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04/08/2010

GATTIÈRES ET SA CHAPELLE DE NOTRE DAME DU VAR

CHAPELLE DE N.D. DU VAR A GATTIERES 1.jpg

Situé sur le tracé de la voie Julia Aurélia, Gattières est une position stratégique. Les Maures occupent les lieux en l’an mille, avant d’être chassés par les Templiers en 1135. Le fief appartient alors à la Provence, mais en 1388 les terres sont vendues à la Savoie et pendant quatre siècles le village reste la propriété de Grimaldi et suit la destinée du comté de Nice, d’abord savoyard puis sarde. Le traité de Turin rectifie la frontière entre le royaume de Sardaigne et la France en 1710, Gattières est alors rattaché à la France.

La chapelle de Notre Dame du Var date du XIIIème siècle, implantée au bord du Var chemin des Moulins, sur la voie romaine Julia Aurélia, sentinelle vigilante elle veillait sur ceux empruntant le gué du Var.

Cette chapelle fait partie de l'histoire de la commune et les Gattièrois y sont très attachés. Chaque année, la tradition est perpétuée avec un pèlerinage, au mois de septembre, dans ce lieu du culte. La chapelle est située dans le quartier des Plans-de-Gattières, au lieu-dit Notre-Dame, sur une hauteur qui, avant l'endiguement du Var, était baignée par les eaux du fleuve au moment des crues. Son implantation est sans doute due à la présence du gué de Gattières qui empruntait la voie romaine Julia Aurélia.

S'il n'existe pas de document expliquant la présence des moines de l'abbaye de Saint-Pons, cette possession est confirmée par le pape Innocent IV, le 13 juin 1247. Ce prieuré rural faisait partie d'une ferme-chapelle occupée par des religieux qui contrôlaient la vie spirituelle et assuraient l'administration de la ferme.

En 1264, le tiers des habitants, soit 18 feux, vivaient dans ce quartier de Notre-Dame. En 1380, seize tenanciers acquittent la dîme de 1/11ème sur les récoltes et, en 1442, le prieur de Gattières obtenait une part de la dîme prélevée dans ce quartier.

En 1452, les moines de Saint-Pons ont préféré conserver les rentes de ce lieu et abandonner celles du prieuré de Sainte-Réparate de Nice qui, plus tard, connaîtra un grand essor en devenant une cure puis une cathédrale.

Le 6 avril 1774, le prieuré et ses dépendances seront déclarés bien nationaux et vendus au prix de 55.000 livres à Antoine Bérenger. Donc, la chapelle appartient bien à la commune, mais les dépendances sont des propriétés privées.

En 1854, il y eut une épidémie de choléra. Le fléau s'étant arrêté dans ce quartier tout le reste de la commune fut épargné. Depuis cet événement, un pèlerinage annuel a lieu, de l'église Saint-Nicolas de Gattières jusqu'à la chapelle, le 8 septembre, jour de la nativité de la Vierge.

Cette fête religieuse a toujours revêtu un caractère familial, les participants déjeunant sur l'herbe dans les vergers. La chapelle a été réhabilitée en 1994.

Le CAUE (Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’environnement des Alpes Maritimes) a  recensé en 2010 l’ensemble des chapelles du département en citant entre autres la chapelle Notre Dame du Var de Gattières qui mérite un détour.

 

D’après «Les Templiers en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 18 € : téléphoner au 04 93 24 86 55

Reconnu comme le département de France le plus pourvu en possessions templières, les Alpes Maritimes conservent encore de multiples et intéressantes traces de la présence au Moyen-Age de ces fiers chevaliers.

Quel fut le rôle des Templiers, très tôt installés dans cette région entre mer et montagne ?

Que connaît-on des chroniques oubliées et des règles secrètes de l’Ordre du Temple ?

Par ailleurs, quel crédit accorder aux légendes relatives à leurs trésors cachés ?

Enfin, quels monuments et vestiges portent encore l’empreinte des chevaliers « de la croix et des roses » ?

Les Templiers inspirent d’abord l’image glorieuse de moines soldats se jetant la lance ou l’épée au poing, pour défendre ardemment les lieux saints, à l’époque des croisades.

Par la suite, ce tableau avantageux se nuance, avec l’évocation de leurs richesses, pour s’obscurcir enfin dans l’épaisseur du mystère, avant de n’être plus éclairé que par les sinistres lueurs des bûchers où s’achève l’épopée des frères du Temple, accusés d’hérésie.

Auteur de divers ouvrages traitant de l‘Histoire des Alpes Maritimes, Edmond Rossi, niçois passionné par le passé et la mémoire d’une région qu’il connaît bien, nous entraîne dans une attentive et fascinante découverte des annales et des sites toujours hantés par l’ombre des chevaliers au blanc manteau à la croix rouge.

 

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http://saintlaurentduvarhistoire.hautetfort.com

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27/07/2010

LE MURET OU "LOU BARRI" LIEU DE RENCONTRE ET DE CAUSETTE (LOU PASTROUILLE)

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Durant des siècles dans chaque village provençal l'actualité a été commentée par les habitants assis sur un parapet de pierre (lou barri), à l'ombre ou au soleil selon les saisons.

Cette tradition (lou pastrouille) se perpétue encore de nos jours avec une variante qui mérite réflexion, comme ici à Saint Jeannet.

"Comme chaque année depuis près de 50 ans je me rends dans mon village de Saint-Jeannet (Alpes-Maritimes). Je dis "mon" village - bien que je sois né à Paris - parce que je m’y suis créé des racines provinciales que tout bon parisien se plaît à entretenir. Ce matin en arrivant sur la placette à l’entrée de la Grand Rue, j’ai vu les vieux assis sur les murets en pierre, face au monument aux morts, le chapeau de paille rabattu sur les sourcils, refaisant le monde à voix basse. Image rassurante que j’aurais pu tirer des souvenirs de Pagnol.

Arrivé à leur hauteur, je les ai salués d’un signe discret de la tête comme on fait ici depuis des temps immémoriaux. Un geste de connivence entre villageois pour signifier qu’on se reconnaît et qu’on ne doit pas être confondu avec les touristes, avec les "estrangers". En m’approchant des vieux au visage buriné par le soleil, je ne les ai pas reconnus. En forçant mes souvenirs, j’ai essayé de les rattacher à l’une ou l’autre famille que je connaissais. Rien ne me revenait. J’ai continué mon chemin, songeur : comment se fait-il que je ne reconnaisse pas de vieux paysans qui sont là depuis toujours ?…

En arrivant sur la place de l’église, une image m’est revenue, j’avais compris : je ne cherchais pas dans les bonnes cases de ma mémoire ; ces vieux à l’entrée du village, je les avais déjà vus autrefois ; mais pas avec les paysans du cru. Avant ils se tenaient légèrement à l’écart, un peu plus loin sur la place, là où l’ombre est plus rare. C’étaient des ouvriers agricoles arabes arrivés dans les années 60.

Les derniers paysans originaires du cru ne sont plus là ; ils sont tous morts et leurs enfants ont vendu toutes les terres agricoles aux parisiens qui y ont construit leurs villas. Et les ouvriers agricoles arabes se sont intégrés. Totalement intégrés et si bien intégrés qu’ils ont pris la place laissée vacante sur le muret par les paysans provençaux disparus. En parcourant le village, j’ai reconnu leurs femmes qui sortaient de chez le boulanger ou de chez le boucher. Là encore, pas de niqab, ni de boucherie Halal. Mais des ménagères habillées comme toutes les ménagères provençales avec un cabas à la main. Rien ne distingue ces villageois d’aujourd’hui des autochtones d’hier si ce n’est une chose qui aurait dû attirer mon attention : les paysans de mon enfance parlaient le provençal ou le nissard pour certains. Les villageois arabes d’aujourd’hui parlent le français. Sans accent."

Texte de Xavier Théry publié sur le "blog" Vendémiaire. Juillet 2010

Comme quoi les temps changent...

15:04 Publié dans MEMOIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

14/07/2010

SOSPEL, UN ADMIRABLE BOURG A DÉCOUVRIR

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SOSPEL

Cette fraîche station alpestre allonge de façon pittoresque ses vieilles maisons sur les deux rives de la Bévéra. Entourée de hautes montagnes, c'est un centre privilégié pour les excursions.

UN PEU D'HISTOIRE

Des fouilles pratiquées dans la grotte de l'Albaréa ont mis au jour des ossements caractéristiques d'une race brachycéphale et de petite taille, la race purement ligure. Ces restes humains étaient associés à des objets travaillés et à une quantité considérable de poteries grossièrement ornées. On a également recueilli des rondelles de cuivre, sans empreinte, premières monnaies de nos ancêtres. Depuis l'antique « Hospitellum », Sospel a conservé un peu partout en ses murs, l'empreinte des temps passés depuis plus de mille ans. Au Vème siècle, Sospel est déjà siège d'un évêché et au XIIIème siècle devient chef-lieu de la Viguerie du comte de Vintimille. Ces conditions, alliées à une économie florissante et une certaine indépendance lui confèrent une vocation de centre intellectuel prépondérant dans le Comté, de même que la ville est récompensée pour sa fidélité au Duché de Savoie par l'inféodation des bourgs de Castillon et Moulinet.

Lieu de passages et de séjours historiques, Sospel est devenu chef-lieu de canton sous la Révolution. Mais la ville a aussi subi les calamités et les épidémies au cours des siècles ; la population fut décimée, la ville ruinée. Citons les inondations de 1331, les orages de 1345-1346, la peste en 1348, 1371, 1374, et surtout en 1527-1528, 1620 et 1632. A chaque fois, la population construit une chapelle ou un oratoire dédiés surtout à Saint Roch, Saint Sébastien et Sainte Anne.

Au XVIIème siècle, il y avait 24 chapelles dans la campagne. Et les vocations étaient nombreuses. En 1776, la ville comptait 37 prêtres, 2 diacres, 11 sous-diacres et 12 séminaristes pour 3000 habitants.

En 1370, Sospel avait pris le parti du pape d'Avignon contre l'antipape de Rome : son église devint alors cathédrale pour un temps. Sospel fut de tout temps une place importante dont l'influence fut rehaussée en 1702 par le rayonnement intellectuel de « l'Académie des Occupés Littéraires », qui attira historiens, chroniqueurs et poètes. Sospel souffrit beaucoup des combats de 1944.

En 1901, on recense 3 570 habitants à Sospel et 2 885 en 1999. Le recensement de 2005 fait apparaître une population de 3 394 habitants.

Les habitants de Sospel sont les Sospellois.

  • Le Pont-Vieux est certainement le symbole et l’endroit le plus romantique de la ville. Ce pont fortifié enjambe la Bévéra qui coupe en deux parties la ville. Un pont similaire peut avoir existé depuis le XIIe siècle. Les deux arcs ont apparemment été remplacés en 1823 sur lesquelles la reconstruction a été basée. Sa tour centrale servait de poste de péage entre le Piémont et la Méditerranée de la fameuse route royale du sel entre Nice et Turin. Il fut entièrement restauré par les Beaux-Arts en 1953 avec des matériaux utilisés sur place, après les dommages causes en 1944 lors des combats pour la libération de la vallée. Il abrite actuellement dans cette tour le Syndicat d'initiative et le bureau saisonnier du Parc national du Mercantour.
  • La cathédrale Saint Michel : située sur une place bordée de maisons aux arcades du Moyen Âge, elle est de style baroque, seul le clocher du XIe siècle est de l'époque lombarde. Le dessus de la façade est de l'époque pré-baroque roman. Les deux statues à l'intérieur des niches représentent les protecteurs de la ville de Sospel « Saint-Hippolyte et Saint-Absende ». Sur la gauche, à l'intérieur de la cathédrale, se dresse la « Vierge Immaculée de Sospel ». Ce retable à trois volets a été réalisé par François Bréa membre d'une famille de peintres niçois des XVe et début du XVIe siècles, et sur la droite le retable de la vierge de pitié en bois sculpté.
  • La place Saint-Nicolas : ses maisons anciennes et son pavement de galets colorés.
  • A un kilomètre du centre du village, le fort Saint-Roch est une véritable ville souterraine à 50 m de profondeur. Le fort faisait partie de la ligne Maginot des Alpes construite pendant les années 1930 dans la région. Cet ouvrage militaire a été conçu pour verrouiller la vallée de la Bévéra, couvrir le col de Brouis et la sortie du tunnel ferroviaire de Breil-sur-Roya. Un funiculaire transportant les munitions menait aux postes de tir et aux salles d'artillerie. Des périscopes permettent d'avoir une vue intéressante des environs.

 L'église Saint-Michel

L'église Saint-Michel construite en 1115, était placée directement sous la tutelle du Saint Siège. De 1641 à 1720, l'édifice fut reconstruit sur l'emplacement de la précédente ; façade baroque à deux ordres de 1641. Ses dimensions sont surprenantes et en font la plus grande église des Alpes-Maritimes. Seul le clocher roman lombard construit au XIIème, siècle subsiste de nos jours.

A l'intérieur, de nombreux trésors existent encore, surtout des objets en bois sculptés. Les orgues historiques sont de facture italienne du XIXème siècle. On verra aussi une « Vierge immaculée », peinte par François Brea en 1520 ; une « Pietà », retable à trois compartiments peint par un anonyme (école de Provence) vers 1470 ; les stalles sculptées ; les ornements d'autel du XVIIème siècle ; la croix processionnelle du XVème siècle et les livres de chants de 1775.

Les ouvrages militaires

La caserne Mireur : dans les années 1930, le 27ème bataillon des chasseurs alpins était installé ici ; 3 000 soldats vivaient à Sospel et dans ses environs.

Le fort Séré-de-Rivières (mont Barbonnet), avec ses deux tourelles de 155 mm, a été construit à partir de 1880, le gouvernement français se méfiant de l'attitude de l'Italie à l'égard de la France.

Le fort du Barbonnet (dénommé fort Suchet), enfoui sous le vieux fort, fait partie des 13 gros ouvrages fortifiés de la ligne Maginot du sud des Alpes. Construit à partir de 1930, il a été restauré par l'association « Edelweiss », crée pour rappeler l'histoire de l'Armée des Alpes et sauvegarder ses fortifications. Il était occupé par 329 soldats.

L'ouvrage du Barbonnet a pris part activement à la défense de la frontière. Les Italiens ayant subi de grosses pertes reportèrent leurs efforts sur la route de la Corniche pour accéder à Nice.

Le fort de Monte Grosso est un des plus gros ouvrages de la ligne Maginot du sud-est; en juin 1940, il effectua de nombreux tirs sur l'envahisseur italien.

Le fort d'Agaisen a participé en juin 1940 à la défense de la région de Sospel.

Le fort de Saint-Roch, achevé en 1932, a lui aussi participé à la défense de Sospel.

 

D’après « Les Histoires et Légendes du Pays d’Azur », pour commander cet ouvrage dédicacé de 15 € : téléphoner au 04 93 24 86 55.

Des histoires extraordinaires naissent sous tous les cieux, mais seul un cadre favorable les fait éclore.

La situation géographique du Pays d’Azur où les Alpes plongent dans la mer dans un chaos de montagnes et de vallées profondes lui confère déjà un caractère exceptionnel. Les climats qui s 'y étagent de la douceur méditerranéenne de la côte aux frimas polaires des hauts sommets sont tout aussi contrastés. Si l'on ajoute que l'homme a résidé sur ces terres d'opposition depuis ses origines, on ne peut s'étonner de trouver en lui la démesure du fantastique révélée par les outrances du décor.

Cet environnement propice ne devait pas manquer de pro­duire dans la vie de ses habitants une saga où l'imaginaire rejoint naturellement la réalité.

Depuis les milliers d'étranges gravures tracées à l'Age du Bronze sur les pentes du Mont Bégo dans la Vallée des Merveilles, en passant par les fabuleux miracles de la légende dorée des premiers chrétiens, ou les fresques tragiques des chapelles du Haut-Pays, jusqu'aux héroïques faits d'armes des Barbets pendant la Révolution française, longue est la chronique des «Histoires extraordinaires» du Pays de Nice, s'étalant dans la pierre et la mémoire de ses habitants.

Par un survol du passionnant passé de cette région, qu'il connaît bien, Edmond Rossi nous entraîne à travers une cinquantaine de récits mêlant la réalité historique au fantastique de la légende.

Rappelons qu'Edmond ROSSI, né à Nice, est entre autres l'auteur de deux ouvrages d'Histoire appréciés, dont «Fantastique Vallée des Merveilles», d'une étude sur les traditions et le passé des Alpes du Sud: «Les Vallées du Soleil» et d'un recueil de contes et légendes de Nice et sa région: «Entre neige et soleil».

 

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08:45 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : découverte