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05/12/2010

DES PRÉSAGES DU CIEL A LA FIN DU MONDE DANS LES ALPES MARITIMES

CLAIR DE LUNE (3).JPG

Les Phénomènes astronomiques

Les populations des Alpes-Maritimes furent bien des fois mises en émoi à travers les âges par des phénomènes singuliers inscrits dans le ciel.

Ainsi, Scaliero signale entre autres en :

957 et 1139

            La présence étrange dans le ciel de deux soleils !

1006        Tombe une mystérieuse pluie de sang.

1147     Une croix s’inscrit dans la lune.

1217     Trois croix apparaissent dans le ciel.

1309     On note “ le feu dans l’air ”.

1433     “ Le 5 Janvier, apparut dans les airs un étrange globe lumineux ” rapporte Bonifacy citant des manuscrits antérieurs (Demayestris, Cristini).

1726     Le 19 Novembre, on signale “ une exceptionnelle aurore boréale ”.

1743     Au mois d’Août et de Septembre, une comète visible pendant longtemps au Sud-Ouest de l’horizon offrait la nuit “ une vive clarté couleur sang ”. Sa longue queue traînante donna lieu à de sombres prédictions parmi les populations.

            Les uns voyaient dans ces tâches rougeâtres les présages de calamités qui devaient s’appesantir sur l’Europe, d’autres craignaient que son rapprochement ne causa un cataclysme général. Ces rumeurs jetèrent l’effroi dans toutes les communautés.

            L’invasion des armées franco-espagnoles qui eut lieu en Mai sembla confirmer les craintes populaires (selon Durante).

Les terreurs de l’An 1000

Le bruit se répandit à la fin du IXème siècle que le monde touchait à sa fin. La crainte de la fin du monde jointe à de multiples fléaux parmi lesquels la peste, les inondations et la famine, provoquèrent un élan de pieuse générosité en faveur des églises et des couvents.

En effet, de cette époque datent la plupart des donations faites aux Abbayes de Saint Pons, de Lérins et de Saint Victor de Marseille. Les quartiers encore dénommés Moustiers, Mousteiret, Abbadie, etc ... rappellent les possessions des couvents.

Nous voici au seuil d’un nouveau millénaire, devant un paradoxe que nous avons du mal à résoudre, à la fois progressistes et détachés des contraintes supportées par nos pères et regrettant la sagesse transmise par la tradition et des rituels jugés dépassés.

 

D’après « Les Histoires et Légendes du Pays d’Azur », pour commander cet ouvrage dédicacé de 15 € : téléphoner au 04 93 24 86 55.

Des histoires extraordinaires naissent sous tous les cieux, mais seul un cadre favorable les fait éclore.

La situation géographique du Pays d’Azur où les Alpes plongent dans la mer dans un chaos de montagnes et de vallées profondes lui confère déjà un caractère exceptionnel. Les climats qui s 'y étagent de la douceur méditerranéenne de la côte aux frimas polaires des hauts sommets sont tout aussi contrastés. Si l'on ajoute que l'homme a résidé sur ces terres d'opposition depuis ses origines, on ne peut s'étonner de trouver en lui la démesure du fantastique révélée par les outrances du décor.

Cet environnement propice ne devait pas manquer de pro­duire dans la vie de ses habitants une saga où l'imaginaire rejoint naturellement la réalité.

Depuis les milliers d'étranges gravures tracées à l'Age du Bronze sur les pentes du Mont Bégo dans la Vallée des Merveilles, en passant par les fabuleux miracles de la légende dorée des premiers chrétiens, ou les fresques tragiques des chapelles du Haut-Pays, jusqu'aux héroïques faits d'armes des Barbets pendant la Révolution française, longue est la chronique des «Histoires extraordinaires» du Pays de Nice, s'étalant dans la pierre et la mémoire de ses habitants.

Par un survol du passionnant passé de cette région, qu'il connaît bien, Edmond Rossi nous entraîne à travers une cinquantaine de récits mêlant la réalité historique au fantastique de la légende.

Rappelons qu'Edmond ROSSI, né à Nice, est entre autres l'auteur de deux ouvrages d'Histoire appréciés, dont «Fantastique Vallée des Merveilles», d'une étude sur les traditions et le passé des Alpes du Sud: «Les Vallées du Soleil» et d'un recueil de contes et légendes de Nice et sa région: «Entre neige et soleil».

 

Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur

http://saintlaurentduvarhistoire.hautetfort.com

 

28/11/2010

LES ÉPIDÉMIES DANS LES ALPES MARITIMES

IMAGES DU SUD (26).JPG

De temps immémoriaux, des maladies diverses se sont répandues pour frapper régulièrement les populations de l’Europe. Les habitants des Alpes-Maritimes ne furent pas épargnés, payant un lourd tribu à la plus redoutée - la peste - avant de subir plus tard le choléra.

Ce fléau semait l’épouvante, foudroyant périodiquement les gens après des phases de rémission d’une durée variable. L’entassement des agglomérations, l’absence d’hygiène, la misère et la disette qui s’en suivait offraient un terrain propice au développement d’épidémies graves, désignées confusément sous le nom de peste.

542-43  La première peste qui toucha la région est dite de Justinien (en référence au règne de cet empereur byzantin). Elle sévit en 542-543. Cette peste bubonique décrite par Procope frappa l’ensemble du bassin méditerranéen. Ce fut la première pandémie pesteuse sûre. Elle aurait emporté la population du premier village de Gréolières.

1327     La deuxième pandémie se situe au Moyen Age, elle débute en 1327 ; elle emporte la population du Vieux-Castel à Ilonse ainsi que celle du premier village d’Aspremont et d’une partie du bourg de Tende.

1346-53        L’épidémie se poursuit ensuite de 1346 à 1353. Venue de l’Inde par la Méditerranée, elle s’étend à l’Europe entière, anéantissant presque la moitié de la population. Ses ravages vont se prolonger pendant trois siècles. En 1348, Froissard écrira qu’elle détruisit “ la tierce partie du monde ”.

1347        Durante signale : “ Des juifs venus de Marseille la portèrent à Nice au commencement du mois de Juillet de 1347. La mortalité y fut extrême jusqu’à la fin de l’automne ... Dès que la peste eut ralenti sa violence, un aveugle préjugé attribua aux juifs d’avoir provoqué ce fléau, en haine des chrétiens, par des maléfices et d’impies sortilèges. La population, furieuse, se jeta sur ces malheureux et en fit un horrible massacre, sans même respecter les enfants au berceau, en vain, quelques personnes plus éclairées élevèrent la voix en faveur de ces victimes innocentes ; l’exemple gagnant de proche en proche, la nation juive eut été entièrement exterminée si l’autorité du Pape n’eut arrêté l’effusion de sang ... ”.

1348     En 1348, cette “ grande pestilence ” remplit Nice d’une affreuse odeur de cadavres, des familles entières trépassaient soudain dans leurs logis et les corps s’y décomposaient.

            Tout le Comté fut atteint par ce fléau. Ilonse, qui aurait compté près de 3000 habitants selon Martel, fut “ cruellement désolé ”. Puget-Théniers et Clans perdirent plus du tiers de leurs populations. Roccasparvièra vit la sienne entièrement décimée comme celle du village des Pugets Treize Dames, situé au nord de St Laurent du Var.

            Codolis et Lamenour, au-dessus du Col de Braus et du Moulinet, connaîtront le même sort funeste.

1391     La peste reprend en 1391 faisant de très nombreuses victimes dans toute la région. Pendant ces pestes, les populations imploraient Saint Sébastien. A Nice, des compagnies de flagellants, dits “ les Battus ”, processionnaient dans la cité, escortant l’image du Saint “ se donnant la discipline ”, criant “ Pace, Pace, Misericordia ! ”.

1405-06        Le pape avignonnais Benoît XIII arrive à Nice avec ses cardinaux le 21 Décembre 1404. Nice et le bas Comté vont être ravagés par la peste pendant toute l’année où il séjournera à Nice. Le chroniqueur Ludovic Revelli rapporte que l’arrivée de l’antipape Pierre de Luna fut marquée par de mauvais présages : “ Au milieu de la foudre et des éclairs un globe de feu, plus grand que la Lune, apparut dans le ciel. La peste ne tarda pas à s’abattre sur la ville ”. La population voulait porter en procession les reliques de Sainte Réparate, patronne de la cité, déposées au couvent des Franciscains de Sainte Croix, mais les moines refusèrent. L’évêque et le pape durent s’en mêler. Après que la procession eut lieu, la peste disparut. Aussi, ce fléau fut-il regardé comme un châtiment du ciel.

1466-67        En 1467, la peste se déclare dans tout le Comté, Nice perd 7833 habitants dont 211 religieux. Le village de Saint Laurent du Var est entièrement vidé, il sera repeuplé en 1488 par trente familles d’Oneglia (l’actuelle Imperia) à l’initiative de l’évêque de Vence.

            Le village de Saint Jean d’Alloche près de la Tour est également dépeuplé de ses habitants. A Roquebrune, la population implore sa patronne N.-D. des Neiges. La peste cessa et les survivants firent le voeu de se rendre tous les ans, le 5 Août, en pèlerinage à la chapelle de la Madonne de la Pausa, en y représentant les mystères de la passion.

1479     La peste sévit surtout à la Turbie et dans les environs, on y implore Saint Roch.

1498     Elle fut si meurtrière que le gouverneur du Comté, René de Tende, attira les juifs expulsés de Rhodes, pour y rétablir l’industrie et le commerce.

1524        L’épidémie sera précédée de sinistres présages : “ On avait vu le jour décliner dans le ciel, trois soleils et la nuit trois lunes dont celle du milieu barrée d’une croix rouge ”.

            Les populations implorèrent plusieurs saints pour la délivrance de la peste, et leur élevèrent des chapelles votives dont la communauté reconnaissante assura les frais. Celles-ci seront le plus souvent consacrées à Saint Sébastien et à Saint Roch, saints antipesteux éprouvés.

1529        Reprise de la peste à Menton et dans ses environs.

1544     La ville de Nice sera très éprouvée.

1550     On compte de nombreuses victimes dans toutes les localités dont plus de 3500 dans la ville de Nice. Les autorités prennent quelques mesures d’hygiène et installent des lazarets. On interdit les déplacements d’une localité à l’autre. On entretient dans les rues des bûchers de cyprès et de plantes aromatiques. On répand des désinfectants, du vitriol, du soufre et de la poix allumée. Les maisons infectées sont marquées d’une croix blanche.

            Les notaires se tiennent dans les rues et se font dicter le testament par la fenêtre. Les confesseurs vêtus de bleu et munis de “ caustiques ” aux bras et aux jambes, circulent de maison en maison, une clochette à la main. On enterre les morts la nuit, loin de l’agglomération dans un cimetière spécial “ le Pestier ”, dont le nom s’est encore maintenu à Levens et Saint Martin Vésubie.

1580     “ Una crudelissima pesta nella città ” écrit Pastorelli, témoin oculaire. Pendant quatre mois, la peste fit des ravages dans tout le Comté. La population de Nice fut réduite à moins du tiers. On évalua le nombre des morts dans le seul faubourg de Sincaire à 5460, ce qui est peut-être exagéré selon Durante. Dans la ville, les cadavres restèrent sans sépulture. La délivrance du fléau s’obtint à la suite d’un voeu adressé à Saint Sébastien.

1631     Plus terrible encore, l’épidémie se déclara à la suite d’une longue sécheresse de neuf mois et d’une cruelle famine. Sept mois durant, de Mai à Novembre, elle infesta Nice et plusieurs villes et villages du Comté. Aux dires des historiens, elle fit plus de 10 000 victimes dans les Alpes-Maritimes, s’étendant également à la Provence et au Piémont.

            A Nice, la moitié de la population fut emportée. On recourut aux forçats du bagne pour ensevelir les cadavres dans des tranchées que l’on recouvrit de chaux vive au quartier de Saint Roch.

            Châteauneuf, Aspremont, La Turbie, L’Escarène, Villefranche, Monaco, Sospel furent touchés. Curieusement, Contes sera épargné. Châteauneuf verra disparaître 336 habitants, Aspremont 73.

            A Monaco, le mal se propageant en Juillet avec une rapidité foudroyante, les habitants furent séquestrés et conduits sous escorte au bord de la mer pour des bains prolongés.

            Le quart de la population sera emporté. On y célèbre encore la procession à la Vierge le 21 Novembre, en souvenir du jour où l’épidémie s’arrêta. Une pluie diluvienne succéda durant plusieurs jours à la terrible période de sécheresse.

1640-50

            On relève quelques cas mortels d’épidémie cholérique à Nice.

1720     Lors de la redoutable peste de Marseille, les populations du Comté ne seront pas atteintes. Rappelons que la Provence comptera alors 87 650 victimes !

1735     Le choléra frappe quelques habitants à Levens. Cette année sera qualifiée “ d’année mortelle ” à cause d’une affreuse épidémie de fièvres malignes, doublant le nombre des décès habituels dans certains villages comme Châteauneuf de Contes.

1764     En Février, une épidémie de choléra atteint la population de Roquebillière et Belvédère dans la vallée de la Vésubie. Cette calamité provoque un élan de ferveur qui se concrétisera par des processions vers les sanctuaires du lieu.

1799-1800

            D’Octobre 1799 à Mars 1800, le typhus fait selon Durante 80 000 victimes à Nice et dans la région. A Contes, 80 personnes jeunes et robustes seront emportées par la maladie.

1818     Une nouvelle épidémie désole la vallée de la Vésubie.

1831-38        Le choléra partit du Bengale en 1826 arrive en Europe en 1830 et touche la France en 1832 pour durer jusqu’en 1838. Il fait son apparition en 1835 à Nice, où deux personnes occupées au nettoyage du port en meurent le
23 Juin. Bien que deux bateaux soient placés en quarantaine, l’administration sarde parle de “ miasmes ” propagés par le bagne de Villefranche (un des morts était un forçat).

            Au mois de Juillet, on transfère les forçats au lazaret, où l’on relève 110 cas sur 600 personnes et 62 décès dont 48 forçats.

            De Juillet à Septembre, on recense 401 décès à Nice soit 230 de plus qu’une année normale. Les chiffres sont peu élevés pour la population de Nice, estimée à 26 000 habitants. Mais ils sont concentrés sur une faible durée ce qui frappe l’esprit des Niçois.

            Dès 1834, devant l’importance de l’épidémie en France, un cordon sanitaire avait pourtant été établi sur le Var. C’est ce qui arrêta Lord Brougham désireux de venir à Nice, lui faisant rebrousser chemin jusqu’à un petit village de pêcheurs : Cannes, qui le séduisit.

            Châteauneuf de Contes, l’Escarène et Touët de l’Escarène seront également touchés par la maladie en Juillet et Août 1835 avec 44 et 25 décès pour ces deux dernières communes.

            A la suite d’un voeu de la municipalité niçoise de 1833, celle-ci fera édifier une église (l’église du Voeu) inaugurée en 1852, pour remercier N.-D. des Grâces d’avoir épargné la ville du choléra asiatique.

            Des rumeurs de choléra en 1834 et 1835 autour de Nice à Cimiez et Levens provoquent des cérémonies votives annuelles au mois d’Août.

1857        Epidémie de grippe avec plusieurs cas mortels à Coursegoules.

1871        Epidémie de petite vérole à Bendejun.

            La lèpre qui suscite l’effroi et la répulsion depuis le Moyen Age existait à l’état endémique dans l’ancien Comté et se maintint dans les Alpes-Maritimes jusqu’en 1930.

  

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Cet environnement propice ne devait pas manquer de pro­duire dans la vie de ses habitants une saga où l'imaginaire rejoint naturellement la réalité.

Depuis les milliers d'étranges gravures tracées à l'Age du Bronze sur les pentes du Mont Bégo dans la Vallée des Merveilles, en passant par les fabuleux miracles de la légende dorée des premiers chrétiens, ou les fresques tragiques des chapelles du Haut-Pays, jusqu'aux héroïques faits d'armes des Barbets pendant la Révolution française, longue est la chronique des «Histoires extraordinaires» du Pays de Nice, s'étalant dans la pierre et la mémoire de ses habitants.

Par un survol du passionnant passé de cette région, qu'il connaît bien, Edmond Rossi nous entraîne à travers une cinquantaine de récits mêlant la réalité historique au fantastique de la légende.

Rappelons qu'Edmond ROSSI, né à Nice, est entre autres l'auteur de deux ouvrages d'Histoire appréciés, dont «Fantastique Vallée des Merveilles», d'une étude sur les traditions et le passé des Alpes du Sud: «Les Vallées du Soleil» et d'un recueil de contes et légendes de Nice et sa région: «Entre neige et soleil».

 

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20/11/2010

LES TREMBLEMENTS DE TERRE DANS LES ALPES MARITIMES

IMAGES DU SUD (13).JPG

Les tremblements de terre sont un mal chronique des Alpes-Maritimes, les spécialistes indiquent de façon formelle que la région est dans “ une zone sismiquement active ”. Aussi, les annales signalent au fil des siècles des secousses telluriques régulières, affolant les populations par leurs effets destructeurs.

Les tremblements proviennent de ce gigantesque mécanisme de collision entre l’Afrique et l’Europe, le fameux phénomène tectonique des plaques, qui a d’ailleurs donné naissance aux Alpes. Cette collision est toujours active dans le domaine alpin. Les Alpes-Maritimes restent la zone la plus concernée de l’arc alpin, là où le choc frontal s’impose particulièrement dans la partie est du département au voisinage de la frontière et dans le nord du Mercantour. La sismicité, bien qu’aujourd’hui surveillée, ne permet pas encore la prévision de séismes ni la nature de leur ampleur.

Maintes fois, ces mouvements du sol malmenèrent effroyablement les pauvres villages plantés sur le roc, sur les crêtes ou accrochés au flanc de la montagne. Le massif hérissé entre Vésubie et Bévéra s’avère effectivement le plus exposé. La toponymie rappelle dans le dialecte les lieux soumis aux caprices des ébranlements sismiques comme à la poussée souterraine des sources, en les désignant sous les noms de “ concas ”, “ créma ” ou “ crémat ”.

566      La première mention dans un manuscrit d’un tremblement de terre à Roquebillière apparaît à cette date.

614        Toujours à Roquebillière, des dégâts considérables sont signalés cette année là, sous le règne de Clotaire II.

1226     Un tremblement de terre à Nice et dans toute la Provence provoque plus de 5 000 morts.

1494     Le 23 Juin à Lantosque, Roquebillière et dans les environs, les maisons s’écroulent secouées par un tremblement de terre. D’énormes masses de pierrailles dévalent des hauteurs et écrasent les fermes.

1556     Le 20 Avril, sous les violentes secousses d’un séisme, des éboulements emportent des fermes à Lantosque. La Bollène est en grande partie détruite et plus de 150 personnes périssent sous les décombres. Le village de Lauda sera complètement anéanti.

1564     Le 20 Juillet, une heure avant le coucher du soleil, se produisit le plus terrible tremblement de terre qui ait été jamais ressenti dans le Comté. Plusieurs historiens de la Provence et plusieurs annalistes italiens en ont fait un récit très détaillé, d’après les relations de divers témoins oculaires de l’horrible catastrophe.

            De nombreuses ondulations, dans la direction Nord-Sud, ébranlèrent le sol semant la terreur parmi la population. Les violentes secousses se succédèrent dans tout le Comté de Nice, détruisant beaucoup de maisons et d’édifices publics. A Nice, presque toutes les maisons furent lézardées, les puits tarirent et la mer subitement tourmentée par d’affreuses convulsions s’élança sur la plage et dépassa ses limites habituelles.

            Dans la vallée de la Vésubie, le hameau de Gordolon (près de Roquebillière) fut détruit de fond en comble et il n’en resta plus qu’une chapelle actuellement en ruines. La Bollène, Venanson, St Martin Vésubie, Belvédère (80 morts), Roquebillière, seront en partie ensevelis sous les rochers qui se détacheront de la montagne.

            Les eaux de différentes sources devinrent chaudes et sulfureuses. Le Dr. Fodéré rapporte qu’on vit des flammes jaillir des entrailles de la terre. Il attribue ce phénomène à une éruption volcanique.

            Ce tremblement de terre eut un grand retentissement en Europe et éveilla la curiosité des plus célèbres physiciens de l’époque. La Bollène, en particulier, déjà si éprouvée par le tremblement de terre de 1556, sera entièrement détruite. Les trois quarts des habitants furent tués et les autres blessés (selon Laurenti et Lubonis). D’après Blancardi, le nombre de morts y fut de 600. D’ailleurs, cette malheureuse commune n’a pas cessé de compter des victimes à chacun des tremblements de terre qui suivirent. Il est précisé que lors de celui-ci, 260 victimes furent “ ensevelies dans les ruines de leurs maisons comme dans des tombes, ainsi qu’il résulte d’une inscription gravée autrefois sur un mur de la sacristie paroissiale et des dépositions des témoins oculaires conservées aux archives ”. Dans l’ouvrage “ Histoire de la Provence ”, on insiste : “ Par ce tremblement de terre, Bollène a été ruinée de fond en comble ”.

            Roquebillière et Belvédère seront à moitié détruites : “ A Roccabilliera, assai gente peri nella chiesa ” (Bonifacy). On y dénombra 300 morts. A Clans, 14 maisons s’écroulèrent, un grand nombre d’habitants furent écrasés sous les ruines et beaucoup de bétail tué. A Venanson, l’église et quelques maisons seront renversées, le curé tué ainsi que dix autres personnes. Dans la Vésubie, le Duc de Savoie viendra voir les dégâts sur place. Mais au-delà à Roccasparvièra, Lucéram et Toudon les dommages furent aussi considérables. Des rochers déplacés par la violence du séisme obstruèrent la clue de la Vésubie. On vit même s’abaisser le fond de la rade de Villefranche.

            Après chacun des séismes affectant la vallée de la Vésubie, les populations éprouvées firent des pèlerinages au sanctuaire de N.-D. de Fenestre.

1612     Le 31 Décembre, nouveau violent séisme, un des plus important de ce millénaire (selon Garino).

1618        Plusieurs secousses se font sentir les 14, 16 et 18 Janvier. Mais celles du 18 Janvier seront les plus redoutables. “ Ce jour là vers 8 heures, un grand tremblement de terre se produisit, qui occasionna des dégâts immenses dans le pays et en particulier au village de Roccasparvièra et de Coaraze et entre autres lieux de montagne, faisant tomber des maisons, des églises et des rochers de la montagne.

            C’est pour cela que les habitants de la Bollène, Lantosque et d’autres localités, s’enfuirent et allèrent habiter à la campagne, dans des cabanes ou sous des tentes, dans les meilleures conditions possibles ” (Scaliero).

1644     “ Le 15 Janvier, tout le long de la Côte, depuis Nice où la secousse fut très violente jusqu’à Marseille, où l’ondulation arriva en s’affaiblissant par degrés.

            A Nice et dans une partie du Comté, il y eut six secousses, on assure que la première dura l’espace d’un miserere ce qui ne donne pas sa durée précise : 14 villages furent à moitié ruinés, deux grands châteaux presque renversés, une montagne fut arraché de ses fondements et le village de Châteauneuf près de Nice entièrement détruit. Il parait que c’est au-dessous de ce village qu’était le foyer des mouvements puisqu’on y éprouva des secousses durant plusieurs jours ”.

            Gioffredo et Scaliero indiquent une secousse sismique le 15 Février affectant les montagnes des Alpes-Maritimes et en particulier les villages de Belvédère et Roquebillière.

            A Lantosque, il renversa l’église et plusieurs maisons et ensevelit vivants un grand nombre d’habitants.

1818     Le 24 Février, reprise de l’activité sismique.

1854     Le 30 Décembre, à 3 heures du matin, des secousses sismiques lézardent des maisons de toute la région.

1887     Le 23 Février, Mercredi des cendres, à 6 heures 5 minutes et à 8h30 du matin, un violent tremblement de terre est ressenti de Gênes à Marseille causant de grandes destructions dans tout le département.

            Le séisme ébranle les maisons dans toute la contrée, fait effondrer tout le village de Castillon, plusieurs constructions à Châteauneuf de Contes, La Bollène, Clans, au Cros d’Utelle, lézardant nombre d’églises dont celle du sanctuaire de Laghet que l’on ferma pour cause de danger.

            A Nice, de nombreuses maisons sont abîmées ; on compte un mort, une dizaine de blessés graves et 1001 sinistrés. Monaco n’éprouve que des tressaillements. A Menton, les voûtes des églises et chapelles sont crevées, des centaines de maisons effondrées ou disloquées. La ville ressemble à une place ruinée par un bombardement. Au-delà de Menton, le malheur devient désastre.

            Porto Maurizio, Oneglia et tant d’autres petites villes sont au trois quarts détruites. Plus de 2000 victimes ensevelies sous les décombres, de Vintimille à Savone, 500 à Diano-Marina. "La première émotion apaisée, les populations organisent des pèlerinages. Quand, d’une seule chute, Diano-Marina s’effondre, ce qui reste de la foule décimée se rend dans une chapelle sans toit, se presse sous la statue de Marie, implore la Mère de Celui qui sauva le monde" (S. Liégeard).

            Classé de magnitude 6,4, ce séisme raya entièrement de la carte le village de Bussana Vecchia, près de San Remo.

            Dans certains villages des Alpes-Maritimes comme à Berre, les sinistrés s’abritent dans les caves et les corridors des maisons afin d’être le plus près possible de la sortie en cas de nouvelles secousses. Effarée, la population tente de s’organiser alors que les pouvoirs publics tardent dans la mise en place des premiers secours.

            Très vite, on essaie de calmer les esprits pour ne pas effrayer la riche clientèle internationale qui, l’hiver, vient se prélasser au soleil, alors qu’à Paris on relate dans la presse les moindres faits.

            L’émotion passée, les réflexes de la ferveur traditionnelle entraînèrent les Niçois en pèlerinage à N.-D. de Cimiez, ailleurs la pieuse confiance s’exprima également en direction des sanctuaires de Laghet, N.-D. de Fenestre et des Miracles.

1909     Le Sud-Est est à nouveau frappé par un séisme, à Nice on observe à cette occasion un spectaculaire raz de marée qui n’occasionnera que des dégâts matériels limités. Les deux chocs principaux ressentis sur le littoral ces dernières années d’une magnitude de 4,5 remontent au 26 Décembre 1989 et au 14 Avril 1990.Le département des Alpes-Maritimes n’a plus connu de séismes graves depuis un siècle. Résultat, la mémoire collective s’est endormie. Pour les mêmes raisons qu’au XIXème siècle, le tourisme, l’économie, personne n’aime parler des tremblements de terre. Pourtant, Nice est placé sur une faille. Si les risques sont réels, la localisation dans le temps est impossible et les annales témoignent de la variabilité imprévisible de ces phénomènes destructeurs.

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Depuis les milliers d'étranges gravures tracées à l'Age du Bronze sur les pentes du Mont Bégo dans la Vallée des Merveilles, en passant par les fabuleux miracles de la légende dorée des premiers chrétiens, ou les fresques tragiques des chapelles du Haut-Pays, jusqu'aux héroïques faits d'armes des Barbets pendant la Révolution française, longue est la chronique des «Histoires extraordinaires» du Pays de Nice, s'étalant dans la pierre et la mémoire de ses habitants.

Par un survol du passionnant passé de cette région, qu'il connaît bien, Edmond Rossi nous entraîne à travers une cinquantaine de récits mêlant la réalité historique au fantastique de la légende.

Rappelons qu'Edmond ROSSI, né à Nice, est entre autres l'auteur de deux ouvrages d'Histoire appréciés, dont «Fantastique Vallée des Merveilles», d'une étude sur les traditions et le passé des Alpes du Sud: «Les Vallées du Soleil» et d'un recueil de contes et légendes de Nice et sa région: «Entre neige et soleil».

 

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