ferveur populaire qui attirait là les foules, en quête de miracles.

Les eaux qui circulent sous la modeste bâtisse, aujourd’hui restaurée, passent dans un réservoir où elles peuvent être recueillies par les pèlerins, pour obtenir des guérisons miraculeuses.Saint Arnoux, évêque de Metz, mort en 641 est sensé protéger contre les maladies de la gorge et de la peau. Les populations de la région venaient jadis en pèlerinage en Juillet et en Août, à la chapelle des gorges du Loup, où il fut ermite, selon la légende.

On découvrait sur place sa grotte, la source où il avait bu, le creux du rocher où il s’étendait. Les malades atteints d’affections de la peau, les estropiés se baignaient trois fois dans l’eau miraculeuse. Tous les pèlerins s’asseyaient dans la conque de pierre, buvaient trois fois dans le creux de la main à la source.

Saint Arnoux, maire du palais d’Austrasie, maria son fils à celle qui devint Sainte Begga, se dépouilla de tous ses biens et partit se faire moine à Lérins. La population de Metz l’ayant réclamé pour évêque, il s’enfuit dans les gorges du Loup.

Découvert, il dut se résigner à devenir évêque pendant quelques années. Il se retira enfin dans un ermitage près de Remiremont où il mourut.

La tradition locale confondrait Saint Arnoux avec Saint Julien l’Hospitalier, lequel était un homme de condition moyenne vivant sur ses terres avec sa femme. Revenu prématurément de voyage pendant la nuit, il poignarda par méprise son père et sa mère, couchés dans son lit. Sa femme leur avait abandonné la chambre nuptiale et la pénombre empêcha le malheureux Julien d’y reconnaître les siens alors qu’il croyait à l’infidélité de son épouse.

Fou de douleur, il s’enfuit et chemina longtemps avant de parvenir dans les gorges du Loup. C’est là qu’il passa le restant de ses jours dans le dénuement le plus total, se nourrissant de racines et de fruits sauvages, couchant sur la pierre froide à l’écart du monde.

Les mérites confondus sur la personne de Saint Arnoux, vénéré dans ces lieux, où l’abondance de l’eau en fait aussi un dispensateur éventuel de cette manne en période de sécheresse, contribuèrent des siècles durant à l’attrait de ce pèlerinage aujourd’hui oublié.

D’après « Les Légendes et Chroniques insolites des Alpes maritimes » (Equinoxe-éditions Saint Rémy de Provence), pour commander cet ouvrage de 23 € : téléphoner au 04 90 90 21 10

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31/10/2006

LES VESTIGES DES CHATEAUX DE FALICON A PROXIMITE DE NICE

                    LES CHATEAUX DE FALICON 

 

A proximité de Nice, sur un piton à 305m d’altitude au pied du Mont Chauve, le village de Falicon sera couronné au Moyen-Age d’un château dont subsistent encore quelques traces.

 Le castrum de Falicon, est cité pour la première fois en 1232.

 Fief de la puissante Abbaye de Saint Pons, ses droits et revenus seront partagés avec d’autres co-seigneurs particulièrement au XVIème siècle.

 Ceux-ci laissèrent des constructions visibles dans la proche campagne ciselée d’anciennes terrasses recouvertes d’oliviers.

 Ce sont « la Bastide », château-résidence des Tonduti au XVme siècle et les ruines du château des Reinardi (Renaud).

 « La Bastide » et sa tour carrée, non loin de la célèbre grotte de la Ratapignata, au quartier « Castelrolland » se présente comme un vaste bâtiment rectangulaire, voûté au rez-de-chaussée, avec une chapelle oratoire.

 Plus mystérieux parce qu’antérieur au castrum de Falicon, le castrum Reinardi (castéu Reinart) n’est plus qu’un château ruiné au pied du Mont Chauve au-dessus du quartier des Jaïna.

 Un Bertranni de Castro Reinardo apparaît en 1110 dans le Catulaire de Lérins et Caïs de Pierlas cite parmi les seigneurs du XIme siècle un Reynardus, possesseur de ce castrum différent de celui voisin de Falicon.

Son existence éphémère ne dépassera pas le XIIème siècle, il laissera encore visibles les ruines d’une petite église préromane, les soubassements d’une tour de vigie et de nombreuses murailles noyées dans les broussailles.

L’église a été construite avec les débris d’un édifice romain. Les vestiges, signalés très apparents en 1694, le sont beaucoup moins de nos jours.

 A propos de l’énigme entourant la présence au- dessus de la Jaîna d’une pyramide ruinée, surplombant la grotte de la Ratapignata qualifiée de temple, l’explication remonterait à l’époque  romaine.

 Une légion romaine originaire d’Egypte casernée à Cimiez serait venue là pour  y célébrer tout simplement le culte au dieu Mythra comme chez eux.

 Cette construction n’a donc pas été dressée par les Templiers au Moyen âge, bien qu’ils aient fréquenté la région à cette époque.

D’après « Les Châteaux du Moyen-âge en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré de  20 € : téléphoner au 04 93 39 07 41.

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