20/08/2006
UN CHATEAU AUX PORTES DE NICE:SAINT BLAISE
LE CHATEAU DE SAINT BLAISE
.A une vingtaine de kilomètres au nord de Nice, près de Levens, sur les collines dominant la rive gauche du Var, Saint Blaise éparpille ses hameaux au pied des pentes du mont Cima où s’accrochent les restes du « Castel ».
Ruines imposantes d’un château du XIIIme siècle dominées par un donjon carré, accessibles à pied depuis la route conduisant à Aspremont.
Après un quart d’heure de marche à travers la pinède, on débouche face à la barbacane percée de meurtrières que l’on contourne pour accéder à une cour intérieure entourée de hautes murailles.
Le château présente une arête à l’assaillant pour mieux résister à des tirs de boulets de catapulte.
Le donjon ( haut de 14m) renforcé d’un angle facile à protéger du côté d’une attaque possible, mesure 4,50m de côté avec une épaisseur d’ 1,20m.
Derrière lui, en enfilade, mais séparé, s’établissait un grand logis rectangulaire. Le choix du lieu surprend, sans doute guidé par la proximité d’une source.
L’Histoire témoigne des raisons de son édification.
Le Comte de Provence dresse le Château de Saint Blaise vers 1230 sur les terres de l’Abbaye de Saint Pons. Ici comme ailleurs, le but est de centraliser le pouvoir, en plaçant un pion dans la stratégie militaire.
Les raisons d’équilibre politique et social du temps visent à rassembler la population paysanne autour d’une petite mais puissante forteresse.
Restauré en 1235, puis en 1262 date à laquelle l’Abbé de Saint Pons récupère ce bien, le château de Saint Blaise connaîtra une seconde série de travaux au milieu du XIVme siècle.
En 1365, un inventaire dressé à l’occasion de l’élection du nouvel abbé, présente un château en cours d’abandon, peu armé et peu meublé.
A la suite des crises qui troublent alors la région, ce terroir pauvre disposant de rares cultures se dépeuple. Le Château perd de son intérêt, ne parvient plus à survivre, déserté sans être détruit, il ne sera plus mentionné en 1388.
Revenons sur le château de Saint Blaise. L’Abbaye de Saint Pons propriétaire du fief est fondée en 775 aux portes de Nice.
L’initiative en reviendrait au grand empereur Charlemagne qui plaça à la tête du monastère son neveu Siagre, fils de Carloman et de Théodora, sœur de Didier, roi des Lombards soumis en 774.
Placée sous de tels auspices, l’Abbaye jouit très tôt d’un grand prestige. Rappelons qu’à la mort de Carloman en décembre 771, sa veuve se réfugia en compagnie de ses deux enfants en bas âge, Pépin et Siagre, auprès du Roi Didier.
A la capitulation de ce dernier, Charlemagne mit la main sur la veuve et les neveux. Le destin de Siagre s’identifia alors à celui du nouveau monastère qu’il dirigeait et de Nice dont il devint l’évêque.
L’Abbaye de Saint Pons possédait un grand nombre de prieurés dans la région. Affiliée à l’abbaye de Saint Victor de Marseille, elle était placée sous la tutelle de l’évêque de Nice.
Il est intéressant de noter que l’Abbé de Saint Pons concède Saint Blaise au début du XIIIme siècle à une riche famille noble de Nice les Chabaud, seigneurs d’Aspremont. La concession prendra fin en 1262.
L’époque glorieuse du château s’identifie à la domination de ce turbulent seigneur qui ne rétrocèdera Saint Blaise à ces premiers propriétaires, qu’au prix de démêlés juridiques. Arguant des grosses dépenses engagées dans les réparations de la cour, Raymond Chabaud réclamera 120 livres de Gênes à l’Abbé, somme considérable à l’époque.
Il faudra l’arbitrage de la noblesse niçoise pour que les abbés de Saint Pons puissent enfin recouvrer leurs biens.
Autour des ruines imposantes du manoir de Saint Blaise plane encore l’ombre des farouches Chabaud, seigneurs du lieu aux temps lointains de sa splendeur.
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http://saintlaurentduvarhistoire.hautetfort.com10:55 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : HISTOIRE
13/08/2006
AVEC LES TEMPLIERS EN PAYS D'AZUR
UN PUISSANT ORDRE RELIGIEUX
Les Templiers ont joué un rôle considérable dans l’histoire du Moyen-Age.
En dépit des archives et des travaux qui ont partiellement démystifié leur vocation, les chevaliers de « la croix et des roses » conservent encore une auréole de mystère.
Leur consécration au sommet de la gloire et de la puissance, suivie d’une brutale chute dans l’ignominie n’est pas le moindre des paradoxes attachés au destin singulier de ses moines soldats.
A son apogée en 1253, l’Ordre comptera 15000 frères et 3468 châteaux, forteresses et maisons dépendantes, ainsi que quelques 9000 commanderies en Occident.
Incontestablement, la richesse des Templiers causera leur perte, après avoir suscité la convoitise coupable de leurs détracteurs.
Arrêtés dès 1307, après d’invraisemblables accusations, les chevaliers au blanc manteau à croix rouge périrent dans les flammes après des procès iniques et des aveux incohérents obtenus sous les pires tortures.
Bien que guerroyant contre les Infidèles en Palestine et dans la Péninsule ibérique, leur présence est attestée dans toute l’Europe occidentale, mais c’est sans doute dans les Alpes Maritimes qu’ils sont le mieux « dotés » .
C’est vers 1135, à la suite d’un accord entre le Pape et l’Empereur d’Allemagne, suzerain de la Provence que les Templiers sont appelés dans la région pour défendre les populations contre les dernières invasions sarrasines.
Installés à Nice en 1193, les Templiers vont étendre leur domaine de chaque côté du Var, notamment à Grasse, Biot, Vence et Rigaud.
Ouvert vers la mer et l’Orient, grâce aux ports d’Antibes, Cannes et Nice, ce territoire constitue une base arrière importante par le nombre et le maillage dense des possessions détenues par l’Ordre.
L’inventaire des possessions templières des Alpes Maritimes a été qualifié de « colossal » par Laurent Dailliez, spécialiste du sujet qui avoue : « A travers toute la France, je ne pense pas qu’il y ait autant de suppositions et de fausses interprétations que dans ce département ».
Cette affirmation troublante nous a conduit à en savoir davantage, en confrontant les hypothèses les mieux étayées, tout comme les suppositions les plus hasardeuses, à la lumière des informations et des analyses récentes.
Rappelons qu’en 1308, à la saisie des biens militaires, religieux et agricoles de l’Ordre, on recensait dans les Alpes Maritimes 724 « tenures » et 654 membres du Temple, en dehors de la Viguerie de Nice et de l’Est du département.
Notre prospection devrait permettre une découverte, sans à priori, d’une réalité historique lointaine, perceptible dans divers vestiges identifiés, études, documents, écrits et même légendes qu’elle a pu générer.
En faisant ainsi le point actuel, sans prétention exhaustive, notre démarche vise à encourager l’amateur du passé à poursuivre une quête personnelle, pour comprendre et voir.
Si pour Michelet « l’histoire est la résurrection organisée du passé », dans le cas des Templiers, ce retour de plus de huit siècles se complique d’une indispensable approche de l’âme de ces hommes, combinant une fonction militaire à une recherche spirituelle intense.
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06/08/2006
DECOUVRIR UNE ANCIENNE VILLE ROYALE
GUILLAUMES
A 97km de Nice, au fond de la vallée du Var, Guillaumes, gros bourg installé au confluent du Tuébi, se situe au sortir des gorges de Daluis.
Le vieux village est dominé par les curieuses ruines du château dit "de la Reine Jeanne", accessibles depuis la sortie de l'agglomération par une route en lacets conduisant au hameau de Bouchanières.
Guillaumes, fut probablement fondé autour de l'an 1000 parrainé selon certains par Guillaumes, Comte de Provence.
Ce castrum entouré de remparts est alors dominé par un castel flanqué de la "Tourre caïrado" (donjon carré) élevé au lieu dit "châteauvieux" actuellement occupé par un vignoble en terrasses. Cette tour sera abattue en 1578.
Bénéficiant d'un régime communal dès 1200, son château sera confisqué aux adversaires du Comte en 1245. Le fief n'est pas inféodé et relève directement de l'autorité du Comte de Provence.En 1388, le Haut Var passa comme tout le pays, qu'on appellera bientôt le comté de Nice, sous la domination de la Maison de Savoie, sauf Guillaumes qui resta compris dans le comté-royaume de Provence.
Le bourg de Guillaumes subit en 1445 le saccage d'une troupe d'aventuriers conduite par Archimbald d'Abzac.
Pour protéger la cité, le Roi René fît bâtir vers 1450 un château-donjon formant citadelle sur les hauteurs escarpées dominant Guillaumes.
C'est ce donjon dont la silhouette majestueuse donne aujourd'hui un cachet pittoresque au paysage.
On abandonna le "châteauvieux" qui tomba en ruine. La "Tourre caïrado" résista plus longtemps, jusqu'au XVIème siècle où on l'abattit pour éviter les accidents.
Château du Roi René plutôt que de la légendaire Reine Jeanne, il impose encore ses ruines chargées d'histoire.
Ces ruines présentent encore quelques pans de murs et des tronçons de tours. Le parapet est encore visible ainsi que l'entrée des galeries de logements et l'emplacement de la herse. L'ensemble bénéficie par sa position dominante d'un panorama exceptionnel sur le bourg et ses environs.
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10:20 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : VACANCES