11/07/2007
HISTOIRE DE LOUP A SOSPEL
PÉQUÉLÉTOU
Une femme faisait, un jour, cuire des fèves dans un grand chaudron. Une mendiante se présenta à sa porte et lui demanda l'aumône : « Je ne puis rien vous donner étant très pauvre moi-même. Pas autant que moi ! lui répondit l'autre. « Puisque vous avez quelque chose à cuire, donnez-moi un peu de ce qui est dans le chaudron, car je meurs de faim. Ce sont des fèves, si je vous en donne une assiettée, ce sera autant de moins pour moi ! » Alors la mendiante lui dit: " Eh bien, qu'elles deviennent autant d'enfants! » Et elle s'en alla. le feu s'éteignit et il sortit du chaudron autant d'enfants qu'il y avait de fèves, tout petits, qui se réunirent autour de la femme en criant : "" Mère, mère, nous avons faim! - Mon mari me tuera s'il voit toute cette bande; mais je vais m'en débarrasser " se dit la femme. Elle prit un couteau les saisit l'un après l'autre, leur coupa la tête d'un coup et Ies jeta loin. Quelques-uns eurent beau chercher à se sauver et à se cacher dans des caisses, des trous ou des tiroirs, ou derrière le balai, il furent pris et eurent la tête tranchée. Lorsque la femme crut qu'il n'en restait plus, elle s'occupa de faire une tourte. Tout en travaillant elle s'écria: « Si j'en avais gardé un, il m'aiderait maintenant. Je l'enverrais porter le dîner à son père. " Une petite voix se fit entendre qui dit: « Mère ne vous tourmentez pas, il en reste un! - Où es-tu ? Viens! - Non pas, " répliqua la petite voix, « j'ai peur. Quand vous aurez tout préparé, je viendrai; mais pas avant, "
Lorsque la tourte fut prête, la femme en fit deux parts qu'elle mit dans deux paniers avec deux bouteilles de vin; puis elle dit: « Viens, maintenant. " Du trou de la serrure elle vit sortir un petit bonhomme gros comme une fève qui dit: « Mère, vous m'appellerez Péquélétou et vous serez contente de moi, " Alors, elle lui donna les deux paniers en disant: « Celui où il y a la bouteille de vin blanc est pour ton père, l'autre pour toi; " et, après s'être fait indiquer le chemin, Péquélétou partit. Après avoir beaucoup marché il trouva un petit ruisseau, « Comment ferai-je pour passer " se dit-il Alors il vit un pâtre auquel il dit : «Beau pâtre, faites-moi passer le torrent, je vous donnerai un verre de bon vin blanc! Qui parle ? » Dit le berger je ne vois personne. « Me comptez-vous pour rien » répliqua la même voix. Il s'avança et crut voir deux paniers qui marchaient tout seuls. " Que celui qui veut passer se fasse voir? » Cria le berger. Péquélétou monta Sur le panier pour se faire voir et le berger le mit de l'autre côté du ruisseau. Avant d'arriver chez son père, la même chose lui arriva deux fois. Près d'arriver, il trouva devant lui un tas de pierres. Jamais je ne pourrai passer se dit Péquélétou, et il se mit à crier: « Ohé! Mon père, venez me prendre. Qui m'appelle? » Dit l'homme, « je n'ai pas d'enfants. Vous en avez un, venez me chercher. " L'homme vint et vit les deux paniers: « Où est donc l'enfant ? - Regardez bien et vous me verrez » le père le vit enfin et se fit tout raconter. « Père », dit ensuite l'enfant, « allez prendre votre repas, je surveillerai si aucun voleur n'arrive » et il alla se mettre dans un petit trou du mur. Quelques instants après, il survint trois brigands: « Emportons ces instruments de labour, dit l'un d’eux; » Mais aussitôt Péquélétou se mit à crier: « Père, ô père, il y a des voleurs! » Ceux-ci regardèrent de gauche à droite et, ne voyant personne, dirent: « Qui peut nous surveiller! » La voix criait toujours: « Père, ô père, il y a des voleurs! - Attendons, » dirent les hommes, « et nous verrons. » Bientôt après, le père de Péquélétou arriva et ils lui demandèrent qui était leur surveillant. Le père leur répondit en montrant le trou du mur où était son fils. « Cédez-le nous pour quelques jours et vous deviendrez riche. » Péquélétou fut obligé de partir avec eux. Chemin faisant ils lui dirent : « Nous allons voler une vache dans l'étable que tu vois là; et, comme tu es tout petit, c'est toi qui feras l'affaire. » Arrivé à l'étable, Péquélétou entra par le trou de la serrure et de là, cria : « Il y a des bœufs et des vaches, que faut-il prendre ? » Comme toujours il répétait ces mots, le maître de la maison entendit et s'écria : « Aux voleurs! Aux voleurs! »Les trois hommes s'enfuirent laissant Péquélétou à la merci du propriétaire. Ce dernier ne vit personne mais la voix disait toujours: " Que faut-il que je prenne, un bœuf ou une vache? » Comme la voix venait de la serrure le maître avança sa lumière pour y regarder: « Vous allez me brûler, dit la même voix, si vous avancez encore la lumière! » Alors Péquélétou sortit de sa cachette et alla se réfugier dans la mangeoire des vaches et l'une d'elles, le prenant pour une fève, l'avala. Pendant ce temps le propriétaire entra, fit le tour de l'étable et ne trouva personne. Cependant une voix criait toujours: « Que faut-il prendre, un bœuf ou une vache un bœuf ou une vache ? - Je ne comprends rien à tout ceci » dit le fermier; « mais il me semble que la voix vient de l'estomac de cette vache ; tuons-là et nous verrons après. » On ne vit rien, mais on entendait toujours la voix qui répétait les mêmes mots. En dépeçant la vache on en laissa un morceau hors de l'étable. AUn loup vint à passer qui avala le tout et Péquélétou avec, Pendant que le loup marchait Péquélétou criait: « Sus au loup! Sus au loup! " Et ce dernier marchait sans jamais s'arrêter croyant que quelqu'un était à sa poursuite, à force de marcher le loup tomba épuisé de fatigue et mourut. Péquélétou sortit alors de sa cachette et s'en alla, courant à toutes jambes auprès de ses parents à qui il raconta ses aventures, leur faisant promettre que jamais plus ils ne l'abandonneraient ni ne le céderaient à personne,
D’après «Les Histoires de loups en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 18 € : téléphoner au 04 93 24 86 55
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04/07/2007
LE PLUS VIEUX DES CHATEAUX DU PAYS D'AZUR
L' ANCIEN CASTEL DE ROQUEBRUNE
Surplombant la côte à 300m d’altitude, entre Menton et Monaco, le pittoresque village de Roquebrune conserve une forteresse médiévale exceptionnelle. Rare témoin de l’époque carolingienne, cet ancêtre des châteaux des Alpes Maritimes, parvenu jusqu’à nous sans trop de modifications, mérite une attention toute particulière. Une première fortification, dont subsiste la base d'un donjon carré à l'est, fut construite au X e siècle par Conrad 1er de Vintimille pour résister aux invasions sarrasines. Il passa ensuite aux Comtes de Provence, puis aux Anjou, enfin aux Grimaldi de Monaco durant cinq siècles. Ruinée par de nombreux sièges, elle fut restaurée par Lambert Grimaldi et ses fils à la fin du XVe siècle: mâchicoulis, échauguettes, embrasures pour les armes à feu et chemin de ronde furent aménagés pour renforcer la défense du château. Vendu comme bien national en 1808, l'édifice fut racheté en 1911 par sir Ingram, qui entreprit la restauration de la tour en ruine. A sa mort, en 1928, il fit don du château à la ville. On peut aujourd'hui le visiter. La forteresse est constituée par un quadrilatère flanqué de deux tours carrées. On y accède par une porte fortifiée qui donne sur la cour basse, autour de laquelle serviteurs et hommes d'armes logeaient. Un pont en pierre qui a remplacé au XVe siècle le pont-levis permet d'accéder dans le donjon. La grande salle, aujourd'hui à ciel ouvert, est éclairée par une fenêtre à croisillons datée de 1528. Une citerne de 80 m3, creusée dans le rocher, recueille les eaux de pluie. Quelques marches mènent a la grande salle des gardes, aussi appelée prison car elle remplaça le cachot qui, lui, ne mesurait que 2 m2. Le chemin de ronde, entièrement restauré, permet de découvrir un vaste et admirable panorama. Roquebrune se souvient de cette lointaine année 1467 où la peste décimait le Midi. L’épidémie était aux portes du village lorsque les habitants décidèrent de faire une neuvaine à la Madone. Pieds nus, ils processionnèrent le 28 juillet jusqu’à la chapelle de Notre Dame-de la Pausa, à l’extérieur du village. Le neuvième jour, le 5 août, le fléau s’arrêta brusquement.En signe de reconnaissance, la population fit le vœu de se rendre à cette date, chaque année, en procession jusqu’à la chapelle de la Pausa.
D’après « Les Châteaux du Moyen-âge en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 20 € : téléphoner au 04 93 24 86 55Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur
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27/06/2007
LES MESAVENTURES DU DIABLE
A AIGLUN, ASCROS ET DALUIS : LE DIABLE DUPÉ
Près d’Aiglun, petit village resserré, perché sur un versant à-pic au-dessus de l’Esteron, face à la montagne du Cheiron, s’ouvre la grotte Saint Martin. Saint Martin, évêque de Tours, très populaire dans la région passe pour être le dupeur habituel du Diable. Ce pouvoir en fait le meilleur gardien des passages dangereux de la montagne. On assure que Saint Martin aurait été ermite, pendant quelque temps, dans la grotte voisine d’Aiglun. Chaque jour, Saint Martin devait aller abreuver son âne fort loin dans l’Esteron. Pour obtenir ses bonnes grâces, le Diable fit sourdre une source qui coule encore par intermittence à l’intérieur de la cavité. Saint Martin rusé réussit à enfermer le tentateur dans la caverne lequel parvint à s’enfuir en perçant une cheminée à travers le roc. Cet orifice est aujourd’hui encore baptisé «le Trou du Diable ». Beaucoup plus au Nord, à Daluis, sur le bord de la haute vallée du Var, le fleuve a taillé de majestueuses gorges dans les schistes rouges. C’est dans ce cadre austère que se situe un autre épisode, opposant Saint Martin au Démon. Le valeureux Saint, poursuivi par l’Ange du Mal, lui échappa grâce à son âne qui fit bravement un saut de plus de cent mètres, au-dessus des gorges profondes et obliques de Daluis. Les sabots de devant s’imprimèrent sur une rive, alors qu’à l’opposé, sur l’autre rive du canyon, le roc portait l’empreinte de ceux de derrière. Mieux encore, le bâton sur lequel s’appuyait le Saint prit racine dans le schiste ! Voilà comment s’installa le culte de Saint Martin à Daluis, un hameau porte son nom, avec sa chapelle abritée par un auvent rustique. De plus, l’église paroissiale lui est consacrée, éloignant ainsi le Diable et ses œuvres de la commune. Les divers villages, portant le toponyme de Saint Martin dans les Alpes Maritimes, rappellent un choix dicté par le même souci de protection. C’est vers 350 que Saint Martin, diacre d’Embrun, puis évêque de Tours, se déplace de la Provence au Piémont, pour poursuivre l’œuvre de christianisation entreprise par Saint Dalmas. L’imagination populaire a retenu les exploits épiques de ce pourfendeur du paganisme, culte assimilé à l'image du Diable. Après la disparition de l’ancien village de La Caïnée, voisin d’Ascros, dans la vallée de l’Esteron, Durante indique qu’il ne subsiste que la modeste chapelle de la Madone de la Balme. Situé au nord des ruines de La Caïnée, creusé dans une falaise sur les flancs du Mont Brune, le sanctuaire de N.D. de la Balme mêle la légende à l’histoire. Un ermite anonyme, réfugié là dans une grotte (balme), y découvrit la paix de l’âme dans l’isolement et la prière. Rien ne manquait à sa douce retraite, il y trouvait l’eau fraîche d’une source, des fleurs, du miel, de tendre végétaux pour nourriture et même une chèvre lui offrant son lait. Hélas, là encore, sa quiétude sera perturbée par un diable tentateur qui ne parviendra pas à ses fins. Le Malin perdra ses deux cornes dans cette entreprise, l’une ouvrira une brèche dans le plafond de la grotte. La chapelle clôt l’entrée de la Balme, lieu de pèlerinage chargé d’ex-voto. On y accède depuis la route par un sentier balisé, tout comme les ruines de La Caïnée situées en contrebas (environ un kilomètre avant Ascros, en venant de Toudon).Ici, comme à Daluis, une humble chapelle exorcise le théâtre de la cuisante défaite du Diable, incorrigible tourmenteur des ermites.
D’après « Les Aventures du Diable en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 18 € : téléphoner au 04 93 24 86 55Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur
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UN BLOG VIVANT ET INTERACTIF !
Régulièrement mis à jour avec des notes, fruits de patientes recherches, ce blog reflète le passé méconnu, les traditions, la mémoire et la richesse de l’Histoire des Alpes Maritimes. S’il vous intéresse ne manquez pas de l’inscrire dans vos « Favoris » et de le faire connaître autour de vous. http://pays-d-azur.hautetfort.com est votre blog, interrogez la rédaction en adressant vos mails à edmondrossi@wanadoo.fr Votre question recevra chaque fois une réponse. A bientôt !08:30 Publié dans MEMOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : HISTOIRE