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16/09/2006

LEGENDE DU PAYS D'AZUR : LORSQUE EVE FREQUENTAIT MENTON

                 LE CITRON DE MENTON

La légende rapporte qu’Eve, chassée du paradis et décidément incorrigible, emporta avec elle en souvenir de son éden perdu, un magnifique agrume : le citron. Redoutant la colère divine, Adam enjoignit à sa compagne de se débarrasser au plus vite de ce fruit. Mais la première femme déclara qu’elle ne l’abandonnerait que dans un lieu lui rappelant le mieux le paradis.

Après avoir parcouru plaines et vallons, montagnes et rivages, Eve conservait toujours l’unique vestige de leur bonheur disparu, n’ayant découvert aucun paysage digne de justifier son choix.

Parvenue sur les bords de la Grande Bleue, elle aperçut à ses pieds Garavan, le golfe paisible, une baie admirable, ses rivages, la douceur de son climat, la végétation luxuriante. « C’est ici dans ce cadre de rêve que je retrouve le paradis » déclara-t-elle et elle enterra alors le citron dans ce sol qui allait devenir Menton.

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13/09/2006

PROMENONS NOUS AVEC LE DIABLE EN PAYS D'AZUR !

        A TOURETTE LEVENS :

      LE CHATEAU DU DIABLE

Tout près de Nice, à la sortie de l’autoroute Nice-Est, une petite route grimpe en lacets vers l’Abadie, en direction du plan de Revel (suivre cette indication).

Une dizaine de kilomètres plus loin, la vue s’étend très vite sur Nice, depuis son port jusque vers le Cap d’Antibes et l’Estérel.

Après s’être arrêté au col où débute la descente vers Tourette-Levens, il vous faudra abandonner votre véhicule pour partir à pied sur le sentier de la légende, vers les ruines du château de plan de Revel dont les murailles quadrangulaires s’élèvent à un quart d’heure de là, sur un promontoire rocheux.

Le plus ancien document écrit du Comté de Nice, en l’an 999 (Chartrier de l’Abbaye de Saint Pons), nous apprend que Roger Miron, vicomte de Nice, premier seigneur de Tourrette-Levens et son épouse Odile lèguent à l’Abbaye de Saint Pons, un vaste domaine situé sous la place forte de Revel (déjà dressée) et qui correspond précisément au village de Saint André.

Désormais, la partie cédée prendra le nom d’Abadia (abbaye en niçois) : c’est la naissance du quartier de l’Abadie, cette colline dominant le Paillon, aujourd’hui partagée entre quatre communes (Saint André, Tourrette-Levens, Nice et Cantaron). De là-haut, d’un seul regard, on surveille la ville et la Baie des Anges, on peut aussi y contempler mille ans d’une riche aventure.

Si la donation de 999 résonne comme un acte fondateur, elle porte aussi les stigmates de la grande peur de l’an mil ! Une angoisse millénariste qui, au début de notre nouveau millénaire, étreint encore certains…Un effroi devant l’inconnu qui peut être à l’origine d’actes de générosité, comme celui du seigneur Miron.

Ce chef de guerre local, possesseur d’un immense domaine et compagnon de Guillaume le libérateur qui vient de bouter les Sarrasins hors de Provence, redoute l’apocalypse prophétisée pour l’an mil.

En décembre 999, à quelques jours de l’échéance fatale, il fait don du quart de ses terres aux moines de Saint Pons, à charge pour eux de prier pour la sauvegarde de son âme.

« Moi, Miron et mon épouse Odile qui avons les mêmes pensées au sujet de la miséricorde de Dieu et craignons le jour du Jugement…nous faisons un don au monastère, c’est le quart du domaine que l’on appelle Roc Saint André… »

Ainsi débute dans la peur, l’histoire d’un des plus anciens châteaux des Alpes Maritimes. Plus tard, l’historien Bonifacy affirme que le village primitif de Clans, dans la vallée de la Tinée, désigné comme le Poët, disparut à la suite de la destruction par les hommes du château de Revel. Il ajoute que les gens du Poët qui avaient commis de graves excès furent tous tués.

Après cette expédition sanglante, le château de Revel se voit paré de multiples et sinistres identités toutes chargées de singulières présences.

« Château des voleurs », si les voleurs ont disparu, bien peu de chose nous restent de cette austère construction. Les Tourretans l’appellent encore le «Château du Diable » et nous sommes bien là aux portes de l’étrange ! En face à Falicon d’où l’on aperçoit le plus grand pan de mur, on le traite irrévérencieusement de « Capelette » (petit chapeau), car ce fut une immense bâtisse. Château du plan de Revel, telle est son appellation officielle.

Le nom de Revel renvoie à l’une des plus anciennes familles nobles du Comté de Nice, un temps détentrice du fief et dont les membres s’illustrèrent à la tête des armées de la Maison de Savoie, aussi bien pendant les guerres contre-révolutionnaires de 1792-1796 que  durant la Seconde Guerre Mondiale.

 De plus, on ne saurait mieux comparer l’architecture du Château du plan de Revel, à celle de Montségur, tout aussi gâté par le mystère.

Comme Montségur, la demeure des Revel s’élève sur une plate-forme calcaire, formant terrasse naturelle sur un éperon allongé.

Du « Château du Diable », il ne subsiste qu’un angle encore imposant et quelques morceaux de muraille épaisses, mais rasées presque au sol.

Si certains chercheurs n’ont pas craint de découvrir à Montségur un immense calendrier astronomique, nous nous garderons de les suivre à propos de Revel.

Bien que ses ruines, assez fantastiques et malaisées à gagner, indiquent que le bâtiment était construit lui aussi en à-pic sur toutes ses faces et approximativement orienté, comme le célèbre temple refuge de la foi cathare.

Notons que l’histoire des Alpes Maritimes confirme la présence des Albigeois dans cette zone carrefour, située au XIII ème siècle entre les colonies du Languedoc et celles de l’Italie du nord, voisines du monde bogomile, à l’origine de la nouvelle religion.

Romée de Villeneuve, sénéchal de Provence, fut dans l’obligation de lutter contre les hérétiques. Venant de l’Italie ou chassés du Languedoc par les barons du Nord, les Cathares s’installent dans la région, principalement à La Gaude. Une église y est installée et nous trouvons mention d’un évêque cathare dans cette localité. Bientôt l’Inquisition s’en mêle, ses archives de Lombardie à Milan font état de quatre « brûlements » à Vence, au lieu-dit « l’Enfer », en présence de l’Inquisiteur de Nice, frère Giacomo et de l’évêque du diocèse, le 19 juillet 1241. Il en sera de même à La Gaude et Gattières.

Les bûchers purificateurs s’allumeront plus tard à Péone et Sospel pour anéantir les derniers Albigeois venus s’y réfugier.

Porté comme un anathème, le titre de Château du Diable, pour celui de Revel, confirmerait que la forteresse abrita probablement le siège local de l’hérésie cathare.

Mais là ne s’arrête pas les mystères du Château du Diable !

La légende, reprise par des ésotéristes contemporains, affirme qu’un fabuleux trésor est encore caché sous ses ruines. Voici environ une soixantaine d’années, un curieux personnage mobilisa les cultivateurs du plan de Revel, pour en assurer la recherche. Après quinze jours de fouilles intensives, il s’avoua vaincu et repartit sans le fameux magot.

En fait, tout le quartier proche du château conserve une auréole de mystère.

Au pied du promontoire, près du col, deux bâtisses ruinées couvertes de ronces sont toujours désignées sous le nom de « Maisons des Barbets ».

La route voisine reprend d’ailleurs le tracé de l’ancienne voie romaine, empruntée depuis la plus haute Antiquité pour se rendre vers Levens et le Haut Pays, jusqu’à l’ouverture récente des gorges du Paillon. Ce chemin fut parcouru de tout temps par les caravanes de voyageurs et de commerçants, attendus là sans doute par les terribles Barbets, à l’époque trouble de la Révolution française.

Les vieux se souviennent qu’avant la Première Guerre Mondiale, des paysans découvrirent des restes macabres en labourant les champs de vignes, proches des deux bâtiments. Au total, près d’une cinquantaine de squelettes furent exhumés, rangeant les « Maisons des Barbets » au nombre des sinistres «auberges rouges ».

Si nous sommes réduits aux hypothèses en remontant le temps, le voile s’épaissit davantage sur la destination première de ce promontoire fortifié : sans doute castellaras au temps des premiers Ligures, comme en bien d’autres lieux dominants des champs cultivés, puis probablement, un poste d’observation combiné à un temple, sur le bord de la voie romaine et enfin un passage protégé par le château au Moyen-Age. Il deviendra plus tard un point d’embuscade à l’époque où séviront les bandits de grand chemin.

Quel trésor se cache encore en ces lieux chargés de présence ? Celui des Cathares chassés comme hérétiques ? Ou celui des Barbets détrousseurs de voyageurs ? Château du Diable ou « des voleurs », le « Montségur niçois » cache encore une large part de ses mystères.

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07/09/2006

L'HISTOIRE DU LOUP EN PAYS D'AZUR

                  UNE PRÉSENCE MEURTRIÈRE

Le loup est de retour en France et plus exactement près de nous, dans le Parc du Mercantour. Ce « grand méchant loup », cauchemar de nos nuits d’enfant, traînant dans la mémoire collective des générations de « mères-grand » et de « chaperons » dévorés tout cru, revient cette fois sur notre territoire nanti du statut intouchable d’espèce protégée par le Conseil National de la protection de la nature et la Convention de Berne. Réhabilité et qualifié de « prédateur indispensable à la chaîne alimentaire et aux rétablissements des équilibres naturels », le voici blanchi de tous ses crimes passés et à venir et toléré aux portes de nos villages. Pourtant, les souvenirs laissés dans la mémoire de nos aïeux ne sont pas tendres et méritent qu’on s’y arrête.

Mais c’est au siècle passé que s’allonge la liste des cruelles exactions recensées dans chaque village, plongeant nos grands-parents dans un climat de frayeur permanente.

Reprenons en détail les témoignages des menaces et attaques du loup dans les Alpes Maritimes depuis la Révolution.

Vivant par bandes aux abords de Nice, de Saint-Martin de Lantosque (Vésubie), à Aspremont, Falicon, Tourrette Levens, les loups attaquent bêtes et gens, sans vergogne, de jour comme de nuit. Leurs meutes descendent jusqu’aux portes de Nice, à Saint André, Saint Pons, Bellet, Fabron, Magnan, Saint Pierre de Féric pour y commettre leurs méfaits.

Le 11 avril 1804 (21 Germinal an XI), le Conseil Municipal de Nice organise une battue pour détruire ces bêtes malfaisantes. Romey, maire de l’époque, confia cette mission au chef du quatrième bataillon de la Garde Nationale. Il fut d’autre part décidé d’offrir une prime de soixante livres à chaque citoyen qui apporterait une tête de loup à la Mairie dans les huit jours qui suivraient sa mort. Passé ce délai, il ne serait remis qu’une somme moindre (Archives Municipales de Nice, Délibérations XIII).

Un loup est tué tout près de là sur la Côte, en 1815, à Roquebrune Cap Martin. Cet événement motive le Prince de Monaco à autoriser le port du fusil pour le propriétaire d’une fabrique de tuiles de cette commune « pour se garder des loups ».

En 1826, le naturaliste Risso rapporte que le loup « séjournait dans nos bois et y apparaît toute l’année. » Si leur menace est écartée de la Côte, les loups continuent de se multiplier dans le Haut Pays de 1840 à 1850. Leur présence est constante près de Breil et dans les vallées de la Roya et de la Vésubie. Pas un jour ne passe sans une attaque ou morsure de ces animaux affamés ou enragés. La population terrifiée n’ose plus voyager ou s’écarter des villages et hameaux. Pour s’assurer de la présence d’un loup dans les parages, les paysans imitent son hurlement dans l’attente d’un cri semblable. Chaque berger porte un fusil et, le soir venu, on allume de grands feux pour éloigner les féroces rôdeurs. C’est à qui trouvera un moyen pour les détruire. En plus des pièges et autres collets, on dépose sur leur passage des bêtes mortes, à la chair empoisonnée. Des chasseurs spécialisés vont d’un village à l’autre, sur invitation des conseils municipaux, pour tenter de les éliminer.

Le zoologiste J.B. Vérany, signale qu’en 1862 les frères Isoard de Clans, intrépides chasseurs, ont apporté à l’intendance de Nice plus de 150 loups et 100 lynx.

Vérany ajoute : « Il est regrettable pour ce département que la prime accordée pour chaque loup ou lynx soit réduite au taux minimal de 18 francs pour une louve pleine, 15 francs pour une louve non pleine, 12 francs pour un loup et 6 francs pour un louveteau. Ces primes ne dédommagent pas les chasseurs des fatigues et des pertes de temps. »

Si en 1865, il est rassurant de ne plus rencontrer les loups autour de Nice, il n’en est pas de même en montagne, dans les bois du secteur de Beuil, à 1500m d’altitude. Un des derniers tués dans ces parages le sera en 1886 à la Tête de Pérail, au-dessus de Pierlas, où un vacher trouve un matin dans son étable un gros loup étripé par son bœuf.

A la Gaude, lors du terrible hiver de 1870, un loup mange le chien de la famille Boniffacy, dans leur propriété du Trigans. « C’était un loup maigre et affamé, il ne laissa que quelques os. » (A. Féraud).

Ce même hiver, des attaques similaires sont signalées à Touët et Utelle. A Roubion, le préfet des Alpes-Maritimes distribue du poison au maire et organise une battue au quartier du Larzé.

A Massoins, dans les hivers de 1880, les loups ne craignaient pas de s’avancer jusque dans le village (Ch. Malaussena). A la même époque (dernier quart du XIXème siècle), Alice André rapporte qu’un jeune instituteur, se rendant de Pélasque à la Tour par le bien nommé col de Gratteloup, armé d’un revolver avec six balles, ne devait plus réapparaître. On ne retrouvera sur place que six cadavres de loups, une chaussure et les lunettes de l’infortuné jeune homme.

Tout près de là, entre Utelle et la Tour, un muletier parti seul avec ses bêtes vécut une nuit de cauchemar. Poursuivi par une meute affamée, il réussit à se réfugier avec sa « cavalerie » dans une grange isolée où il se barricada ( A. André). Observant ses agresseurs, il assista à une folle sarabande, les loups tournaient dans une ronde infernale autour du bâtiment jusqu’à la chute du plus faible, dévoré alors par ses congénères. Apaisée, la meute disparut ensuite (A. André).

En cette fin de siècle, d’autres aventures tout aussi troublantes hantent encore la mémoire de nos villages. Dans le Valdeblore, allant visiter sa bergerie un soir d’hiver avec sa lampe, un habitant du lieu vit briller dans la nuit les yeux de quelques loups en quête de nourriture (A. Testor).

Traversant de nuit ce même Valdeblore, sans lumière, un cordonnier rencontre un loup qui l’accompagna de Saint Dalmas à la Roche, tantôt le précédant, tantôt le suivant. Par bonheur, un paysan de la Roche sortit de son écurie avec une lanterne, mettant fin à cette inquiétante filature.

L’histoire de l’enfant, parti chercher du feu dans une ferme voisine avec un brandon de résineux, attaqué au retour et emporté par le loup avec sa torche enflammée courant la campagne, est un épisode repris dans plusieurs vallées : le Valdeblore, le Touyet (au-dessus d’Entrevaux), Barels (hameau de Guillaumes).

Entre le Prignolet et la Sagne, au-dessus de Saint Auban, près de l’oratoire des sept loups, un muletier avec sa bête s’est vu, la nuit, entouré par une meute de loups. Pris de peur, il attacha sa mule, l’abandonnant pour mieux fuir. Le matin, revenu sur les lieux, il retrouva surpris ses sept agresseurs, tués par la mule à coups de sabot (M. Brun).

Un autre muletier de Lantosque, parcourant l’antique route du sel vers la Madone de Fenestre, vit sa monture emportée par une avalanche. Il ne put en récupérer la viande qu’en la partageant avec une louve (C. Borriglione).

Un jeune homme de Gourdon, qui faisait son service militaire à Antibes en 1880 fut une nuit dévoré par des loups alors qu’il rejoignait son village pour y passer une courte permission. Le vieux curé de Gourdon se rappelait en 1955 avoir participé dans sa jeunesse à des battues et à des « charivaris et tintamarres » faits avec de vieilles casseroles pour éloigner ces fauves des troupeaux et des bergeries. Il reste encore, sur les plateaux des Pré-Alpes de Grasse, de nombreux courtils, enclos dont les ruines ont été quelquefois confondues avec des « castellaras » préhistoriques.

En 1882, devant ses menaces, sous la présidence de Jules Grévy, une loi du 3 août codifia et tarifa les primes à verser en cas de destruction des loups, 100 francs par tête de loup, 150 francs par tête de louve pleine, 40 francs par tête de louveteau (c’est-à-dire un animal pesant moins de 8 kgs). Mieux cette même loi signalait encore l’attribution d’une prime de 200 francs, si l’on prouvait que le loup tué s’était jeté auparavant sur des êtres humains.

Au début du siècle, un loup pourchassé réussit à s’échapper dans le secteur de Séranon. A la même époque, on ferme le soir les portes du village d’Ilonse pour s’en protéger.

C’est en 1906 que les derniers loups seront aperçus : 4 du côté de Péone et 1 vers l’Argentera dans la Haute Vésubie.

J. Plent de Saint Martin de Vésubie rapporte que son père et des collègues, au début de notre siècle, avaient rencontré deux loups au Boréon. Un autre loup solitaire rôdait lui autour de la Madone de Fenestre après la guerre de 1914-1918. Plus tôt, vers 1890, un certain Roaino de Venanson était trappeur de loups, touchant primes de la mairie et du département, pour protéger les troupeaux. Lorsqu’il venait à Saint Martin, ses vêtements étaient imprégnés par l’odeur du loup au point que les chiens le suivaient en grondant, prêts à mordre !

Tous les moyens furent alors employés pour détruire les loups : fusil, piège et poison. C’est par ce dernier qu’ils furent anéantis.

Le dernier loup des Alpes-Maritimes aurait été tué en 1913 par M. Maurel de Belvédère. Néanmoins dans l’entre-deux-guerres, en juin, au quartier du Villard proche de Saint Martin de Vésubie, une chute de neige tardive entraîna l’attaque par une louve et ses petits d’un troupeau de génisses remisé dans un abri sous roche. Le vacher assista impuissant au massacre de deux de ses bêtes depuis son cabanon. (J. Plent).

A la même époque, Jean-Baptiste Plent, monté une année en avril à la Madone de Fenestre, s’était assoupi après avoir cassé la croûte. Réveillé par un léger bruit, il vit un loup à quelques pas, prêt à bondir sur lui ! L’animal s’enfuit dès que l’homme se redressa. Le malheureux montagnard resta trois mois malade de peur.

Pas loin de là, à Mollières, entre Tinée et Vésubie, Madame Giuge témoigne qu’entre les deux guerres son père s’était fait attaquer par un loup, aussi pour éloigner la menace, les gens du lieu allumaient de grands feux la nuit, autour du village.

Ma propre tante, institutrice à Barels, au début des années vingt, rejoignait notre village de Villeneuve d’Entraunes, armée d’un revolver pour se protéger d’une possible attaque des loups.

Au-delà du col de la Lombarde, au-dessus d’Isola 2000, dans les années trente, le gardien du sanctuaire de Sainte Anne de Vinadio prétendait apercevoir des loups en hiver autour de son refuge (Dr Paschetta).

Enfin, plus près de nous, des excursionnistes fréquentant dans les années soixante dix l’ancien refuge des Adus (Boréon), ont relevé dans la neige des empreintes attribuables à des loups (M. André).

On prétend aujourd’hui que le dernier loup tué en France l’a été en 1942 en Haute-Marne et qu’un autre l’aurait été en 1981 dans l’Ariège. C’est encore une fois oublier les réalités des Alpes-Maritimes ! En effet, rappelons qu’à Berghe, sur la commune de Fontan, un superbe loup a été abattu en 1987. L’animal naturalisé trône dans la mairie de cette commune.

Brusquement, tout s’amplifie : en novembre 1992, on signale deux loups dans le secteur de Mollières inclus dans le Parc du Mercantour. En juin 1994, six loups sont recensés dans la Haute Vésubie. D’autres spécimens sont repérés à la même époque par des chasseurs au-dessus de Châteauneuf d’Entraunes !

Venu paraît-il d’Italie centrale (Abruzzes) à travers les Apennins, le retour flatteur de ce féroce carnassier devrait promouvoir l’image de marque du Parc du Mercantour, lieu naturel sauvage chargé d’émotion. Déjà les visiteurs affluent à la recherche de sensations fortes !

Il semble que cette fois l’homme souhaite dominer sa crainte ancestrale pour accepter la présence du loup et le côtoyer, mais à quel prix ?

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