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18/03/2009

LES TEMPLIERS CHASSÉS DE BIOT

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LA FIN DE L’ORDRE DU TEMPLE A BIOT (2ème partie, suite) 

 

La fin du XIII ème siècle est marquée par de graves conflits opposant les Templiers de Biot à leurs voisins, les habitants d’Antibes et de Villeneuve, entre autre à propos des droits d’usage sur le territoire de Clausonne.

Après avoir acquis quelques biens au quartier de Clausonne, proche de Biot, les Templiers virent cette transaction contestée par des habitants d’Antibes, au point qu’il fallut une sentence du 12 décembre 1258, de Guillaume Aicard bailli de Vence, pour faire reconnaître leurs droits.

Confirmation du fief fut faite à Guillaume Clumans, commandeur de Biot, au nom de Bernard de Bellano commandeur de Grasse et Nice. Néanmoins, des incidents vont éclater.

Ainsi, Foulques Bérenger, commandeur de la Maison du Temple de Grasse, Nice et Biot, demande le 4 mai 1286, aux officiers de la Cour de Grasse, d’ouvrir une instruction judiciaire, contre plusieurs habitants d’Antibes, qu’il accuse d’avoir commis, toute sorte de méfaits, dans le castrum et le territoire de Biot.

Le juge de Grasse confie l’enquête au notaire Ambroise, puis s’en dessaisit au profit de l’évêque de cette ville qui lui avait présenté un privilège de juridiction.

Contestant la décision de justice, des habitants d’Antibes organisent le 26 décembre 1286, une expédition punitive contre les Templiers de Biot. Après avoir molesté deux frères, ils s’emparent de plusieurs têtes de bétail qu’ils ramenèrent sur leur propriété.

Selon J.A. Durbec, ils récidiveront de même, le 9 mai 1296, sous la conduite du baile d’Antibes, détruisant les cultures et amenant quelques têtes de bétail.

La Cour de Grasse rendra plusieurs sentences à ce sujet, attestant de la persistance et de la vigueur du conflit.

Une affaire similaire éclate quelques années après, avec des habitants de Villeneuve, certains d’entre eux, ayant été surpris en délit de ramassage de bois dans les forêts de l’Ordre. En représailles, les Villeneuvois s’emparent alors d’une ânesse et de deux bœufs, de la Maison du Temple de Biot.

Invités à rendre les bêtes, ils ne restituent que les bœufs. Aussi, le 17 mars 1298, à la demande du commandeur P. Ricau, le juge de Grasse, Jacques « de Vastalla » écrit à son collègue de Nice, Pierre Bérard, pour le prier de faire rendre, à la Maison du Temple de Biot, une ânesse saisie dans les bois de cette localité.

Les Templiers eurent gain de cause, mais les démêlés rebondirent lorsqu’en juin 1298, le bailli de Villeneuve fait enlever deux hommes du Temple de Biot, circulant sur « le chemin royal », pour les enfermer dans sa forteresse. Un seul ayant été libéré, le frère Pons Ycard demande le 21 juin 1298, à Paul Fabre, viguier de Nice, au nom du commandeur Pierre Ricau, de faire relâcher le prisonnier, homme du Temple que les officiers de Villeneuve détiennent comme otage dans leur forteresse.

En effet, les Templiers enlevés par les Villeneuvois, devaient leur permettre de poursuivre, en toute impunité leurs méfaits, dans le domaine du Temple de Biot.

Devant les lenteurs de la justice, les Templiers de Biot vont suivre l’exemple des gens de Villeneuve et s’emparer d’objets leur appartenant. Cette dernière manœuvre entraîne une sentence immédiate du juge de Grasse, ordonnant aux Templiers de restituer les biens dérobés aux Villeneuvois. Face à une attitude aussi partiale, Pons Ycard fait appel de la décision le 4 septembre 1298.

L’affaire traîne, puisqu’un an plus tard, le 15 septembre 1299, Pons Ycard se présente à Grasse, comme délégué du commandeur devant le sénéchal de Provence Raymond de Lecto. Il lui montre différentes pièces de son procès contre Villeneuve et interjette appel d’une sentence rendue en cette cause, par la Cour de Grasse.

Un mois après, le 29 octobre 1299, le même Pons Ycard s’adresse au lieutenant du juge de Nice, Guillaume de Biot, pour faire transférer dans la viguerie de Grasse, deux hommes qui relevant de la juridiction du Temple, ont commis un larcin à Clausonne et sont retenus dans la forteresse de Villeneuve.

Mais, au-delà de l’imbroglio juridique et des jugements rendus par les Cours de Nice et Grasse, le conflit s’envenime au mois de mai 1300, à l’occasion d’un nouvel enlèvement délibéré, opéré par les gens de Villeneuve, lesquels entraînés par leur propre bailli, raflent 23 juments et 8 poulains dans le domaine du Temple de Biot !

Le 9 mai, Jean Rodolphe, juge de Grasse, expose aux officiers de la Cour de Nice que plusieurs habitants de Villeneuve ont enlevé 23 juments et 8 poulains à la Maison du Temple de Biot. Il les prie de renvoyer les coupables devant sa juridiction et de faire restituer le bétail saisi.

La réponse ne tarde pas et le lendemain, le 10 mai, le juge de Grasse est informé par les chevaliers Bertrand de Regio, viguier et Isnard Rosseto, juge de Nice, qu’ils sont disposés à lui donner satisfaction, mais après avoir entendu les explications de gens de Villeneuve (!).

Ils invitent le frère Pons Ycard à se rendre dans cette localité le jeudi suivant.

L’affaire va remonter jusqu’au sénéchal de Provence Raymond de Lecto qui le 23 mai suivant, écrit au viguier et au juge de Grasse, ainsi qu’au bailli de Villeneuve, qu’après avoir été informé que le bétail du commandeur de Biot avait été razzié, il ordonne aux habitants de Villeneuve de le restituer. Il charge par ailleurs, le juge et le viguier de Grasse, de rendre la justice, non sans avoir fait remettre aux gens de Villeneuve, les gages que la Maison de Biot pouvait avoir pris.

Il semble que le Templier, otage prisonnier de la forteresse de Villeneuve, ne fut pas libéré, on ne sait s’il y mourut ? Seule certitude, le conflit ne trouvera sa conclusion qu’en 1320, réglé alors par le commandeur de l’Ordre  de Saint Jean de Jérusalem, héritier des biens du Temple.

Parallèlement, les Templiers poursuivaient l’acquisition d’autres biens meubles et immeubles, (des terres, des prés) sur le territoire de Biot, les actes précisent les dates de 1235, 1240, 1248, 1277, 1297 et 1301.

Les Templiers de Biot se livrent à une exploitation directe de leur riche domaine. Le commandeur emploi des domestiques attachés en permanence à sa Maison et temporairement, un certain nombre d’étrangers ou de personnes de basse condition, appelés à répondre à des corvées ou à des journées au moment des grands travaux.

Ces employés gardaient avec eux leurs instruments aratoires, absents des maisons templières lors des saisies.

Les meilleures prairies du Temple dans la région, se trouvaient dans la plaine de la Brague où elles feront l’objet d’une exploitation intensive.

Les forêts autour de Biot, comme celle de Clausonne, offraient en plus du bois de pin et de divers chênes (chênes verts, chênes blancs et chênes lièges), de vastes sous bois que le commandeur affermait aux pâtres. Ainsi les troupeaux de porcs divaguaient dans les bois de la Baume.

L’élevage constituait la principale ressource de la Maison de Biot, comme en témoigne les produits de razzias, opérées tour à tour par leurs voisins d’Antibes et de Villeneuve.

Le quartier de la « Cavalerie » rappelle l’existence d’un véritable haras. Le bétail élevé servait aussi bien d’animaux de trait que pour le commerce.

Le recensement de 1308, indique : 22 bœufs de labours et 24 chevaux de trait, 48 bœufs ou vaches et 16 veaux, 56 porcs et 10 pourceaux, 250 chèvres et moutons. J.A. Durbec estime à 70 livres la valeur du gros bétail (équidés, bovins et porcins) saisis le 25 janvier 1308, ce qu’il juge comme une somme importante pour l’époque.

Biot possédait en outre un troupeau d’ovins transhumant l’été à Tende, sous la conduite du berger Aubert Bonnard.

La Maison disposait de 35 ruches et d’une très belle basse-cour.

Parmi les produits des récoltes, signalons, les figues de plusieurs « figayretos », conservées après séchage sur des claies, les olives d’une « olivette » qui après passage au moulin à bras : le « torcular », donnaient une huile conservée dans des jarres.

A son abolition, le domaine de Biot fournit à l’Ordre 704 setiers de blé, 264 d’orge, 176 de méteil, 288 d’avoine, 28 de fèves, 90 setiers de mil et 2 setiers et 1 émine de pois chiche (1 setier valait 48 kilos).

Les 80 « fosserées » de vignobles de ce pays rendaient 50 « saumées » de vin.

40 saumées de vin, réparties dans trois cuves, seront saisies en 1308 (1 saumée valait environ 100 litres).

Au total le domaine de Biot, avec ses 1168 setiers de céréales donne une valeur voisine de 245 livres, équivalait à  9 fois le montant des cens et services en argent, des biens inféodés dans les autres localités de la commanderie (chiffré à seulement 28 livres). Cet ensemble représentait un patrimoine agricole prospère.

A cela, venait s’ajouter les revenus d’un important troupeau de bétail et la production de vin et de fourrage.

A titre de comparaison, sachons qu’un setier de blé représentait une valeur de 5 sous et qu’un bon ouvrier touchait alors annuellement, une somme d’environ 7 à  10 livres (une livre valant 20 sous) pour salaire, nourriture et frais d’habillement. Soit l’équivalent de 40 setiers de blé, ceci établi d’après les archives de l’époque.

Uniquement préoccupé d’accroître l’importance et le rendement de leur domaine, les Templiers se comportent comme des gestionnaires surtout attentifs au profit, ne se souciant apparemment plus, de disposer des moyens les plus élémentaires de défense, contre les rapines commises sur leur territoire par les gens d’Antibes et de Villeneuve.

Leur rôle militaire s’estompe au XIII ème siècle, comme le révèlent deux actes confirmant la distance prise par l’Ordre à l’égard de cette fonction.

Ainsi, Geoffroi de Grasse, commandeur des Maisons de Grasse, Nice et Biot, demande à Foulques du Cannet, le 3 janvier 1248, de venir à son secours, pendant deux ans, en cas de besoin, en échange d’une mule appelée « Pontia » (!).

Le frère Bertrand Sylvestre refusera de payer 30 sous au viguier de Grasse, le 30 décembre 1291, au service des galères, pour assurer la défense de la côte, sous prétexte que sa Maison jouit d’un privilège d’exemption.

Le  24 janvier 1308, avant l’aube, selon l’ordre d’arrestation lancé par le Comte de Provence le 13 janvier précédent, Michel « de Cocharello », viguier de la Cour de Grasse, Pierre de Montagnagol clavaire, P. Rebuffel, notaire et quatre sergents de cette Cour quittent Grasse pour rejoindre Biot. Ils interpellent là, sans la moindre résistance, les frères Hugues Alberge et Jacques Vilglonus résidant au château.

Ils dressent ensuite, en présence de ces derniers, un inventaire complet du mobilier et des biens appartenant à l’Ordre. Le tout est placé en gérance provisoire et confié à frère Guillaume Fraynet, donateur, probablement un religieux de la localité.

L’inventaire du mobilier révèle essentiellement des coffres et des caisses, des ustensiles de ménage variés, une vaisselle dépourvue de couverts (!), la literie limitée à des paillasses sans lit, au total un ensemble de biens rudimentaire, pour la plus riche commanderie de la région !

Pas de descriptif de la Maison, située dans le château, les archives indiquent qu’elle comprenait  la chambre du commandeur, une vaste pièce servant à la fois de chambre, de cuisine et de magasin, une cave, un cachot, une tour et de vastes dépendances avec écuries et étables.

Les Hospitaliers y installeront un oratoire, après que l’édifice leur sera remis, entre 1313 et 1320.

En 1387, le bâtiment sera presque entièrement détruit par les bandes de Raymond de Turenne, lors des luttes opposant les partisans de la Maison d’Anjou et ceux de Charles Duras.

La Maison, tenue par l’Ordre des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, sera reconstruite au XV ème siècle.

Biot cité par J.A. Durbec, comme « le fief du Temple par excellence dans les Alpes Maritimes » ne conserve à son avis, « aucun vestige apparent des maisons et casaux que cet Ordre y trouva en 1209 ou que ses hommes firent construire au XIII ème siècle.

Presque tout a disparu dans les tourmentes qui à partir du XIV ème siècle, ruinèrent entièrement le vieux « castrum de Buzoto ».

Certaines parties de la belle place des Arcades et quelques voûtes sur piliers, non visibles de l’extérieur, peuvent seules être contemporaines du Temple…Le château (la « Maison ou « sala ») ne fut pas construit par les Templiers ». Compris en 1209, dans les biens du Comte dont  la seigneurie passa à l’Ordre, cette forteresse dépendait alors de Raimond de Biot, lequel la vendra à l’évêque d’Antibes en 1227. Les frères du Temple la reprendront en 1233, pour s’y installer peu après comme l’atteste le premier acte de l’Ordre signé sous son portique le 9 août 1246.

Antérieurement, les notaires opéraient en 1211, « devant l’église sous les palmiers » et en 1213, au domicile des tenanciers, à la demande du commandeur.

Laurent Dailliez, dans son « Atlas », situe des biens relevant de la commanderie de Biot à Villeneuve, Valbonne, Saint Julien, Clausonne, Antibes avec une maison dépendance établie à la Brague.

Objet d’attaque et de marques évidentes d’hostilité, les Templiers de Biot apparaissent comme des gêneurs en cette fin du XIII ème siècle qui précède leur arrestation.

Les deux frères qui furent arrêtés à Biot, tout comme ceux de Grasse, seront dirigés à Pertuis, pour y être emprisonnés, nous perdons leur trace après leur transfert à Aix en 1308.

Edmond Blanc, dans son « Epigraphie des Alpes Maritimes », cite la « Tour de Clausonne » ou de « la Chèvre d’Or », comme un authentique vestige templier. Plus prudent, J.A. Durbec n’y voit qu’une construction gallo-romaine, un mausolée massif, utilisé un temps comme oratoire.

En Provence les monuments étranges ou les cavités naturelles associées au mythe de « la Chèvre d’Or », sont sensés dissimuler un magot, accessible à celui qui rencontrera l’animal légendaire, porteur de fortune. La présence templière étant affirmée ici, au voisinage de la plus importante commanderie de la région, le mausolée classé de Clausonne est apparu comme le probable réceptacle, d’un des fabuleux « trésors » du Temple.

Biot, après avoir été partiellement dépeuplé par la peste noire en 1348-50, puis vidé de ses habitants, obligés, sous la menace, de se réfugier en 1367 à La Garde, sera rasé par Raymond de Turenne en 1387, le village ne sera plus au début du XIV ème siècle, qu’un lieu abandonné servant de refuge à des malfaiteurs et des pirates.

Sa renaissance, digne de ses riches heures templières, ne s’opère qu’en 1470, avec la venue de 50 familles de colons, originaires du Val d’Oneglia, dans la proche Ligurie, ceci à l’initiative de ses coseigneurs l’évêque de Grasse pour un tiers et des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, successeurs des Templiers.

D’après «Les Templiers en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 18 € : téléphoner au 04 93 24 86 55

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12/03/2009

LES TEMPLIERS A BIOT

72 BIOT, LE VILLAGE SIEGE DE LA COMMANDERIE page 72.jpg

LA COMMANDERIE DE BIOT ET SES POSSESSIONS

(PREMIERE PARTIE)

La commanderie de Biot a été tour à tour qualifiée comme la plus puissante de la région et selon L. Dailliez « de beaucoup la plus intéressante étant donné l’importance de la seigneurie qu’y possédèrent les Templiers ».

Natif et originaire du lieu, J.A. Durbec a suffisamment étudié Biot et sa commanderie, pour que nous lui rendions le mérite de nous guider à travers son histoire.

La venue des Templiers est présentée par cet auteur comme « un événement capital » marquant l’installation de l’Ordre dans les Alpes Maritimes.

Dans un acte transcrit par le notaire Guillaume à Grasse, daté des 25 et 31 mars 1209, le Comte de Provence Alphonse II donne à la milice du Temple tous les droits qu’il a sur la ville, la châtellenie et le territoire de Biot, en présence de Guillaume Châtel, Grand Maître de l’Ordre en Provence et de Bernard Cornu, évêque de Fréjus.

Le Temple obtenait ainsi un pouvoir quasi souverain sur la plus grande partie du riche bassin de la Brague, situé aux portes d’Antibes, vieille cité épiscopale et port actif sur la Méditerranée.

Cette opération s’opère dans un contexte militaire particulier, suivant la dernière invasion musulmane sur les côtes, contraignant Alphonse II a protéger les grands axes du retour de possibles attaques.

Mais, rappelons également l’instabilité du pouvoir comtal, menacé dans la région par la rébellion constante de l’aristocratie locale, alliée à Nice, soutenue par Gênes, dans ses velléités d’indépendance. Ce double défi, explique l’installation des Templiers par le Comte, comme troupe fidèle et aguerrie, dans une zone stratégique.

Au début du XIII ème siècle, les seigneurs de Biot se sont alliés aux sires de Grasse contre l’évêque d’Antibes, représentant du Comte. La donation de leurs biens au Temple, les dépossède de l’essentiel de leur seigneurie, l’année où la famille de Grasse est également privée de ses droits sur Antibes

En 1227, la famille seigneuriale de Biot sera définitivement exclue de son  fief, après avoir dû vendre à l’évêque, ses derniers droits sur le château, lesquels seront récupérés en 1233 par les Templiers.

Plus tard en 1241, la paix revenue, Jordan et Raimond de Biot apparaîtront comme simples chanoines de l’église d’Antibes.

Composée d’innombrables « tenures », plus ou moins redîmées, appartenant à des hommes de toutes conditions, la seigneurie de Biot de 1209, ne rapporte alors pas grand chose au Temple.

Pour y remédier, l’Ordre va racheter le domaine utile de ces tenures, afin de constituer au XIV ème siècle, une propriété rentable d’un seul tenant de 1200 à 1500 hectares.

Les actes de 1211 à 1214 restituent les achats de biens effectués à Biot par les Templiers meubles, immeubles, propriétés, terres, prés. De nombreuses donations complètent ces acquisitions.

Les frères de Biot sont placés un temps sous la dépendance du commandeur de Grasse qui prend d’ailleurs le titre de commandeur de Grasse et Biot. Dès 1211 les Templiers résident à Biot, mais les actes se font encore au Temple de Grasse, comme le 13 mars 1213 où Narbone et ses fils vendent une pièce de terre située à Biot, de même, lorsque le 14 mars 1213, Raymonde veuve Guidou, donne une terre située au quartier de Tocabous à Biot.

Le 15 août 1233, Bernard de Combolano, commandeur des Maisons de Grasse et Biot, achète à l’évêque d’Antibes, par voie de retrait féodal, moyennant 110 livres de raymondins, les biens que celui-ci avait acquis de Raimond de Biot. Il en prend possession au nom du Temple, les frères témoins sont Pons Vitrier, commandeur de la maison « de  Ruete » et G. Adalemus, l’acte est établi à Antibes, par le notaire B. d’Escragnoles. Raimond de Biot et ses fils avaient été précédemment contraints de vendre ces biens à l’évêque d’Antibes le 15 octobre 1227.

Les achats effectués par le Temple à Biot se multiplient augmentant l’importance de cette commanderie. Sa prédominance va entraîner la présence du commandeur de Grasse qui réside au château de la localité, voisine d’Antibes, maintenu siège épiscopal jusqu’en 1244.

Des contestations vont bientôt envenimer les relations entre l’évêque et le commandeur du Temple, au point de nécessiter un arbitrage évoqué par un acte dressé le 3 janvier 1247, par le notaire d’Antibes Pierre d’Andon : « L’évêque de Grasse Raimond de Villeneuve et le commandeur des maisons du Temple de Grasse , Nice et Biot, Geoffroi de Grasse, choisissent l’évêque de Vence Guillaume et le Grand Maître de la milice du Temple en Provence, Rostang de Comps, comme arbitres des différends qui les opposent à Biot ».

Lors de l’enquête des droits de Charles d’Anjou, devenu Comte de Provence, après avoir épousé Béatrice fille et héritière de Raymond Bérenger V, le commandeur de Biot P. Capion est cité comme témoin, attestant ainsi de l’importance de son rang et de sa seigneurie.

Il est intéressant de signaler un acte du 14 août 1252 du notaire G. Folco de Villeneuve, par lequel Isnarde de la Penne, de Villeneuve, se donne à la Maison du Temple de Biot où elle est reçue par R. Cadellus frère de cette Maison, au nom de R. de Amenderio commandeur qui accepte les biens qu’elle apporte en dotation.

Ce document confirme la présence de sœurs dans la commanderie de Biot, logées probablement dans une dépendance, bien que cette cohabitation soit interdite par l’article 53 de la Règle.

Le domaine de Biot s’étend encore le 19 juillet 1277, lorsque Jaucerand d’Antibes vend à la milice du Temple, pour 30 sous provençaux coronats, une terre sise à Clausonne.

De même, le 28 décembre 1298, lorsque R. Salmoze, moine de Valbonne de l’Ordre de Chalais se donne à la milice du Temple, avec tous ses biens meubles et  immeubles ecclésiastiques ou autres.

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06/03/2009

TEMPLIERS: SEBORGA CONSERVE LE "GRAND SECRET"

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SEBORGA ET LES TEMPLIERS

L’ancien nom de « Castrum Sepulcri » plus tard changé en « Sepulcri Bugurm », puis en « Seporca » devient le nom contemporain de SEBORGA.

Seborga était un ancien fief des Comtes de Vintimille. En 954 le Comte Guido fait don de ce Château , de l’église Saint Michel de Vintimille et d’un immense morceau de ses terres aux abbés de Lérins. En 1079, SEBORGA devient une Principauté du Saint Empire Romain avec l’investiture par le Pape Grégoire VII .de son premier Prince-Abbé

En 1118, le Prince –Abbé Edouard ordonne le premiers neuf Templiers (ou Chevaliers de Saint Bernard) et la Principauté de SEBORGA devient le premier et unique Etat souverain Cistercien dans l’Histoire. En 1127 les neuf Templiers rentre de Jérusalem à SEBORGA. Saint Bernard (de Clairvaux) les y attend et ordonne Hugues de Paynes comme étant le premier Grand Maître des Chevaliers de Saint Bernard. SEBORGA restera un Etat Cistercien jusqu’en Janvier 1729, quand le Principauté est vendue à Victor Amedeo II, Prince de Savoie, du Piémont , Roi de Sardaigne. Mais cette transaction n’a jamais été enregistrée ni payée entre le Royaume de Sardaigne et la Maison de Savoie.
Plus tard en 1748, (Traité d’Aix le Chapelle) la Principauté de SEBORGA ne fût pas intégrée à la république de Gênes, pas plus qu’elle ne fût mentionnée lors du Congrès de Vienne en 1815 comme faisant partie du Royaume de Sardaigne ; aucune mention n’est faite de la Principauté dans l’Acte d’Unification de l’Italie en 1861. Enfin et non le moindre, la Principauté de SEBORGA n’a jamais été considérée comme faisant partie de la République Italienne formée en 1946.

SOUS LE SIGNE BLANC DES CHEVALIERS DE SAINT- BERNARD.
Saint Bernard de Clairvaux, de petite taille, cheveux roux et frisés, blême et mal portant, mais d’un caractère ferme et obstiné, fit son entrée à Seborga en Février 1117, où il rejoint ses confrères Gondemar et Rossal , qui y avaient été envoyés en 1113 avec ordre de protéger « le Grand Secret ». Le Prince –Abbé Edouard qui régnait à l’époque, était né près de Toulon, homme de haute stature et très bon. En septembre 1118 il consacra les neuf premiers Chevaliers Templiers qui formèrent la fameuse « Pauvre Armée du Christ ». En faisait partie Les Abbés Gondemar et Rossal, André de Montbar, le Comte Hugues Ier de Champagne, Hugues de Payens, Payen de MontDidier, Geoffroy de Saint-Omer, Archambaud de Saint Amand et Geoffroy Bisol.

En Novembre 1118 ils partirent à huit à Jérusalem où ils arrivèrent le matin du 14 mai 1119, ils y furent rejoint six ans après par Hugues de Champagne le même jour à la même heure.

Les neufs Templiers furent de retour à Seborga en 1127 pour le premier Dimanche de l’Avent, à l’occasion du Concile de Troyes.

Saint Bernard les y attendait pour se rendre ensemble à la rencontre du Frère Gérard de Martigues qui en 1112 avait formé l ’Ordre Hospitalier des Chevaliers de Saint Jean de Jérusalem aujourd’hui Ordre de Malte. C’est ce jour qu’à Seborga en présence de toute la population, de 23 Chevaliers et plus de 100 miliciens, Saint Bernard désigne Hugues de Paynes comme le premier Grand Maître des Chevaliers de St Bernard. Il fut consacré par l’épée du Prince-Abbé Edouard. Le même jour, près de l ’olivier des âmes, un serment de silence fût prononcé entre les Chevaliers de St-Bernard et le Grand Prêtre des Cathares pour garder et défendre le « Grand Secret ».
Quinze des Chevaliers Templiers furent aussi Princes pro-temporae de la Principauté cistercienne de Seborga, l’un d’eux, Guillaume de Chartres, mourut à Seborga en 1219 de la suite de ses blessures reçues en Terre Sainte. Le dernier Chapitre Général secret connu eu lieu en Principauté en 1611 en présence du Prince absolu de Seborga , le père Césario de San Paulo qui fût aussi Grand Maître. Pour célébrer ce jour on posa sur chaque toit de la Principauté 13 tuiles portant la date 1611, les lettres C.S. et la Croix du Temple.

Le même jour, près de l ’olivier des âmes, un serment de silence fût prononcé entre les Chevaliers de St-Bernard et le Grand Prêtre des Cathares pour garder et défendre le « Grand Secret ». .

 

 

 D’après «Les Templiers en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 18 € : téléphoner au 04 93 24 86 55 

 

Reconnu comme le département de France le plus pourvu en possessions templières, les Alpes Maritimes conservent encore de multiples et intéressantes traces de la présence au Moyen-Age de ces fiers chevaliers.

Quel fut le rôle des Templiers, très tôt installés dans cette région entre mer et montagne ?

Que connaît-on des chroniques oubliées et des règles secrètes de l’Ordre du Temple ?

Par ailleurs, quel crédit accorder aux légendes relatives à leurs trésors cachés ?

Enfin, quels monuments et vestiges portent encore l’empreinte des chevaliers « de la croix et des roses » ?

Les Templiers inspirent d’abord l’image glorieuse de moines soldats se jetant la lance ou l’épée au poing, pour défendre ardemment les lieux saints, à l’époque des croisades.

Par la suite, ce tableau avantageux se nuance, avec l’évocation de leurs richesses, pour s’obscurcir enfin dans l’épaisseur du mystère, avant de n’être plus éclairé que par les sinistres lueurs des bûchers où s’achève l’épopée des frères du Temple, accusés d’hérésie.

Auteur de divers ouvrages traitant de l‘Histoire des Alpes Maritimes, Edmond Rossi, niçois passionné par le passé et la mémoire d’une région qu’il connaît bien, nous entraîne dans une attentive et fascinante découverte des annales et des sites toujours hantés par l’ombre des chevaliers au blanc manteau à la croix rouge.

 

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