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19/10/2006

LES TEMPLIERS : DES RELATIONS DIFFICILES AVEC LE VOISINAGE

        LES RELATIONS ET LES LITIGES

Les Templiers installés dans la Provence orientale, avec des prérogatives militaires, religieuses et économiques, entretenaient des relations sociales avec leurs contemporains, partageant le pouvoir local au côté des prélats et des seigneurs.

L’Ordre fondé le 25 décembre 1119, lors du couronnement de Baudoin roi de Jérusalem, à Bethléem, reçut la confirmation de son existence canonique au cours du concile provincial de Troyes, le 13 janvier 1128.

Etabli et consacré par l’Eglise, le Temple eut dès ses origines, des relations privilégiées avec le clergé, mais qui ne furent pas ensuite toujours exemptes de rivalités et de tensions.

C’est sur la bulle du Pape Innocent III (29 mars 1139) que seront fondés les privilèges de l’Ordre, le principal étant l’exemption de juridiction épiscopale, lui permettant d’avoir ses propres prêtres, ses chapelains, pour assurer l’assistance religieuse et le culte liturgique, sans relever des évêques de l’endroit.

De plus, l’Ordre va jouir de l’exemption des dîmes, privilège fiscal accordé jusque-là aux seuls Cisterciens. Ces avantages motifs à rancœur et jalousie, seront prétextes à des contestations, puis à des conflits sérieux avec le clergé séculier.

Il faudra une confirmation des droits d’exemption de l’Ordre, de toute juridiction épiscopale, sauf celle de Rome, par le Pape Célestin III, puis de paroisse par son successeur Innocent III, pour que s’apaise une tension permanente.

Mais les vexations et les récriminations de chanoines vis-à-vis des Templiers n’en continuèrent pas moins, au point d’alimenter les chroniques judiciaires de l’époque.

A leur installation en Provence, les Templiers avaient pourtant été accueillis très favorablement par les évêques qui firent preuve à leur égard d’une générosité évidente. Ainsi, à Nice, en 1135, Pierre, l’évêque du diocèse, leur donne des biens dans les environs. En 1176, l’évêque d’Antibes, faisait donation à Bérenger d’Avignon, Maître du Temple en Provence, d’un terrain situé au quartier Saint Jacques à Grasse, pour y édifier une Maison de son Ordre, destinée à devenir un hospice pour les pèlerins. Il en sera de même à Vence, en 1195 où Pierre II de Grimaldi, évêque du lieu, cède au frère Jean de la Milice de Jérusalem de Salomon, la seigneurie de la Bastide-Saint-Laurent et une maison  dans la ville.

Mais après la période d’accueil euphorique, les relations entre les évêchés et l’Ordre vont se détériorer et plus particulièrement entre les évêques successifs d’Antibes, puis de Grasse et la commanderie de Biot. Cette seigneurie, avec sa riche plaine de la Brague, donnée au Temple en 1209, par le Comte de Provence, proche d’Antibes, siège épiscopal, va devenir l’objet d’une suite de litiges entre les deux pouvoirs religieux.

Un conflit éclate entre les Templiers et l’évêque d’Antibes, lorsque le 15 octobre 1227, Raimond de Biot et ses fils vendent à l’évêque tous leurs biens situés à Biot et Saint Julien, pour cent livres. Les Templiers rachètent ce bien six années plus tard, le 14 août 1233, par le système préférentiel du retrait féodal, leur commandeur Bertrand donne alors à l’évêque la somme de 110 livres.

Mais le différend ne s’arrête pas là, puisqu’un acte du  3 janvier 1247, indique que le commandeur Geoffroy de Grasse et l’évêque Raimond décidèrent de soumettre la question de Biot, à des arbitres, après une longue période de mésentente.

Gêné par la présence et l’activité de l’Ordre dans la fertile plaine de la Brague, l’évêque d’Antibes revendiquait sur ce bassin, les droits de dîme et de juridiction. Or le commandeur possédait le droit de dîme et tenait celui de juridiction du Comte de Provence. L’évêque ergotait, réclamant la perception des amendes et des droits de mutations, arguant de la propriété du tiers de la seigneurie de Biot ! Le désaccord entraînera la venue à Antibes du Maître de Provence Rostang de Comps, mais son arbitrage n’apaisera en rien la guerre intestine que l’évêque d’Antibes va poursuivre, par des violations répétées des droits et des privilèges du Temple.

Un nouveau litige survient quelques mois plus tard, entre l’évêque d’Antibes nouvellement installé à Grasse et les Templiers de cette ville, au sujet du droit de sépulture sur le cimetière contigu à leur église, privilège de sépulture accordé à l’Ordre et confirmé par le Pape Innocent III.

Les Templiers ayant inhumé un donateur de l’Ordre, avaient été punis d’une amende de cent sous par l’évêque. Informé par le commandeur de Grasse, l’archevêque d’Arles prit la défense du Temple et demanda à l’évêque en juin 1247, de reconnaître ses torts, de ne pas imposer la Maison du Temple et de se présenter à Arles. L’évêque protesta vivement, refusa de venir répondre à Arles des faits qui lui étaient reprochés, prétextant, qu’on ne lui avait pas montré les instructions du Pape et qu’au lieu de le faire citer par l’intermédiaire de l’Abbé de Lérins, ce dernier lui avait délégué son clavaire, l’offensant ainsi profondément !

Poursuivant l’agrandissement de son domaine à Biot, l’Ordre bénéficie le 12 décembre 1258, de la donation du fief de Clausonne, remis par le Bailli de Vence Guillaume Aicard, à Guillaume Clumans commandeur de Biot, ce fief avait été saisi par le Comte de Provence Charles 1er d’Anjou.

Cette faveur accordée aux Templiers, va réveiller à nouveau les ressentiments de l’évêque de Grasse et envenimer un peu plus les rapports déjà difficiles entretenus avec l’Ordre.

La tension s’aggrave dans la deuxième moitié du XIII ème siècle, lorsque l’évêque de Grasse, confronté à des difficultés financières pour parvenir à régler les prébendes de ses chanoines, s’adresse à son supérieur l’archevêque d’Embrun, pour soutenir de nouvelles revendications, mettant en cause les droits de paroisse, détenus par le Temple à Grasse.

Le chapelain de l’ordre, Bertrand Sylvestre réclame le 20 avril 1292, à l’official de Grasse les titres qu’il prétend détenir de l’archevêque et sur lesquels s’appuient ses demandes, de plus, il invoque les privilèges pontificaux successifs et se dit prêt à soumettre le différend à un arbitrage, excluant l’archevêque d’Embrun. L’affaire n’aura pas de suite et se soldera par une reculade de l’épiscopat.

Précédemment à Nice, les commandeurs du Temple et de l’Hôpital protestaient contre Pierre, l’évêque de cette ville qui tentait de faire participer leurs ordres aux frais de passage d’un cardinal (25 mars 1269).

En effet, suivant les privilèges accordés par Grégoire IX, les ordres militaires et religieux étaient déclarés exempts de droits de table, l’évêque dut s’incliner et reconnaître son erreur.

Un nouveau et grave conflit qui va perdurer longtemps après la suppression du Temple, éclate en 1215, à Grasse. Pierre Ricau, commandeur de Grasse, Biot et Nice, s’adresse le 12 mars à l’official,  pour lui notifier de renoncer à l’arrestation d’un criminel qui s’était réfugié dans l’église Saint Jacques, propriété du Temple.

L’official refusa et répondit que le prévenu n’était pas protégé par les privilèges de l’Ordre, l’homme, arrêté par le bras séculier, mais emprisonné par le clergé, se nommait Hugues Talon, il était accusé d’avoir tué le notaire Jean Laugier.

Dans une nouvelle demande du 17 mars, le commandeur précise que la cour de l’official n’avait aucun moyen de juridiction pour opérer un tel enlèvement. Il ajoute, qu’Hugues Talon avait tué le notaire sur la voie publique et qu’après son délit, il s’était rendu à l’église du Temple qui se trouvait hors de la portée juridictionnelle de l’évêché.

Bien que l’évêque soit disposé à réparer les fautes commises par le bras séculier, le prévôt conserva le criminel.

Le commandeur s’adressa le 7 avril à son supérieur, le Maître de Provence Guigues Adémar, celui-ci estima que Lantelme évêque de Grasse avait bafoué les privilèges de l’Ordre et qu’il était de plus, coutumier du fait. Il demanda au prélat de rendre à l’église Saint Jacques le criminel qu’il avait fait extraire par la violence. En attendant que son sort soit réglé, Hugues Talon croupissait dans les geôles épiscopales.

Le commandeur revint à la charge le 25 juin 1306, en insistant sur le fait que le prévenu qui avait été appréhendé dans le domaine de l’église Saint Jacques, devait bénéficier de l’immunité, sa protestation adressée au sénéchal, entraîna une enquête diligentée par le juge-mage.

Les officiers de Grasse prétendaient que l’assassin avait été arrêté hors de la Maison et de l’église du Temple. Une commission d’enquête, avec deux juristes et plusieurs témoins, se rendit sur la place le 5 juillet, pour constater après des opérations de métrage que le criminel avait été saisi à moins de 18 pas (16 exactement) de l’église et qu’il se trouvait ainsi sous la protection de celle-ci.

En conséquence, le juge fit remettre le prisonnier aux Templiers de Saint Jacques.

Il n’est plus question ensuite du sort du malheureux Hugues Talon.

Un différend entre l’Ordre et l’Abbé de Lérins, au sujet des bois de Clausonne, sera réglé sans difficulté et par arbitrage, il sera ratifié à Biot, le 27 décembre 1298, par le chapitre du Temple.

Nous constatons que si les relations entre le clergé et les Templiers apparaissent tendues au XIII ème siècle, alors que chacun a à cœur de faire respecter ses privilèges, les revendications formulées par l’Ordre, s’avérèrent chaque fois justifiées.

Il en sera de même avec le pouvoir séculier des communes et de la cour comtale, l’Ordre n’hésitant pas à faire appel, lorsque la décision lui était défavorable.

Tout au long de l’histoire des Templiers en Provence, L. Dailliez estime que les conflits les plus importants se déroulèrent dans le secteur de Nice, Grasse, Biot, avec des litiges opposant l’Ordre, tour à tour aux communes et aux cours royales. L’évêque de Vence, Sirian dénonçant le trait de caractère chicaneur et procédurier de ses diocésains, les qualifiera «d’écorche-culs ».

Les chroniques judiciaires relatant les querelles du Temple avec les communes débutent, lorsque les frères de la commanderie de Biot s’opposent à leurs voisins, les habitants d’Antibes.

Le fief de Clausonne, morcelé et indivis jusqu’à la Révolution, avait été acheté en partie par les Templiers. Tout débute par un différend collectif qui entraîne la mise sous mandat du territoire sur ordre du Comte de Provence, par l’entremise de son viguier de Grasse.

Les droits de l’Ordre étant reconnus, Clausonne est rétrocédé au Temple le 12 décembre 1258. Forts de leurs droits les Templiers interdisent l’accès des bois de Clausonne aux Antibois qui après saisies, décident d’organiser des représailles. J.A. Durbec indique : « Le 9 mai 1296 à la tombée de la nuit, plusieurs habitants d’Antibes attroupés et placés sous la conduite de certains personnages dont le baile, se jetèrent sur les campagnes de Biot et les mirent à sac. Après avoir coupé les plantes, abattu les arbres et détruit les récoltes, ils maltraitèrent atrocement les frères de la maison et, l’opération terminée, s’en retournèrent en amenant quelques têtes de bétail ».

Sur plainte du commandeur auprès de la cour de Grasse, l’évêque de cette ville, défavorable aux Templiers, est chargé de l’instruction, ce qui encourage les Antibois à poursuivre leurs exactions.

Toujours vers la fin du XIII ème siècle, nouvel affrontement des Templiers, cette fois avec les habitants de Villeneuve. surpris en flagrant délit de «  lignerage » (récupération du bois mort) dans les forêts de l’Ordre, les Villeneuvois seront « pignerés » (assaillir par des jets de pommes de pin) sans ménagement, par les frères.

La réplique des gens de Villeneuve est immédiate, ils enlèvent deux bœufs et une ânesse appartenant au Temple. Les cours de Grasse et de Nice interviendront vainement, même les instructions du sénéchal resteront sans effet.

La situation va empirer, lorsque le baile de Villeneuve dirigea une expédition punitive sur Biot, au mépris des réprimandes dont la communauté avait déjà été l’objet. Cette razzia de mai 1300, conduite à main armée, permettra aux assaillants de s’emparer de 23 juments et 8 poulains.

Deux ans plutôt, en juin 1298, ce même baile avait fait enlever deux hommes du Temple, circulant isolés sur le chemin royal de Biot. Il en avait enfermé un comme otage dans la forteresse de Villeneuve et relâché l’autre.

L’affaire traîna en longueur et le litige ne connut une issue qu’en 1320, il fut résolu par le commandeur des Hospitaliers de Biot, héritiers des biens templiers, après la suppression de l’Ordre.

Un conflit de même nature survient encore à cette époque, lorsque des habitants de Grasse, venus faire du bois dans les forêts du Temple de Biot, sont eux aussi « pignerés » par les frères de cette Maison.

Les Grassois se livrèrent à des représailles qui provoquèrent un conflit identique aux précédents.

Tout comme pour les habitants d’Antibes et de Villeneuve, le litige se réglera beaucoup plus tard, en 1341 !

Il est intéressant de remarquer que les Templiers, bien que moines-soldats, ne firent jamais usage de leurs armes pour régler leurs différends, en dépit des attaques vigoureuses dont  ils furent les victimes.

Gioffredo signale qu’en 1306, « le Conseil de Nice se serait opposé à ce que le Temple fit paître son bétail dans les lieux défendus de la ville », prévenu, le Comte de Provence aurait confirmé la décision.

Des conflits existèrent avec des particuliers, s’ils entraînèrent parfois les Templiers dans des procédures, celles-ci se réglèrent le plus souvent par arbitrage.

Ainsi, lorsqu’en 1225, R. Geoffroi de Grasse, conteste la cession de biens au profit du Temple, faite par Guillaume Badat, l’arbitrage de l’évêque d’Antibes reconnut les droits de l’Ordre, mais demanda néanmoins au commandeur de verser la somme de 13 livres au plaignant, laissant ainsi supposer que ces biens avaient été inféodés à Guillaume Badat par R. Geoffroi de Grasse.

Plus rare seront les conflits avec les cours comtales. Les comtes catalans furent à chaque règne favorables aux Templiers. Nous avons déjà relevé que le premier d’entre eux, Raymond Bérenger 1er comte de Barcelone, fut reçu dans l’Ordre le 4 juillet 1130, comme membre associé. Auxiliaire militaire éprouvée, la milice du Temple servira avec fidélité la cour de Provence, qu’il s’agisse de la Maison de Barcelone ou de celle d’Anjou.

En 1215, lors du règne du dernier comte catalan Raymond Bérenger V, le commandeur de Nice, Hugues Geoffroi, sera à ses côtés, avec plusieurs seigneurs, lors de l’expédition sur Nice, alors livrée aux Génois.

Les historiens soulignent pourtant que la famille d’Anjou ne fut pas toujours bienveillante avec le Temple, en dépit de son rôle actif dans la défense de la Provence, à l’instigation de plusieurs commandeurs.

Les relations se dégradèrent avec Charles II le Boiteux et le divorce sera consommé lors de la suppression de l’Ordre et de l’arrestation des frères.

La seule affaire relevant de la cour royale se déroule en 1285, lorsque le juge de Nice, Foulque Ardouin, condamne un membre donateur du Broc, Raymond Jaubert qui avait empêché un tenancier du Temple de s’acquitter de la tasque réclamée par la cour royale. Condamné sans doute à tort, le jugement fut cassé par le juge-mage, sur appel du commandeur le 8 mai 1285.

Dix jours plus tard, le même juge-mage et sur un nouvel appel du commandeur, annula une sentence, de ce même Foulque Ardouin, contre un autre sujet du Temple du Broc.

Dans son argumentaire, le commandeur avait soutenu que le droit de juridiction exercé par le Temple sur « ses hommes » du Broc, remontait à plus de 50 ans, situant ainsi à 1235, l’installation de l’Ordre dans cette localité.

Extrait des « Templiers en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage de 18 € : téléphoner au 04 93 39 07 41.

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16/10/2006

A 15 KILOMETRES DE NICE LA SOURCE MIRACULEUSE DU BROC

AU BROC, LA SOURCE MIRACULEUSE DE SAINT GERMAIN 

En quittant le village perché du Broc, au Nord en direction de Bouyon, prendre la D201, petite route étroite qui aboutit au quartier Sainte Marguerite, où s’élevait jadis le village disparu des Dos Fraïres. A un kilomètre du village, un oratoire restauré se dresse sur le bord gauche du chemin. Dans la niche, une statue mitrée de Saint Germain, portant crosse, domine une petite fontaine où coule l’eau fraîche. Une sébile en pierre scellée dans le mur attend les offrandes des fidèles. Saint Germain est ici chez lui depuis le jour où il fit halte au Broc, sur la route de Ravenne où il décédera en 448.

La légende rapporte qu’un mendiant aveugle fut guéri là, grâce à des ablutions faites avec l’eau de la fontaine où s’était désaltéré le saint. Après cet événement mémorable, le quartier portera les noms successifs de la Germaine et de Saint Germain. Celui qui combattit dix sept ans durant l’hérésie en Grande-Bretagne avait auparavant à Paris consacré à Dieu Sainte Geneviève en 430. Il se rendit ensuite en Italie pour rencontrer l’Impératrice Placidie, afin de plaider la cause des peuples d’Armorique opprimés par Syagrius.

Cet évêque d’Auxerre, paré de toutes les vertus sacerdotales, est vénéré au Broc depuis des siècles. De nos jours, la fête patronale du village coïncide avec celle du Saint célébrée le 31 Juillet.

Déjà en 1312 (selon Caïs de Pierlas), il est question du prieur de Sancto Germano, donc d’un religieux à la tête d’un prieuré installé sans doute à proximité de la fameuse source miraculeuse.

Le même lieu est cité en 1589 par Joseph Brès : « En 1589, au début de l’année, le sieur de Villeplane, chevalier, vient avec deux compagnies où il y avait bien 500 hommes celle du dit chevalier et du sieur son frère le cadet, celle du baron de Castellet et autres, vinrent se loger près du Broc en un lieu appelé Saint Germain de la Commanderie de Saint Jean, et demandèrent à y entrer, ce que leur étant refusé, passèrent à Saint Paul qui tenait pour le parti de la Ligue. »

La commanderie de Saint Jean dépendait de l’ordre des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, devenu au XVIIème siècle l’ordre des chevaliers de Malte, au destin plus heureux que celui de leurs frères Templiers.

Puis tout s’amplifie, mais cette fois-ci au Broc, où sont signalées des reliques de Saint Germain. Il n’est plus question de prieuré, probablement abandonné ou détruit.

Les reliques, provenant sans doute de l’ancien monastère, sont signalées par Doublet en 1604 dans l’église du Broc. Il s’agit d’un bras en bois, contenant quatre petits os enveloppés d’une étoffe rouge. Crillon, autre chroniqueur, nous indique en 1705 que le buste en bois de Sainte Marie Madeleine contient une once d’un doigt, celui de Saint Germain, évêque d’Auxerre.

Enfin, aux alentours de 1860, le bras disparaît et les reliques seront placées dans un buste doré représentant Saint Germain.

La tradition des vertus curatives de l’eau de la source de Saint Germain sur les affections des yeux s’est poursuivie jusqu’à nos jours. Le secret est transmis de bouche à oreille et chacun recueille pieusement l’eau qui guérit pour l’emporter. Une analyse scientifique en laboratoire nous apprendrait sans doute toutes les données qui aboutissent à la savante composition de l’eau de la source miraculeuse. A moins que, comme pour toutes les fontaines saintes, l’eau lustrale de la source issue de la terre mère origine de la vie suffise à guérir par ses seules propriétés surnaturelles. Si les fontaines sacrées sont en général prétexte à pèlerinages, nous n’avons pas trouvé ici trace de ce type de vénération.

Amoureux des choses du passé et soucieux de protéger notre patrimoine local, M. et Mme Caméra, voisins immédiats de la source et de son oratoire, ont entrepris avec l’aide de la municipalité du Broc de réhabiliter le modeste monument menacé dans sa survie.

Aujourd’hui, ce touchant édicule attend votre visite, n’oubliez pas votre bouteille, vous serez alors à même de vérifier si l’eau conserve tout son pouvoir magique.

Extrait des « Légendes et Chroniques insolites des Alpes maritimes » (Equinoxe-éditions Saint Rémy de Provence), pour commander cet ouvrage de 23 € : téléphoner au 04 90 90 21 10

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13/10/2006

PRES DE NICE, UN BIEN ETRANGE CHATEAU...

               LE CHATEAU DE REVEL ( 2 )

Revenons sur les ruines sévères du castel de Revel, riches de tenaces légendes et qualifié de « Château des voleurs ». 

Les Tourrettans l’appelle encore le « Château du Diable » nous plaçant déjà aux portes de l’étrange.

On ne saurait mieux comparer le château du Plan de Revel, c’est cette fois son identité officielle, à celui de Montségur, la citadelle cathare tout aussi gâtée par le mystère.

Si certains chercheurs n’ont pas craint de découvrir à Montségur un immense calendrier astronomique. Les ruines de  Revel indiquent que le bâtiment était lui aussi construit en à pic sur toutes ses faces et approximativement orienté comme le célèbre temple, refuge de la foi cathare.

Notons que l’Histoire confirme la présence des Albigeois dans la Provence orientale, zone carrefour, située au XIIIème siècle entre les colonies du Languedoc et celles de l’Italie du Nord, voisine du monde bogomile à l’origine de la nouvelle religion.

Mais là ne s’arrête pas le mystère du château du Diable. La tradition affirme qu’un fabuleux trésor est caché sous ses amas de pierres.

Voici environ une soixantaine d’années, un curieux personnage mobilisa les cultivateurs du Plan de Revel pour en assurer la recherche.

Après quinze jours de fouille, il s’avoua vaincu et reparti sans le fameux pactole.

En fait, tout le quartier proche du château conserve une auréole de mystère. Au pied du promontoire, près du col, deux bâtisses ruinées couvertes de ronces sont toujours désignées sous le nom de « Maison des Barbets », ces chouans devenus bandits de grand chemin à la Révolution. La découverte d’une cinquantaine de squelettes à proximité en 1912 ferait de ces demeures de sinistres auberges rouges.

Quel trésor se cache encore en ces lieux chargés de présence ? Celui des

Cathares pourchassés comme de diaboliques hérétiques ? Ou celui des Barbets détrousseurs de voyageurs ?

« Château du Diable » ou « des voleurs », le « Montségur niçois » dissimule encore une large part de ses mystère

Extrait des « Châteaux du Moyen-âge en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage de  20 € : téléphoner au 04 93 39 07 41.

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