14/03/2007
DECOUVERTE DE COARAZE AU MOYEN AGE
COARAZE
Coaraze, dressé sur une colline au fond de la vallée du Paillon de Contes, présente un aspect plus médiéval que les villages environnants. Ruelles étroites et enchevêtrées couvertes de voûtes, révèlent l’aspect primitif qui devait être souligné par les remparts dont il ne subsiste que quelques modestes vestiges au nord du bourg.
Enserré par un cirque de montagnes arides dont il semble avoir tiré son nom : « cauda rasa » (bout rasé), Coaraze est cité pour la première fois dans un document de 1108. C’est l’époque où la féodalité règne avec l’approche d’ardents conflits entre les communautés et leur seigneur, les chanoines et leur évêque, les monastères eux-mêmes n’en seront pas épargnés.
En 1388, lors des luttes successorales de la Reine Jeanne qui opposèrent les Angevins aux Duras, Jean Grimaldi, Baron de Beuil, Sénéchal au nom des Duras, intrigue avec le Comte de Savoie. Il s’engage à lui livrer le pays de Barcelonnette à Nice dont le château et la « villa » de Coaraze.
Très affecté par le terrible tremblement de terre de 1618, Coaraze deviendra baronnie seulement en 1629.
Pour atteindre les traces de l’ancien château au sommet du vieux village près de l’église, il faut parcourir les ruelles moyenâgeuses témoignant des ruines et des reconstructions échelonnées le long des siècles.
Chaque maison porte les cicatrices de transformations successives. Des voûtes enjambent les passages tortueux et raides pour relier les bâtisses.
Du XIIème siècle à nos jours, trois périodes se dégagent de cette évolution architecturale marquées par différents encadrements de portes : voûtes de plein cintre, arcs brisés, linteaux historiés, datés ou décorés.
Parmi les plus intéressants, citons ceux des maisons du forgeron et du maçon, d’autres plus hermétiques indiquent la date de 1533 et des initiales mystérieuses.
Au sommet du village, la place du château s’ouvre sur un large panorama, elle porte le nom de l’édifice disparu, excepté un angle de maçonnerie surmonté d’une échauguette, près de l’église voisine.
D’après « Les Châteaux du Moyen-âge en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 20 € : téléphoner au 04 93 24 86 55Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur
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07/03/2007
AVEC LE DIABLE EN PAYS D'AZUR
Valbonne, avec son village typique et moyenâgeux, reçut également la visite du Diable, en dépit de la sainte présence de l’abbaye chalaisienne, à l’origine du bourg en 1199.
Le passage du Démon en ces lieux paisibles est aujourd’hui attesté par les empreintes insolites qu’il laissa sur la pierre portant son nom.
Ce mégalithe cabalistique est situé dans une propriété privée, sur la rive droite de la Brague.
La Pierre du Diable mesure 3,4 m sur 1,5 m, elle arbore d’énigmatiques marques en forme de sabot.
Les anciens racontent que ces empreintes n’auraient rien de diabolique, elles viendraient simplement du passage d’un char romain sur un terrain argileux durci par le soleil.
Légende ou réalité ? D’autres voient dans ces signes des gravures sculptées au Moyen-Age par quelques adorateurs du Diable, venus célébrer leur culte satanique dan ce quartier retiré.
Enfin, l’hypothèse la plus banale suppose que ces traces seraient les restes fossilisés d’énormes coquillages déposés par la mer jurassique, puis solidifiés ensuite par une éventuelle irruption volcanique. Actuellement, la Pierre du Diable cache encore le mystère de ces origines.
Le territoire de Valbonne conserve un autre site au toponyme tout aussi inquiétant, il s’agit du parc départemental de la Valmasque, couvrant quelques 477 hectares. En provençal, « Valmasque » signifie vallée des sorcières, la «masca » désignant la sorcière. Signalons dans la « Vallée des Merveilles » une autre « Valmasque » tout aussi célèbre.
Nul doute qu’à Valbonne, ces espaces sauvages éloignés des habitations et des cultures devaient accueillir les réunions secrètes des servantes du Diable.
Dans ce quartier isolé, les «mascas » pouvaient s’adonner à leurs sabbats en toute quiètude. Leur présence hante encore notre mémoire par delà les siècles, par la seule magie de ce nom révélateur, étrangement associé à la Pierre du Diable voisine.
Valbonne, Valmasque, deux vallées antinomiques, l’une purifiée et bénie par l ‘abbaye : la »bonne », l’autre stérile et désolée, consacrée au Diable et à ses fidèles séides les sorcières.
D’après « Les Aventures du Diable en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 18 € : téléphoner au 04 93 24 86 55
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28/02/2007
LES TEMPLIERS DANS LA COMMANDERIE DE GRASSE (SUITE)
LA FIN DE L'ORDRE
Le 24 janvier 1308 à l’aube, le juge Campanus Ruffi de la Cour de Grasse, en compagnie du notaire Michel Gauthier et de quelques hommes d’armes, se rendent à l’église Saint Jacques de la cité de Grasse. Conformément à l’Ordre lancé par le Comte de Provence le 13 janvier précédent, ils procèdent à l’arrestation de deux Templiers présents dans la commanderie : le chapelain Guillaume Guigonis et le frère servant Guillaume Bérenger.
Le notaire rédige l’inventaire des biens de la maison et reçoit ensuite, trois jours durant, les dépositions des tenanciers de l’Ordre convoqués par la voix du crieur public. L’inventaire, minutieusement dressé en latin, indique dans l’église Saint Jacques : Trois ornements sacerdotaux, deux manteaux dorés, un grand et un petit, une chasuble dorée en soie dans une aube sacerdotale, une chape teinte en rouge et une chasuble violette, un froc de brocart pour le diacre sur lequel est l’image ou la forme d’un lion rouge et une chape rouge sur laquelle se trouve l’image d’un léopard en couleur safran, une chasuble de toile avec une croix de couleur safran, dix sept nappes d’autel pour les quatre autels de l’église, une couverture romane, une aube, une petite nappe d’autel, trois couvertures de croix, deux coussins, un de couleur safran, l’autre de toile, deux candélabres d’autel en cuivre, deux autres en bois et deux autres en fer. Ils découvrirent également divers livres pour les offices de l’église : un missel, un évangéliaire, un capitulaire, un épistolaire, un livre de répons, deux psautiers, un ordinaire, un livre pour le baptême des enfants, un encensier. Ils trouvèrent dans une armoire de nombreux documents et une caisse pleine de divers privilèges, tant du Pape que d’autres, une caisse en laiton, un mors de cheval, une petite croix en argent, un reliquaire contenant des reliques de Saint Barthélemy et Blaise, une grande croix en laiton et une petite. Deux brandons de cire, un vase en fer pour l’eau bénite, une chasse sur l'autel de Saint Jacques, dans laquelle se trouve plusieurs reliques de saints et au-dessus un cadre représentant la Vierge, deux petits manteaux de soie…ainsi que du linge d’église. Figurent ensuite à l’inventaire, des objets de première nécessité de facture en apparence rudimentaire : 2 brocs, 5 vases à vin, une crémaillère, un siège, de quoi faire une table, un peu de literie et quelques caisses. Pour se vêtir : 2 ou 3 peaux de bêtes, autant de «garde-corps », 3 paires de chausses, 2 épitoges, un manteau et quelques chemises. En plus d’un cheval maure, « avec une étoile au front », sont également signalés deux cloches sur le clocher, deux de taille réduite dans l’église. La saisie des biens du Temple à Grasse, comporte 76 redevances foncières et deux rentes de biens loués, les témoins convoqués sont : Etienne de Vence, Bertrand Fulcosi, Paul de Palena, Guillaume Meyfred, Baudet de Gourdon, Pierre Mollerat d’Apt. A Châteauneuf de Grasse, la saisie s’opère sur cinq pièces de terre. Il est admis par J.A. Durbec que les procès verbaux de saisie ont pu être amputés des déclarations faites dans des centres moins importants, ils seraient donc partiels pour la viguerie de Grasse. Etablis localité par localité, les procès verbaux de la saisie de 1308 permettent de retrouver les droits généraux et les biens propres à l’Ordre, avec les noms des hommes et femmes du Temple, la liste des personnes qui tenaient ces biens, le détail de ces biens et le décompte des services et redevances recueillis par les frères de l’Ordre. Ils représentent la source d’information la plus fiable, bien que parfois incomplète.Dans la juridiction de la commanderie de Grasse, certains vestiges moyenâgeux ont été attribués à l’Ordre du Temple, entre autres, le château du Tignet et le Castellaras de Thorenc (Moris). J.A. Durbec indique le Tignet et Thorenc comme des localités où les possessions templières sont incertaines, faute d’archives spécifiques et ceci en dépit d’intéressants vestiges datables du XIII ème siècle. Le Castellaras du Tignet dresse fièrement ses ruines sur un contrefort dominant la route à proximité du village. Cette orgueilleuse forteresse du XIII ème siècle, avec son enceinte polygonale, ses deux tours en éperon et ses meurtrières, fut probablement érigée par les princes de Grasse soucieux de défendre les limites occidentales de leur territoire. Partiellement détruite en 1387, lors d’un raid de Raymond de Turenne, la place forte sera ensuite abandonnée tout comme le village voisin, rasé dans les mêmes circonstances. Historiquement le fief du Tignet dépendant de la famille de Grasse, n’est pas mentionné dans les domaines ayant appartenu au Temple. Le Castellaras de Thorenc, magnifiquement perché sur une acropole, présente également les restes imposants d’une citadelle médiévale dont les origines troublent plus d’un historien, dans la mesure ou l’Ordre militaire et religieux des Hospitaliers y laissa son empreinte, créant ainsi une possible confusion.
A la fin du XII ème siècle, suite aux foyers de guerre qui s’allument simultanément à Grasse et Castellane vers 1180, puis au début du XIII ème siècle, en 1227, le Comte de Provence confie à l’une de ses troupes d’élite, les Hospitaliers, la mission d’isoler ses ennemis Boniface de Castellane et les aristocrates grassois. Après s’être emparé du château de Pugnefort, au-dessus du hameau de la Ferrière (Valderoure), proche de Thorenc, les Hospitaliers assiègent le Castellaras de Thorenc, qu’ils soumettent également, ces deux places fortes étaient tenues par des nobles rebelles au Comte de Provence. Le château de Pugnefort est donné aux Hospitaliers par le Comte de Provence en 1207. La famille d’Andon, initialement installée dans le Castellaras de Thorenc, dressé au début du XI ème siècle, quitte les lieux pour un nouveau site après avoir capitulé. De 1200 à 1225, le Castellaras est indiqué comme « château » dans les actes des comtes de Provence, selon F. Benoît. Le fief de Thorenc passe tour à tour des seigneurs d’Amirat aux consuls de Grasse, pour aboutir en 1227, aux puissants et turbulents comtes de Castellane. Enfin le 13 décembre 1229, Romée de Villeneuve, sénéchal de Provence, reçoit du Comte de Provence Raymond Bérenger V, le titre de baron et en autres fiefs celui de Thorenc. A sa mort son fils Paul hérite de la seigneurie qui en 1252 est partagée avec le Chapitre de Vence. Une branche de la famille de Villeneuve, les Villeneuve-Thorenc, conserve le fief jusqu’à la fin du XVII ème siècle. L’acquisition du château de Pugnefort par les Hospitaliers en 1207, est complétée par le castrum (village fortifié) contigu. Lors des troubles du XIV ème siècle, le château un temps reconstruit est abandonné. A la Ferrière, au pied de l’ancien site médiéval de Pugnefort, s’élève encore une importante bastide du XV ème siècle, dénommée « la Commanderie ». Sa porte principale est surmontée d’une croix de Malte, rappelant qu’il s’agit là d’une maison des Hospitaliers. Les biens du fief de Pugnafort, tout comme une partie de ceux voisins de Thorenc, seront exploités par l’Ordre de l’Hospital jusqu’à la Révolution. L’enquête de 1338, sur les biens hospitaliers, indique les revenus de Pugnefort : « 300 séterés de terres cultivées en trois termes, donnant 400 setiers d’avoine ; 60 souchoirs de prés rapportant à Pugnefort et Thorenc, 300 charges de foins ; 40 ruches produisant deux livres ; un pasquerium rapportant 10 livres ». Les cens et services, perçus par la maison de Pugnefort, s’élèvent pour « Séranon à 11 sous et en nature, à huit setiers et une émine de blé ; pour Thorenc à un sou, et, en nature, à 2 setiers de blé et une émine, plus 10 sous de lods ». Ainsi donc, Thorenc fut bien annexé à une proche commanderie, ne relevant pas de l’Ordre du Temple, mais de celui concurrent de l’Hospital, d’où la méprise des historiens, séduits par la majesté du site médiéval du Castellaras. Dans une étude recensant les vestiges templiers de la région, Edmond Reynaud n’hésitait pas à indiquer : « Une des principales citadelles des Templiers était le Castellaras dans la vallée de Thorenc. Sa chapelle romane subsiste encore ». Magnifique belvédère, le sommet aplati de l’acropole fortifiée est aujourd’hui encore surmonté par les restes de trois édifices caractéristiques : au centre, une chapelle romane en mauvais état, à l’ouest, les murs en partie ruinés d’une forteresse, protégée par une série de remparts, enfin à l’est, une vaste bâtisse de facture plus récente (XV ème siècle ), certainement une bergerie ou une écurie. L’abandon du site est situé à la fin du Moyen-Age, au XV ème siècle, selon l’archéologue Pierre Bodard. Le médiéviste J.C. Poteur précise que les Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem édifièrent, peu avant 1200, un château de siège pour contrer la forteresse du Castellaras, sur un site voisin qui porte aujourd’hui le toponyme Saint Jean. Château que l’Ordre conserva après les hostilités. Il révèle également que le Castellaras de Thorenc, occupé dès le XI ème siècle, sera restauré et modifié jusqu’au XIV ème siècle, tout comme le village établi en contrebas sur les pentes méridionales. L’ensemble est encore habité en 1386, lorsque la place est investie par un chef de bande, Vita de Blois. Les vicissitudes des luttes d’influence entre Angevins et Savoyards, sur les marches de la Provence, entraînent le condottiere dans le camp du Comte de Savoie en 1388, avec sa troupe de 25 lances, soit quelques 300 hommes. Les Provençaux ne lui laissent pas occuper longtemps ce point stratégique et la vaste forteresse est prise et détruite en 1391. Le village subit le même sort funeste. Ils ne seront plus jamais reconstruits L’énigme des vestiges moyenâgeux du Castellaras de Thorenc est aujourd’hui pratiquement élucidée. Attribué par erreur aux Templiers, à cause de la présence voisine des Hospitaliers, cette citadelle n’a pas perdu de son pouvoir de fascination. La légende se perpétue avec l’évocation d’un fabuleux trésor, encore enfoui dans les flancs de l’acropole que certains n’hésitent pas à qualifier de templier ! Cette supposition a même entraîné des recherches récentes… Voici dans l’ordre chronologique, la liste (établie d’après les actes) des dignitaires de l’Ordre du Temple (précepteurs ou commandeurs) des Maisons de Nice, Grasse, Biot et Rigaud avec les dates extrêmes de leur activité : Hugues de Saliers, 1193, administrateur. Guillaume Geoffroy du Muy, 1202 Nice. Raimond de Pamias, 1205-1206 Nice. Guillaume Riquier, 1206 Nice. G. Olivier Audier, 1208-1211 Grasse. Pons Fabre, 1210-1211, Nice. Olivier Audier, 1211 Grasse. Bernard Aimie, 1212 Grasse. Olivier Audier, 1213-1219 Grasse et Biot. Rostang de Saint Laurent, 1222 Nice et Grasse. B. Saltet, 1225 Nice. Guillaume Bordat, 1225 Grasse. Bertrand Faraud, 1226 Grasse et Biot. Bernard de Cambolano, 1227-1233 Nice, Grasse et Biot. Isnard, 1237 Nice, Grasse et Biot. Bernard de Cambolano, 1240 Nice, Grasse et Biot. Bertrand Austarda, 1243 Nice, Grasse et Biot. Geoffroi de Grasse, 1244 vice commandeur de Biot, 1246-1248 Nice, Grasse et Biot. P. Capion, 1250 Biot. Pierre Geoffroi, 1251-1256 Grasse. Pierre Amendarius Bernard de Bellano, 1258-1259 Grasse et Nice. Guillaume de Clumans, 1258 Biot. Geoffroi d’Alençon, 1263 Nice et Grasse. Pierre Geoffroi, 1264 Nice et Grasse. Pierre Giraud, 1267-1269 Grasse et Nice. J. de Valono, 1277 Nice, Grasse et Biot. Pierre de Roseto, 1277 (?) Nice, Grasse et Biot. G. Capion, 1285 Nice, Grasse et Biot. Foulques Bérenger, 1286-1288 Nice, Grasse et Biot. Arnaud de Fonte, 1291 Grasse et Biot Pierre Geoffroi, 1292 Nice et Grasse. Pierre Ricau, 1295-1301 Nice, Grasse et Biot. Pierre Balbi, 1301 Biot. Selon L. Dailliez, Pierre Ricau commandeur de Grasse assista en 1292 au chapitre général de Limassol, en compagnie du commandeur du Puy en Velay, tous deux délégués de la province templiére de Provence. Ils éliront à cette occasion Jacques de Molay dernier Maître du Temple. D’après «Les Templiers en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 18 € : téléphoner au 04 93 24 86 55
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