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11/03/2008

ROMEE DE VILLENEUVE, DIGNE SERVITEUR DE LA PROVENCE

Au début du XIIIème siècle, la Provence est dirigée par le Comte Raymond Bérenger V qui rétablit son autorité tout en confirmant les franchises. Il se heurtera dans sa démarche au désir d’indépendance des grandes villes et à l’indocilité de certains de ses vassaux, particulièrement situés à l’Est du Var. Le comte sera secondé dans ses entreprises par un fidèle et zélé serviteur : le grand Romée de Villeneuve. Le jour où le futur sénéchal de Provence croisa la route de Raymond Bérenger, il se rendait en pèlerinage à Rome depuis sa Catalogne natale. Le comte, lui aussi d’origine catalane, avait demandé peu de temps auparavant à Dieu de lui venir en aide, alors que seul il doutait de la fidélité et de la sincérité de son entourage. Pour le comte, cette rencontre ne pouvait être le fait du hasard, il y vit comme le signe évident d’une intercession divine. Il offrit sans hésiter le gîte et le couvert à cet étrange messager. Il faut dire que « Romieu », conduit vers Rome sur la tombe du premier martyr de la chrétienté, avait déjà accompli le fameux pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle. L’homme portait la tenue habituelle des pèlerins : un large chapeau de feutre, une robe de bure, la panetière en bandoulière, un grand bâton en main avec, accrochée au sommet, la gourde traditionnelle. Son costume, son visage barbu emprunt d’une pieuse dignité inspiraient au premier coup d’œil un sentiment de respectueuse sympathie. Le pèlerin accepta l’hospitalité qu’il supposait offerte par un simple particulier, ignorant avoir à faire au comte de Provence. Chemin faisant, il répondit librement aux interrogations du noble personnage. La délicatesse de Romée, son désintéressement, son apparente droiture d’esprit achevèrent de convaincre Raymond Bérenger. Cette rencontre ne pouvant être fortuite, ce pèlerin était envoyé là par la Providence. Puis, les relations devenant plus intimes, le comte dévoila au voyageur sa véritable identité en le priant de rester à ses côtés pour l’aider à gouverner la Provence de manière juste et équitable. Le soir même, après avoir obéi aux sollicitations du comte, le Romieu s’installait au château en qualité d’intendant avant de devenir l’homme de confiance et le premier ministre du souverain de Provence. Romée, dépouillé de son habit de pèlerin, revêtit les brillantes parures dévolues à son rang, siégeant avec les principaux gentilshommes de Provence, sans se laisser aveugler par ses nouvelles fonctions. Le jour où il dut quitter sa robe de bure pour revêtir sa nouvelle tenue, il rangea soigneusement ses pauvres vêtements de voyageur dans un coffre qu’il dissimula dans un coin secret de son nouvel appartement. Devenu seigneur de Villeneuve, Romée entreprit de gouverner avec sagesse, justice, rigueur et piété. Conduite avec de telles dispositions d’esprit, sa politique ne pouvait que réussir et ses efforts être récompensés. Le gaspillage et la concussion disparaissant, la prospérité réapparut. Le nouveau ministre mit fin aux injustices, punissant les profiteurs de tout rang, jusque là maintenus à l’abri des rigueurs de la loi. Cette équité eut les meilleurs effets sur la tranquillité publique. Un climat de paix s’instaura enfin dans tout le royaume, faisant de la Provence un véritable petit paradis. Raymond Bérenger, dégagé des soucis du pouvoir, était devenu un homme heureux, s’en remettant à son intendant pour la direction des affaires de l’état, lui laissant le pouvoir de faire le bonheur de ses sujets en châtiant les plus turbulents. L’habile ministre réussit la prouesse de doter les quatre filles du comte et à les marier à quatre puissants monarques. Ainsi, grâce à la sagesse et à la vigilance de cet ancien pèlerin, la Provence oublia peu à peu les temps de misère et de tristesse pour enfin connaître une ère de prospérité et d’allégresse. Mais l’envie et les rivalités n’avaient pas été désarmées par les vertus de Romée, sa subite promotion et sa réussite rapide attisaient les jalousies de plus d’un courtisan. L’intendant et sénéchal de Provence va devenir sans raison l’objet de calomnies et d’accusations malveillantes visant à ternir sa réputation. Au début, le souverain accueillit très mal ces critiques infondées, puis cédant à la persistance des attaques, la méfiance s’insinua dans son esprit. Il en vint même à douter de la bonne foi et de la droiture de son ministre. En dépit de son dévouement et d’une évidente compétence, l’honnête Romée, victime d’intrigues de cour, sera bientôt accusé de malversations et finalement convoqué par le comte pour s’expliquer. Fort de son intégrité, l’intendant avoue être prêt à se soumettre à un contrôle permettant de vérifier d’éventuelles malversations. Le comte, suivi par les détracteurs de Romée, réclame alors une visite fouillée du logement de son ministre. L’appartement se révèle modeste et sans l’apparat que l’on pourrait s’attendre à trouver chez un personnage de ce rang. Le comte commence à regretter ses soupçons lorsqu’un courtisan lui fait remarquer une porte fermée à clé au fond d’un corridor. Romée, sommé de l’ouvrir refuse : « Monseigneur, je vous en prie, rien de ce qui peut vous intéresser ne se trouve dans cette pièce. » Il n’en faut pas davantage pour raviver la défiance de la cour. Nul doute le fruit de ses frauduleux détournements dort là, bien dissimulé. Après force hésitations, l’intendant se laisse convaincre et remet au souverain les clés de la porte de ce cabinet secret. La pièce, sorte d’alcôve, sitôt ouverte on s’y bouscule pour y pénétrer. Dans cet obscur et étroit local trône un coffre, lui aussi soigneusement clos. Chacun voit là le meuble renfermant le magot de Romée. Menacé de voir la serrure fracturée, ce dernier s’exécute. Sortant une clé glissée dans une fissure du mur, il ouvre le coffre. Chacun plonge alors son regard dans le fond du meuble, hélas, déception, point de pièces d’or pas davantage de bijoux ou de pierres précieuses. On fouille alors pour extraire un vieil habit de pèlerin, un large chapeau, une gourde, une panetière vide et rien d’autre ! Tête basse, décontenancés, les médisants rivaux de Romée quittent sans mot dire l’appartement laissant le comte conclure : « Votre innocence est prouvée à la face du royaume, je regrette d’avoir mis en doute votre probité ! » Heureux d’avoir fait taire une rumeur malveillante qui touchait un serviteur qu’il aimait, le souverain demanda à ses familiers comment se faire pardonner d’un tel affront public. Il vit alors arriver celui qu’il avait si méchamment accusé de forfaiture, non plus en habits de cour mais tout simplement vêtu en pèlerin. Parvenu au pied du trône, il tint ce langage : « Monseigneur, lorsque vous m’avez demandé de vous aider à remettre de l’ordre dans votre royaume, vos finances étaient au plus bas, votre pouvoir chancelant et la misère touchait votre peuple. Aujourd’hui, la prospérité est revenue, votre autorité est assurée et les Provençaux vivent bien. Si Dieu m’a aidé dans ma tâche, il n’a pu m’éviter d’être critiqué par vos courtisans, votre ingratitude m’a déçu. Je suis arrivé chez vous en pauvre pèlerin et j’en repars de même. Que Dieu vous bénisse et que sa volonté soit faite. » Raymond Bérenger très affecté, fit l’impossible pour retenir celui dont il reconnaissait les mérites après s’être laissé entraîner par la médisance de son entourage. Rien n’y fit, inflexible, Romée salua respectueusement le comte et la cour ébahie, avant de reprendre la route vers l’Orient.

Des paysans croisèrent sur les chemins de Provence un pèlerin de haute stature, le visage placide et résigné, marchant d’un pas tranquille, s’arrêtant devant chaque oratoire pour mettre genoux à terre et prier un court instant avant de poursuivre sa quête spirituelle vers le Levant.

 

D’après « Les Légendes et Chroniques insolites des Alpes Maritimes » (Equinoxe-éditions Saint Rémy de Provence), pour commander cet ouvrage dédicacé de 23 € : téléphoner au 04 93 24 86 55.

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04/03/2008

TENDE: UN PARI DIABOLIQUE

A Tende, à l’époque où ce village de la Roya était un important centre de muletiers et aussi de contrebandiers, chaque famille possédait sa bête de somme. Poutin, un jeune homme solide et bien planté, s’amusait souvent à jurer, surtout quand le vin du Piémont lui échauffait la tête ou qu’il jouait à «l’amora »*. Comme tout le monde, il avait son mulet, une brave bête avec une tache blanche entre les deux yeux. Le garçon avait un faible pour Jeannette, une jolie fille de Vievola, un hameau isolé qui étire ses quelques maisons le long du chemin du Col de Tende. Très pieux, les parents de Jeannette ne voulaient pas recevoir chez eux un pareil blasphémateur. Aussi, le pauvre Poutin devait se contenter de saluer de loin l’élue de son cœur quand il montait ou descendait du col et encore par bonheur s’il avait la chance de l’apercevoir ! Un jour, il paria avec ses amis que le soir même il réussirait à s’approcher enfin de Jeannette ou bien le Diable lui prendrait son âme. Cette nouvelle parvint aux oreilles de Victorine qui n’était autre qu’une sorcière. Elle demeurait toute la journée sur le pas de sa porte à filer, à l’affût des ragots du village. Victorine comprit tout de suite le parti qu’elle pouvait tirer de l’affaire, en se transformant pour mieux réussir son coup. Pendant ce temps, le garçon grimpait vers Vievola avec son mulet au front étoilé de blanc. Passant près des maisons du hameau, il ne réussit pas à rencontrer le tendre objet de ses désirs, cloîtré encore une fois par ses intraitables parents. Sur le chemin du retour, soudain, il se sentit pris d’une grande lassitude. Il sauta alors sur sa monture. A peine avait-il mis les pieds dans les étriers de corde qu’il sentit sous ses mains la peau étrangement chaude de l’animal. « Serait-il fatigué lui aussi ? », se demanda-t-il. « Il doit être surmené ». Puis, il s’inclina comme d’habitude, pour lui parler à l’oreille : « Oh ! Oh ! Bouge-toi un peu gros paresseux ! ». Il réalisa alors avec surprise que le mulet ne portait plus sa tache blanche entre les yeux. « Ce n’est pas ma bête ? », murmura-t-il. Le temps de prendre conscience de la chose, il était déjà trop tard. Le faux mulet s’emballa dans la nuit et, au détour du sentier, chavira à tout jamais le malheureux Poutin au fond d’un vallon, pour «l’envoyer au Diable ».  

* Jeu d’origine transalpine où les joueurs lancent la main avec un certain nombre de doigts écartés, en annonçant le résultat du total à haute voix.

 

D’après « Les Aventures du Diable en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 18 € : téléphoner au 04 93 24 86 55

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26/02/2008

LES TEMPLIERS DE NICE, LES POSSESSIONS: 1ère partie

La documentation relative à la saisie des biens que possédait l’Ordre dans l’évêché de Nice est très fragmentaire, ne subsiste que celle concernant le bailliage de Puget-Théniers. Les procès verbaux de saisie relatifs à la viguerie de Nice et des petits bailliages de la rive gauche du Var (Peille, Val de Lantosque et comté de Vintimille) ne nous sont pas parvenus. Cette lacune entraîne des hypothèses, parfois étayées par l’enquête très détaillée des biens hospitaliers de 1338. Ce recensement permet de situer certaines possessions qui appartenaient initialement aux Templiers et qui furent attribuées ensuite aux Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem après la suppression de l’Ordre du Temple. Les possessions du bailliage de Puget-Théniers, bien que dépendantes pour certaines du diocèse de Nice, ont été attribuées dans leur totalité à la commanderie intérieure de Rigaud. On y distingue : Tournefort avec 15 services, Villars : 3 services, Touët sur Var : 38 services, Saint Sauveur : 1 service, Saint Etienne : 1 service, Saint-Dalmas-le-Selvage : 23 services, soit un total de 81 services. Nous examinerons ces possessions avec les autres tenures dépendantes de Rigaud. Sur le territoire de la commanderie de Nice (répartie sur la Viguerie de Nice, les bailliages de Peille, du Val de Lantosque et du comté de Vintimille), s’offre à notre perspicacité une liste impressionnante de prétendus sites templiers, soutenus parfois par d’intéressants vestiges archéologiques. Ils débouchent sur des attributions incertaines, voir impossibles, lorsqu’elles sont rejetées par l’Histoire. Etudiant l’origine des biens hospitaliers, d’après le recensement de 1338, J.A. Durbec fait une remarque importante concernant les vigueries de Nice et du comté de Vintimille, sur lesquelles subsiste un doute pour leur appartenance au Temple. Il précise qu’à Nice, Levens, Berre, Lucéram, relevant de la Viguerie de Nice et à  Sospel, Breil, Saorge, Tende, Vintimille, Pigna, Roqueta et Savor, dans la Viguerie du comté de Vintimille, les Hospitaliers détenaient de biens anciens à l’origine de cet ordre, mais il ajoute : « étant entendu que les Templiers avaient pu avoir quelques tenures isolées dans l’une ou l’autre de ces localités ». Néanmoins parmi ces possibles lieux d’accueil des Templiers, les historiens ont particulièrement retenu Levens, Lucéram, Sospel. Levens: C’est à P. Canestrier que nous empruntons l’intéressante hypothèse relative au rôle militaire et religieux du sanctuaire de Saint Michel du Férion au Moyen-Age, le plaçant dans le droit fil des préoccupations des Templiers à cette époque. La crête du Férion culmine à 1412 m. d’altitude, plusieurs sentiers gravissent ce sommet, tout comme une piste forestière carrossable, l’ensemble au départ du carrefour Saint Roch ou des Grands Prés. La chapelle Saint Michel sur le Férion est blottie dans les arbres, ses ruines séculaires furent restaurées en 1939. Suivant la tradition, le 29 septembre, la population de Levens monte en pèlerinage vers ce petit sanctuaire, reconstruit sur les ruines de l’antique église d’un obscur hameau déserté vers la fin du XIII ème siècle. Entouré de cèdres magnifiques, le site de la chapelle Saint Michel offre au visiteur un panorama exceptionnel de la mer à la chaîne des Alpes, en passant par les diverses vallées déployées en éventail. Les folkloristes et mythologues modernes s’intéressent au culte de Saint Michel, récurrent en Italie au mont Gargano, en France sur la célèbre éminence insulaire jaillie de la Manche et en Angleterre
sur un sommet de Cornouailles. Ces exemples révèlent en commun, à l’origine, une vision d’un saint évêque, la substitution du culte de l’archange à celui d’une déité païenne et la construction du sanctuaire sur une hauteur à l’approche des invasions.
Au sommet du Férion ces données sont respectées avec le voisinage d’enceintes celto-ligures, établies sur la ligne de crête, occupée avant l’ère chrétienne par des tribus idolâtres. Elles précèdent la fondation du sanctuaire, lors de la menace des invasions barbares, puis sarrasines, à l’instigation du clergé local. P. Canestrier ajoute que cette cime permet d’entrevoir ou de situer une vingtaine d’églises paroissiales placées curieusement, bien avant 1200, sous le patronage de Saint Michel. « La plupart sont juchées sur un sommet ou un palier de la montagne : La Turbie, Moulinet, Castillon, Sigale, Roya, Tourette-du-Château, Clans, Venanson, Ilonse, Menton, trois sont situées au fond de la vallée : Sospel, Roquebillière, Saint Sauveur sur Tinée. Quelques autres, depuis des siècles, ne sont qu’une chapelle rurale : Roccasparvièra, Anao, au-dessus de Villefranche, Saint Michel de Barbalata, près de Falicon, d’un lieu-dit Polet Garnier près de Clans, Gast près de Roquebillière ou même simplement un souvenir consigné dans de vieux documents comme Saint Michel de la Platea, sur la colline du château de Nice. Trois paroisses ont été vouées à l’archange après l’an 1200 : Villefranche, Duranus et Castagniers ». Plus intéressant, la présence dans toutes ces localités de vestiges de cultes païens d’époque gallo-romaine : autels votifs, inscriptions en l’honneur de Jupiter, etc… Lors des invasions barbares, puis sarrasines, les populations se réfugièrent sur les sommets et se retranchèrent à l’abri d’épaisses murailles, tout en se plaçant sous la protection de Saint Michel Archange vainqueur du Démon ». De l’un à l’autre de ces villages fortifiés, on communiquait par des signaux, directement ou par relais en cas d’alerte et selon P. Canestrier, Saint Michel du Férion se trouvait au centre de ce réseau de transmission. Cette opportunité défensive n’a pu échapper à l’attention de la milice du Temple, en charge précisément au XIII ème siècle, de la surveillance et de la protection d’une région menacée par les incursions sarrasines. Saint Michel du Férion apparaît dès lors comme un observatoire stratégique privilégié que l’Ordre du Temple n’a pu manquer d’exploiter. De plus la présence saugrenue en ce haut lieu d’une forêt de cèdres du Liban plusieurs fois centenaires ne peut manquer de surprendre. Ces conifères venus d’Orient, étrangers à la région, forment une allée majestueuse conduisant au sanctuaire. Les Templiers chargés de veiller là haut sur la paix d’un vaste territoire furent peut être à l’origine de l’introduction de ces essences exotiques ? A Levens, les Hospitaliers percevaient des droits chiffrés à 3 sous et 9 deniers en 1338, J.A. Durbec admet la possibilité d’une tenure isolée du Temple dans cette localité. Lucéram : Durante note à propos de cette commune : «  Les Templiers y avaient une église dont on ne voit plus que les principales murailles ». Il s’agirait de la chapelle de la Madona Routa (restaurée en 1961), située dans un ancien prieuré bénédictin ou des ruines attenantes d’une église du XIII ème siècle ? L’empreinte urbanistique et les magnifiques remparts crénelés ceinturant le bourg sont autant d’éléments propres à convaincre certains auteurs comme Salvetti et Raynaud voyant là, des preuves archéologiques templières. Si L. Dailliez rejette toute présence du Temple à Lucéram, J.A. Durbec plus prudent classe la localité parmi les cas incertains. Il indique que si les Hospitaliers y prélevaient 5 sous 4 deniers et 100 oboles, rien n’écarte une possibilité de cohabitation avec les Templiers. Sospel, avec son prieuré de Saint Gervais, a conduit à des certitudes affirmées par plusieurs auteurs, bien qu’encore discutées. Située à 1,5 km à l’est du bourg, la chapelle du prieuré encore visible aujourd’hui aurait été édifiée par les Templiers en 1180. On découvre également, à proximité, la «Ferme des Templiers » avec un four d’angle. L’historien local d’Alberti indique que nombre de Sospellois participèrent à la première croisade (1096-1099) et à la prise de Jérusalem, aux côtés des 20 000 croisés du contingent du Midi, conduits là-bas par Raimond IV de Toulouse et Adhémar de Monteil. En 1338, Sospel fournissait aux Hospitaliers un service d’un sou et six deniers avec une origine du bien antérieure à l’abolition de l’Ordre du Temple. Si J.A. Durbec doute de l’authenticité templière du prieuré, L. Dailliez l’exclut en arguant que : «  Le prieuré de Saint Gervais de Sospel appartenait à des chanoines réguliers de Saint Augustin qui prirent par la suite celui de Saint Michel appartenant aux bénédictins de Saint Pons de Cimiez ». Plus audacieux et suivant les conclusions d’Alberti et Raynaud, les auteurs du récent répertoire des « Sites templiers de France » n’hésitent pas en plus du prieuré de Saint Gervais, à gratifier le Temple du château de la « Commande », au nom révélateur, mais construit par la famille Vachieri.

 

D’après «Les Templiers en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 18 € : téléphoner au 04 93 24 86 55

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