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20/11/2010

LES TREMBLEMENTS DE TERRE DANS LES ALPES MARITIMES

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Les tremblements de terre sont un mal chronique des Alpes-Maritimes, les spécialistes indiquent de façon formelle que la région est dans “ une zone sismiquement active ”. Aussi, les annales signalent au fil des siècles des secousses telluriques régulières, affolant les populations par leurs effets destructeurs.

Les tremblements proviennent de ce gigantesque mécanisme de collision entre l’Afrique et l’Europe, le fameux phénomène tectonique des plaques, qui a d’ailleurs donné naissance aux Alpes. Cette collision est toujours active dans le domaine alpin. Les Alpes-Maritimes restent la zone la plus concernée de l’arc alpin, là où le choc frontal s’impose particulièrement dans la partie est du département au voisinage de la frontière et dans le nord du Mercantour. La sismicité, bien qu’aujourd’hui surveillée, ne permet pas encore la prévision de séismes ni la nature de leur ampleur.

Maintes fois, ces mouvements du sol malmenèrent effroyablement les pauvres villages plantés sur le roc, sur les crêtes ou accrochés au flanc de la montagne. Le massif hérissé entre Vésubie et Bévéra s’avère effectivement le plus exposé. La toponymie rappelle dans le dialecte les lieux soumis aux caprices des ébranlements sismiques comme à la poussée souterraine des sources, en les désignant sous les noms de “ concas ”, “ créma ” ou “ crémat ”.

566      La première mention dans un manuscrit d’un tremblement de terre à Roquebillière apparaît à cette date.

614        Toujours à Roquebillière, des dégâts considérables sont signalés cette année là, sous le règne de Clotaire II.

1226     Un tremblement de terre à Nice et dans toute la Provence provoque plus de 5 000 morts.

1494     Le 23 Juin à Lantosque, Roquebillière et dans les environs, les maisons s’écroulent secouées par un tremblement de terre. D’énormes masses de pierrailles dévalent des hauteurs et écrasent les fermes.

1556     Le 20 Avril, sous les violentes secousses d’un séisme, des éboulements emportent des fermes à Lantosque. La Bollène est en grande partie détruite et plus de 150 personnes périssent sous les décombres. Le village de Lauda sera complètement anéanti.

1564     Le 20 Juillet, une heure avant le coucher du soleil, se produisit le plus terrible tremblement de terre qui ait été jamais ressenti dans le Comté. Plusieurs historiens de la Provence et plusieurs annalistes italiens en ont fait un récit très détaillé, d’après les relations de divers témoins oculaires de l’horrible catastrophe.

            De nombreuses ondulations, dans la direction Nord-Sud, ébranlèrent le sol semant la terreur parmi la population. Les violentes secousses se succédèrent dans tout le Comté de Nice, détruisant beaucoup de maisons et d’édifices publics. A Nice, presque toutes les maisons furent lézardées, les puits tarirent et la mer subitement tourmentée par d’affreuses convulsions s’élança sur la plage et dépassa ses limites habituelles.

            Dans la vallée de la Vésubie, le hameau de Gordolon (près de Roquebillière) fut détruit de fond en comble et il n’en resta plus qu’une chapelle actuellement en ruines. La Bollène, Venanson, St Martin Vésubie, Belvédère (80 morts), Roquebillière, seront en partie ensevelis sous les rochers qui se détacheront de la montagne.

            Les eaux de différentes sources devinrent chaudes et sulfureuses. Le Dr. Fodéré rapporte qu’on vit des flammes jaillir des entrailles de la terre. Il attribue ce phénomène à une éruption volcanique.

            Ce tremblement de terre eut un grand retentissement en Europe et éveilla la curiosité des plus célèbres physiciens de l’époque. La Bollène, en particulier, déjà si éprouvée par le tremblement de terre de 1556, sera entièrement détruite. Les trois quarts des habitants furent tués et les autres blessés (selon Laurenti et Lubonis). D’après Blancardi, le nombre de morts y fut de 600. D’ailleurs, cette malheureuse commune n’a pas cessé de compter des victimes à chacun des tremblements de terre qui suivirent. Il est précisé que lors de celui-ci, 260 victimes furent “ ensevelies dans les ruines de leurs maisons comme dans des tombes, ainsi qu’il résulte d’une inscription gravée autrefois sur un mur de la sacristie paroissiale et des dépositions des témoins oculaires conservées aux archives ”. Dans l’ouvrage “ Histoire de la Provence ”, on insiste : “ Par ce tremblement de terre, Bollène a été ruinée de fond en comble ”.

            Roquebillière et Belvédère seront à moitié détruites : “ A Roccabilliera, assai gente peri nella chiesa ” (Bonifacy). On y dénombra 300 morts. A Clans, 14 maisons s’écroulèrent, un grand nombre d’habitants furent écrasés sous les ruines et beaucoup de bétail tué. A Venanson, l’église et quelques maisons seront renversées, le curé tué ainsi que dix autres personnes. Dans la Vésubie, le Duc de Savoie viendra voir les dégâts sur place. Mais au-delà à Roccasparvièra, Lucéram et Toudon les dommages furent aussi considérables. Des rochers déplacés par la violence du séisme obstruèrent la clue de la Vésubie. On vit même s’abaisser le fond de la rade de Villefranche.

            Après chacun des séismes affectant la vallée de la Vésubie, les populations éprouvées firent des pèlerinages au sanctuaire de N.-D. de Fenestre.

1612     Le 31 Décembre, nouveau violent séisme, un des plus important de ce millénaire (selon Garino).

1618        Plusieurs secousses se font sentir les 14, 16 et 18 Janvier. Mais celles du 18 Janvier seront les plus redoutables. “ Ce jour là vers 8 heures, un grand tremblement de terre se produisit, qui occasionna des dégâts immenses dans le pays et en particulier au village de Roccasparvièra et de Coaraze et entre autres lieux de montagne, faisant tomber des maisons, des églises et des rochers de la montagne.

            C’est pour cela que les habitants de la Bollène, Lantosque et d’autres localités, s’enfuirent et allèrent habiter à la campagne, dans des cabanes ou sous des tentes, dans les meilleures conditions possibles ” (Scaliero).

1644     “ Le 15 Janvier, tout le long de la Côte, depuis Nice où la secousse fut très violente jusqu’à Marseille, où l’ondulation arriva en s’affaiblissant par degrés.

            A Nice et dans une partie du Comté, il y eut six secousses, on assure que la première dura l’espace d’un miserere ce qui ne donne pas sa durée précise : 14 villages furent à moitié ruinés, deux grands châteaux presque renversés, une montagne fut arraché de ses fondements et le village de Châteauneuf près de Nice entièrement détruit. Il parait que c’est au-dessous de ce village qu’était le foyer des mouvements puisqu’on y éprouva des secousses durant plusieurs jours ”.

            Gioffredo et Scaliero indiquent une secousse sismique le 15 Février affectant les montagnes des Alpes-Maritimes et en particulier les villages de Belvédère et Roquebillière.

            A Lantosque, il renversa l’église et plusieurs maisons et ensevelit vivants un grand nombre d’habitants.

1818     Le 24 Février, reprise de l’activité sismique.

1854     Le 30 Décembre, à 3 heures du matin, des secousses sismiques lézardent des maisons de toute la région.

1887     Le 23 Février, Mercredi des cendres, à 6 heures 5 minutes et à 8h30 du matin, un violent tremblement de terre est ressenti de Gênes à Marseille causant de grandes destructions dans tout le département.

            Le séisme ébranle les maisons dans toute la contrée, fait effondrer tout le village de Castillon, plusieurs constructions à Châteauneuf de Contes, La Bollène, Clans, au Cros d’Utelle, lézardant nombre d’églises dont celle du sanctuaire de Laghet que l’on ferma pour cause de danger.

            A Nice, de nombreuses maisons sont abîmées ; on compte un mort, une dizaine de blessés graves et 1001 sinistrés. Monaco n’éprouve que des tressaillements. A Menton, les voûtes des églises et chapelles sont crevées, des centaines de maisons effondrées ou disloquées. La ville ressemble à une place ruinée par un bombardement. Au-delà de Menton, le malheur devient désastre.

            Porto Maurizio, Oneglia et tant d’autres petites villes sont au trois quarts détruites. Plus de 2000 victimes ensevelies sous les décombres, de Vintimille à Savone, 500 à Diano-Marina. "La première émotion apaisée, les populations organisent des pèlerinages. Quand, d’une seule chute, Diano-Marina s’effondre, ce qui reste de la foule décimée se rend dans une chapelle sans toit, se presse sous la statue de Marie, implore la Mère de Celui qui sauva le monde" (S. Liégeard).

            Classé de magnitude 6,4, ce séisme raya entièrement de la carte le village de Bussana Vecchia, près de San Remo.

            Dans certains villages des Alpes-Maritimes comme à Berre, les sinistrés s’abritent dans les caves et les corridors des maisons afin d’être le plus près possible de la sortie en cas de nouvelles secousses. Effarée, la population tente de s’organiser alors que les pouvoirs publics tardent dans la mise en place des premiers secours.

            Très vite, on essaie de calmer les esprits pour ne pas effrayer la riche clientèle internationale qui, l’hiver, vient se prélasser au soleil, alors qu’à Paris on relate dans la presse les moindres faits.

            L’émotion passée, les réflexes de la ferveur traditionnelle entraînèrent les Niçois en pèlerinage à N.-D. de Cimiez, ailleurs la pieuse confiance s’exprima également en direction des sanctuaires de Laghet, N.-D. de Fenestre et des Miracles.

1909     Le Sud-Est est à nouveau frappé par un séisme, à Nice on observe à cette occasion un spectaculaire raz de marée qui n’occasionnera que des dégâts matériels limités. Les deux chocs principaux ressentis sur le littoral ces dernières années d’une magnitude de 4,5 remontent au 26 Décembre 1989 et au 14 Avril 1990.Le département des Alpes-Maritimes n’a plus connu de séismes graves depuis un siècle. Résultat, la mémoire collective s’est endormie. Pour les mêmes raisons qu’au XIXème siècle, le tourisme, l’économie, personne n’aime parler des tremblements de terre. Pourtant, Nice est placé sur une faille. Si les risques sont réels, la localisation dans le temps est impossible et les annales témoignent de la variabilité imprévisible de ces phénomènes destructeurs.

D’après « Les Histoires et Légendes du Pays d’Azur », pour commander cet ouvrage dédicacé de 15 € : téléphoner au 04 93 24 86 55.

Des histoires extraordinaires naissent sous tous les cieux, mais seul un cadre favorable les fait éclore.

La situation géographique du Pays d’Azur où les Alpes plongent dans la mer dans un chaos de montagnes et de vallées profondes lui confère déjà un caractère exceptionnel. Les climats qui s 'y étagent de la douceur méditerranéenne de la côte aux frimas polaires des hauts sommets sont tout aussi contrastés. Si l'on ajoute que l'homme a résidé sur ces terres d'opposition depuis ses origines, on ne peut s'étonner de trouver en lui la démesure du fantastique révélée par les outrances du décor.

Cet environnement propice ne devait pas manquer de pro­duire dans la vie de ses habitants une saga où l'imaginaire rejoint naturellement la réalité.

Depuis les milliers d'étranges gravures tracées à l'Age du Bronze sur les pentes du Mont Bégo dans la Vallée des Merveilles, en passant par les fabuleux miracles de la légende dorée des premiers chrétiens, ou les fresques tragiques des chapelles du Haut-Pays, jusqu'aux héroïques faits d'armes des Barbets pendant la Révolution française, longue est la chronique des «Histoires extraordinaires» du Pays de Nice, s'étalant dans la pierre et la mémoire de ses habitants.

Par un survol du passionnant passé de cette région, qu'il connaît bien, Edmond Rossi nous entraîne à travers une cinquantaine de récits mêlant la réalité historique au fantastique de la légende.

Rappelons qu'Edmond ROSSI, né à Nice, est entre autres l'auteur de deux ouvrages d'Histoire appréciés, dont «Fantastique Vallée des Merveilles», d'une étude sur les traditions et le passé des Alpes du Sud: «Les Vallées du Soleil» et d'un recueil de contes et légendes de Nice et sa région: «Entre neige et soleil».

 

Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur

http://saintlaurentduvarhistoire.hautetfort.com

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