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03/07/2006

A LA DECOUVERTE DES CHATEAUX DU PAYS D'AZUR : UNE CIVILISATION DE LA PIERRE

                   DES FORTIFICATIONS

                       ET DES HOMMES

Les Alpes Maritimes possèdent le plus grand nombre de villages perchés de tout le bassin méditerranéen, à des altitudes variant de 350m à 1600m. Leur mode de vie agropastoral est resté longtemps protégé, au bout de chemins sinueux surplombant des gorges et des clues autrefois dangereuses et impénétrables.

Lieux difficiles d’accès, isolés, leur charme de petit monde clos et moyenâgeux restitue l’image des premiers villages.

Bien qu’il soit reconnu qu’on se défende mieux sur un sommet, le phénomène est ici accentué par la pression de la menace sarrasine qui s’opéra du VIIIème au Xe siècle, ramenant la population des plaines et des vallées sur les hauteurs.

Ce mode de positionnement élevé est une continuité du passé, lié à la nature d’un sol rocheux qui se décline de la pierre sèche des terrasses, à celle taillée pour les maisons et les donjons ou creusée pour les citernes.

Qualifiée de civilisation du rocher ou de la pierre, celle-ci débute dans les Alpes Maritimes dès la protohistoire avec les « castellaras », ces solides fortifications faites d’énormes blocs superposés dressées sur des éminences.

Les 350 citadelles de ce type dénombrées dans le département ne seront que les ancêtres des futurs villages du Moyen Âge.

Lorsqu’au tournant de l’an mille un puissant élan mystique s’empare de la région libérée des Sarrasins, la côte et les vallées se hérissent peu à peu d’églises et de villages ecclésiaux, fortifiés de châteaux et donjons, véritables joyaux architecturaux.

Certains de ces sites ont su résister à l’épreuve du temps et des guerres, pour faire des Alpes Maritimes un des départements les mieux dotés en matière de villages perchés, fortifiés d’un château.

Lorsque va naître le castrum, avec ses ruelles étroites et ses hautes maisons construites sur des pitons rocheux ou accrochées au bord d’un plateau, la volonté évidente des bâtisseurs sera de rassembler la population autour du château et de l’église.

Une approche attentive de ces monuments nous est permise pour écouter, appuyé aux pierres tièdes, les frôlements de la brise qui en raconte l’histoire.

 

Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé :

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27/06/2006

VILLAGES FANTOMES

         MYSTERIEUX VILLAGES

 

 

                   DISPARUS ( 3 )

Malgré cette malédiction, Roccasparvièra va poursuivre son destin dramatique quatre siècle durant. En 1364, peu rancunière, la Reine Jeanne élève le fief au rang de baronnie. Mais la même année une invasion de sauterelles, entraînées par un vent chaud venu d'Afrique, anéantit les cultures. Rien ne s'améliore puisqu'en 13761e compte de procuration déclare la petite communauté «impuissante à payer l'impôt».

A la dédition de 1388, Roccasparvièra est noté comme un chef lieu de bailli, sans château. Pierre Marquesant, accusé de trahison, voit ses biens confisqués en 1391. Après s'être disculpé, il sera réinvesti en 1399. Sa famille conservera le fief jusqu'au XVIIIème siècle.

Un donatif en faveur du Comte de Savoie de 1408 signale 5 feux fiscaux (16 à Coaraze), soit une trentaine d'habitants.

Au XV1ème siècle (1529, 1544, 1550, 1580), une série d'épidémies de peste emporte une partie de la population. On y élève alors une chapelle vouée à Saint Roch, saint antipesteux éprouvé.

Mais un sort funeste continue de s'acharner sur ce malheureux village, victime d'une suite de redoutables tremblements de terre, qui vont détruire une partie des maisons et entraîner le début de son abandon: 20 juillet 1564, un des plus violents de France, 31 décembre 1612, suivi en 1644 d'importantes secousses étalées du 14 au 18 janvier mettant bas maisons, église avec chutes de rochers.

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24/06/2006

VILLAGES FANTOMES

        MYSTERIEUX VILLAGES

 

            DISPARUS ( 2 )

 

Plus étonnants vont être les villages médiévaux abandonnés au profit d'un village plus moderne. Des textes permettent parfois de suivre cette migration. Roccasparvièra, «la Roche de l'Epervier», (situé à une trentaine de kilomètres au nord de Nice et à 3 kilomètres au nord-ouest de Coaraze) dresse ses ruines confondues à la roche grise dont elle émane à 1100 mètres d'altitude, au-dessus du col Saint Michel reliant les vallées de la Vésubie et du Paillon. Ce village fantôme porte l' empreinte de légendes sanglantes, où curieusement le crime se mêle à l' anthropophagie dans un contexte de vengeance. Au Moyen Age, ce lieu sera maudit par la Reine Jeanne, après l'assassinat de ses enfants servis au repas du réveillon de Noël 1357. Plus tard, pendant les guerres de la Révolution, de sauvages Barbets, réfugiés dans ses ruines, feront manger à des soldats le cœur de l'officier meurtrier de leur père.

 Véritable nid d'aigle ou plutôt d'épervier selon son nom, le village, dominé par les restes de son château, s'accroche sur une crête rocheuse surveillant le col, passage obligé d'une voie intervallée empruntée depuis les origines de l'humanité. Pour l'atteindre aujour­d'hui à partir des routes modernes, il faut compter une bonne heure de marche, au départ du hameau de l'Engarvin au nord de Coaraze ou de Duranus.

Une cinquantaine de bâtisses ruinées s'entassent dans une enceinte, avec les traces d'un four et d'une citerne. Seule subsiste intacte, sur une plate-forme au sud, la chapelle Saint Michel, restaurée en 1924 sur les restes de la paroissiale.

La découverte de céramiques et de tuiles romaines atteste d'une occupation des lieux dès cette époque, probablement poste de guet. On y a même trouvé un silex taillé et une hache en serpentine verte polie, qui repoussent la fréquentation du site à des temps plus lointains (néolithique ).

Roccasparvièra pénètre pour la première fois dans I 'Histoire dans deux chartes du XIIème siècle, recensant les paroisses dépendantes de l'évêché de Nice, on y dénombre 15 feux en 1264 (environ 86 habitants).

En 1271 , l'église paroissiale est déjà dédiée à Saint Michel, pourfendeur du démon, exorciste des lieux élevés, remplaçant souvent une divinité païenne de la montagne. A la même époque, profitant de la faiblesse du pouvoir central, le premier seigneur augmente son autonomie avant d'être soumis brutalement comme d'autres feudataires de la région.

Le fief est confisqué en 1230 et racheté partiellement en 1239 par Guillaumes Richieri (Riquier), sans l'approbation de Raymond Béranger V. L'enquête de Charles 1er en 1251 recense les droits et revenus du village avec exemption de corvées.

Le 6 mars 1271, un des membres de l'illustre famille niçoise des Riquier prête hommage au souverain, ils seront coseigneurs de Roccasparvièra avec un certain Faraud en 1309. Un état des feux de 1316 en attribue 26 à Roccasparvièra (67 à Coaraze), soit environ 150 habitants.

Une acquisition progressive du fief par le domaine royal devient définitive en 1351. Cette année là l'église rapporte 14 sols de bénéfice au diocèse. Huit ans plus tard, Pierre Marquesant rachète la totalité du fief pour 700 florins d'or.

C'est à cette époque que se situe l'invraisemblable légende de la Reine Jeanne, succédant à son grand-père Robert à la tête de la Provence en 1343. Chassée de Naples, contrainte à se réfugier dans son comté de Provence, elle erre de Nice à Roccasparvièra poursuivie par ses ennemis. La pieuse reine s'en absente la nuit de Noël 1357 , pour assister à la messe de minuit à Coaraze. Profitant des circonstances, on saoule l'aumônier, tue ses enfants pour en confectionner un plat, servi au retour de la reine. A la nouvelle qu'elle vient de manger le fruit de ses entrailles, elle s'enfuit comme une folle en hurlant des imprécations contre ce lieu maudit où s'est accompli un aussi abominable forfait: «Rocca rouquina, rocca malina, un jou vendra que su la tieù cima, cantera plus ni gai ni galina» (Roche rouge, roche méchante, un jour viendra où sur ta cime ne chantera plus ni le coq ni la poule).

 

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