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18/06/2009

LOUP: LA SYMBOLIQUE

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De tout temps et à travers toutes les civilisations, le loup comme la louve sont avant tout pour l’homme, synonyme de sauvagerie avec une nuance de débauche pour la louve.

Mais ce sont là des notions sommaires. La louve reste surtout connue comme la nourrice de Romulus et Rémus, devenue l'emblème de Rome.

Le symbolisme du loup, comme beaucoup d'autres, comporte deux aspects: l'un féroce et satanique, l'autre bénéfique.

Parce qu'il voit la nuit, il est symbole de lumière. C'est là sa signification chez les Nordiques et chez les Grecs où il est attribué à Belen ou à Apollon (Apollon lycien). Le symbolisme lumineux du loup, usuel dans les pays septentrionaux, n'apparaît pas dans le domaine celtique qui a identifié Lug (équivalent ou homologue d'Apollon) au  lynx (et non au loup). Le loup n'a pas, du reste, en irlandais, de nom particulier et le mot qui sert à le désigner, faol, s'applique quelquefois au chien.

Le jeu de mots que l'on fait quelquefois entre le breton blelz loup et le nom de Blois ou de saint Biaise ne peut dépasser le stade de la signification analogique (Charbonneau-Lassay L., Le bestiaire du Christ).Ainsi, l'aspect lumineux du loup en fait un symbole solaire.

Le loup a aussi chez les Mongols un caractère nettement céleste; il est l'ancêtre de Gengis Khan. La Chine connaît également un Loup céleste (l'étoile Sirius) qui est le gardien du. Palais céleste (la Grande Ourse). Ce caractère polaire se retrouve dans l'attribution du loup au Nord. On remarque toutefois que ce rôle de gardien fait place à l'aspect féroce de l'animal: ainsi, dans certaines régions du Japon l'invoque-t-on comme protecteur contre les autres animaux sauvages. Il évoque une idée de force mal contenue, se dépensant avec fureur, mais sans discernement.

Le loup est un obstacle sur la route du pèlerin arabe, la louve sur celle de Dante, où elle prend les dimensions de la bête de l’Apocalypse.

L'iconographie hindoue n'y voit qu'un animal de mauvais augure et l'attribue aux divinités sous leur aspect sinistre. La voracité de l'animal s'exprime par le rapport du loup avec le péché, et de la louve avec la passion, le désir sensuel. Le loup est une des formes données à Zeus (Lykaios), à qui on immolait en sacrifice des êtres humains, aux temps où régnait la magie agricole, pour mettre un terme aux sécheresses, aux fléaux naturels de toute sorte: Zeus déversait alors la pluie, fertilisait les champs, dirigeait les vents (Eliade Mircéa, Traité d’histoire des religions).

La gueule du loup, dans la mythologie scandinave, est un symbole de réintégration cyclique, ce qu'il faut sans doute rapprocher du loup avaleur de la caille dont parle le Rig-Veda.

Si la caille est, comme nous l'avons noté, un symbole de lumière, la gueule

du loup est la nuit, la caverne, les enfers, la phase de pralâya cosmique; la délivrance de la gueule du loup, c'est l'aurore, la lumière initiatique faisant suite à la descente aux enfers, le kalpa.

La force et l'ardeur au combat font du loup une allégorie guerrière pour de nombreux peuples: Je suis le loup solitaire, je rôde en maints pays dit un chant de guerre des Indiens de la prairie nord américaine (Alexander Hartley Bur, Le cercle du Monde).

De semblables métaphores abondent dans la poésie turque et mongole. Parmi ces peuples, le mythe du loup bleu revêt une importance fondamentale ; ce loup bleu ou loup céleste est une cratophanie de la lumière ouranienne, de la foudre; il est le partenaire de la biche blanche ou fauve, représentant la terre, dans la hiérophanie terre-ciel, d'où naissent, entre autres héros et chefs de lignées, Gengis Khan.

Au loup bleu céleste, créateur des dynasties mongoles et chinoises, s'oppose la louve de Romulus et Rémus, terrienne, elle, sinon chthonienne. Mais dans un cas comme dans l'autre, cet animal reste associé à l'idée de fécondité.

La croyance populaire, en pays turc, a jusqu'à nos jours conservé cet héritage. Ainsi parmi les bézoards appréciés par les Yakoutes, en Sibérie, celui du loup est considéré comme le plus puissant; en Anatolie, c'est-à-dire à l'autre extrémité de l'extension géographique des peuples altaïques, on voit encore des femmes stériles invoquer le loup pour avoir des enfants.

Au Kamchatka à la fête annuelle d'octobre, on fait une image de loup en foin et on la conserve un an pour que le loup épouse les filles du village ; chez les Samoyèdes on a recueilli une légende qui met en scène une femme qui vit dans une caverne avec un loup (Roux Jean Paul, Faune et flore sacrée dans les sociétés altaïques).

Le loup comme le chien remplit également un rôle de psychopompe. Un mythe des Algonquins le présente comme un frère du démiurge Menebuch le grand lapin, régnant à l'Ouest, sur le royaume des morts (Muller Werner, Les religions des Indiens d’Amérique du Nord).

Cette même fonction de psychopompe lui était reconnue en Europe, comme en témoigne ce chant mortuaire roumain :

Paraîtra encore

Le loup devant toi

Prends-le pour ton frère

Car le loup connaît

 L'ordre des forêts

Il te conduira

Par la route plane

Vers un fils de Roi

Vers le Paradis

(Trésor de la poésie universelle, par R. Caillois et J.C. Lambert, Paris, 1958).

Le loup existe déjà en tant que divinité infernale, dans la mythologie gréco-latine : c'est la louve de Mormolycé, nourrice de l'Achéron, dont on menace les enfants, exactement, comme, de nos jours, on évoque le grand méchant loup (Grimal Pierre, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine); c'est le manteau de peau de loup dont se revêt Hadès, maître des Enfers (Krappe Alexandre, La genèse du Mythe); les oreilles de loup du dieu de la mort des Etrusques; c'est aussi, selon Diodore de Sicile, Osiris ressuscitant sous forme de loup pour aider sa femme et son fils à vaincre son frère méchant (ibid.).

Dans la tradition nordique les loups symbolisent la mort cosmique: ils sont dévorateurs d'astres (Durand G., Les structures anthropologiques de l’imaginaire); ce qui n'est pas sans rappeler le jaguar chthonien des mezo-américains, ouvrant sa gueule monstrueuse pour avaler le soleil. Fenrir, le loup géant, est un des ennemis les plus implacables des dieux. Seule la magie des nains peut arrêter sa course, grâce à un ruban fantastique que nul ne peut rompre ou couper.

Dans la mythologie égyptienne Anubis, le grand psychopompe, est appelé Impou celui qui a la forme d'un chien sauvage (ibid.) ; on le révère à Cynopolis comme le dieu des enfers.

Cette gueule monstrueuse du loup, dont Marie Bonaparte parle dans son auto-analyse, comme étant associée aux terreurs de son enfance consécutives à la mort de sa mère, n'est pas sans rappeler les contes de Perrault Grand-Mère, comme tu as de grandes dents ! Grand-Mère, comme tu as une grande bouche ! G.Durand conclut excellemment en ces termes: Il y a donc une convergence très nette entre la morsure des canidés et la crainte du temps destructeur. Kronos apparaît ici avec le visage d'Anubis, du monstre dévorant le temps humain ou s'attaquant même aux astres mesureurs de temps.

Le loup est également, dans l'imagerie du Moyen Age européen, la forme que revêtent le plus fréquemment les sorciers pour se rendre au Sabbat, tandis que les sorcières, dans les mêmes occasions, portent des. jarretelles en peau de loup (Grillot de Givry, Le musée des sorciers, mages et alchimistes).

En Espagne, il est la monture du sorcier. La croyance aux lycanthropes ou loups-garous est attestée depuis l'antiquité en Europe ; Virgile en fait déjà mention.

En France, à peine commençait-on à en douter sous Louis XIV. C'est une des composantes des croyances européennes, un des aspects sans doute que revêtent les esprits des forêts.

Selon Collin de Plancy, Bodin raconte sans rougir qu'en 1542 on vit un matin cent-cinquante loups-garous sur une place de Constantinople.

En résumé, qu'il soit dévorateur d'astres, dévorateur d'enfants ou maître des enfers, le loup, en Europe, remplit un rôle symbolique analogue à celui du jaguar pour les méso-américains : il est essentiellement le porteur de la gueule des enfers, qui s'ouvre, béante, à l'horizon de la terre.

 

 

D’après «Les Histoires de loups en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 18 € : téléphoner au 04 93 24 86 55

Le loup est de retour en France et plus exactement près de nous, dans le Parc du Mercantour et les Alpes du Sud.

Ce « grand méchant loup », cauchemar de nos nuits d’enfant, traînant dans la mémoire collective des générations de « mères-grand » et de « chaperons » dévorés tout cru, revient cette fois sur notre territoire nanti du statut intouchable d’espèce protégée par le Conseil National de la protection de la nature et la Convention de Berne.

Réhabilité et qualifié de « prédateur indispensable à la chaîne alimentaire et aux rétablissements des équilibres naturels », le voici blanchi de tous ses crimes passés et à venir et toléré aux portes de nos villages.

L’homme encore une fois a décidé du destin de la bête  avec sa propre logique.

Pourtant, les souvenirs laissés dans la mémoire de nos aïeux ne sont pas tendres et méritent qu’on s’y arrête.

Les Alpes Maritimes ou « Pays d’Azur », nées de la rencontre des Alpes et de la Provence, offrent un cadre exceptionnel fait de vallées aux forêts sauvages et de villages perchés aux traditions vivaces.

Edmond Rossi, auteur niçois de différents ouvrages sur le passé et mémoire de sa région, présente ici une trentaine de récits recueillis dans les annales de la Provence orientale et du Comté de Nice.

Témoignages authentifiés touchants de vérité, ces textes évoquent les péripéties du loup, dans ce vaste territoire.

Parfois issus d’une tradition orale qui se perpétuait jadis aux veillées, ces contes portaient le plus souvent sur des faits réels, auxquels nos anciens se trouvaient mêlés.

Partons sur la piste mystérieuse de ce grand perturbateur que l’imagination populaire a toujours travesti familièrement de ses propres fantasmes.

A travers les « Histoires de loups au Pays d’Azur » retrouvez les contes de jadis, cette vieille magie des mots qui vous emmène au pays du rêve et de l’insolite.

Pour un temps, laissez-vous emporter vers un passé troublant celui où nos ancêtres vivaient en compagnie du loup avec des rencontres riches d’émotion.

 

Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur

http://saintlaurentduvarhistoire.hautetfort.com

 

10:33 Publié dans TRADITION | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

18/10/2008

LE BROC HISTOIRE

Un habitat fortifié dénommé Le Broc est mentionné dans la première moitié du XIIIe siècle.
Il comportait un château qui était situé sur le rocher, en bordure orientale de l'agglomération,
où l'on voit encore quelques traces.
Le château du Broc semble avoir été implanté dans un territoire plus ancien, dénommé Olive,
et dont le centre fortifié n'a pas encore été localisé. La première église paroissiale d'Olive, dédiée à saint Pierre, est devenue par la suite la chapelle Saint-Michel, dont les ruines subsistent,
en contrebas du village du Broc. Dès le Moyen Age un village s'est développé au sud du château ; c'est ce que nous indique l'église Sainte-Marie-Madeleine, construite sur le col
et qui est mentionnée, indirectement, en 1312. Ce mouvement se poursuit durant l'époque moderne vers l'ouest et vers le nord-ouest.
Deux-Frères est un autre habitat fortifié autrefois indépendant, aujourd'hui rattaché au territoire
de la commune du Broc. Il est mentionné au milieu du XIIIe siècle. Il en subsiste des ruines
sur le sommet situé au nord de la chapelle Sainte-Marguerite (parfois dénommées à tort
Château de Fougassière). Il a été abandonné au XVe siècle.
Les Alpes Maritimes ne s'identifient pas seulement à la côte d'Azur, rivage surpeuplé et cosmopolite, métropole qui perd chaque jour sa propre originalité.
Ici plus qu’ailleurs, chaque village possède une histoire. Inscrite dans la mémoire de ses habitants, elle mêle souvent des faits anciens à l'imaginaire de la légende, si bien
qu'il est devenu impossible de les séparer.
Passant tour à tour de la réalité des faits historiques à la pure fiction, nous avons recueilli et réuni dans un ordre chronologique, quelques moments singuliers du passé du Broc.
A la suite de la lecture de ces quelques pages, laissez-vous guider par les fantômes des personnages de ces relations, pour parcourir les vivantes ruelles du village et la riante campagne alentour. L’agréable découverte, de cet authentique bourg provençal, vous révélera bien d’autres trésors, dignes de ceux cachés là par les Templiers.
Pour connaître le riche passé historique du Broc et ses légendes, cliquer sur le lien :

http://pays-d-azur.hautetfort.com/archive/2015/08/21/le-broc-references-historiques-5673128.html

02/05/2007

RENCONTRE AVEC L'AUTEUR...

EDMOND ROSSI VOUS ACCUEILLERA ET VOUS DEDICACERA SES LIVRES A L’OCCASION DE LA « 10 EME EDITION DE LA JOURNEE DES LIVRES ET DES ECRIVAINS DU COMTE DE NICE & DE PROVENCE » A SAINT LAURENT DU VAR, PRES DE L’EGLISE, AU CŒUR DU VIEUX VILLAGE, LE SAMEDI 5 MAI  2007 DE 10H00 A 18H00.

 

11:00 Publié dans TRADITION | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : HISTOIRE