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30/05/2007

SAINTE AGNES UN CHATEAU CHARGE D'HISTOIRE

 LES RUINES DU CHATEAU DE SAINTE AGNES

Situé à 750m d’altitude à une dizaine de kilomètres de la mer, Sainte Agnès « le village du littoral le plus haut d’Europe » rassemble ses maisons au pied d’une falaise calcaire avec laquelle il se confond.

C’est au sommet de cette falaise, dominant le village d’une centaine de mètres que sont implantées les ruines du château médiéval construit dès le VIIIème siècle.

Sa position aux limites du Comté de Provence en fit une place forte, disputée aux Comtes de Vintimille et aux Génois.

La première mention de « Sancta Agneta » date de 1150, celle du château ne le sera qu’en 1170.

Le Comte de Vintimille l’aurait édifié après avoir perdu d’autres forteresses passées sous le contrôle des Génois. Pourtant, la place forte n’aura pas à souffrir des attaques de ces derniers mais de celles de la commune libre de Vintimille, jalouse de ses franchises, elle la prendra d’assaut à deux reprises .

Un autre temps fort de l’occupation du château se situe au XIVème siècle.

Durant cette période de troubles, le château sera fortifié pour servir de base de conquête au Comte de Provence.

En 1344, l’état des garnisons indique l’effectif du château : un castellan, 5 sergents soit 6 hommes et un chien.

La paix  retrouvée, le village se déplace sur son site actuel.

Mais une nouvelle attaque des troupes françaises s’opère en 1592 .

Malgré l’ordre de Louis XIV, donné en 1691 de détruire le château, celui-ci joue encore un rôle défensif lors de la guerre de succession d’Autriche. Pris et repris plusieurs fois, il sera partiellement anéanti à l’issue de ces combats.

Ses ruines vont servir de carrière pour les constructions du village.

Le site du château est l’objet de fouilles depuis 1993.

L’édification du château initial serait, selon la légende, le fait d’un chef sarrasin nommé Haround qui, vers le VIIIème siècle, installa sa flotte au Cap Martin pour écumer la région.

On lui amena un jour une jeune fille, Anna, qu’il mit dans son harem. Mais la captive se refusa à lui pendant longtemps.

Comme elle était d’une troublante beauté, Haround entreprit de la séduire et pour cela accepta de se convertir au christianisme et de l’épouser.

Il s’installa alors sur le site de Sainte Agnès où il fit construire un fort.

D’après « Les Châteaux du Moyen-âge en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 20 € : téléphoner au 04 93 24 86 55

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23/05/2007

LA DANSE MACABRE DE BAR SUR LOUP

A BAR SUR LOUP : DANSONS AVEC LE DIABLE !

Lorsque pénétra dans la cour du château le messager de la reine Yolande, Bertrand de Grasse se préparait au banquet qui allait suivre son retour de chasse, François de Villeneuve et sa femme dame Silette furent les premiers à le féliciter pour sa promotion au titre de gouverneur. Nous étions en 1417, la reine Yolande, veuve récente de Louis II comte de Provence, assurait la régence, ses quatre enfants étant tous mineurs en droit royal.

La souveraine ne pouvant visiter toutes les populations de son comté, légua ses prérogatives pour les lointaines terres de Vence et sa région à Bertrand de Grasse, seigneur de Bar. Le nouveau gouverneur possédait toutes les vertus et les défauts propres au lion porté sur son blason, plus surprenant encore, il en avait les traits physiques. Une abondante crinière rousse encadrait son visage carré, fendu d’une large bouche surmontée d’un nez épais séparant deux yeux mobiles abrités sous de broussailleux sourcils. Homme jeune et actif, passionné et autoritaire, aimant le luxe et les plaisirs de la vie, Bertrand de Grasse allait remettre en question les droits octroyés par les comtes de Provence, s’attirant les vives inimitiés de ses sujets. Droits de pacage, usage des eaux, chaque fois le gouverneur tranchera de façon arbitraire et impitoyable, provoquant les contestations des gens de Tourrettes, Vence et Saint Paul. Assuré de son pouvoir, Bertrand ira jusqu’à braver l’Eglise, mais là les choses se gâteront.

Le château de Bar, centre de décision, était devenu le rendez-vous de toute la noblesse locale. Chaque occasion y devenait prétexte à fêtes et réceptions brillantes où se distinguait le beau Bertrand, célibataire et jouisseur impénitent.

Après de plantureuses agapes où rôtissaient dans les vastes cheminées bœufs, moutons, agneaux et gibiers, copieusement arrosés par les vins liquoreux de La Gaude et Montaleigne, les convives se lançaient dans des farandoles endiablées rythmées par le tambourin et le galoubet des meilleurs ménestrels.

La brise de la nuit portait jusqu’aux chaumières d’alentour les fumets des viandes rôties et les notes stridentes, mêlés aux cris et aux rires des donzelles lutinées dans les couloirs et les chambres du château.

Au chant du coq, lorsque enfin la paix s’installait avec le jour naissant, le prieur Malerati, après une nuit d’insomnie et de prières, sonnait à toute volée un angélus vengeur, rappelant à chacun ses devoirs de chrétien.

Bertrand, lassé par la mesquinerie de l’homme d’Eglise, convoqua ce dernier et lui déclara sans ménagement : « Cesse de troubler le sommeil des justes, si tu ne veux pas encourir la bastonnade, ici le maître c’est moi ! ». L’autre maugréa des excuses et ne se le fit pas dire deux fois. Dans les jours qui suivirent, Malerati, rancunier, porta l’affaire jusqu’aux oreilles de l’évêque de Vence, Antoine Sabranti, lequel ne donna pas suite, soucieux de ménager le puissant et tyrannique gouverneur.

Nous étions en 1437, le Carême approchait. N’en ayant cure, le beau et léonin Bertrand préparait déjà une grande soirée, célébrant à la fois les fêtes de ses trois  jeunes et jolies cousines, Bernadette d’Agoult, Béatrice de Trans et Isabelle de Cabris. Festoyer pour le Carême ! Pour le prieur la provocation était à son comble ! Ce soir là, l’hôte du château se surpassa, les salles et les chambres décorées de superbes tentures, chauffées par leurs nombreuses cheminées, furent parfumées abondamment aux essences rares de rose, jasmin et violette, les senteurs favorites de ses trois cousines.

Après le bal où les invités se déchaînèrent, enivrés de gaieté et de bon vin, la nuit se poursuivit en jeux galants où chacun pu s’adonner librement à la licence. Une fois de plus, témoin de ces ébats nocturnes, les habitants de Bar et leur prieur, observant pieusement le jeûne, se signèrent plus d’une fois lorsque leur parvinrent du château les rumeurs de ces débordements. Comme à l’habitude, aux premières lueurs de l’aube, tout s’apaisa et, avec le silence retrouvé, chacun put enfin s’endormir.

Hélas, parmi les hôtes du châtelain, certains frappés comme par une étrange malédiction, ne devaient plus se réveiller. L’atmosphère confinée des chambres surchauffées, lourdement chargée d’essences aromatiques, avait entraîné trois d’entre eux dans un sommeil fatal. Parmi les victimes, la douce et tendre Béatrice de Trans, son beau regard noir où brillait pour Bertrand des perspectives tantôt gaies, tendres et moqueuses, tantôt sombres, inquiètes et méfiantes, restait désormais sans vie. Fou de douleur, le malheureux seigneur de Bar s’enfuit dans les gorges du Loup, pour y invoquer la protection de Saint Arnoux. Dans ce lieu sauvage, en signe de repentir, il fit édifier une chapelle à l’entrée de la grotte où avait vécu le saint ermite.

Après cet épisode funeste, devenu un homme anéanti par le poids du chagrin et des regrets, Bertrand le taciturne, torturé à jamais par le souvenir de cette nuit de Carême, vécut solitaire, enfermé entre les murs austères et vides de son château.

Ayant renoncé à sa charge de gouverneur, fuyant les honneurs, il ne recevait aucune autre visite que celle du fidèle Malerati, devenu son confesseur.

Des circonstances toutes aussi tragiques allaient lui fournir l’occasion de racheter sa conduite passée.

En  1462, les nuages assombrissent le ciel de Provence. La reine Yolande meurt à la suite d’une terrible maladie : la peste qui bientôt apparaît dans la région de Vence. L’épidémie se répand en 1463, frappant toutes les demeures des villages du diocèse. Des villes entières sont dépeuplées. Ni Saint Lambert, ni Saint Véran, les saints locaux sollicités par les fidèles ne purent freiner l’impitoyable fléau.

Bertrand de Grasse s’exposera durant des semaines en soignant les malades et en enterrant les victimes. Sa folle témérité l’entraînera dans la mort.

Aujourd’hui, au-delà des siècles, subsiste un témoignage troublant de l’existence tumultueuse du comte de Bar. Il s’agit d’un étrange tableau anonyme sur bois, daté du XV ème siècle, intitulé «La Danse Macabre », exposé dans l’église Saint Jacques, située sur la place du village actuel de Bar-sur-Loup.

On y voit des jeunes gens dansant une ronde maudite, au son du galoubet et du tambourin, avec de petits diablotins posés sur leurs coiffes.

La mort les crible de flèches, plusieurs sont atteints. Au centre un jeune homme s’écroule, déjà un minuscule diable s’affaire sur sa poitrine, pour s’emparer de son âme. A côté, une jeune femme est touchée et tombe, là encore un diablotin attend la fin. A droite, un jeune homme couché à terre exhale son âme, représentée par un bébé, promptement saisi par un diable. Plus à droite, un second diable enfourne une autre âme dans la gueule d’un dragon, représentant l’Enfer. Au-dessus, l’Archange Saint Michel tient une balance dont l’un des plateaux porte une âme. Un troisième diable espiègle tente de faire pencher la balance vers le mal. Plus haut, serein, le Christ montre le Livre, posé sur l’autre plateau où sont inscrites les pensées et les actions.

A l’écart, dans l’angle opposé, des témoins assistent impuissants à cet affligeant spectacle. Sous le tableau, une légende, en trente trois vers monorimes provençaux, souligne d’une façon explicite la moralité de cette scène dramatique.

Cette relation, semblable à une bande dessinée, rappelle en images symboliques, le tragique destin de Bertrand de Grasse, seigneur du lieu.

D’après « Les Aventures du Diable en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 18 € : téléphoner au 04 93 24 86 55

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25/04/2007

ROCCASPARVIERA : VILLAGE MAUDIT !

ROCCASPARVIERA VILLAGE FANTOME

Roccasparvièra, « la roche de l’épervier », situé à une trentaine de kilomètres au nord de Nice et à 3 km au nord ouest de Coaraze, dresse ses ruines confondues à la roche grise dont elle émane à 1100m d’altitude, au-dessus du col Saint Michel reliant les vallées de la Vésubie et du Paillon.

Ce village fantôme, dans un décor sauvage, est marqué de légendes sanglantes où se mêlent crime et anthropophagie stimulés par la vengeance.

Au Moyen Âge, ce lieu aurait été maudit par la Reine Jeanne à qui on aurait servi ses enfants assassinés au souper du Réveillon de Noël.

Plus tard, pendant les guerres de la Révolution, de sauvages Barbets (sorte de Chouans), réfugiés dans les ruines, feront manger à des soldats français le cœur de l’officier meurtrier de leur père.

Le village, dominé par les restes de son château, s’accroche sur une crête rocheuse surveillant le col, passage obligé d’une voie inter-vallée. Il peut être visité après avoir laissé son véhicule au hameau de l’Engarvin au nord de Coaraze ou depuis Duranus.

Il faut compter une bonne heure de marche pour y accéder.

Une cinquantaine de bâtisses ruinées s’entassent dans une enceinte  avec les traces d’un four et d’une citerne. Des caves voûtées sont encore debout.

Au nord-est, les vestiges de l’enceinte sont complétés par les restes du logis seigneurial avec fenêtres à meneaux. Une sorte de poterne effondrée s’ouvrait au nord de l’enceinte.

Les grandes façades surplombant à l’est le chemin de l’Engarvin sont datables du XVIème siècle.

Seule subsiste intacte sur une plate-forme au sud, la chapelle Saint Michel, restaurée en 1924 sur les structures de la paroissiale.

Revenons sur les origines de Roccasparvièra qui apparaît pour la première fois dans l’Histoire dans deux chartres du XIIème siècle recensant les paroisses dépendantes de l’évêché de Nice .

Le 6 mars 1271, un des membres de l’illustre famille niçoise des Riquier prête hommage au souverain, ils seront co-seigneurs de Roccasparvièra, avec un certain Faraud en 1309.

En 1271, le village compte 150 habitants son église paroissiale est déjà dédiée à Saint Michel.

Le château est mentionné en 1358 dans le contrat d’inféodation et acquis avec son fief pour 700 florins d’or par  Pierre Marquesan de Nice.

En 1364, la Reine Jeanne élève le fief au rang de baronnie, mais une invasion de sauterelles anéantit les cultures.

La misère se poursuit au point qu’en 1376 la petite communauté est déclarée insolvable.

Au dédit de 1388, les nobles locaux s’opposent au nouveau pouvoir savoyard sauf Pierre Marquesan qui se verra gratifié d’une pension spéciale de 200 florins d’or par le Comte rouge. Il s’oppose ensuite à son protecteur, accusé de haute trahison, ses biens sont confisqués en 1391.

Disculpé, il sera réinvesti officiellement des fiefs de Coaraze et Roccasparvièra en 1399. La famille Marquesan conservera ensuite la seigneurie jusqu’en 1781.

Mais un sort funeste semble s’acharner sur ce malheureux village victime d’une série d’épidémies de peste au XVI e siècle emportant  une partie de la population.

De plus, une suite de redoutables tremblements de terre vont détruire une partie des maisons entraînant le début de son abandon : 20 juillet 1564, un des plus violents de France, 31 décembre 1612, suivi en 1618 d’importantes secousses du 14 au 18 janvier mettant bas maisons et église avec chutes de rochers.

Retrouvons le village ruiné de Roccasparvièra après les catastrophes qu’il a connu au fil des siècles. 

L’abandon progressif de cette commune qui aurait compté jusqu’à 350 âmes avant ces bouleversements, avec administration communale et même un notaire, va s’échelonner tout au long du XVIIème siècle.

 Si en 1690 quelques irréductibles s’accrochent encore aux ruines, dix ans plus tard, seuls le curé et sa servante y résideront encore avant de se résigner à partir eux aussi en 1723.

L’abandon s’explique d’une part par l’absence d’eau sur ces hauteurs au relief tourmenté où seules des citernes d’eau de pluie devaient permettre une vie précaire, d’autre part les destructions des tremblements de terre qui malmenèrent effroyablement les villages plantés sur le roc.

La terrible malédiction de la Reine Jeanne expliquerait pour certains les malheurs successifs de Roccasparvièra.

De passage à la Noël 1357, dans son fief de Roccasparvièra, la Reine Jeanne tint à assister à la messe de minuit dans l’église du village voisin de Coaraze.

Elle laissa ses deux enfants à leur nourrice et au chapelain qui s’était fait porter malade afin de goûter les vins du réveillon.

En chemin, la Reine Jeanne fut saisie par un pressentiment accentué par les croassements d’un sombre vol de corbeaux qui semblaient répéter : « la Reine va à la messe, lorsqu’elle reviendra elle trouvera table mise ! ».

A son retour au château, la reine découvrit un horrible spectacle : le chapelain ivre mort, la nourrice gisant dans le bûcher et  sur la table du festin, couchés sur un plat, les corps nus des pauvres enfants avec un large couteau planté dans la poitrine.

Folle de douleur, la Reine Jeanne repartit le lendemain vers Naples, après avoir fait incendier le château.

Sur le chemin de Coaraze, elle se retourna vers le rocher de Roccasparvièra et proféra cette terrible malédiction : « Roche sanglante, roche maligne, un jour viendra où sur tes ruines ne chantera plus ni le coq ni la poule ».

Depuis, le maléfice s’est réalisé.

Edmond ROSSI

D’après « Les Châteaux du Moyen-âge en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 20 € : téléphoner au 04 93 24 86 55

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« 10 EME EDITION DE LA JOURNEE DES LIVRES ET DES ECRIVAINS DU COMTE DE NICE & DE PROVENCE » A SAINT LAURENT DU VAR, PRES DE L’EGLISE, AU CŒUR DU VIEUX VILLAGE.

UNE GRANDE FETE CULTURELLE LE SAMEDI 5 MAI  2007 DE 10H00 A 18H00.

EDMOND ROSSI VOUS ATTEND ET VOUS ACCUEILLERA A CETTE OCCASION !

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