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01/10/2006

LES POSSESSIONS DES TEMPLIERS DANS LES ALPES MARITIMES

          LES DOMAINES ET

          LEUR EXPLOITATION

           (PREMIERE PARTIE)

 La formation du domaine du Temple en Provence, peut être suivie à travers les actes où apparaissent successivement les commanderies créées depuis Richerenches.

Cette implantation s’établit selon des critères bien définis, avec deux grandes périodes de fondation.

La première, de 1135 à 1155, correspond au développement et à l’ascension de l’Ordre, reconnu comme le défenseur du tombeau du Christ, attirant de ce fait les faveurs et les donations.

La seconde, à la fin du XII ème siècle et au début du XIII ème siècle, est en relation avec la perte de Jérusalem, l’importance de l’Ordre est alors soulignée par les papes Célestin III et Innocent III.

Symbole moral de reconquête, puissance financière confirmée et source d’un élan de renouveau, l’Ordre mobilise les consciences et attire à lui les dons les plus divers.

En Provence orientale, comme dans le reste du comté, le choix de l’installation d’une maison dans une ville, se fait en fonction de la présence d’un siège épiscopal, comme à Grasse, Vence et Nice.

Les Templiers, arrivés à Nice en 1135, sont signalés acquéreurs de biens en 1193 et dotés d’une commanderie en 1202.

Leur présence, signalée à Grasse en 1176, se concrétise en 1201 par l’achat d’un bien et en 1208, par l’installation d’une Maison.

A Vence, leur venue est attestée dès 1195, avec l’attribution de la Bastide de Saint Laurent et d’une Maison dans la ville.

En 1209, le Comte de Provence donne à l’Ordre l’ensemble de ses droits sur le castrum, la villa et le territoire de Biot.

Plus tard, en 1235, les Templiers sont présents au  Broc et seulement en 1260 à Rigaud.

Sitôt établi, l’Ordre s’efforce de recueillir par voie de mutation (donations, legs, ventes, etc…) le plus grand nombre possible de biens meubles et immeubles.

Les maisons n’exploitent pas de grands domaines, mais possèdent surtout des rentes, des cens, des services.

Lorsqu’elles sont installées hors d’une agglomération, ces maisons fondent des fermes, des granges, devenant le centre de concentration des biens exploités.

Souvent à l’écart du centre de la ville épiscopale ou dans un lieu isolé, propre à l’exploitation d’un domaine, les Templiers préservaient leur vie religieuse et monacale.

L’implantation des réseaux reprend et suit la géographie des subdivisions épiscopales.

La formation des domaines s’opère dans le cadre de donations pieuses, faites pour le repos de l’âme ou la rémission des péchés. C’est ainsi qu’en 1267, Etienne Sartoux réclame pour lui et sa femme, une messe anniversaire de douze prêtres et une flamme éternelle pendant la nuit, devant l’autel Saint Blaise, de l’église Saint Jacques de Grasse. Il donne pour cela, une vigne aux frères du Temple, en nue propriété. Geoffroy de la Penne donnera ses biens au Temple en 1288, en reconnaissance de ses bienfaits.

Les biens consistaient en terres, bois, prés et droits divers. S’y ajoutaient des sommes en argent, destinées à accomplir des vœux, célébrer des messes anniversaires, fonder des chapelles, ériger des sépultures, mais également des aumônes, des dons sous forme de legs testamentaires.

Mais c’est par des achats que va s’agrandir le domaine de l’Ordre, le commandeur doit alors prendre le conseil du chapitre de sa maison, pour acquérir le bien. A Biot, les Templiers bénéficiaient d’un droit de préemption sur les biens des tenanciers désireux de vendre. Ailleurs, si un tenancier vendait son bien, l’acheteur réglait à l’Ordre un droit de mutation qui le forçait parfois à un retrait au profit de l’institution templière.

Les échanges pratiqués par l’Ordre, favorisaient des remembrements, facilitant la constitution de vastes domaines, mieux exploitables.

La succession était un mode d’acquisition pratiqué, lorsque la donation était faite par des tenanciers privés d’héritiers.

J.A. Durbec a patiemment recensé l’importance du domaine de l’Ordre dans les Alpes Maritimes à son apogée et dans chaque évêché.

Dans l’évêché d’Antibes-Grasse, la seigneurie de Biot s’étend en 1209 sur d’innombrables tenures, appartenant à des hommes de conditions diverses. Le Temple rachète le domaine utile de ces terres, pour former un ensemble foncier de 1200 à 1500 hectares.

A Grasse, en plus de l’église, source d’importants revenus, s’ajoutent des biens répartis dans et hors de la ville, fournissant une centaine de services.

Une dizaine de terres réparties à Plascassier, Gourdon et Châteauneuf, complètent les possessions du Temple dans ce diocèse.

L’évêché de Nice n’a laissé qu’une documentation très fragmentaire, les textes relatifs à la saisie des biens templiers n’étant pas parvenus jusqu’à nous.

Les actes d’acquisition attestent de biens répartis dans la plupart des quartiers extérieurs de Nice : sur les bords du Var à Sainte Marguerite, Caucade, Crémat, à Longchamp, Gairaut, au Lympia, le long du Paillon et à Saint Pons.

Les renseignements relatifs à la viguerie de Puget-Théniers, relevant du diocèse de Nice, nous ont été transmis avec précision, ils recensent des services dispersés dans six communautés : Villars, Touët sur Var et dans la vallée de la Tinée à Tournefort, Saint Sauveur, Saint Etienne et Saint-Dalmas-le-Selvage.

Dans l’évêché de Vence, le Temple compte 88 services dont  40 à Vence : dans la ville, à Malbosquet, Le Claus, La Croix et au Cayron. Les autres services se répartissent au castrum du Broc, à Villeneuve, au Loubet, à Tourrettes-sur-Loup, La Gaude, Trigance, Saint Paul, Coursegoules, Saint Michel et Bezaudun.

Dans l’évêché de Glandèves, la commanderie de Rigaud détient à elle seule 101 tenures recueillant 93 services, s’y ajoutent les nombreuses possessions du Temple, réparties par ordre d’importance à Annot, Villevieille, La Penne, Les Mujouls, Saint Benoît, Entrevaux, Guillaumes, Cuébris, Collongues, Puy-Figette (Saint Pierre), Méailles, Ascros, Braux, Puget-Théniers, Glandèves (la Sez), La Caïnée, Montblanc, La Rochette, Tourette du Château, Fugeret, Amirat, Toudon, soit 428 services pour l’ensemble du diocèse.

Les procès verbaux de la saisie des biens subsistent pour 42 localités, ces déclarations enregistrées en 1308, sont de trois natures : les redevances personnelles des « hommes et femmes du Temple » sans tenure, les redevances foncières des tenanciers de toute catégorie et les contributions bénévoles de personnes ne dépendant pas de l’Ordre.

Selon les statistiques établies par J.A. Durbec, c’est un total de 654 « hommes et femmes du Temple », tenanciers, bienfaiteurs ou locataires qui relèvent de l’Ordre, parmi lesquels 177 « hommes et femmes du Temple » tenus à des redevances ou services personnels et 417 tenanciers de biens soumis à la directe ou à la seigneurie du Temple.

Un total de 724 tenures, soumises à redevance, est recensé pour l’ensemble des Alpes Maritimes, exception faite d’une large partie du diocèse de Nice. Ces tenures se composent de 56 maisons,  142 terres, 68 vignes, 43 jardins, 20 prés, 10 casaux, de granges, 3 ferrages, 3 champs, 2 vergers, 2 figueraies, 2 moulins, 2 aqueducs, 1 chènevière, 1 four, 1 paroir, 1 hermas, l’ensemble rapporte 654 redevances et services rendus, 383 redevances en argent, 213 en argent et nature, 21 en nature, le reste en contributions volontaires et droits de mutation.

Ces chiffres, bien que partiels, donnent une idée de l’importance du domaine templier dans les Alpes Maritimes.

L’Ordre n’exploitait lui-même, qu’un nombre limité de biens comme à Biot où il possédait en propre : une maison, un grand domaine, une vigne et un pré, de même à Rigaud où il détenait une maison, une grange, deux prés et un jardin, ainsi qu’à Grasse avec l’usage d’une maison-commanderie, d’une église, un ferrage, une vigne, un jardin, un pré, trois terres dispersées et à Châteauneuf : 5 pièces de terre. Enfin, les Templiers cultivaient eux-mêmes une terre à Annot et à La Gaude.

Là encore, sont exclues les possessions templières d’un vaste secteur du diocèse de Nice, faute des procès verbaux de saisie.

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08:30 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : HISTOIRE

28/09/2006

PROCHE DE NICE A LA TRINITE, UNE CURIOSITE DE LA NATURE...

A LA TRINITE, LE ROCHER DU PIN

Au Nord de la Trinité, sur la route de Laghet, à environ trois kilomètres, un pin pousse sur un gros rocher en bordure du parapet. La légende rapporte que le culte de Cybèle aurait été célébré ici, dans l’Antiquité, auprès d’un lac aujourd’hui disparu et auquel le ruisseau de Laghet qui le traversait devrait son nom.

Loin des appétits matériels et vulgaires, les prêtres de la déesse y goûtaient la paix de l’âme dans de fraîches cavernes abritant des lits de feuillages. Il advint qu’un des serviteurs de ce pieux collège céda à la tentation basse et sensuelle de l’amour charnel. Il était jeune et se plaisait à s’attarder au fond des bois où dryades et faunes, joueurs de flûte, s’adonnaient à leurs danses lascives, prémices d’orgiaques mêlées.

Poursuivi par une aguichante et rieuse nymphe, belle entre toutes, il s’enfuit, troublé, ressentant soudain une soif de puissance inconnue, il oublia le voeu de continence pour céder à l’attrait du plaisir.

Longtemps, la déesse feignit d’ignorer l’outrage répété. Une nuit, la passion le faisant sortir de la grotte, il entraîna l’objet de sa flamme sur les bords des eaux sacrées. Le miroir du lac ayant reflété la criminelle étreinte, le courroux de Cybèle, insensible à la radieuse beauté de la nymphe, se manifesta impitoyablement : la coupable fut terrassée dans ses bras. Le prêtre s’enfuit, éperdu de douleur et de remords. Des jours et des nuits durant, le malheureux erra dans ces parages, l’esprit harcelé par l’angoisse du châtiment qu’il sentait peser sur lui. De désespoir, il allait céder à l’attraction d’un gouffre, lorsque la Déesse le métamorphosa en pin.

C’est ainsi qu’à la suite de ce tragique amour charnel, s’élève cet arbre étrange, poussant contre nature sur un énorme bloc de rocher, au bord du chemin conduisant à Laghet.

Extrait des « Légendes et Chroniques insolites des Alpes maritimes » (Equinoxe-éditions Saint Rémy de Provence), pour commander cet ouvrage de 23 € : téléphoner au 04 90 90 21 10

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25/09/2006

PEILLON, RICHE EN VESTIGES DU MOYEN AGE

PEILLON, UN PITTORESQUE VILLAGE PERCHE

Peillon est un très beau village fortifié perché en rond sur un éperon rocheux que l’on atteint par une route en lacets.

Placé au cœur d’un cirque de falaises calcaires, il tasse ses maisons au bord de l’une d’elle, le site est classé.

La « villa Pelon » est citée au XIIème siècle, époque à laquelle les habitants de Chateauvieux et de Sainte Thècle s’installèrent sur ce nid d’aigle pour se protéger des invasions.

Le village s’écrira longtemps Peglione ou Pilione.

Dépendant de Peille jusqu’en 1235, il sera soumis à la même administration consulaire.

Le castrum de Pellone est cité en 1232 dans la Liste des Castra.

Après 1235, le fief est partagé entre divers co-seigneurs jusqu’à la Révolution, parmi ceux-ci : les Caïs, de Berre, Tonduti, Borriglione et Barralis.

Le village constitue un bel ensemble médiéval homogène, son architecture offre l’exemple de ce que devrait être de nombreux villages à cette époque.

Les hautes maisons serrées, aux murs austères et dépouillés, forment une enceinte extra-muros qui, combinée à des remparts dont on retrouve les vestiges, assuraient la ceinture de défense du bourg.

Des arcades reliant les maisons enjambent un dédale de ruelles sinueuses pavées dont la pente raide est coupée d’escaliers.

Une ancienne porte d’accès conserve les restes d’une tour carrée.

C’est au sommet du village que s’élevait le château avec son donjon.

A travers des pans de mur et les vestiges d’une tour romane, on distingue les traces de l’ancienne forteresse.

Le précipice s’ouvre au-delà de la place alors qu’à l’opposé s’étalent les toits de tuiles rondes du village.

Voir également Châteauvieux, hameau voisin, avec ses vieilles demeures médiévales  et son oratoire.

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