31/10/2007
LE FABULEUX CHATEAU DE LA GAUDE
Cité en 1075, le site d'Alagauda occupe le promontoire destiné plus tard à recevoir le château de La Gaude, curieusement situé aujourd'hui sur la commune de Saint Jeannet.
En 1325 le village a été vidé de sa population suite à la peste.
Le fief appartient dès 1231 à la famille de Villeneuve et temporairement aux Pisani et aux Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem.
Vaste parallélépipède, le château de La Gaude contrôlait dans le passé la croisée des chemins s'ouvrant vers la Provence après la traversée du Var.
Carrefour de légendes et de mystères laissés par les occupants successifs de son site, ce vieux manoir va mourir et ressusciter périodiquement au fil de l' Histoire.
Malgré légende tenace, ce château fort des Villeneuve n'a jamais été une possession templière.Etabli dès le XIIème siècle, le château est conforté au XIIIème siècle par le brillant et puissant Romée de Villeneuve, Gouverneur de la Provence sous le règne du Comte de Provence, Raymond Bérenger V.
A nouveau cité détruit en 1599, le château aurait subi le pillage de Raymond de Turenne puis ceux successifs des troupes de Charles Duras et de Charles Quint, victime de son rôle de sentinelle du gué de Gattières.
En 1670, il renaît lorsque Claude de Villeneuve, devenu Marquis de La Gaude, le restaure pour posséder une résidence campagnarde digne de son titre de premier consul d'Aix et de syndic de la noblesse de Provence.
Il retrouve son rôle stratégique lors des guerres de succession d'Autriche. On signale vendu aux enchères en 1760 avant de retombé en ruines à la fin du XVIIIème siècle
Deux siècles passeront avant qu'il ne renaisse à nouveau à la suite du coup de cœur de l’actrice Viviane Romance, puis aujourd’hui grâce à un metteur en scène anglais.
Le château, propriété privée, situé à 5km au nord-est de La Gaude, ne peut être visité.Avec Romée de Villeneuve, premier propriétaire du château, on touche à la légende lorsqu’ il réussit à doter et marier les quatre fille du Comte, avec quatre princes régnants.
Les caisses du Comte de Provence étant vides seul un miracle pouvait les remplir. Ce miracle eut lieu justement dans le château de La Gaude où un obscur alchimiste catalan accomplit des jours durant la transformation du plomb en or.
D’après « Les Châteaux du Moyen-âge en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 20 € : téléphoner au 04 93 24 86 55
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24/10/2007
VALBERG: LE ROCHER DE L'OR DU DIABLE
De tout temps, l’attrait irrésistible de l’or, caché dans les entrailles de la terre, a troublé la conscience de l’homme. Du Veau d’or à l’alchimie médiévale, en passant par le mythe de Faust, cette passion millénaire ne devait pas épargner les gens des montagnes des Alpes Maritimes.
Là-haut, l’isolement et la pauvreté stimulèrent davantage cette quête éperdue où le succès apparaît aussi incertain que les aventures des chercheurs d’or de l’Ouest américain.
Au nord-est de la station de Valberg, sur les pentes du Mont Mounier, sous le col de Crousette où passe le G.R.5, ondule la «crête du rocher de l’or » qui renferme dans ses flancs, d’inestimables quantités d’or, sous forme de bijoux et de pièces de monnaie anciennes.
Ces trésors sont interdits à tous, sauf une fois l’an, le dimanche des Rameaux.
Les roches encore enneigées s’entrouvrent alors, pour quelques minutes quand les cloches des alentours annoncent l'instant de l’Elévation. Il faut naturellement beaucoup de courage et de dextérité pour se risquer dans cet antre. Des sorcières aux dents longues, des monstres horribles et répugnants sont là, prêts à capturer l’intrus de leurs ongles crochus. D’autres créatures diaboliques, tout aussi effrayantes, tentent de faucher l’importun en lui criant : « Tu sais comment tu es entré, mais tu ne sais pas comment tu sortiras ! ». Un dragon aux yeux rouges souffle des flammes de sa bouche incandescente.
Le cœur battant, il faut s’activer et ramasser le plus d’or possible, sortir ensuite précipitamment avant que les cloches n’achèvent leur carillon ! Le malheureux qui s’attarde et ne réussit pas à se glisser dehors avant la fin du signal, restera prisonnier des monstres jusqu’à l’année prochaine.
D’après « Les Aventures du Diable en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 18 € : téléphoner au 04 93 24 86 55
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17/10/2007
A NICE, LE SORTILEGE DU VALLON OBSCUR
Au Nord de l’agglomération niçoise, à l’extrémité du quartier Saint Sylvestre, s’ouvre une gorge profonde et étroite qui passe à juste titre pour une remarquable curiosité naturelle.
Lorsqu’on parcourt ce site à pied sec, il n’y coule qu’un mince filet d’eau, le jour ne s’entrevoit qu’au sommet resserré des parois. Ces murailles géantes sont tapissées de lichens et de capillaires diaphanes, adaptés à l’humidité ambiante et à l’absence de lumière.
Ce lieu solitaire et sauvage, d’une mystérieuse beauté est connu sous le nom de « Vallon obscur ».
Après avoir subi les invasions barbares, les Alpes-Maritimes s’étaient placées sous la domination franque, espérant enfin pouvoir connaître une ère de paix et de prospérité. Mais d’autres redoutables ennemis vinrent troubler leur quiétude. Battus par Charles Martel, les Maures se replient en Provence et brûlent Cimiez et Lérins en 734.
Les raids sarrasins se poursuivent sur la Provence et Nice en 813. La période la plus terrible se situera entre 884 et 972 où les Infidèles s’installent à Saint Jean Cap Ferrat (le Petit-Fraxinet) et Eze. De là, ils ravageront toute la région : Nice, Cimiez, La Turbie, Vence. C’est au début de cette période trouble en 777 que se situe la visite de l’Empereur Charlemagne à Nice.
Venant de Rome où l’avait appelé le Pape Adrien, menacé par les Lombards, l’Empereur se rendait en Espagne pour y accomplir sa campagne mémorable qui s’achèvera par le désastre de Roncevaux et la mort de Roland. Cette entreprise visait à purger la Provence et les contrées ibériques de la présence et du joug pesant des Sarrasins. Menée comme une véritable guerre sainte, elle s’appuyait à Nice sur un brillant capitaine Guido Guerra de Vintimille et son fils Odon.
A l’occasion de son passage, Charlemagne logeait à l’abbaye de Saint Pons, alors que l’armée franque campait à l’extérieur des murs de la ville.
Un soir, Guido Guerra invita sous sa tente les douze pairs et les nobles niçois à un festin d’apparat. A cette occasion, une troupe de saltimbanques, prétendant venir de Sicile, sollicita l’honneur de se produire devant les convives. Le Comte de Vintimille y consentit volontiers pour divertir ses hôtes.
Les jongleurs, équilibristes et musiciens rivalisèrent de prouesses, jusqu’à ce qu’un étrange troubadour entreprit de bercer les convives en chantant une douce mélopée rythmée par un curieux instrument à cordes.
Les paroles en langue d’oc évoquaient avec mélancolie les malheurs d’une infortunée princesse, victime d’un affreux génie, qui l’avait attachée avec ses propres cheveux dans une caverne profonde dont nul ne connaissait la place. Pour la libérer, il fallut qu’un courageux chevalier se munisse d’un puissant talisman pour parvenir jusqu’à sa prison.
Toute l’assistance se laissait captiver par ce récit lorsque soudain des bruits confus entremêlés de clameurs retentirent. Les Sarrasins attaquaient le camp. Entraînés par le fougueux Roland, les chevaliers se précipitèrent, lançant leur célèbre cri de guerre : « Montjoie et Charlemagne ! ».
Alors qu’il quittait la tente, Roland vit une ombre se dresser face à lui et reçut un violent coup d’estoc. Le coup homicide s’amortit sans dommage sur sa côte de mailles, le preux chevalier eut juste le temps de reconnaître le chanteur sicilien, avant de le voir s’écrouler, le crâne fendu par la francisque d’Olivier.
En effet, la troupe d’artistes siciliens n’était qu’une escouade de sarrasins déguisés qui, par cette ruse, avait réussi à investir le camp. La riposte vigoureuse des Francs écarta le péril ; très vite, les ennemis s’enfuirent en débandade, abandonnant sur place morts et blessés.
Acharné dans la poursuite des fuyards, Roland se retrouva bientôt isolé dans la nuit, à l’écart de la troupe. Las, perdu dans la campagne, il replaça sa chère Durandal dans son fourreau, s’allongea sur l’herbe et portant son regard vers la voûte étoilée, il décida de s’endormir jusqu’au lever du jour.
Il venait juste d’abaisser ses paupières, qu’une voix douce troubla le silence de la nuit. Prêtant l’oreille, il reconnut distinctement en écho le refrain de la chanson interprétée par le perfide troubadour :
« Dedans sa prison souterraine
Iseult la belle se morfond,
Bon chevalier finit sa peine,
Amour et gloire en sortiront. »
La litanie, inlassablement reprise, résonnait dans la tête du malheureux Roland, tout autre que lui se serait effrayé d’être l’objet d’un pareil sortilège. Se préparant à affronter quelque diable malicieux, le preux chevalier saisit sa merveilleuse épée qu’il fit tournoyer dans les airs au-dessus de sa tête. L’arme étincelante dessina une large auréole lumineuse, lui permettant de découvrir et reconnaître la contrée.
Une colline, détachée d’une montagne plus importante, masquait l’horizon, la voix parvenait du côté opposé, dominé par cette proéminence.
Roland s’avança dans sa direction, grimpa au sommet pour parcourir l’autre versant, il s’aperçut alors que l’étrange voix lui parvenait du lieu qu’il avait quitté !
Il retourna ainsi plusieurs fois sur ses pas, exaspéré par l’implacable voix, répétant sans répit son agaçant refrain comme une ironique et provocante bravade.
Pris enfin d’une rage impuissante, Roland se saisit à deux mains de sa lourde épée pour en asséner un coup magistral du tranchant sur le bord de la colline.
Un terrible et fulgurant éclair s’ensuivit, la terre trembla dans ses profondeurs, alors qu’un craquement ébranla le sol et qu’une fracture s’ouvrit, laissant échapper des entrailles de la terre un puissant cri de délivrance.
Une profonde galerie, éclairée par une inexplicable lueur phosphorescente, s’offrait à la curiosité du preux chevalier qui s’y engagea hardiment.
Avançant dans cet antre où régnait une odeur putride, il piétina d’horribles créatures croupissant infectes dans leur bave, il heurta d’effrayants volatiles affolés, battant l’air de leurs ailes glacées, croisa des reptiles repoussants accrochés aux parois, toute une faune agressive, emmêlées dans cet infernal vestibule, sifflant et soufflant leur haine gueule ouverte, sans réussir à amoindrir son courage.
Puis, sans raison, comme par enchantement, la faible lueur s’éteignit, plongeant ce corridor de l’horreur dans la nuit totale. Simultanément, les flancs de la montagne se resserrèrent sur Roland, assailli de plus par une grêle de pierres. S’estimant à nouveau victime d’une ruse des Sarrasins, il hurla : « Ah ! Sorciers maudits, que ne sommes nous face à face ! Vous n’auriez pas si facilement raison de moi ! ».
Il s’agenouilla, serrant tout contre lui sa chère Durandal et attendit résigné que vienne la mort. Mais l’affreux piège l’épargna, les parois s’immobilisèrent, comme stoppées par quelque miracle. Roland s’était abandonné au sommeil, il ne fut réveillé que le lendemain par le son du cor d’Olivier parti à sa recherche.
Extrait du fond de l’abîme, il raconta son étrange équipée à son compagnon d’arme et voulut lui faire visiter le fantastique défilé. Mais Roland et son inséparable épée, véritable talisman, avaient brisé le sortilège. A sa grande surprise, là où il n’ avait vu que reptiles hideux et monstres repoussants, ils n’aperçurent plus que des touffes légères et gracieuses de cette plante délicate, baptisée capillaire par les botanistes et cheveux de Vénus par les poètes. L’infortunée princesse s’était dissipée ne laissant là que ces seuls indices.
D’après « Les Légendes et Chroniques insolites des Alpes Maritimes » (Equinoxe-éditions Saint Rémy de Provence), pour commander cet ouvrage dédicacé de 23 € : téléphoner au 04 93 24 86 55.
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« Bibliothèque pour Tous », les « Bigaradiers »
Avenue Fanhestock, Saint Laurent du Var, Téléphone 04 93 07 33 31 Samedi 20 octobre 2007 à 10h « SAINT LAURENT DU VAR A TRAVERS L’HISTOIRE » Conférence par EDMOND ROSSI Dédicaces de ses livres entrée libre08:30 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : HISTOIRE