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04/04/2011

HONORÉ III GRIMALDI, SEIGNEUR DE CAGNES, MARQUIS D’ANTIBES ET FAUX MONNAYEUR !

 

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Entre 1704 et 1709, sur la fin du règne de Louis XIV, la Provence connut une prolifération considérable d’entreprises de faux monnayage. Cette fraude mérite quelques explications. Nous étions alors en pleine guerre de succession d'Espagne, les passages et les retraites des armées françaises et savoyardes accompagnés par les pillages, les contributions de guerre jointes aux rudes hivers de 1707 et 1709, avaient entraîné famine et désolation. Face à cette situation catastrophique, certains seigneurs comme le bon marquis de Cagnes Honoré III Grimaldi avaient trouvé une solution facile : la fausse monnaie !

A cette époque, on signale dans la région, à Antibes, Cannes, Grasse, Cagnes, Carros et Nice, le commerce ou la fabrication de fausses monnaies. Ces activités illicites se pratiquaient presque au grand jour, et certains seigneurs locaux n 'hésitaient pas à se flatter ouvertement de battre monnaie à l'instar des souverains. Les enquêtes aboutissaient rarement, étouffées le plus souvent par la complicité et la protection des hauts personnages impliqués dans ce trafic. Le pouvoir central informé de cette situation pernicieuse par l'intendant Lebret décida d'intervenir pour y mettre un terme. Il fut aidé dans sa tâche par un officier célèbre, gouverneur à Grasse: le comte d'Artagnan.

Un spectaculaire coup de filet envoya aux cachots de l'île Sainte Marguerite seize personnes accusées de faux monnayage. Cette opération s'avéra très vite infructueuse, les véritables coupables ayant réussit à se défiler à la faveur de leurs relations avec les indicateurs.

Le 5 avril 1710, le gouverneur de Grasse sera plus heureux dans sa perquisition au Château de Cagnes où Honoré III marquis de Grimaldi sera arrêté. Puis avec le concours de M. de Saint Maurice, chargé d'instruire ces affaires devant un tribunal spécial siégeant à Cannes, le bilan va s'étoffer, les condamnations prononcées par la cour qu'il préside en témoignent :

- 15 condamnations à mort suivies d'exécution, précédées de tortures,

- 5 condamnations aux galères à perpétuité,

- 3 aux galères à temps,

- 2 au bannissement perpétuel,

- 6 au bannissement à temps,

et enfin un grand nombre d'amendes variant de 2000 à 1000 livres. Les condamnations à mort et aux galères s'accompagnent le plus souvent de la saisie et de la confiscation des biens des condamnés.

Les séances de torture étaient telles qu'il fallut pour un condamné attendre son rétablissement avant de l'envoyer aux galères. Des femmes impliquées dans ces affaires furent attachées deux heures durant à un carcan dressé sur la place de Cannes un jour de marché, puis «fustigées» à nu sur les épaules «par les rues et carrefours accoutumés de la ville, avant d'être bannies».

Un prêtre faux monnayeur, soumis à la question ordinaire puis extraordinaire avec des mèches allumées entre les doigts, s'exclamait:

 «Ah! Mon Dieu, ne me tourmentez pas, j’ay dit la vérité et je n'en diray pas davantage». Condamné à mort il fut pendu sur la place d'Antibes. On rasa sa bastide d ' Annot et sur les décombres on dressa un poteau portant une plaque de cuivre avec le texte de sa condamnation.

La cour jugea même un mort ! Il s'agissait d'un taillandier en or de Draguignan qui avait péri dans les geôles de l'évêque de Fréjus. Suicide ou accident ? On décida que «la mémoire de l'accusé demeurerait condamnée, éteinte et supprimée à perpétuité, son cadavre attaché serait traîné sur une claye, la teste en bas et la face contre terre, par les rues de Cannes, jusqu'à la place dudit lieu où il serait pendu par les pieds à une potence et jeté à la voirie, après avoir été exposé pendant deux heures».

Rares seront les foyers de faux monnayages qui subsisteront après septembre 1710. 66 fabriques de fausses monnaies avaient été détruites, la mission de M. de saint Maurice s'achevait par un succès indéniable.

 

D’après «Les Contes et Légendes du Pays d’Azur» (Editions Sutton),

En vente sur Internet http://www.editions-sutton.com

ou dédicacé, au prix de 23 euros, plus frais d’envoi, en téléphonant au

04 93 24 86 55

Les « Contes du Pays d’azur » ont pour cadre l’extraordinaire décor qui s’étend des Alpes du massif du Mercantour aux rivages de la Côte d’Azur.

Dans cet univers tout est possible, puisque les outrances de la nature dépassent souvent les excès de l’imaginaire.

Les contes, histoires orales nées de la tradition populaire, attestent au travers du merveilleux de réalités historiques authentiques.

Reflets du passé, ces récits constituent les fondements de la mémoire collective d’un terroir au particularisme évident.

Edmond Rossi, écrivain niçois, auteur de différents ouvrages traitant de la riche histoire de sa région, témoigne à nouveau ici, en présentant une anthologie des contes les plus passionnants du Pays d’Azur.

Ce fabuleux florilège s’étend des mythes des origines aux relations insolites précédant l’apparition de la télévision, fatale à l’expression orale des veillées.

Les « Contes du Pays d’Azur » nous ouvrent la porte d’un  univers où l’émotion se mêle souvent à la magie du mystère.

Pour un temps, laissons-nous entraîner vers ce monde troublant pour y retrouver la chaude et naïve simplicité des récits de nos ancêtres.

 

Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur

http://saintlaurentduvarhistoire.hautetfort.com.

 

 

31/03/2011

"LES AVENTURES DU DIABLE EN PAYS D’AZUR" D’EDMOND ROSSI

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Où mieux rencontrer le Diable que dans les Alpes Maritimes, sur ces terres chargées de contrastes où s’opposent mer et montagne, au carrefour de la Provence et de l’Italie ?
Ici, le Diable est aussi à l’aise sur la Côte d’Azur où s’étalent d’outrageantes richesses que vers l’intérieur où se cachent une humilité austère.
Puits du Diable, Château du Diable, Cime du Diable, longue est la liste des sites, marqués par la forte empreinte de celui qualifié par Bernanos de « Singe de Dieu ».
De Nice, à la Vallée des Merveilles, devenue son « domaine réservé », le Diable hante les villages, plastronne sur les murs des chapelles et persiste à enflammer l’imaginaire de ses habitants.
Il fallait raconter l’extraordinaire aventure du Diable dans les Alpes Maritimes. Grâce à Edmond Rossi, auteur niçois de plusieurs ouvrages sur l’histoire et la mémoire de son pays, cette lacune est aujourd’hui comblée.
Laissons-nous entraîner, à travers les siècles, sur la piste attrayante et mouvementée, de l’éternel et fascinant tourmenteur du cœur et de l’âme.
Ce livre de 176 pages, abondamment illustré, en vente au prix de 18 €, est édité par ALANDIS EDITIONS, pour le commander dédicacé téléphoner au 04 93 24 86 55

16/03/2011

A SAUZE,“ LE PASSE EST PASSE, LE PRESENT ME TOURMENTE, L’AVENIR M’EPOUVANTE ” (devise des Faucon de Sauze)

SAUZE.JPG

Pour atteindre les plateaux ensoleillés de Sauze, où sont disséminés plusieurs hameaux, il faudra vous hisser depuis Guillaumes et les bords du Var grâce à une route serpentant en une vingtaine de lacets. Parvenu à une altitude moyenne de 1.300 m., vous pourrez à loisir retrouver maints témoignages de la vigueur passé de ce terroir.

Le bourg de Sauze, ancien hameau de Guillaumes, érigé en commune au XVIIIème siècle, contrôle plusieurs écarts favorisés par la dispersion des terres cultivables (Sauze-vieux, Villetalle, Selves, les Moulins).

Ces terrasses bien exposées, abritées des vents du Nord, accueillaient déjà les premiers hommes. Leur présence nous est révélée par des tombes du Néolithique retrouvées à l’intérieur de la grotte de Trémens (les “ tremblements ” de la peur), située dans le vallon de Cante.

Une pierre, avec un fragment d’inscription romaine, ainsi que des tuiles ont été mises au jour au quartier de Champ Garcin. Ces vestiges attestent d’une pénétration romaine du Haut Pays, ainsi que d’une colonisation des tribus ligures du lieu dans la période du Bas-Empire (IVème siècle).

Une famille seigneuriale originaire de Faucon, dans la vallée de l’Ubaye, où un Rostang de Faucon avait participé à la fondation de Barcelonnette, va présider aux destinées de Sauze sous l’Ancien Régime de 1481 à 1792.

La commune de Sauze formait deux fiefs, celui de Sauze - de loin le plus important - et celui du Quartier, peu habité, correspondant au hameau des Moulins. Dès le XVIIème siècle, un canal long de sept à huit kilomètres dit “ canal des seigneurs ” conduira l’eau depuis le vallon d’Enaux jusqu’aux fiefs  de Sauze (moulins et campagnes). En 1570, les trois frères Claude,Jacques et Honorat de Faucon - tous trois chefs de famille - résidaient à “ Sauze-Ville ” comme coseigneurs indivis du fief de Sauze.

La demeure des seigneurs, une maison banale ne se signale que par l’étrange devise citée en titre. Cette dernière est gravée dans la pierre du mur de la salle commune, sous une rosace.

Au gré des mariages, d’autres coseigneurs vont s’installer sur certaines terres à compter du XVIème siècle : Ferrero ou Ferré, Sauvera, Dominici (bourgeois de Guillaumes) et même les Grimaldi de Beuil pour le fief du Quartier.

Ces quelques nobles et bourgeois titulaires de droits seigneuriaux préfèreront s’enfuir au moment de la Révolution, entraînant des prêtres dans leur sillage.

Dès le Moyen Age, Sauze comprenait plusieurs montagnes pastorales appréciées. Au XVIème siècle, les plus importantes appartenaient à la famille seigneuriale des Faucon qui les louait. La communauté réservait sa montagne pastorale pour le troupeau communal, dans lequel chaque famille pouvait mettre l’été son menu bétail. En 1580, on comptait à Sauze 45 “ trentaniers ” soit environ 1.350 ovins et caprins. Les pâturages étaient loués à des bergers étrangers venus généralement de la Crau (Miramas, Istres). Les dates de transhumance dépendaient des conditions climatiques : montée fin Mai, descente fin Septembre (St Michel) ou fin Octobre (St Simon). Le bayle ou chef berger recrutait à Sauze quelques aides qui plus tard quittaient leur village pour suivre le troupeau et s’installer en Provence (Salon, Arles, Aix et Draguignan). Le troupeau communal était confié à un chef berger agréé par le conseil de ville, rémunéré par une taxe minime par tête de bétail plus une rétribution en blé et fromages.

Mais la richesse de Sauze ne se limitait pas à sa seule vocation pastorale. L’altitude moyenne et la bonne exposition favorisaient autrefois les cultures céréalières et le plateau de Sauze était qualifié de “ grenier à grains du canton ”. La culture des lentilles tenait également une place appréciable. Ainsi sa promotion s’opérait traditionnellement pour la Fête-Dieu où chaque famille servait à tour de rôle une soupe de lentilles à la population réunie au sortir de la messe.

La grotte-refuge de la montagne de la Lare avec citerne permettait aux habitants de Sauze de se réfugier en période d’insécurité ou d’épidémie. Distante d’un bon kilomètre du village, creusée dans une falaise, elle aurait été occupée au Moyen Age et encore en 1690 comme l’atteste la gravure de ce millésime sur une des parois de la grotte. Marche frontière après le passage de la Provence sous souveraineté française en 1481, Sauze comme ses voisins sera condamné à subir les ravages causés par des conflits inutiles et renouvelés opposant la Maison de Savoie aux rois de France, du XVIème au XIXème siècle.

Autre vestige, une pierre écrite en latin, enchâssée dans le mur d’une bâtisse située à Chana-Pastoun aux Moulins, témoigne de la prudente réflexion d’un habitant du lieu, voici sa traduction : “ Prends garde au vin et aux femmes 1787 JO ”.

Cette méfiance n’est peut-être pas étrangère au retentissant enlèvement d’Anne Baretta de Sauze par le prêtre Aillaud de Daluis, qui fut pour cela condamné aux galères en 1672.

Le premier recensement connu signale 45 feux soit environ 240 habitants à Sauze en 1315. La vie sociale, écho de la vigueur économique de l’âge d’or du XVIème siècle, où s’activaient quelques 500 habitants, nous indique la présence d’un forgeron maréchal-ferrant, d’un menuisier, de trois tisserands (2 en draps, un en toile), d’un savetier, d’un marchand de vin, d’un aubergiste, d’un garde champêtre, d’un notaire ainsi que d’une scierie communale.

Ces artisans œuvraient surtout l’hiver, se réservant l’été à la culture de leurs terres. On retrouve 300 Sauzois en 1715, 389 en 1838, mais seulement 179 habitants en 1911 avec trois institutrices et deux curés. Le déclin s’accélère avec 140 habitants en 1930 vivant avec deux institutrices et un curé, une épicerie, un bar et un moulin à farine. Aujourd’hui, la population s’est stabilisée autour d’une soixantaine de personnes.

Quelques curiosités s’offrent encore aux visiteurs de cet attachant village :

Dans l’église, trois tableaux du XVIIème siècle : le retable du chevet représentant une vierge à l’enfant - œuvre d’un petit maître itinérant d’Avignon datée de 1622 - entourée des Saintes Anne, Catherine et Brigitte. A gauche, une autre vierge à l’enfant de Viani de Vence datée de 1647, et à droite un tableau de Charles Emmanuel II offert par le prieur Trouche en 1649. Mais surtout l’étrange bénitier en pierre sculptée dont la vasque repose sur une colonne hexagonale décorée d’une croix, de béliers sur pattes et d’un serpent ondulant entre trois têtes humaines.

De tradition celtique, les têtes humaines sculptées dans la pierre sont particulièrement abondantes à Sauze, aussi bien sur les façades du village qu’à l’intérieur de la paroissiale. Leur rôle protecteur a été évoqué par les spécialistes.

Sur le mamelon surmontant le village, on retrouve les décombres de l’ancien château féodal.

Autant de raisons pour vous inciter à découvrir Sauze.

  

D’après «Les Contes et Légendes du Pays d’Azur» (Editions Sutton),

En vente sur Internet http://www.editions-sutton.com

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 Les contes, histoires orales nées de la tradition populaire, attestent au travers du merveilleux de réalités historiques authentiques.Reflets du passé, ces récits constituent les fondements de la mémoire collective d’un terroir au particularisme évident.

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