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20/06/2007

AU BROC, UNE SOURCE MIRACULEUSE

AU BROC, LA SOURCE MIRACULEUSE DE SAINT GERMAIN

En quittant le village perché du Broc, au Nord en direction de Bouyon, prendre la D201, petite route étroite qui aboutit au quartier Sainte Marguerite, où s’élevait jadis le village disparu des Dos Fraïres. A un kilomètre du village, un oratoire restauré se dresse sur le bord gauche du chemin. Dans la niche, une statue mitrée de Saint Germain, portant crosse, domine une petite fontaine où coule l’eau fraîche. Une sébile en pierre scellée dans le mur attend les offrandes des fidèles. Saint Germain est ici chez lui depuis le jour où il fit halte au Broc, sur la route de Ravenne où il décédera en 448. La légende rapporte qu’un mendiant aveugle fut guéri là, grâce à des ablutions faites avec l’eau de la fontaine où s’était désaltéré le saint. Après cet événement mémorable, le quartier portera les noms successifs de la Germaine et de Saint Germain. Celui qui combattit dix sept ans durant l’hérésie en Grande-Bretagne avait auparavant à Paris consacré à Dieu Sainte Geneviève en 430. Il se rendit ensuite en Italie pour rencontrer l’Impératrice Placidie, afin de plaider la cause des peuples d’Armorique opprimés par Syagrius. Cet évêque d’Auxerre, paré de toutes les vertus sacerdotales, est vénéré au Broc depuis des siècles. De nos jours, la fête patronale du village coïncide avec celle du Saint célébrée le 31 Juillet. Déjà en 1312 (selon Caïs de Pierlas), il est question du prieur de Sancto Germano, donc d’un religieux à la tête d’un prieuré installé sans doute à proximité de la fameuse source miraculeuse. Le même lieu est cité en 1589 par Joseph Brès : « En 1589, au début de l’année, le sieur de Villeplane, chevalier, vient avec deux compagnies où il y avait bien 500 hommes celle du dit chevalier et du sieur son frère le cadet, celle du baron de Castellet et autres, vinrent se loger près du Broc en un lieu appelé Saint Germain de la Commanderie de Saint Jean, et demandèrent à y entrer, ce que leur étant refusé, passèrent à Saint Paul qui tenait pour le parti de la Ligue. » La commanderie de Saint Jean dépendait de l’ordre des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, devenu au XVIIème siècle l’ordre des chevaliers de Malte, au destin plus heureux que celui de leurs frères Templiers. Puis tout s’amplifie, mais cette fois-ci au Broc, où sont signalées des reliques de Saint Germain. Il n’est plus question de prieuré, probablement abandonné ou détruit. Les reliques, provenant sans doute de l’ancien monastère, sont signalées par Doublet en 1604 dans l’église du Broc. Il s’agit d’un bras en bois, contenant quatre petits os enveloppés d’une étoffe rouge. Crillon, autre chroniqueur, nous indique en 1705 que le buste en bois de Sainte Marie Madeleine contient une once d’un doigt, celui de Saint Germain, évêque d’Auxerre. Enfin, aux alentours de 1860, le bras disparaît et les reliques seront placées dans un buste doré représentant Saint Germain. La tradition des vertus curatives de l’eau de la source de Saint Germain sur les affections des yeux s’est poursuivie jusqu’à nos jours. Le secret est transmis de bouche à oreille et chacun recueille pieusement l’eau qui guérit pour l’emporter. Une analyse scientifique en laboratoire nous apprendrait sans doute toutes les données qui aboutissent à la savante composition de l’eau de la source miraculeuse. A moins que, comme pour toutes les fontaines saintes, l’eau lustrale de la source issue de la terre mère origine de la vie suffise à guérir par ses seules propriétés surnaturelles. Si les fontaines sacrées sont en général prétexte à pèlerinages, nous n’avons pas trouvé ici trace de ce type de vénération. Amoureux des choses du passé et soucieux de protéger notre patrimoine local, M. et Mme Caméra, voisins immédiats de la source et de son oratoire, ont entrepris avec l’aide de la municipalité du Broc de réhabiliter le modeste monument menacé dans sa survie.

Aujourd’hui, ce touchant édicule attend votre visite, n’oubliez pas votre bouteille, vous serez alors à même de vérifier si l’eau conserve tout son pouvoir magique.

D’après « Les Légendes et Chroniques insolites des Alpes Maritimes » (Equinoxe-éditions Saint Rémy de Provence), pour commander cet ouvrage dédicacé de 23 € : téléphoner au 04 93 24 86 55.

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13/06/2007

LES TEMPLIERS A VENCE, L'INSTALLATION

 NAISSANCE DE LA COMMANDERIE DE VENCE

J. A. Durbec qui fait autorité dans l’étude des Templiers dans les Alpes Maritimes, indique formellement, «qu’il n’est pas question des possessions du Temple dans le diocèse de Vence avant 1251 », bien qu’il reconnaisse des droits datant de 1235 pour le «castrum » du Broc. Une découverte faite par L. Dailliez aux archives de la couronne de Savoie à Turin, nous permet d’en savoir plus, il s’agit d’un acte capital de 1195, établi par Pierre II Grimaldi évêque de Vence, donnant au frère Jean et à la milice de Jérusalem de Salomon, la seigneurie de la Bastide-Saint-Laurent et une maison située dans la ville, se réservant le cens annuel de 10 sous, un denier obole et 10 setiers de grains. La date de l’installation des Templiers à Vence s’opère à la suite de la dernière invasion musulmane de 1190. Pour resituer la menace des Sarrasins dans les Alpes Maritimes, rappelons qu’après avoir été battus par Charles Martel, les Maures se replient en Provence où ils brûlent Cimiez et Lérins en 734. Les raids se poursuivent ensuite, avec une attaque sur Nice en 813. Après avoir pris le pouvoir en 822, le comte Hugues d’Arles détruit l’armée sarrasine, avant de céder ses droits au duc de Bourgogne Rodolphe II. Les Sarrasins se regroupent alors dans la Basse Provence. Commence à ce moment-là, une période sombre pour la Provence orientale qui durera presque un siècle de, 883 à 972. Installés au Fraxinet (La Garde-Freinet) au- dessus  du Golfe de Saint Tropez, au Cap Ferrat et à Eze,  les Sarrasins opèrent dans toute la région, ravageant  successivement Grassse, Nice, Cimiez, La Turbie et Vence. Le comte d’Arles Guillaumes et son frère le marquis  de  Turin Arduin fédèrent  les seigneurs locaux dans  une sorte de croisade qui aboutit en 972-974, à l’expulsion définitive  des Maures de leur repaire du Fraxinet. Après cette glorieuse épopée, Guillaume dit «le libérateur » assoit son autorité sur une Provence indépendante en prenant le titre de marquis. Mais la menace  insidieuse des corsaires musulmans catalans ou andalous, va se poursuivre par des raids surprises  sur les côtes des Alpes Maritimes. En 1047, l’île de Lérins est de nouveau dévastée et  les jeunes moines sont emmenés en Espagne musulmane. L’incendie criminel de la cathédrale épiscopale d’Antibes en 1125, par les princes opposés à l’évêque, sera mis ensuite au compte des Sarrasins qui, donc, sévissaient encore dans la région.    Qui étaient ces  pirates enturbannés venus  de  la mer ? Selon les historiens, des  muwallads espagnols convertis à l’Islam ou des mozarabes chrétiens sous domination musulmane du calife de Cordoue. S’y ajoutaient parfois des apports du  Maghreb, comme en  934, quand  une  flotte arabe, venue d’Afrique et de Sicile, saccage la ville de Gênes. En Espagne, le  roi d’Aragon Jacques le conquérant (1213-1276 ) atténuera le péril par la conquête de Valence et des Baléares. Il en sera de même lors de la reconquête de Murcie en 1243.  Mais il faudra attendre 1492, pour voir les musulmans, chassés de leur royaume de Grenade, quitter définitivement l’Espagne. Durant tout le Moyen-Age, les inquiétantes felouques des flottilles sarrasines viendront depuis leurs  bases espagnoles razzier  sans vergogne  le littoral des Alpes Maritimes. L’apport odieux d’esclaves, femmes et enfants, enlevés sur la côte de Nice à Cannes, va constituer tout au long  de ces siècles, un commerce florissant, propre à encourager la  répétition d’attaques audacieuses dont il faudra se protéger. Les  Templiers vont accomplir la noble tâche de défendre le diocèse de Vence des  possibles incursions sarrasines en occupant  la Bastide-Saint Laurent, point stratégique admirablement situé sur un piton rocheux, dominant la cité et les collines environnantes, jusqu’à la mer. Rayonnant depuis cette position fortifiée sur  toute la région, l’Ordre va  acquérir de nombreux biens alentour, faisant de la commanderie de Vence une maison prospère qui détiendra jusqu’à 88 services  dans  le diocèse. Sa  juridiction va s’étendre  géographiquement des hauteurs dominant l’Esteron, jusqu’à la côte, limitée à l’Est par le Var et à l’Ouest par les rives du Loup. L’histoire de  la  petite seigneurie de La Bastide-Saint Laurent  dont les ruines hérissent  encore  le Baou des Blancs, haute falaise calcaire dominant Vence,  se confond avec  le  passé  tumultueux de  l’antique cité. Selon l’historien local Tisserand, les populations de Vence  sous la direction de leur évêque, le bienheureux Deuthère, se seraient réfugiées  sur les Baous vers 578, la ville étant saccagée par les  terribles Lombards. Sur  les  fondations  d’un «castellaras » protohistorique, les habitants commencent alors à édifier une grande  forteresse pour s’y abriter et  quitter les grottes voisines où ils s’étaient cachés avec leurs biens  les plus précieux. Une église dédiée à Saint Laurent y fut consacrée, de cette lointaine  époque daterait la fondation  de La Bastide-Saint Laurent. Aucune  mention du lieu n’est faite avant la troisième invasion musulmane. Vers 732, les bandes de Sarrasins envahissent la Provence orientale, à Lérins 505 moines périssent sous les cimeterres, Toulon, Fréjus, Antibes et Nice ne peuvent résister au pillage. Vence est à nouveau complètement  rasé et les sommets des Baous  servent encore de refuge. Selon L. Dailliez, cette  période mouvementée  marquerait la naissance du «castrum » (village fortifié) de La Bastide-Saint Laurent. Plus précises, les annales de la ville nous apprennent qu’en 933 la population, décimée  par une  nouvelle incursion sarrasine, regagne  la chaîne des  Baous et y édifie les premiers éléments de La Bastide-Saint Laurent ou encore Saint Laurent- La Bastide. Cette hypothèse est soutenue par J.C. Poteur qui ajoute  que : « le groupe épiscopal de Vence est reconstruit, sur le site antique ou non loin, dès l’époque carolingienne ». Toujours à la fin du X ème siècle, de nouveaux seigneurs régionaux de l’entourage de Guillaume de Provence dit «le libérateur », les Mévouillon, vicomtes  de  Nice, occupent les fortifications de  l’éperon du Baou des Blancs où ils dressent un château. La  famille de Saint Laurent est présente dès 1033 à la cour des vicomtes de  Nice. La seigneurie transmise  aux Templiers en 1195 avec un but militaire évident, leur sera confirmée en 1215, lorsque  Rostang de Saint Laurent reçoit les biens du Cayron. Il est invité à cette occasion par l’évêque «à protéger les habitants en veillant  sur  les gardes de son monastère ». Le toponyme de Baou des Blancs ou rocher  des « Blancs» pourrait être en rapport avec la présence en ces lieux des chevaliers au « blanc » manteau.

D’après «Les Templiers en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 18 € : téléphoner au 04 93 24 86 55

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30/05/2007

SAINTE AGNES UN CHATEAU CHARGE D'HISTOIRE

 LES RUINES DU CHATEAU DE SAINTE AGNES

Situé à 750m d’altitude à une dizaine de kilomètres de la mer, Sainte Agnès « le village du littoral le plus haut d’Europe » rassemble ses maisons au pied d’une falaise calcaire avec laquelle il se confond.

C’est au sommet de cette falaise, dominant le village d’une centaine de mètres que sont implantées les ruines du château médiéval construit dès le VIIIème siècle.

Sa position aux limites du Comté de Provence en fit une place forte, disputée aux Comtes de Vintimille et aux Génois.

La première mention de « Sancta Agneta » date de 1150, celle du château ne le sera qu’en 1170.

Le Comte de Vintimille l’aurait édifié après avoir perdu d’autres forteresses passées sous le contrôle des Génois. Pourtant, la place forte n’aura pas à souffrir des attaques de ces derniers mais de celles de la commune libre de Vintimille, jalouse de ses franchises, elle la prendra d’assaut à deux reprises .

Un autre temps fort de l’occupation du château se situe au XIVème siècle.

Durant cette période de troubles, le château sera fortifié pour servir de base de conquête au Comte de Provence.

En 1344, l’état des garnisons indique l’effectif du château : un castellan, 5 sergents soit 6 hommes et un chien.

La paix  retrouvée, le village se déplace sur son site actuel.

Mais une nouvelle attaque des troupes françaises s’opère en 1592 .

Malgré l’ordre de Louis XIV, donné en 1691 de détruire le château, celui-ci joue encore un rôle défensif lors de la guerre de succession d’Autriche. Pris et repris plusieurs fois, il sera partiellement anéanti à l’issue de ces combats.

Ses ruines vont servir de carrière pour les constructions du village.

Le site du château est l’objet de fouilles depuis 1993.

L’édification du château initial serait, selon la légende, le fait d’un chef sarrasin nommé Haround qui, vers le VIIIème siècle, installa sa flotte au Cap Martin pour écumer la région.

On lui amena un jour une jeune fille, Anna, qu’il mit dans son harem. Mais la captive se refusa à lui pendant longtemps.

Comme elle était d’une troublante beauté, Haround entreprit de la séduire et pour cela accepta de se convertir au christianisme et de l’épouser.

Il s’installa alors sur le site de Sainte Agnès où il fit construire un fort.

D’après « Les Châteaux du Moyen-âge en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 20 € : téléphoner au 04 93 24 86 55

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