19/09/2007
A EZE ET CHATEAUNEUF DE CONTES, LES POSSEDES DU DIABLE
Autre histoire troublante à Châteauneuf-de-Contes en 1726, Françoise Galléan, fille d’un seigneur de Châteauneuf, se met à discourir aux vêpres au nom du Démon Asmodée. Exhortée à la pénitence, elle entraîne les habitants à des sabbats, attirant la colère de Dieu sur le village. Bientôt elle se livre au jeu des vérités cruelles, dénonçant les turpitudes réelles ou imaginaires des villageois dont la veuve Lucrèce Barnoïna qui s’était donnée à Asmodée voici 18 ans, ainsi que son fils Alexandre pactisant lui aussi avec le Diable.
Au plus fort de la chasse aux sorcières, le curé interrogea Lucrèce en sacristie où elle avouera. La malheureuse sera envoyée en prison à Nice et torturée.
Françoise Galléan poursuivra, révélant les noms de gens ayant pactisé avec le Diable.
La folie collective gagna le village, Don Steffanis s’efforça en vain d’apaiser ses ouailles, en exorcisant la dénonciatrice et en organisant une procession à Villevieille, rien n’y fit. La contagion s’installa, les trois sœurs de Françoise furent gagnées à leur tour par Asmodée, ainsi que d’autres jeunes filles, ceci en dépit de l’exorcisme de Don Steffanis. La population malmena alors les suppôts du Démon, bastonnades, jets de pierres, injures, on releva des blessés et même un mort !
Deux moines envoyés par l’épiscopat enquêtèrent six jours durant, sans aboutir dans leurs investigations. Le mystère s’épaissit quand on se rendit compte que les sœurs Galléan possédaient des dons inexplicables. Pendant un mois elles subirent des épreuves au cours desquelles on constata de bien étranges phénomènes. Sans connaître le latin, elles répondaient le plus aisément du monde à des questions posées dans cette langue, devinant des énigmes, interprétant des textes d’une rédaction incompréhensible, indiquant par transmission de pensée l’endroit éloigné d’objets qu’elles n’avaient jamais vus et seulement connus des enquêteurs. De plus, elles se contorsionnaient aux limites du possible, même pour les plus désarticulés des saltimbanques !
Ces faits se déroulèrent en présence de témoins à la moralité irréprochable : un noble, un bourgeois, trois prêtres, trois moines. L’affaire rebondit avec la nomination d’un nouvel évêque. Les demoiselles Galléan sont arrêtées le 30 juillet 1727, ainsi que le curé de Châteauneuf et deux autres prêtres ; à la surprise générale Lucrèce Barnoïna est acquittée le 17 mars 1728, après avoir comparu devant le Sénat de Nice.
En revanche les juges suspendent leur homologue de Châteauneuf, lui interdisant désormais d’enquêter sur les affaires de magie. Le curé Don Steffanis est lui aussi suspendu «a divinis » et envoyé pour cinq ans dans la forteresse de Villefranche, en compagnie de deux autres membres du clergé, pour avoir abusé de leur autorité morale.
Françoise Galléan, désormais installée à Nice, se verra bannie de son village pour dix ans. Dans un souci d’apaisement, les juges niçois mirent hors de cause le reste de la famille de l’estimé notable Galléan, considérant qu’il y avait eu supercherie et attitude équivoque du clergé dans cette affaire.
Malgré la chose jugée, longtemps encore les populations de Châteauneuf et de ses environs évoquèrent en tremblant, le souvenir de cette étrange histoire de sorcellerie.
D’après « Les Aventures du Diable en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 18 € : téléphoner au 04 93 24 86 55Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur
http://saintlaurentduvarhistoire.hautetfort.com08:20 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : HISTOIRE
12/09/2007
L'ABBAYE DE LA COLLE SUR LOUP
Même si son animateur n’est plus, même si l’on a badigeonné la décoration d’une voûte qui insinuait que les moines n’étaient pas toujours sages, il faut humer ce lieu classé. L’ancien propriétaire avait, par un sentiment chrétien et un sens du beau et du bien, rendu la chapelle à son ancienne destination. De nombreux couples des alentours se marièrent là. Il faut voir les deux magnifiques statues en pied de l’entrée et cette chapelle riche de souvenirs, s’attarder et s’asseoir peut-être à la table qu’occupait Brigitte Bardot, qui se maria dans cette fameuse chapelle historique.
D’après « Les Légendes et Chroniques insolites des Alpes Maritimes » (Equinoxe-éditions Saint Rémy de Provence), pour commander cet ouvrage dédicacé de 23 € : téléphoner au 04 93 24 86 55.Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur
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08:45 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : HISTOIRE
05/09/2007
LA LEGENDE DE L'ERMITAGE DE ST. ARNOUX DANS LES GORGES DU LOUP
Sur la route de Vence à Grasse, après Tourrettes sur Loup, il faut bifurquer pour remonter la vallée du Loup et s’engager dans les gorges. Au début de cette route pittoresque, sur la gauche un étroit chemin descend vers la rivière pour atteindre un lieu chargé de légendes : l’ermitage de Saint Arnoux.
Une petite chapelle du XVIIIème siècle, située au bord de la rivière, rappelle la ferveur populaire qui attirait là les foules, en quête de miracles.
Les eaux qui circulent sous la modeste bâtisse, aujourd’hui restaurée, passent dans un réservoir où elles peuvent être recueillies par les pèlerins, pour obtenir des guérisons miraculeuses.
Saint Arnoux, évêque de Metz, mort en 641 est sensé protéger contre les maladies de la gorge et de la peau. Les populations de la région venaient jadis en pèlerinage en Juillet et en Août, à la chapelle des gorges du Loup, où il fut ermite, selon la légende.
On découvrait sur place sa grotte, la source où il avait bu, le creux du rocher où il s’étendait. Les malades atteints d’affections de la peau, les estropiés se baignaient trois fois dans l’eau miraculeuse. Tous les pèlerins s’asseyaient dans la conque de pierre, buvaient trois fois dans le creux de la main à la source.
Les ablutions et les baignades dénudées attirèrent les foudres de l’évêque de Vence jugeant ses manifestations licencieuses, dignes d’un paganisme attardé.
Saint Arnoux, maire du palais d’Austrasie, maria son fils à celle qui devint Sainte Begga, se dépouilla de tous ses biens et partit se faire moine à Lérins. La population de Metz l’ayant réclamé pour évêque, il s’enfuit dans les gorges du Loup.
Découvert, il dut se résigner à devenir évêque pendant quelques années. Il se retira enfin dans un ermitage près de Remiremont où il mourut.
La tradition locale confondrait Saint Arnoux avec Saint Julien l’Hospitalier, lequel était un homme de condition moyenne vivant sur ses terres avec sa femme. Revenu prématurément de voyage pendant la nuit, il poignarda par méprise son père et sa mère, couchés dans son lit. Sa femme leur avait abandonné la chambre nuptiale et la pénombre empêcha le malheureux Julien d’y reconnaître les siens alors qu’il croyait à l’infidélité de son épouse.
Fou de douleur, il s’enfuit et chemina longtemps avant de parvenir dans les gorges du Loup. C’est là qu’il passa le restant de ses jours dans le dénuement le plus total, se nourrissant de racines et de fruits sauvages, couchant sur la pierre froide à l’écart du monde.
Les mérites confondus sur la personne de Saint Arnoux, vénéré dans ces lieux, où l’abondance de l’eau en fait aussi un dispensateur éventuel de cette manne en période de sécheresse, contribuèrent des siècles durant à l’attrait de ce pèlerinage aujourd’hui oublié.
D’après « Les Légendes et Chroniques insolites des Alpes Maritimes » (Equinoxe-éditions Saint Rémy de Provence), pour commander cet ouvrage dédicacé de 23 € : téléphoner au 04 93 24 86 55.Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur
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