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09/03/2013

A LA GAUDE: LES BANDITS DE LA GARBASSE

ATTAQUE D'UNE DILIGENCE.jpg

Constituant un passage naturel au pied des Alpes, la côte et le moyen pays ont été parcourus à toute époque par des pillards: traînards de troupes en campagne, mercenaires débandés, sans oublier les pirates venus de la mer.

Cette menace permanente entraîna les habitants dès la préhistoire à se regrouper sur des promontoires pour mieux voir et se défendre. Retranché entre les murs des villages perchés, on n'en sortira que pour les nécessités agricoles et pastorales. De là, les petits cabanons, les modestes bastides et bergeries éparpillées dans la campagne offrant, à quelques heures du village, un abri temporaire. Point de grandes fermes isolées, propres aux hautes vallées alpines, mieux protégées parce qu'à l'écart des visiteurs indésirables.

Le souvenir de ces agressions n'a pas quitté la mémoire des anciens. Voici encore quelques dizaines d'années le chemin reliant Saint Laurent du Var à Saint Jeannet était baptisé «la route des brigands». Serpentant le long des collines à travers les solitudes forestières propices aux guets-apens, il ne devait pas faillir à sa réputation jusqu’en 1970. A cette époque et à trois reprises, les fourgons blindés transportant la paye du Centre d'Etudes et de Recherche d' l.B.M. furent attaqués en ces mêmes lieux. La malédiction s'est dissipée aujourd'hui le long de la corniche où les villas résidentielles se succèdent presque sans interruption.

Lorsque Sylvaine déballa les vêtements du coffre ramené à la grotte du Mont Vinaigre, elle poussa des exclamations de joie. Présentant contre son corps juvénile une superbe robe à paniers et dos flottant, décorée de dentelles, elle lança:

«Avec ça Jeannot, tu ne pourras pas dire que tu n'as pas une dame !»

Faisant lestement sauter sa chemise qui cachait deux seins pointus, la jeune fille enfila l’habit puis ajusta soigneusement le corsage lacé à baleines. De gros rires saluèrent la métamorphose de Sylvaine Gastaud. Les hommes assis autour du feu n'en croyaient pas leurs yeux. Surpris par le spectacle, Gaspard de Besse le chef entrant dans la grotte s'écria: «Oh! Mais c'est la Du Barry en personne !»

Encouragée par le succès, Sylvaine souriante se para alors d'un collier et de boucles d'oreilles garnies de brillants... Tenant un miroir à main, elle rejeta en arrière sa chevelure blonde avant d'éclater d'un rire sonore. Son ami Jean Bouis observait la scène, à l’écart, de ses petits yeux noirs pétillants du reflet des flammes qui éclairaient la caverne.

Ce jour-là, la chasse avait été bonne. Lorsque la chaise roulante du Comte de Grimaldi avait quitté l’Auberge des Adrets pour s'engager dans la descente de l'Estérel en direction de Cannes, une trentaine d'hommes et une femme, visages masqués par des foulards, avaient surgi au détour du chemin, pistolets aux poings, immobilisant le convoi.

Rapidement maîtrisés les quelques hommes d'escorte s'étaient rendus.

Le Comte et sa femme furent dépouillés de leur bourse et de leurs bagages au milieu des plaisanteries.

Quelques minutes plus tard apparaissait la patache de Maître Pellegrin, négociant en vaisselle de Brignoles remontant de Vallauris.

Les brigands ayant disparu, désemparé il libéra les malheureux voyageurs bâillonnés et ficelés au tronc d'un pin.

Nous étions le 16 septembre 1780. Le rapport de police détaillant cette opération la mit au compte de Gaspard de Besse et de ses lieutenants Gaspard Augias de la Valette, Jean Bouis de Vidauban, aidés de leur bande de  malfaiteurs.

Alors que la blonde Sylvaine exprima le désir de conserver les atours de Madame de Grimaldi, les choses se gâtèrent. Un partage équitable du butin devait selon

l'évaluation de Gaspard de Besse ne laisser à la jeune femme que les boucles d'oreilles. Jean Bouis exigea davantage et en particulier la robe et le collier, se disant prêt à abandonner galamment sa part au profit de sa belle. Mais Gaspard ne voulut rien entendre.

«Puisque tu refuses, dit-il à Gaspard, et bien je te quitterai, j'en ai assez de dépendre de ta volonté.

- Tu veux en faire à ta tête ? Libre à toi mon gars, mais nous n'avons plus rien à faire ensemble».

La rupture était consommée.

Le lendemain, Jean Bouis et Sylvaine en compagnie d'une douzaine de malandrins s'estimant eux aussi lésés prirent la route de Grasse vers d'autres horizons.

La petite troupe mit cap à l'Est. Jean Bouis avait son idée: opérer à proximité de la frontière du Var, pour fuir sur les rives du Royaume de Sardaigne si les choses tournaient mal.

Trottinant du pas de leurs montures comme de paisibles voyageurs, traversant les villages et la campagne provençale brûlée par le soleil de l'été, la bande parvint à la nuit tombante au-delà de la Gaude.

Rencontrant un groupe de vendangeurs, Jean Bouis les interpella :

 «Eh! Les amis pourriez-vous nous indiquer un gîte pour nous refaire, nous et nos bêtes ? » Abusés par la tenue élégante des malandrins, les paysans leur offrirent d'occuper la bergerie de la Garbasse, abandonnée en cette saison:

«Messieurs, Mademoiselle, vous avez dépassé le bourg et vous ne trouverez plus rien avant la Baronne, la dernière auberge avant le passage du Var. Montez donc vous installer à la bergerie, elle est vaste et pourvue de paille et de foin qui vous feront bonne litière! »

La situation de la bâtisse à l'écart, perchée comme une tour sur la barre rocheuse dominant le chemin de Vence à Saint Laurent et à deux lieues du gué de la Baronne, présentait tous les avantages.

Après avoir déchargé et déballé les coffres, pansé chevaux et mulets, on aménagea tant bien que mal.

Sylvaine alluma un grand feu dans la cheminée de la salle commune pour chasser

l'humidité, le repas fini le chef fit le point. Le jour suivant, les éclaireurs iraient reconnaître les alentours, quelqu'un aurait pour mission de contacter à Saint Jeannet un certain Baptiste Béranger, ancien du bagne de Toulon, vieille relation de chaîne de Jean Bouis, reconverti dans la contrebande.

Tard dans la nuit, Sylvaine rejoignit son amant dans la paille, caressant sa poitrine velue elle posa ses lèvres sur l'échancrure où s'inscrivaient en cicatrices roses les deux lettres G.L. marquées au fer rouge.

Baptistin Béranger, un rouquin vif et trapu accepta avec joie ce renfort inattendu qui allait décupler les profits de ses coupables activités:

«Tu sais, Jean, ce qui marche en ce moment, ce sont les «indiennes», ces étoffes peintes ou imprimées. On en raffole par ici. Ça sert aussi bien pour les toilettes que pour l’ameublement. On les trouve pour rien à Villefranche, le tabac aussi y est détaxé !

- Très bien, mais il faut une mise de fonds pour démarrer notre affaire. Je m ' en charge.

- T'en fais pas je connais le moyen, avec des hommes décidés, on peut faire coup double: éliminer des concurrents et ramasser l'argent qu'il nous faut».

Le marché était conclu.

Dans les semaines qui suivirent, les rapports de police notent des attaques çà et là: une ferme, un hameau, une auberge un peu isolée, sans parler des malheureux voyageurs détroussés alors qu'ils se rendaient des terres de Savoie vers la Provence. Jean Bouis, Sylvaine et leur bande ne chômaient pas.

Ainsi voilà ce qui se passa le 20 novembre 1780.

Ce soir là, la ferme de la Grande Bastide au Touroun devait être mise au pillage. Prétextant venir de la part du roi, pour voir s'il n 'y avait pas de produits de contrebande cachés dans la maison, la bande s'introduisit dans la ferme...

Le lendemain lorsque la maréchaussée parvint sur les lieux, ce sera le spectacle classique si souvent décrit: la demeure dévastée, les malheureux occupants grièvement blessés, les coffres et les armoires éventrés, le linge éparpillé sur le sol et les cachettes si chères aux paysans vidées de leur contenu. Cette fois les bandits avaient emporté mille cent livres en pièces d ' or, puis fouillant la magnanerie deux mille deux cents livres dans une «pignata». Des armes avaient également disparu: trois pistolets, deux fusils, quatre couteaux et tout ce qui pouvait représenter à leurs yeux une quelconque valeur.

Les sommes ainsi recueillies furent investies dans l'achat de ces fameuses «indiennes», ces produits à la mode vendus ensuite à des prix compétitifs.

Grâce à l'habile Baptistin, les débouchés ne manquaient pas. Le commerce de ces marchandises joint à celui du tabac assuraient des revenus plus lucratifs que les incertaines et dangereuses attaques de fermes ou de diligences.

Sylvaine et Jean prospéraient, grisés par leurs succès ils rêvaient souvent les nuits de pleine lune se voyant déjà en bourgeois nantis et respectés, ayant pignon sur rue, entourés d'une foule de valets s'activant dans de vastes entrepôts bourrés de ballots de toutes sortes: «Tu ne changeras pas Sylvaine, je t'ai connue servante dans une auberge et tout de suite tu m'as séduit avec ton teint de lait et tes yeux de renard malicieux. Pour toi, j’ai quitté Gaspard, pour toi, j'ai aujourd'hui arrêté de voler, me limitant à la contrebande quitte à passer auprès des autres pour un couard. Voilà maintenant que tu veux me transformer en bourgeois pansu ! Tu exagères !

-        Jeannot nous serons heureux et tranquilles. Pourquoi risquer sa vie chaque jour ? Je ne veux pas te perdre et puis j'en ai assez de courir les chemins».

Au fil des jours, les brigands de la Garbasse rentrent en relation avec des commanditaires de Vence et Grasse qui vont même jusqu'à leur avancer les fonds nécessaires à leur trafic!

De l'autre côté de la frontière, les marchands du port franc s'engagent à les ravitailler pourvu qu'ils assurent l'écoulement de leurs produits. Organisés et efficaces, Jean Bouis et sa troupe sillonnent alors de nuit des itinéraires d'approvisionnement tortueux.

Leurs caravanes muletières franchissent les gués du Var puis par des chemins détournés livrent leurs cargaisons aux quatre coins de la région.

Oubliant leur vocation première de brigands, les hôtes de la Garbasse se transfor­ment en «margandiers» c'est à dire en négociants contrebandiers scrupuleux et responsables.

Pourtant sur leurs têtes pèsent des menaces aussi lourdes que celles encourues par des bandits de grand chemin. L'exemple se doit d'effrayer le peuple en le dissuadant de se livrer à pareil négoce: c'est la galère à perpétuité et pour le récidiviste la peine de mort, écartelé sur la roue.

Déjà Jean Bouis envisage de s'installer avec sa belle, rue Saint Lambert à Vence, non loin de l'évêché. Pourtant tout bascule à nouveau un beau matin de mars 1781.

Alors que Sy1vaine se préparait à aller ferrer un couple de mulets jusqu'à Saint Jeannet, elle eut la curiosité de se pencher vers le vallon. Ecartant les genêts humides de rosée, elle aperçut en contrebas une tunique bleue à demi cachée par les buissons, puis deux, puis trois! Son sang ne fit qu'un tour.

Des tuniques il y en avait partout autour de la bergerie !

Bientôt au son des tambours et des fifres comme à la parade, les quatre vingts gardes de la gabelle encerclaient le repère des bandits. Le combat s'engagea impitoyable, les hommes du lieutenant Audibert ne lâchaient pas prise. Au crépuscule, les gardes malgré la vigueur de leurs attaques, n'étaient pas parvenus à escalader les rochers derrière lesquels se retranchaient les brigands.

Profitant de la nuit tombante Jean Bouis et Sylvaine rassemblèrent les rescapés, la retraite s'effectua en bon ordre. Franchissant les lignes adverses en rampant dans l'obscurité, ils s'enfuirent vers le col du Pilon et par la forêt jusqu'à la Baronne où, traversant le Var ils trouvèrent refuge dans le Comté de Nice.

De là, par le Piémont et la Savoie, les malandrins réapparurent plus tard dans le Dauphiné pour y poursuivre leur vie aventureuse.

Aujourd'hui il ne subsiste que les ruines d'une bergerie accrochée sur une barre rocheuse. En ces temps lointains, avant de s'engager sur cette portion du chemin reliant Saint Laurent du Var à la Gaude, le voyageur recommandait son âme à Dieu. Accélérant le pas il fixait alors avec inquiétude ces murs gris et sinistres qui abritaient les terribles brigands de la Garbasse.

EXTRAIT DES "HISTOIRES ET LÉGENDES DES BALCONS D'AZUR": LA GAUDE, SAINT JEANNET, GATTIÈRES, CARROS, LE BROC, BÉZAUDUN, COURSEGOULES, TOURRETTES SUR LOUP, VENCE, SAINT PAUL DE VENCE, LA COLLE, ROQUEFORT LES PINS, VILLENEUVE LOUBET, CAGNES...

De La Gaude à Vence et au Broc, le vaste belvédère qui surplombe la Méditerranée et le Var reste méconnu. La région provençale des « Balcons d'Azur » renferme pourtant des trésors histo­riques et architecturaux qu'il est urgent de découvrir, au-delà de la splendeur des paysages. C'est à ce voyage insolite que nous invite l'auteur, le long d'un amphithéâtre, au cœur duquel s'égrènent les célèbres fleurons de LA GAUDE, VENCE, SAINT-JEANNET, GATTIÈRES, CARROS, LE BROC.

Passant tour à tour de la réalité des faits historiques, chargés de fabuleuses anecdotes, aux légendes, Edmond Rossi, auteur de divers ouvrages sur le passé et la mémoire des Alpes-Maritimes, a recueilli et réuni quelques moments singuliers de ces villages.

Le choix de La Gaude s'impose comme le centre de gravité de ce « triangle d'or» d'une richesse exceptionnelle. Aux limites de ce secteur, des vestiges témoignent également d'un passé où l'insolite nous interpelle pour mieux conforter la légende: chapelle oubliée de COURSEGOULES, fayard de BÉZAUDUN, tombeau mystérieux de TOURRETTES-­SUR-LOUP, ruines austères de VENCE ou cachées de ROQUEFORT-LES-PINS, sentinelle fortifiée de SAINT-PAUL et abbaye de LA COLLE, châteaux de VILLENEUVE-LOUBET et de CAGNES.

La Gaude, célèbre pour son vin sera aussi l'inspiratrice de Marcel Pagnol pour sa « Manon des Sources ». D'Hercule à d'Artagnan venu arrêter le marquis de Grimaldi à Cagnes, laissez-vous guider par les fantômes des personnages, pour parcourir les vivantes ruelles de ces villages et la riante campagne alentour. L'agréable découverte de ces bourgs authentiques aux limites de la Provence, vous révélera bien d'autres trésors, dignes de ceux cachés là par les Sarrasins et les Templiers, bien présents dans tout ce secteur.

Ouvrage illustré, de 160 pages,  au prix de 18 € dédicacé par l'auteur, en contactant: edmondrossi@wanadoo.fr 

16/02/2013

LES TEMPLIERS ET LES HOSPITALIERS DES MOINES SOLDATS EN PROVENCE

LES ORDRES DES CHEVALIERS.jpg

Huit ans après le concile de Troyes, en 1136, Arnaud de Bedos, un des frères fondateurs de l’Ordre, apparaît avec le titre de Maître de la Provence et partie des Espagnes et procureur de la commanderie de Richerenches, laquelle allait devenir, la mère de toutes les maisons du Temple de Provence.

Fort étendue, la maîtrise de Provence englobe à partir de 1143 certaines partie de l’Espagne, le Languedoc, le Roussillon, la Gascogne, la Guyenne, le Dauphiné ainsi qu’un secteur de l’Italie.

En Provence proprement dite, l’ensemble des commanderies recensées forme un réseau dense de maisons et possessions diverses, témoignant de la puissance templière dans cette région. Trente deux commanderies sont relevées avec, à la tête de la juridiction commune avec le Languedoc, Saint Gilles du Gard, siège du maître provincial, Arles, Richerenches, Aix en Provence, Lus la Croix Haute, Le Ruou, Grasse comme commanderies majeures.

Tout débute par quelques dons isolés, comme en 1124 à La Motte, dans le diocèse de Fréjus, mais c’est en 1136 dans l’évêché de Saint-Paul-Trois-Châteaux, qu’Arnaud Bedos, arrivé d’Espagne, obtient par une donation épiscopale, une église, un palais et quelques places attenantes.

La première commanderie installée à Richerenches multiplie ses acquisitions qui la place en 1151, à la tête de plusieurs localités du district.

Le Temple implante ensuite une maison dans la cité d’Avignon vers 1150, dépendante au début, de la commanderie d’Arles. Mentionnée en 1137, peu de temps après Richerenches, la commanderie de Saint Gilles possède de nombreuses dépendances dans le delta du Rhône, comme aux Saintes-Marie-de-la-Mer.

Les Templiers s’établissent ensuite à Aix (1143), Marseille (1173), Fos, puis vers l’intérieur à Lachau (1167), Sisteron (1154), avant de poursuivre leur pénétration vers les vallées du Verdon et de l’Argens, au Ruou-Villecroze (1155) et enfin en direction de la Provence orientale, à Grasse (1176/1196), Nice (1135/1193), Biot (1209) et Rigaud (1260) (La première date mentionne la présence initiale, la seconde la fondation d’une maison).

La Provence proprement dite dénombre vingt neuf maisons, réparties dans les différentes régions naturelles du pays : sept au nord de la basse Durance dont  Richerenches, sept dans le bas Rhône, trois dans le secteur d’Aix-Marseille, trois en moyenne Durance, cinq dans le centre de la Provence le long de l’Argens et quatre dans les Alpes Maritimes.

La maîtrise de Provence, étendue jusque vers le Languedoc, apparaît d’une extrême importance, non seulement pour le nombre de ses possessions, mais aussi par son rôle stratégique contrôlant le trafic de la vallée du Rhône et de Marseille, port d’embarquement favori des croisés et des pèlerins pour la Terre Sainte.

La Maison du Temple de Marseille se verra contrainte de négocier les départs des navires vers l’Orient, avec les puissants armateurs de la cité.

Elle obtiendra l’autorisation en 1264, d’embarquer un maximum de 1500 passagers, deux fois l’an, en avril et août. Bien d’autres pontons provençaux serviront d’embarcadères comme à Fos, Toulon, Hyères, Cannes, Antibes et Nice.

Mais avant tout, comme dans tout l’Occident, les ressources des commanderies templières de Provence resteront celles obtenues par l’exploitation des terres généralement riches et fertiles, jointes aux perceptions de redevances diverses prélevées sur les paysans et tenanciers.

De plus, la Haute Provence, terre d’élevage, accueille leurs troupeaux, transhumant sur les alpages, possessions de l’Ordre, expliquant ainsi l’échelonnement de commanderies placées le long des drailles, depuis la plaine rhodanienne jusqu’aux Alpes.

Les vingt neuf commanderies tissent un maillage de possessions, réparties sur plus de deux cent communes. En Provence orientale, celle de Nice étale ses possessions sur six communes, Vence rayonne sur huit communes, Grasse s’étend sur presque autant, Biot sur quatre et Rigaud répartit les siennes sur dix sept communes, soit au total 42 communes concernées par la présence templière.

Grâce au relevé des comptes qui ont été conservés, il est encore possible de s’informer du fonctionnement de ces maisons rurales qui formaient l’essentiel des biens templiers.

En Provence orientale et à ses débuts, l’Ordre du  Temple s’impose avant tout pour ses qualités militaires.

Rappelons que le 4 juillet 1130, Hugues Rigaud, un des frères fondateurs, reçoit dans l’Ordre, comme membre associé, le comte de Barcelone et de Provence Raymond Bérenger 1er, imposant par-là même l’influence templière à la cour provençale.

Vers 1135, à la suite d’un accord entre le Pape et l’Empereur d’Allemagne, suzerain de la Provence, les Templiers sont appelés dans les Alpes Maritimes, pour défendre les populations contre les incursions sarrasines. Cette présence initiale anticipe sur l’installation des maisons, l’ordre militaire agissant avant tout comme milice au service des évêques.

S’il est difficile d’admettre que les Templiers aient pu jouer un rôle militaire au début du XIV ème siècle, au déclin de l’Ordre, en se basant sur l’inventaire réduit de l’armement saisi en 1308, il en est tout autrement à la fin du XII ème siècle,  et au début du XIII ème siècle, lors de leur arrivée dans les Alpes Maritimes. Cette période connaît la dernière invasion musulmane sur les côtes, avec la menace permanente de razzias, incitant les évêques d’Antibes et de Vence à attirer l’Ordre dans la région par l’entremise du Pape.

De même, Alphonse II (1191-1209), inspiré par l’exemple de son père, conduit une stratégie destinée à protéger et asseoir son autorité sur la Provence orientale, en utilisant les ordres militaires comme supplétifs.

Les Templiers et les Hospitaliers, troupes d’élite, vont ainsi quadriller le secteur, en suivant la progression des campagnes comtales, destinées à prendre en main une province rebelle.

Vers 1180, puis au début du XIII ème siècle en 1227, des foyers d’insurrection s’allument à Castellane et Grasse, le premier conflit s’achève par le siège de Castellane en 1189. Les Hospitaliers seront à cette occasion nantis de cinq places fortes, formant une solide barrière, entre la baronnie de Castellane et la zone d’influence de la ville de Grasse et des seigneuries des alentours, impliquées dans le soulèvement. Les Templiers ne tarderont pas, dans ce contexte belliqueux, à s’installer à Grasse, Vence et Biot de façon définitive.

L’Ordre du Temple, présent au Ruou et à Salgues en 1157, amorce une pénétration significative vers l’est à Lorgues (1170/1193), Vence (1190), Nice (1135/1193), Grasse (1176/1196), Biot (1209), partageant ce mouvement avec les Hospitaliers, autre ordre militaire impliqué dans la stratégie comtale.

Pour mieux situer les forces en présence et comprendre le rôle militaire actif des Templiers et de leurs frères Hospitaliers, à la fin du XII ème et au début du XIII ème siècle, précisons que les ordres militaires, soumis à la papauté, interviennent ici, pour soutenir et défendre les nouveaux évêques, issus de la réforme grégorienne, sur qui s’appuie l’autorité des comtes de Provence de la Maison de Barcelone.

En face, s’oppose une aristocratie régionale factieuse, dépossédée de ses prérogatives féodales et du pouvoir d’élire en son sein des prélats, acquis aux intérêts de sa cause. Ce mouvement conservateur et séditieux bénéficie en outre, des faveurs tactiques de la République de Gênes et de l’Empereur d’Allemagne, suzerain lointain, hostile au pape et donc indirectement aux évêques et à leur allié  le comte de Provence.

Dans cette situation conflictuelle, les répartitions géographiques des établissements concédés au Temple et à l’Hôpital respectent un certain équilibre, le Comte ayant le souci de n’avantager aucun des deux ordres.

Leur présence, attestée à Comps, Clumanc, Esclapon, Saint-Auban, Thorenc où se déroulèrent des batailles, serait selon le spécialiste J.C. Poteur, suffisamment significative, pour confirmer qu’à la fin du XII ème siècle et au  début du XIII ème siècle , « les ordres militaires aient joué un rôle de premier plan dans la stratégie comtale ».

Présente dès le début dans les croisades, l’aristocratie niçoise, déloyale et prompt à s’allier aux Génois comme de 1164 à 1176, sera l’objet d’une mesure de relégation explicite, imposée par le Comte de Provence Alphonse 1er roi d’Aragon (1166-1193).

Ainsi lors d’un concile tenu à Embrun, le comte fera interdire la ville de Nice aux croisés, par l’autorité ecclésiastique. Tout niçois qui souhaitait aller à la croisade, devait préalablement prêter serment de ne pas retourner à Nice, tant que la ville n’aurait pas fait acte d’allégeance.

L’historien local Alberti témoigne également de la participation active des Sospellois, à la prise de Jérusalem et de certains d’entre eux, dans l’Ordre du Temple comme en 1211.

Nice, redevenue provençale (1176), voit s’établir les premiers Templiers de manière définitive. Leur vocation militaire se confirme, lorsque les consuls de Nice chargèrent le commandeur Raymond de Pamias d’assurer en 1205 et pour un an, la garde d’une tour de la ville. Il s’agissait de la tour Bertrand Desa. J.A. Durbec précise : « Il est donc possible que les successeurs de Raymond de Pamias aient été appelés, occasionnellement, comme tous les seigneurs de quelque importance, sur tel ou tel point stratégique de la région, pour y participer au service du guet. »

L. Dailliez atteste de cette fonction militaire, en indiquant : « Quant aux tours de guet, il est normal que les frères aient eu un rôle à jouer, comme nous le voyons aussi dans les villes ».

De plus, dans les fiefs et villages dont ils étaient propriétaires, les Templiers assuraient la sécurité des populations comme à Biot, à la Bastide-Saint-Laurent (Vence) et Rigaud.

Faut-il supposer que les Templiers aient pu être chargés de la surveillance des côtes, grâce à un réseau d’alerte, reliant des tours de guet échelonnées le long de la côte et jusque vers l’intérieur du pays ? Aucun texte ne justifie ni ne dément cette hypothèse.

Néanmoins J.C. Poteur, médiéviste, spécialiste des édifices militaires de la Provence orientale, relève que le château de Cannes au sommet de la colline du Suquet, remanié par l’évêque d’Antibes entre 1173 et 1213, présentait alors un plan quadrangulaire, laissant supposer qu’il ait été édifié avec l’aide des Templiers, selon le schéma classique d’une commanderie.

L’ensemble offrait une vaste cour quadrangulaire centrée sur un donjon massif, avec sur deux côtés opposés de l’enceinte intérieure, une église castrale et un logis confortant les remparts.

Face aux menées expansionnistes de la République de Gênes, alliée aux sires de Grasse-Antibes, l’évêque d’Antibes, fidèle vassal du Comte de Provence, est conduit entre 1208 et 1213 à fortifier tous les points névralgiques de la côte : Antibes, Cannes, Arluc et La Napoule. Nul doute que les Templiers, stratèges et auxiliaires militaires précieux, aient participé à cette entreprise de fortification et de défense de la côte, comme architectes et troupes aguerries.

 

D’après «Les Templiers en Pays d’Azur »

Cet ouvrage numérisé est actuellement disponible en CD (au prix de 18€) sur simple demande à:: edmondrossi@wanadoo.fr

 

Reconnu comme le département de France le plus pourvu en possessions templières, les Alpes Maritimes conservent encore de multiples et intéressantes traces de la présence au Moyen-Age de ces fiers chevaliers.

Quel fut le rôle des Templiers, très tôt installés dans cette région entre mer et montagne ?

Que connaît-on des chroniques oubliées et des règles secrètes de l’Ordre du Temple ?

Par ailleurs, quel crédit accorder aux légendes relatives à leurs trésors cachés ?

Enfin, quels monuments et vestiges portent encore l’empreinte des chevaliers « de la croix et des roses » ?

Les Templiers inspirent d’abord l’image glorieuse de moines soldats se jetant la lance ou l’épée au poing, pour défendre ardemment les lieux saints, à l’époque des croisades.

Par la suite, ce tableau avantageux se nuance, avec l’évocation de leurs richesses, pour s’obscurcir enfin dans l’épaisseur du mystère, avant de n’être plus éclairé que par les sinistres lueurs des bûchers où s’achève l’épopée des frères du Temple, accusés d’hérésie.

Auteur de divers ouvrages traitant de l‘Histoire des Alpes Maritimes, Edmond Rossi, niçois passionné par le passé et la mémoire d’une région qu’il connaît bien, nous entraîne dans une attentive et fascinante découverte des annales et des sites toujours hantés par l’ombre des chevaliers au blanc manteau à la croix rouge.

 

Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur

http://saintlaurentduvarhistoire.hautetfort.com

18/01/2013

VENCE ET LA GAUDE AU MOYEN ÂGE: DE FUNESTES REFUGES DE CATHARES

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Tout au long du XIIe et XIIIe siècle, l’Eglise dut combattre des hérésies dont les plus importantes furent celles des Vaudois et des Cathares.

Les Cathares, surtout nombreux en Italie du Nord et dans le Midi de la France, croyaient que le monde et la société étaient entièrement mauvais. Ils voulurent remplacer le christianisme par une autre religion et former une autre église.

L’Eglise de Rome mena contre eux, en Languedoc, une terrible croisade. Elle fonda ensuite pour lutter contre les hérétiques un tribunal spécial : l’Inquisition.

Si les Vaudois sont inspirés par la pauvreté, en réaction contre la richesse, les Cathares poursuivent un idéal de pureté, en se réclamant d’une tradition spirituelle orientale, le manichéisme, opposant le bien et le mal.

Le Catharisme se développe surtout en Italie du Nord et dans le sud  de la France actuelle (Provence et Languedoc), le long des routes commerciales qui unissent ces régions aux Balkans byzantins, foyers de manichéens orientaux : les Bogomiles.

Les hérésies, devenant de véritables religions hostiles au christianisme, s’organisent en églises avec leurs rites et leur hiérarchie.

Il y eut des évêques cathares et un grand concile international cathare se tint en 1167 à Saint Félix de Caraman, près de Toulouse.

Cette véritable contre-église s’installe également en Provence orientale et eut à subir à la fin du XIIe siècle l’hostilité de l’église romaine, résolue à exterminer l’hérésie par la force.

L‘Eglise organise contre les Cathares du Midi de la France ou Albigeois, une lutte armée qu’elle reconnut comme une «croisade », avec tous les avantages matériels et spirituels qui s’y rattachaient. Encadrés par des légats pontificaux (moines et abbés cisterciens), les petits seigneurs et les aventuriers venus de la France du Nord surpeuplée, se ruèrent à l’assaut des riches terres et des villes du Languedoc.

Malgré les atrocités comme le sac de Béziers (1209) où la ville fut pillée et incendiée (y compris la cathédrale) où des milliers de femmes, enfants, vieillards, réfugiés dans les églises, furent massacrés,  il fallut l’intervention du roi de France à partir de 1219, pour venir à bout de la résistance des Albigeois.

Le traité de Paris de 1229 prépara la réunion de la France du Midi et de la France capétienne du Nord.

Les hérésies, cathares ou vaudoise, recrutaient leurs fidèles dans toutes les classes de la société. Mais les plus fervents adeptes venaient des opposants à l’ordre économique, social et politique du système féodal : marchands, notables des villes, travailleurs des champs et des villes (comme les tisserands), mais aussi quelques nobles.

La croisade ne mettant pas fin à l’hérésie, l’Eglise eut alors recours au tribunal de l’Inquisition, pour traquer et juger les hérétiques. Comme les accusés refusaient le plus souvent d’abjurer, l’Eglise les abandonnait alors au «bras séculier », c’est à dire aux autorités publiques et laïques qui étaient tenues de les châtier.

En France, la peine consistait le plus souvent à être brûler vif.

Ces moments d’horreur de notre histoire ont laissé des traces dans les chroniques des Alpes Maritimes.

Surgi, près du château, le Castrum de Gauda sera d’après l'opinion de certains histo­riens, entièrement rasé à la suite de la résistance opposée par une bande d'Albigeois, réfugiés en ce lieu vers 1215.

« La Gaude ayant offert l'hospitalité aux Carthares, lors de leur massacre dans le Midi, fut punie de cette bonne action; on en rasa les murs et il ne resta debout que les ruines du vieux château, que l'on voit encore aujourd'hui et qui fut une habitation des Templiers. » selon Xavier Eyma, (Nice et les AIpes-Maritimes, I865).

Tisserand confirme dans son « Histoire de la cité de Nice et des Alpes-Maritimes, T. I, p. 183. » :

 « Depuis la défaite de Muret, les bandes errantes des Albigeois couraient le pays. Le comte (Raymond Bérenger) leur donna vingt-quatre heures pour quitter la Provence, puis il les traqua partout. La Gaude, l'un de leurs repaires, fut incendiée ».

Cette destruction expliquerait le départ des rescapés plus au sud, où ils allèrent fonder, avec les habitants d'Alliganza (La Condamine), les deux hameaux de la Haute et de la Basse-Gaude.

La réunion des trois castrum formera le castrum de Triganza.

L. Dailliez (Vence : un diocèse, une cité, un canton) signale que Guillaume Giraud, évêque de Vence de 1176 à 1193, s’attacha surtout comme le fit son prédécesseur Lambert «à combattre les hérétiques qui prêchaient leur doctrine dans le diocèse…Le diocèse de Vence avait ouvert ses portes aux Albigeois et aux Cathares qui commençaient à réunir quelques embryons de communautés à La Gaude et à Gattières ».

Plus loin l’auteur poursuit : « Romée de Villeneuve fut dans l’obligation de lutter contre les hérétiques. Venant d’Italie ou chassés par les barons du Nord, faisant la pluie et le beau temps dans le Languedoc, les Vaudois et les Cathares s’installent dans notre région et principalement à La Gaude. Une église est installée et nous trouvons mention d’un évêque cathare dans la région…Les archives inquisitoriales de Lombardie à Milan font état de quatre brûlements à Vence au lieu-dit l’Enfer, en présence de l’inquisiteur de Nice, frère Giacomo et de l’évêque du lieu le 19 juillet 1241. Il en sera de même à La Gaude et Gattières ».

La vocation cathare de La Gaude apparaît évidente à la lecture de ces documents, avec le cortège de persécutions qui en découlèrent.

Paul Canestrier (Traditions religieuses en Pays niçois) indique : « Des colonies de Cathares, d’Albigeois, de Vaudois et d’autres iconoclastes chassés du Languedoc se fixèrent dans les vallées, notamment à Saint Etienne de Tinée, à Péone, à Sospel, au début du XIV ème siècle. Ces hérétiques troublèrent les esprits, incubèrent des idées ariennes, le satanisme, le goût de la magie et de la sorcellerie, réveillèrent les croyances païennes aux bons et aux mauvais génies. Le résultat le plus clair fut de répandre, dans les masses populaires, la peur du Diable, des esprits du mal et de leurs auxiliaires, les sorciers. ».

G. Beltrutti (Tende et La Brigue) précise, au sujet des sorcières victimes de la sévérité des autorités civiles et religieuses : « En 1426, une femme de La Brigue,  accusée de sorcellerie, fut torturée et brûlée à Sospel ; le 10 octobre 1446, le bailli de La Brigue a recours au souverain pontife et s’oppose à la demande de remettre plusieurs sorcières au vicaire apostolique de Sospel. L’évêque de Vintimille s’occupe aussi des sorcières et des hérétiques. Lors de l’été 1497, il envoie à La Brigue l’inquisiteur Fra Girolamo ».

Beltrutti poursuit : « Il est donc prouvé qu’à cette époque, nous nous trouvons en présence d’un mouvement hérétique qui, bien qu’encore circonscrit, détermine déjà la présence d’un inquisiteur à La Brigue. Les premiers éléments  concernant l’apparition des hérétiques dans la vallée de la Roya remontent à 1476, c’est à dire à l’époque où l’évêque de Vintimille faisait monter au bûcher de nombreux hérétiques comme le narre Gioffredo ».

J.P. Domerego (Sospel, l’histoire d’une communauté) confirme : « C’est surtout La Brigue qui, vers le milieu du XV ème siècle, devient un centre très actif ouvert aux idées des Vaudois.

Dès cette époque les prêtres de Tende, La Brigue et Saorge prêchent ardemment contre les hérétiques. Cependant beaucoup de croyants se réunissent déjà dans une grotte dite «grotte des Couettes » où des pasteurs commencent à prêcher et à enseigner directement la parole du Christ. De là, l’enseignement gagne Vernante et Sospel où les propositions nouvelles se propagent rapidement dans les masses, prédisposées depuis le siècle précédent, Sospel devient un foyer d’hérétiques.

En 1471, l’évêque de Vintimille se présente dans la ville.

Avec l’approbation du gouverneur de Nice, il fait élever un grand bûcher sur les rives de la Bévéra et fait brûler vives une dizaine de personnes convaincues d’être hérétiques.

La persécution ne cesse pas un seul instant car, dès 1488, le pape Innocent VIII proclame une nouvelle croisade contre les Vaudois.

Les ducs de Savoie se montrent très cruels à l’égard de leurs sujets épousant les idées nouvelles. On voit même le vice-gouverneur Claudio Bonardi venir en personne à Sospel afin d’allumer de nouveaux bûchers. ».

Ainsi est attesté que la lutte fut impitoyable, dans l’ensemble du diocèse de Vintimille, contre les partisans de la doctrine vaudoise.

Les Alpes Maritimes ont donc étaient impliquées directement dans la tourmente religieuse du Moyen-Age et durent subir la cruelle répression de l’Eglise de Rome.

Les sinistres bûchers de l’Inquisition s’allumeront ici comme ailleurs, sur les places des villes et des villages pour d’innocentes victimes «diabolisées » qui n’avaient que le seul tort de croire autrement.

EXTRAIT DES "HISTOIRES ET LÉGENDES DES BALCONS D'AZUR": LA GAUDE, SAINT JEANNET, GATTIÈRES, CARROS, LE BROC, BÉZAUDUN, COURSEGOULES, TOURRETTES SUR LOUP, VENCE, SAINT PAUL DE VENCE, LA COLLE, ROQUEFORT LES PINS, VILLENEUVE LOUBET, CAGNES...

De La Gaude à Vence et au Broc, le vaste belvédère qui surplombe la Méditerranée et le Var reste méconnu. La région provençale des « Balcons d'Azur » renferme pourtant des trésors histo­riques et architecturaux qu'il est urgent de découvrir, au-delà de la splendeur des paysages. C'est à ce voyage insolite que nous invite l'auteur, le long d'un amphithéâtre, au cœur duquel s'égrènent les célèbres fleurons de LA GAUDE, VENCE, SAINT-JEANNET, GATTIÈRES, CARROS, LE BROC.

Passant tour à tour de la réalité des faits historiques, chargés de fabuleuses anecdotes, aux légendes, Edmond Rossi, auteur de divers ouvrages sur le passé et la mémoire des Alpes-Maritimes, a recueilli et réuni quelques moments singuliers de ces villages.

Le choix de La Gaude s'impose comme le centre de gravité de ce « triangle d'or» d'une richesse exceptionnelle. Aux limites de ce secteur, des vestiges témoignent également d'un passé où l'insolite nous interpelle pour mieux conforter la légende: chapelle oubliée de COURSEGOULES, fayard de BÉZAUDUN, tombeau mystérieux de TOURRETTES-­SUR-LOUP, ruines austères de VENCE ou cachées de ROQUEFORT-LES-PINS, sentinelle fortifiée de SAINT-PAUL et abbaye de LA COLLE, châteaux de VILLENEUVE-LOUBET et de CAGNES.

La Gaude, célèbre pour son vin sera aussi l'inspiratrice de Marcel Pagnol pour sa « Manon des Sources ». D'Hercule à d'Artagnan venu arrêter le marquis de Grimaldi à Cagnes, laissez-vous guider par les fantômes des personnages, pour parcourir les vivantes ruelles de ces villages et la riante campagne alentour. L'agréable découverte de ces bourgs authentiques aux limites de la Provence, vous révélera bien d'autres trésors, dignes de ceux cachés là par les Sarrasins et les Templiers, bien présents dans tout ce secteur.

Ce livre est édité par les "EDITIONS CAMPANILE" http://www.editions-campanile.fr

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Ouvrage illustré, de 160 pages, également disponible dans toutes les bonnes librairies au prix de 18 € et dédicacé par l'auteur, en contactant: edmondrossi@wanadoo.fr