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13/06/2007

LES TEMPLIERS A VENCE, L'INSTALLATION

 NAISSANCE DE LA COMMANDERIE DE VENCE

J. A. Durbec qui fait autorité dans l’étude des Templiers dans les Alpes Maritimes, indique formellement, «qu’il n’est pas question des possessions du Temple dans le diocèse de Vence avant 1251 », bien qu’il reconnaisse des droits datant de 1235 pour le «castrum » du Broc. Une découverte faite par L. Dailliez aux archives de la couronne de Savoie à Turin, nous permet d’en savoir plus, il s’agit d’un acte capital de 1195, établi par Pierre II Grimaldi évêque de Vence, donnant au frère Jean et à la milice de Jérusalem de Salomon, la seigneurie de la Bastide-Saint-Laurent et une maison située dans la ville, se réservant le cens annuel de 10 sous, un denier obole et 10 setiers de grains. La date de l’installation des Templiers à Vence s’opère à la suite de la dernière invasion musulmane de 1190. Pour resituer la menace des Sarrasins dans les Alpes Maritimes, rappelons qu’après avoir été battus par Charles Martel, les Maures se replient en Provence où ils brûlent Cimiez et Lérins en 734. Les raids se poursuivent ensuite, avec une attaque sur Nice en 813. Après avoir pris le pouvoir en 822, le comte Hugues d’Arles détruit l’armée sarrasine, avant de céder ses droits au duc de Bourgogne Rodolphe II. Les Sarrasins se regroupent alors dans la Basse Provence. Commence à ce moment-là, une période sombre pour la Provence orientale qui durera presque un siècle de, 883 à 972. Installés au Fraxinet (La Garde-Freinet) au- dessus  du Golfe de Saint Tropez, au Cap Ferrat et à Eze,  les Sarrasins opèrent dans toute la région, ravageant  successivement Grassse, Nice, Cimiez, La Turbie et Vence. Le comte d’Arles Guillaumes et son frère le marquis  de  Turin Arduin fédèrent  les seigneurs locaux dans  une sorte de croisade qui aboutit en 972-974, à l’expulsion définitive  des Maures de leur repaire du Fraxinet. Après cette glorieuse épopée, Guillaume dit «le libérateur » assoit son autorité sur une Provence indépendante en prenant le titre de marquis. Mais la menace  insidieuse des corsaires musulmans catalans ou andalous, va se poursuivre par des raids surprises  sur les côtes des Alpes Maritimes. En 1047, l’île de Lérins est de nouveau dévastée et  les jeunes moines sont emmenés en Espagne musulmane. L’incendie criminel de la cathédrale épiscopale d’Antibes en 1125, par les princes opposés à l’évêque, sera mis ensuite au compte des Sarrasins qui, donc, sévissaient encore dans la région.    Qui étaient ces  pirates enturbannés venus  de  la mer ? Selon les historiens, des  muwallads espagnols convertis à l’Islam ou des mozarabes chrétiens sous domination musulmane du calife de Cordoue. S’y ajoutaient parfois des apports du  Maghreb, comme en  934, quand  une  flotte arabe, venue d’Afrique et de Sicile, saccage la ville de Gênes. En Espagne, le  roi d’Aragon Jacques le conquérant (1213-1276 ) atténuera le péril par la conquête de Valence et des Baléares. Il en sera de même lors de la reconquête de Murcie en 1243.  Mais il faudra attendre 1492, pour voir les musulmans, chassés de leur royaume de Grenade, quitter définitivement l’Espagne. Durant tout le Moyen-Age, les inquiétantes felouques des flottilles sarrasines viendront depuis leurs  bases espagnoles razzier  sans vergogne  le littoral des Alpes Maritimes. L’apport odieux d’esclaves, femmes et enfants, enlevés sur la côte de Nice à Cannes, va constituer tout au long  de ces siècles, un commerce florissant, propre à encourager la  répétition d’attaques audacieuses dont il faudra se protéger. Les  Templiers vont accomplir la noble tâche de défendre le diocèse de Vence des  possibles incursions sarrasines en occupant  la Bastide-Saint Laurent, point stratégique admirablement situé sur un piton rocheux, dominant la cité et les collines environnantes, jusqu’à la mer. Rayonnant depuis cette position fortifiée sur  toute la région, l’Ordre va  acquérir de nombreux biens alentour, faisant de la commanderie de Vence une maison prospère qui détiendra jusqu’à 88 services  dans  le diocèse. Sa  juridiction va s’étendre  géographiquement des hauteurs dominant l’Esteron, jusqu’à la côte, limitée à l’Est par le Var et à l’Ouest par les rives du Loup. L’histoire de  la  petite seigneurie de La Bastide-Saint Laurent  dont les ruines hérissent  encore  le Baou des Blancs, haute falaise calcaire dominant Vence,  se confond avec  le  passé  tumultueux de  l’antique cité. Selon l’historien local Tisserand, les populations de Vence  sous la direction de leur évêque, le bienheureux Deuthère, se seraient réfugiées  sur les Baous vers 578, la ville étant saccagée par les  terribles Lombards. Sur  les  fondations  d’un «castellaras » protohistorique, les habitants commencent alors à édifier une grande  forteresse pour s’y abriter et  quitter les grottes voisines où ils s’étaient cachés avec leurs biens  les plus précieux. Une église dédiée à Saint Laurent y fut consacrée, de cette lointaine  époque daterait la fondation  de La Bastide-Saint Laurent. Aucune  mention du lieu n’est faite avant la troisième invasion musulmane. Vers 732, les bandes de Sarrasins envahissent la Provence orientale, à Lérins 505 moines périssent sous les cimeterres, Toulon, Fréjus, Antibes et Nice ne peuvent résister au pillage. Vence est à nouveau complètement  rasé et les sommets des Baous  servent encore de refuge. Selon L. Dailliez, cette  période mouvementée  marquerait la naissance du «castrum » (village fortifié) de La Bastide-Saint Laurent. Plus précises, les annales de la ville nous apprennent qu’en 933 la population, décimée  par une  nouvelle incursion sarrasine, regagne  la chaîne des  Baous et y édifie les premiers éléments de La Bastide-Saint Laurent ou encore Saint Laurent- La Bastide. Cette hypothèse est soutenue par J.C. Poteur qui ajoute  que : « le groupe épiscopal de Vence est reconstruit, sur le site antique ou non loin, dès l’époque carolingienne ». Toujours à la fin du X ème siècle, de nouveaux seigneurs régionaux de l’entourage de Guillaume de Provence dit «le libérateur », les Mévouillon, vicomtes  de  Nice, occupent les fortifications de  l’éperon du Baou des Blancs où ils dressent un château. La  famille de Saint Laurent est présente dès 1033 à la cour des vicomtes de  Nice. La seigneurie transmise  aux Templiers en 1195 avec un but militaire évident, leur sera confirmée en 1215, lorsque  Rostang de Saint Laurent reçoit les biens du Cayron. Il est invité à cette occasion par l’évêque «à protéger les habitants en veillant  sur  les gardes de son monastère ». Le toponyme de Baou des Blancs ou rocher  des « Blancs» pourrait être en rapport avec la présence en ces lieux des chevaliers au « blanc » manteau.

D’après «Les Templiers en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 18 € : téléphoner au 04 93 24 86 55

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08:30 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : HISTOIRE

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