17/06/2014
PIERRE DE CHÂTEAUNEUF TROUBADOUR DU PAYS NIÇOIS
Originaire de Châteauneuf de Contes, Pierre de Châteauneuf est né à Nice vers le milieu du XIIIème siècle, ce troubadour suivit en 1265 l'expédition entreprise par Charles d'Anjou, comte de Provence, frère de Saint Louis.
Les dangers que ce prince courut sur mer, son débarquement à l'embouchure du Tibre, avec 36 galères, les fêtes de son couronnement à Rome, comme roi de Naples, par le pape Innocent IV ont fait le sujet d'une chanson en vers composée par le célèbre Pierre de Châteauneuf, qui jouit alors d'une grande renommée parmi les trouvères.
Sorte de reporter avant la lettre, il relata avec précision cette épopée avant de dédier un autre poème à la reine Béatrix, à l'occasion de son couronnement comme reine de Sicile.
Nostradamus raconte que l'infatigable Pierre de Châteauneuf, arrêté dans un voyage par des voleurs qui lui prirent son cheval, son argent, ses habits et même sa chemise, sut habilement s'en tirer alors qu'ils menaçaient d'attenter à sa vie. Il les supplia de lui permettre de faire encore, avant de mourir, une improvisation à leur louange. Ce sang-froid et cette idée extraordinaire dans un moment aussi critique mirent les assassins de bonne humeur. Non seulement ils abandonnèrent leur funeste projet, mais ils lui restituèrent tout ce qu'ils lui avaient pris ! Ils l'emmenèrent ensuite avec eux faire ripaille, lui offrant l'occasion d'enrichir ainsi son inspiration poétique.
D’après les « Histoires et Légendes des Balcons d’Azur », ce livre est disponible dédicacé sur simple demande en contactant : edmondrossi@wanadoo.fr
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21/05/2014
DON ANTOINE CAUVIN, LE CURÉ MILLIONNAIRE DE CONTES
Don Antoine Cauvin naquit en 1810 à Sclos de Contes, un hameau important qui s'étage, bien exposé, au milieu des pins et des oliviers au-dessus de la vallée du Paillon.
Fils de notable, il fait ses études au grand séminaire d'Avignon avant d'aller poursuivre sa formation de théologie à Turin. Dans la capitale piémontaise, il se lie à la famille d'un important seigneur, bien en cour, le comte Piola. Don Antoine Cauvin est ordonné prêtre à Rome en 1834 et appelé par son frère Don Sixte Cauvin, pour enseigner auprès de lui dans une école confessionnelle qu'il vient d'ouvrir à Monaco.
Sans doute doué, outre la théologie, de talents de bâtisseur et commerçant, il crée la première école privée de commerce, à Sestri Levente. Puis s'installe ensuite à Turin, comme chapelain du père de Cavour.
La grande ouverture de sa vie débute en 1847 lorsqu'il part aux Etats-Unis. Il sera successivement curé de Gold Spring, de l'école militaire de West-Point, de Hoboken, de Fort Lee, de Newark. Il fait construire aux U.S.A., deux églises, une école et le premier hôpital de l'état du New-Jersey. C'est là qu'il gagna le surnom d'américain" qui le suivra le restant de sa vie.
Don Antoine Cauvin rentre en France en 1873. Son retour jugé précipité, donna lieu à une rumeur de fuite avec des tonneaux remplis de pièces d'or ! Auréolé de cette légende vivace, il se retira dans une propriété lui appartenant à Castagniers. Il n'oublia pas pour autant son hameau natal de Sclos de Contes.
Il y fit entreprendre, entièrement à ses frais, la construction de l'actuelle église paroissiale. C'est ainsi qu'en 1885 une monumentale église, d'un style contestable et inusité dans la vallée, se dressa au milieu des vignes. Emu par les frais d'entretien nécessités par cette imposante bâtisse pour les finances communales, le Conseil Municipal prudent précise alors dans une délibération : "Considérant que l'ancienne chapelle de Sainte Hélène est suffisante pour les besoins religieux du hameau du Sclos, considérant que l'acceptation de l'église de Monsieur l'abbé Cauvin constitue pour la Fabrique de Sclos une charge non en rapport avec ses faibles revenus, délibère au scrutin secret, et à la majorité de 7 voix sur 12 votants, qu'il n'y a pas lieu d'accueillir favorablement la proposition du Conseil de Fabrique de Sclos relativement à la donation de l'immeuble Cauvin".
Face à cette réserve, l'abbé Cauvin ajouta à la donation de l'église : "les voûtes sises au-dessus de la chapelle" qu'il s'était réservé précédemment et surtout la somme énorme à l'époque de 1000 Francs pour l'entretien de l'église. Le Conseil Municipal devant tant de générosité, revint sur sa décision et accepta le don.
L'inauguration solennelle eut lieu le 30 Mars 1891. L'abbé Antoine Cauvin mourut à Nice le 27 Mai 1902. Le village avait commémoré en 1900 son jubilé et ses 90 ans. L'abbé avait eu neuf frères et sœurs. Ses deux frères aînés, Sixte et Eugène, étaient eux aussi entrés dans les ordres. Sa sœur, Archine vécut à la Cour de Turin, où elle épousa un noble italien.
L'église Sainte Hélène avec son clocher pyramidal s'impose toujours, rappelant la mémoire de ce prêtre aventurier qui manifesta à sa manière l'amour qu'il portait à sa petite patrie.
D'après le livre "Histoires et Légendes du Pays d'Azur", disponible dédicacé en contactant:
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14/04/2014
GOURDON, BALCON D'AZUR
Perché à l’extrémité d’un éperon rocheux dominant la sortie des gorges du Loup, à 740m d’altitude, le village de Gourdon et son château constituent un véritable nid d’aigle. De là, un panorama splendide se développe de Nice à l’Estérel.
Sa position géographique en fait un lieu fortifié depuis la plus haute Antiquité qui résista, tout au long de l’Histoire, aux invasions et aux guerres qui ensanglantèrent la Provence. Cité dès 1035, Gourdon et sa forteresse furent jusqu’en 1235 possessions des comtes de Provence, avant de passer à la famille de Grasse-Bar, puis par mariage aux Villeneuve-Flayosc, pour aboutir en 1550 aux Borriglione d’Aspremont qui vendront la seigneurie le 24 mars 1597 à Louis de Lombard, un opulent avocat de Grasse. Les Lombard héritent du titre de Marquis de Montauroux, suite à un mariage en 1672. Le château reste aux Lombard jusqu’en 1820 où le dernier descendant le lègue à son neveu le marquis de Villeneuve Bargemon. Les héritiers de celui-ci vendront la demeure en 1918 à une américaine, Miss Noris qui ouvre un musée en 1938. Cédé à la Comtesse Zalewska, le manoir appartient aujourd’hui à un homme d’affaire. Du temps des Sarrasins à celui de la Reine Jeanne et des bandes de Raymond de Turenne, les habitants de Gourdon, à chaque épreuve, résisteront et dompteront les assauts de leurs adversaires : Sardes, armées de Charles Quint viendront buter sur leur résistance opiniâtre.
Aux IX ème et X èmee siècles, une première forteresse est édifiée pour se protéger des Sarrasins, sur ses soubassements un autre château est construit au XIIIème siècle, puis remanié au siècle suivant dans « l’esprit toscan ». C’est cette bâtisse qu’acquiert le Comte de Provence, Raymond Bérenger, avant de la céder à son neveu.
L’édifice actuel, élevé en 1610 par Louis Lombard après qu’il eut démoli la demeure médiévale, a traversé sans encombre la Révolution, ses propriétaires n’ayant pas émigré ni déplu. Endommagé en 1815 par les Autrichiens, la bâtisse va ensuite tomber à l’abandon, avant que Miss Noris ne s’attache à la restaurer dans son intégrité première.
Le château, inclus dans le système défensif qui cernait le village, complète les épais et solides remparts encore visibles.
De plan carré, flanqué d’une tour cylindrique à chaque angle (deux d’entre elles ont été reconstruites), ce château provençal type comporte un corps de logis à deux étages surmontés d’une génoise. Les quatre façades sont construites en pierre de taille. La principale donne sur la place du village, elle est percée d’une porte classique donnant accès à une cour pavée. Noter la croisée à meneaux dominant la porte.
Au sud, s’étend une vaste terrasse, plantée de tilleuls centenaires, ombrageant une pelouse ornée de massifs taillés en motifs circulaires. Le tout est bordé d’un parapet dont les angles forment deux balcons et une échauguette surplombant le Riou coulant 100m au-dessous.
Cette terrasse s’appuie sur une immense cave voûtée, soutenue par de massifs piliers, elle abrite une profonde citerne. Un escalier à double révolution conduit à une terrasse inférieure, maintenue par des arcs soutenus par de puissants contreforts.
Il ne reste que deux tours datables de l’ancien système défensif, l’une carrée à l’angle est de la terrasse supérieure, l’autre avec sa barbacane.
A l’ouest, le jardin dessiné par Lenôtre est prolongé par un parc entouré de murs par endroits encore crénelés.
Le rez-de-chaussée et la chapelle accueillent un musée historique avec armures anciennes, mobilier des XVIème et XVIIème siècles, des œuvres d’art d’un grand intérêt artistique.
Au second étage, sept salles sont occupées par un musée de peintures naïves contemporaines. Après avoir parcouru ces véritables jardins suspendus ornés de buis centenaires, ne pas manquer le panorama exceptionnel offert par la terrasse supérieure.
Autre témoin du passé de Gourdon, son église d’origine (XIIème siècle) remaniée au XVIIème siècle (porche). Classé Monument Historique, elle renferme un beau bénitier à têtes d’anges.
L’ancien chemin de Cipières part du quartier de La Colle (D. 12) pour atteindre Cipières après avoir traversé le plateau de Cavillore. C’est sur ce plateau en face de Courmes qu’un sentier part à droite pour s’engager le long de la barre rocheuse et atteindre « La Forteresse ».
Accrochée au rocher, cette construction en pierres de taille domine 300 mètres de vide et les gorges du Loup. Par endroit, le chemin vertigineux qui y mène n’est large que de 30 centimètres !
Cette bâtisse refuge défendue par un accès difficile possède un grand mur percé de deux meurtrières et un four à pain qui rappelle sa fonction d’abri permanent.
Probablement, ce repaire datable du Xe siècle devait accueillir les habitants du « castrum de Gordono » lors des attaques incessantes des Sarrasins à cette époque troublée.
Avec une source située à l’arrière, « la Forteresse » pouvait abriter une vingtaine de personnes avec leurs vivres.
Anecdote :
A Gandon près du camp Romain se dresse la curieuse chapelle Saint Vincent. Avec sa porte romane, ses fenêtres taillées en meurtrières et ses vestiges de fresques, cet édifice religieux a toujours intrigué ses visiteurs.
Les fouilles effectuées ont révélé des objets d’époques très différentes parmi lesquels une stèle gallo-romaine décorée d’un symbole astral, formé d’un croissant fermé dans une triple moulure. Ce signe représenterait les espoirs d’une vie meilleure dans l’au-delà, selon les spécialistes des antiquités romaines.
La légende prétend que ce message indiquerait la proximité d’un trésor enfoui non loin de la chapelle.
Les fouilles entreprises pour le retrouver se sont jusqu’à ce jour avérées vaines.
Extrait des « Histoires et Légendes des Balcons d’Azur » Ce livre est édité par les "EDITIONS CAMPANILE" http://www.editions-campanile.fr
avec possibilité d'y être commandé.
Ouvrage illustré, de 160 pages, également disponible dans toutes les bonnes librairies au prix de 18 € et dédicacé par l'auteur, en contactant: edmondrossi@wanadoo.fr
09:22 Publié dans Découverte du Pays d'Azur, HISTOIRE, Livre, MEMOIRE | Lien permanent | Commentaires (0)