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19/09/2006

LE ROLE MILITAIRE DES TEMPLIERS EN PAYS D'AZUR

L’APPARITION DE L’ORDRE DU TEMPLE ET SON RÔLE MILITAIRE

Huit ans après le concile de Troyes, en 1136, Arnaud de Bedos, un des frères fondateurs de l’Ordre, apparaît avec le titre de Maître de la Provence et partie des Espagnes et procureur de la commanderie de Richerenches, laquelle allait devenir, la mère de toutes les maisons du Temple de Provence.

Fort étendue, la maîtrise de Provence englobe à partir de 1143 certaines partie de l’Espagne, le Languedoc, le Roussillon, la Gascogne, la Guyenne, le Dauphiné ainsi qu’un secteur de l’Italie.

En Provence proprement dite, l’ensemble des commanderies recensées forme un réseau dense de maisons et possessions diverses, témoignant de la puissance templière dans cette région. Trente deux commanderies sont relevées avec, à la tête de la juridiction commune avec le Languedoc, Saint Gilles du Gard, siège du maître provincial, Arles, Richerenches, Aix en Provence, Lus la Croix Haute, Le Ruou, Grasse comme commanderies majeures.

Tout débute par quelques dons isolés, comme en 1124 à La Motte, dans le diocèse de Fréjus, mais c’est en 1136 dans l’évêché de Saint-Paul-Trois-Châteaux, qu’Arnaud Bedos, arrivé d’Espagne, obtient par une donation épiscopale, une église, un palais et quelques places attenantes.

La première commanderie installée à Richerenches multiplie ses acquisitions qui la place en 1151, à la tête de plusieurs localités du district.

Le Temple implante ensuite une maison dans la cité d’Avignon vers 1150, dépendante au début, de la commanderie d’Arles. Mentionnée en 1137, peu de temps après Richerenches, la commanderie de Saint Gilles possède de nombreuses dépendances dans le delta du Rhône, comme aux Saintes-Marie-de-la-Mer.

Les Templiers s’établissent ensuite à Aix (1143), Marseille (1173), Fos, puis vers l’intérieur à Lachau (1167), Sisteron (1154), avant de poursuivre leur pénétration vers les vallées du Verdon et de l’Argens, au Ruou-Villecroze (1155) et enfin en direction de la Provence orientale, à Grasse (1176/1196), Nice (1135/1193), Biot (1209) et Rigaud (1260) (La première date mentionne la présence initiale, la seconde la fondation d’une maison).

La Provence proprement dite dénombre vingt neuf maisons, réparties dans les différentes régions naturelles du pays : sept au nord de la basse Durance dont  Richerenches, sept dans le bas Rhône, trois dans le secteur d’Aix-Marseille, trois en moyenne Durance, cinq dans le centre de la Provence le long de l’Argens et quatre dans les Alpes Maritimes.

La maîtrise de Provence, étendue jusque vers le Languedoc, apparaît d’une extrême importance, non seulement pour le nombre de ses possessions, mais aussi par son rôle stratégique contrôlant le trafic de la vallée du Rhône et de Marseille, port d’embarquement favori des croisés et des pèlerins pour la Terre Sainte.

La Maison du Temple de Marseille se verra contrainte de négocier les départs des navires vers l’Orient, avec les puissants armateurs de la cité.

Elle obtiendra l’autorisation en 1264, d’embarquer un maximum de 1500 passagers, deux fois l’an, en avril et août. Bien d’autres pontons provençaux serviront d’embarcadères comme à Fos, Toulon, Hyères, Cannes, Antibes et Nice.

Mais avant tout, comme dans tout l’Occident, les ressources des commanderies templières de Provence resteront celles obtenues par l’exploitation des terres généralement riches et fertiles, jointes aux perceptions de redevances diverses prélevées sur les paysans et tenanciers.

De plus, la Haute Provence, terre d’élevage, accueille leurs troupeaux, transhumant sur les alpages, possessions de l’Ordre, expliquant ainsi l’échelonnement de commanderies placées le long des drailles, depuis la plaine rhodanienne jusqu’aux Alpes.

Les vingt neuf commanderies tissent un maillage de possessions, réparties sur plus de deux cent communes. En Provence orientale, celle de Nice étale ses possessions sur six communes, Vence rayonne sur huit communes, Grasse s’étend sur presque autant, Biot sur quatre et Rigaud répartit les siennes sur dix sept communes, soit au total 42 communes concernées par la présence templière.

Grâce au relevé des comptes qui ont été conservés, il est encore possible de s’informer du fonctionnement de ces maisons rurales qui formaient l’essentiel des biens templiers.

En Provence orientale et à ses débuts, l’Ordre du  Temple s’impose avant tout pour ses qualités militaires.

Rappelons que le 4 juillet 1130, Hugues Rigaud, un des frères fondateurs, reçoit dans l’Ordre, comme membre associé, le comte de Barcelone et de Provence Raymond Bérenger 1er, imposant par-là même l’influence templière à la cour provençale.

Vers 1135, à la suite d’un accord entre le Pape et l’Empereur d’Allemagne, suzerain de la Provence, les Templiers sont appelés dans les Alpes Maritimes, pour défendre les populations contre les incursions sarrasines. Cette présence initiale anticipe sur l’installation des maisons, l’ordre militaire agissant avant tout comme milice au service des évêques.

S’il est difficile d’admettre que les Templiers aient pu jouer un rôle militaire au début du XIV ème siècle, au déclin de l’Ordre, en se basant sur l’inventaire réduit de l’armement saisi en 1308, il en est tout autrement à la fin du XII ème siècle,  et au début du XIII ème siècle, lors de leur arrivée dans les Alpes Maritimes. Cette période connaît la dernière invasion musulmane sur les côtes, avec la menace permanente de razzias, incitant les évêques d’Antibes et de Vence à attirer l’Ordre dans la région par l’entremise du Pape.

De même, Alphonse II (1191-1209), inspiré par l’exemple de son père, conduit une stratégie destinée à protéger et asseoir son autorité sur la Provence orientale, en utilisant les ordres militaires comme supplétifs.

Les Templiers et les Hospitaliers, troupes d’élite, vont ainsi quadriller le secteur, en suivant la progression des campagnes comtales, destinées à prendre en main une province rebelle.

Vers 1180, puis au début du XIII ème siècle en 1227, des foyers d’insurrection s’allument à Castellane et Grasse, le premier conflit s’achève par le siège de Castellane en 1189. Les Hospitaliers seront à cette occasion nantis de cinq places fortes, formant une solide barrière, entre la baronnie de Castellane et la zone d’influence de la ville de Grasse et des seigneuries des alentours, impliquées dans le soulèvement. Les Templiers ne tarderont pas, dans ce contexte belliqueux, à s’installer à Grasse, Vence et Biot de façon définitive.

L’Ordre du Temple, présent au Ruou et à Salgues en 1157, amorce une pénétration significative vers l’est à Lorgues (1170/1193), Vence (1190), Nice (1135/1193), Grasse (1176/1196), Biot (1209), partageant ce mouvement avec les Hospitaliers, autre ordre militaire impliqué dans la stratégie comtale.

Pour mieux situer les forces en présence et comprendre le rôle militaire actif des Templiers et de leurs frères Hospitaliers, à la fin du XII ème et au début du XIII ème siècle, précisons que les ordres militaires, soumis à la papauté, interviennent ici, pour soutenir et défendre les nouveaux évêques, issus de la réforme grégorienne, sur qui s’appuie l’autorité des comtes de Provence de la Maison de Barcelone.

En face, s’oppose une aristocratie régionale factieuse, dépossédée de ses prérogatives féodales et du pouvoir d’élire en son sein des prélats, acquis aux intérêts de sa cause. Ce mouvement conservateur et séditieux bénéficie en outre, des faveurs tactiques de la République de Gênes et de l’Empereur d’Allemagne, suzerain lointain, hostile au pape et donc indirectement aux évêques et à leur allié  le comte de Provence.

Dans cette situation conflictuelle, les répartitions géographiques des établissements concédés au Temple et à l’Hôpital respectent un certain équilibre, le Comte ayant le souci de n’avantager aucun des deux ordres.

Leur présence, attestée à Comps, Clumanc, Esclapon, Saint-Auban, Thorenc où se déroulèrent des batailles, serait selon le spécialiste J.C. Poteur, suffisamment significative, pour confirmer qu’à la fin du XII ème siècle et au  début du XIII ème siècle , « les ordres militaires aient joué un rôle de premier plan dans la stratégie comtale ».

Présente dès le début dans les croisades, l’aristocratie niçoise, déloyale et prompt à s’allier aux Génois comme de 1164 à 1176, sera l’objet d’une mesure de relégation explicite, imposée par le Comte de Provence Alphonse 1er roi d’Aragon (1166-1193).

Ainsi lors d’un concile tenu à Embrun, le comte fera interdire la ville de Nice aux croisés, par l’autorité ecclésiastique. Tout niçois qui souhaitait aller à la croisade, devait préalablement prêter serment de ne pas retourner à Nice, tant que la ville n’aurait pas fait acte d’allégeance.

L’historien local Alberti témoigne également de la participation active des Sospellois, à la prise de Jérusalem et de certains d’entre eux, dans l’Ordre du Temple comme en 1211.

Nice, redevenue provençale (1176), voit s’établir les premiers Templiers de manière définitive. Leur vocation militaire se confirme, lorsque les consuls de Nice chargèrent le commandeur Raymond de Pamias d’assurer en 1205 et pour un an, la garde d’une tour de la ville. Il s’agissait de la tour Bertrand Desa. J.A. Durbec précise : « Il est donc possible que les successeurs de Raymond de Pamias aient été appelés, occasionnellement, comme tous les seigneurs de quelque importance, sur tel ou tel point stratégique de la région, pour y participer au service du guet. »

L. Dailliez atteste de cette fonction militaire, en indiquant : « Quant aux tours de guet, il est normal que les frères aient eu un rôle à jouer, comme nous le voyons aussi dans les villes ».

De plus, dans les fiefs et villages dont ils étaient propriétaires, les Templiers assuraient la sécurité des populations comme à Biot, à la Bastide-Saint-Laurent (Vence) et Rigaud.

Faut-il supposer que les Templiers aient pu être chargés de la surveillance des côtes, grâce à un réseau d’alerte, reliant des tours de guet échelonnées le long de la côte et jusque vers l’intérieur du pays ? Aucun texte ne justifie ni ne dément cette hypothèse.

Néanmoins J.C. Poteur, médiéviste, spécialiste des édifices militaires de la Provence orientale, relève que le château de Cannes au sommet de la colline du Suquet, remanié par l’évêque d’Antibes entre 1173 et 1213, présentait alors un plan quadrangulaire, laissant supposer qu’il ait été édifié avec l’aide des Templiers, selon le schéma classique d’une commanderie.

L’ensemble offrait une vaste cour quadrangulaire centrée sur un donjon massif, avec sur deux côtés opposés de l’enceinte intérieure, une église castrale et un logis confortant les remparts.

Face aux menées expansionnistes de la République de Gênes, alliée aux sires de Grasse-Antibes, l’évêque d’Antibes, fidèle vassal du Comte de Provence, est conduit entre 1208 et 1213 à fortifier tous les points névralgiques de la côte : Antibes, Cannes, Arluc et La Napoule. Nul doute que les Templiers, stratèges et auxiliaires militaires précieux, aient participé à cette entreprise de fortification et de défense de la côte, comme architectes et troupes aguerries.

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10/09/2006

LE PASSE MEDIEVAL DE LA ROQUETTE SUR VAR

                  LA ROQUETTE SUR VAR

Village perché sur la rive gauche du Var, la Roquette offre encore quelques vestiges médiévaux.

Le Castel-Vieil présente les ruines d’un castrum, emplacement probable du village primitif.

De l’ancien château, situé derrière l’église du village, ne subsiste qu’un mur flanqué d’un escalier.

L’histoire de la Roquette est liée au passage du Var, situé face au confluent de l’Esteron, expliquant l’intérêt porté à ce lieu par l’Ordre des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem installé là dès 1209.

L’expansion foncière de l’Ordre va se poursuivre depuis ce point jusqu’à Nice, tout au long de la rive gauche du Var.

Tous les grands noms de l’aristocratie du Comté de Nice vont se succéder à la tête du fief dès le XIIIme siècle, les Bérenger, Ranulfi, Litti, Lascaris de la Brigue et même les Grimaldi de Beuil.

Le village gardera un souvenir dramatique des Grimaldi de Beuil.

En 1526, René et son frère Jean-Baptiste, seigneur d’Ascros, poursuivent une querelle particulière contre Honoré, seigneur des Ferres et leur suzerain le Duc de Savoie, ravageant les campagnes par le fer et le feu.

Ils s’emparent du château de Gilette, brûlent ceux de Levens et de la Roquette.

Après avoir tenu en respect les armées du Duc pendant plus de deux mois, ils sont battus et leurs biens confisqués.

René trouve refuge chez son cousin le seigneur de Cagnes et Jean-Baptiste chez François 1er.

Ils ne seront amnistiés qu’au traité de Cambrai en 1529.

Devenu baron, René achète Entrevaux et se tourne à nouveau vers la France.

Soudoyé par le Duc de Savoie, son valet de chambre, Florent de Goret le poignarde pendant la sieste alors qu’il lui enfile son pourpoint (1542).

Pour venger son frère, Jean-Baptiste d’Ascros se place au service de François 1er et reprend les hostilités portant la guerre dans le haut comté où  il pille et incendie villages et châteaux.

Cet épisode explique la disparition du château médiéval de la Roquette.

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04/09/2006

LES TEMPLIERS DANS LES ALPES MARITIMES

                    UN CADRE HISTORIQUE

Durant deux siècles de présence templière, la Provence se présente comme une province quasi indépendante, placée sous l’autorité des comtes de la Maison de Barcelone et d’Aragon, de 1113 à 1245, avec les règnes de : Raymond Bérenger 1er, II, III, Alphonse 1er et Raymond Bérenger V, ensuite et à partir de 1245, succéderont les comtes de la Maison d’Anjou, lorsque Charles d’Anjou, frère de Saint Louis, épousera Béatrix, fille de Raymond Bérenger V, devenant Charles 1er de Provence.

Il sera suivi de Charles II dit « le boiteux » et de Robert 1er d’Anjou « le sage » qui mourra sans enfant en 1343.

Avec Raymond Bérenger 1er (1113-1131) apparaissent les communes indépendantes de Nice, Grasse, Peille,  Sospel etc…Raymond Bérenger II (1131-1144) et Raymond Bérenger III (1144-1166) lutteront contre la république de Gênes, à laquelle s’alliera Nice en 1166.

La Provence féodale du XI ème siècle, terre d’Empire, sera disputée pendant plus d’un siècle entre les Maisons de Saint Gilles et de Barcelone, avant que l’autorité catalane de Raymond Bérenger III soit reconnue par l’Empereur, avec le titre de Comte  de Provence et la suzeraineté sur le comté de Forcalquier (1162).

Raymond Bérenger III tombe mortellement blessé au siège de Nice d’août 1166, contre les Génois.

Lui succède Alphonse 1er (1166-1193) comte de Barcelone et depuis 1164 roi d’Aragon, le conflit reprend opposant les Maisons de Toulouse et de Barcelone, il va s’étendre à toute la France méridionale et s’entrecroiser avec d’autres rivalités opposant Pise et Gênes, le Pape à l’Empereur.

Alphonse 1er reprend Nice en 1176.

Les barons des Alpes du Sud demeurent turbulents, comme le montre la révolte de Boniface de Castellane en 1188-1189.

Alphonse II, de 1191 à 1209, devra faire face aux raids de Guillaume de Forcalquier contre la Provence. Les deux comtés seront enfin réunis, grâce au mariage de Raymond Bérenger V, fils d’Alphonse II et de Gersende de Sabran, petite fille de Guillaume de Forcalquier.

La minorité de Raymond Bérenger V (1209-1245) verra surgir les prétentions de Guillaume de Sabran sur le comté de Forcalquier, alors que Nice se livre aux Génois en 1215 et Grasse se révolte, tout comme les consulats des villes rhodaniennes, pactisant avec Raymond VI de Toulouse.

Arraché à la prison des partisans de Toulouse, le jeune Raymond Bérenger V, après avoir signé un compromis avec Guillaume de Sabran (1220), va imposer son autorité aux seigneurs et aux villes de Provence orientale que ses prédécesseurs avaient toujours eus du mal à tenir en main.

Cette entreprise fera l’objet d’une véritable conquête militaire des territoires rebelles, conduite de 1227 à 1235. Grasse est contrainte à renoncer à son consulat en 1227, Vence et Nice seront soumises en 1229.

Après avoir affermi l’alliance avec le roi de France, pour mieux contrôler les communes du bas Rhône et leur allié Raymond VII, le Comte desserre ses relations avec l’Empereur Frédéric II qui avait soutenu un temps les Arlésiens révoltés.

Renforçant la communauté d’intérêt et de vue  avec l’Eglise, il brisera l’esprit d’indépendance des villes de Basse Provence, seul Marseille lui résistera.

Par ailleurs Raymond Bérenger V encourage l’émancipation des bourgs des Alpes du Sud, en fondant de nouvelles communautés (Barcelonnette, Péone), pour affaiblir une noblesse peu sûre à ses yeux.

Il rétablira ainsi son autorité, tout en confirmant franchises et privilèges. Sa politique s’appuie sur une poignée de fidèles, tous chevaliers catalans qu’il investit du gouvernement de grandes circonscriptions : les baillies.

Parmi eux, Romée de Villeneuve, homme de confiance, principal conseiller et capitaine, sera placé à la tête de l’importante baillie de Fréjus-Outre Siagne. Romée poursuivra et achèvera la soumission de la Provence orientale, au-delà du Var, par une campagne rapide et décisive dans les vallées des Alpes Maritimes.

Basée sur le principe du comte souverain, la politique directive et éclairée conduite par Raymond Bérenger V va organiser, administrer et stabiliser un vaste domaine, agrandi par des confiscations sur les rebelles.

Le mariage des filles du Comte avec le roi de France Louis IX, le roi d’Angleterre Henri III et du frère de ce dernier, Richard de Cornouailles, souligne l’importance acquise alors par la principauté provençale.

Au décès du Comte en 1245, en l’absence d’héritier mâle et vu l’exclusion des filles dotées, le comté revient à sa quatrième fille Béatrix, bientôt mariée par l’entremise du Pape et de la reine Blanche de Castille à son fils Charles d’Anjou, frère de Louis IX (le futur Saint Louis).

Charles 1er d’Anjou (1246-1285), sitôt installé dans ses fonctions, part en croisade aux côtés de son frère Louis IX, sa longue absence (1248-1250) fragilisera son autorité sur la Provence.

Dés 1246, débutent les révoltes des consulats d’Arles, Avignon et Marseille, alliés à la noblesse de Haute Provence.

Un temps maîtrisée, l’agitation reprend en 1261-62, pour aboutir à la soumission brutale des seigneurs rebelles des Alpes du Sud et la fuite du principal d’entre eux, Boniface de Castellane.

Administrateur vigilant, Charles d’Anjou procède à  une vaste enquête de ses droits de 1251 à 1252.

Poursuivant une politique d’expansion au nord et à l’est, vers le Piémont et la Ligurie, il absorbe en 1258 une partie du comté de Vintimille et réussit en 1259, à faire reconnaître cette annexion par Gênes.

Il acquiert également la Valle Maïra, Coni, Alba, Cherasco (1259-1260) et le Val di Stura, les marquis de Saluces et Ceva deviennent ses vassaux.

Investi du royaume de Sicile par le Pape Urbain IV en 1263, le rêve de Charles d’Anjou va se briser aux Vêpres siciliennes (1282), suivies d’épuisantes luttes conduites contre le roi d’Aragon. Il mourra en 1283, après de graves revers.

Son fils, Charles II (1283-1308) renonce à la Sicile, il sera le plus provençal des princes d’Anjou et de Naples. Il renforcera l’influence française. En 1285, lorsque Philippe le Bel accède au pouvoir, le royaume de France est au sommet de la puissance médiévale et le plus peuplé de la Chrétienté, avec environ 14 millions d’habitants (soit le tiers de la Chrétienté Latine), il connaît de plus une grande prospérité économique, expliquant son prestige en Occident.

Charles II va affermir son pouvoir et ses droits au nord du pays (Avignon, Orange) et constituer à l’est un vaste Piémont angevin.

Il établira un port franc à Villefranche en 1295, avant d’ordonner une nouvelle enquête domaniale (1296-1299).

C’est lui qui fera procéder à l’arrestation des Templiers qui l’entraîneront dans leur chute, puisqu’il décédera la même année, en 1308, victime de leur implacable malédiction.

Son fils et successeur, Robert « le sage » (1309-1343) acquiert Vintimille en 1325, privé d’héritier mâle il instituera sa petite fille Jeanne qui deviendra l’illustre reine Jeanne, au règne tumultueux.

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