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12/03/2009

LES TEMPLIERS A BIOT

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LA COMMANDERIE DE BIOT ET SES POSSESSIONS

(PREMIERE PARTIE)

La commanderie de Biot a été tour à tour qualifiée comme la plus puissante de la région et selon L. Dailliez « de beaucoup la plus intéressante étant donné l’importance de la seigneurie qu’y possédèrent les Templiers ».

Natif et originaire du lieu, J.A. Durbec a suffisamment étudié Biot et sa commanderie, pour que nous lui rendions le mérite de nous guider à travers son histoire.

La venue des Templiers est présentée par cet auteur comme « un événement capital » marquant l’installation de l’Ordre dans les Alpes Maritimes.

Dans un acte transcrit par le notaire Guillaume à Grasse, daté des 25 et 31 mars 1209, le Comte de Provence Alphonse II donne à la milice du Temple tous les droits qu’il a sur la ville, la châtellenie et le territoire de Biot, en présence de Guillaume Châtel, Grand Maître de l’Ordre en Provence et de Bernard Cornu, évêque de Fréjus.

Le Temple obtenait ainsi un pouvoir quasi souverain sur la plus grande partie du riche bassin de la Brague, situé aux portes d’Antibes, vieille cité épiscopale et port actif sur la Méditerranée.

Cette opération s’opère dans un contexte militaire particulier, suivant la dernière invasion musulmane sur les côtes, contraignant Alphonse II a protéger les grands axes du retour de possibles attaques.

Mais, rappelons également l’instabilité du pouvoir comtal, menacé dans la région par la rébellion constante de l’aristocratie locale, alliée à Nice, soutenue par Gênes, dans ses velléités d’indépendance. Ce double défi, explique l’installation des Templiers par le Comte, comme troupe fidèle et aguerrie, dans une zone stratégique.

Au début du XIII ème siècle, les seigneurs de Biot se sont alliés aux sires de Grasse contre l’évêque d’Antibes, représentant du Comte. La donation de leurs biens au Temple, les dépossède de l’essentiel de leur seigneurie, l’année où la famille de Grasse est également privée de ses droits sur Antibes

En 1227, la famille seigneuriale de Biot sera définitivement exclue de son  fief, après avoir dû vendre à l’évêque, ses derniers droits sur le château, lesquels seront récupérés en 1233 par les Templiers.

Plus tard en 1241, la paix revenue, Jordan et Raimond de Biot apparaîtront comme simples chanoines de l’église d’Antibes.

Composée d’innombrables « tenures », plus ou moins redîmées, appartenant à des hommes de toutes conditions, la seigneurie de Biot de 1209, ne rapporte alors pas grand chose au Temple.

Pour y remédier, l’Ordre va racheter le domaine utile de ces tenures, afin de constituer au XIV ème siècle, une propriété rentable d’un seul tenant de 1200 à 1500 hectares.

Les actes de 1211 à 1214 restituent les achats de biens effectués à Biot par les Templiers meubles, immeubles, propriétés, terres, prés. De nombreuses donations complètent ces acquisitions.

Les frères de Biot sont placés un temps sous la dépendance du commandeur de Grasse qui prend d’ailleurs le titre de commandeur de Grasse et Biot. Dès 1211 les Templiers résident à Biot, mais les actes se font encore au Temple de Grasse, comme le 13 mars 1213 où Narbone et ses fils vendent une pièce de terre située à Biot, de même, lorsque le 14 mars 1213, Raymonde veuve Guidou, donne une terre située au quartier de Tocabous à Biot.

Le 15 août 1233, Bernard de Combolano, commandeur des Maisons de Grasse et Biot, achète à l’évêque d’Antibes, par voie de retrait féodal, moyennant 110 livres de raymondins, les biens que celui-ci avait acquis de Raimond de Biot. Il en prend possession au nom du Temple, les frères témoins sont Pons Vitrier, commandeur de la maison « de  Ruete » et G. Adalemus, l’acte est établi à Antibes, par le notaire B. d’Escragnoles. Raimond de Biot et ses fils avaient été précédemment contraints de vendre ces biens à l’évêque d’Antibes le 15 octobre 1227.

Les achats effectués par le Temple à Biot se multiplient augmentant l’importance de cette commanderie. Sa prédominance va entraîner la présence du commandeur de Grasse qui réside au château de la localité, voisine d’Antibes, maintenu siège épiscopal jusqu’en 1244.

Des contestations vont bientôt envenimer les relations entre l’évêque et le commandeur du Temple, au point de nécessiter un arbitrage évoqué par un acte dressé le 3 janvier 1247, par le notaire d’Antibes Pierre d’Andon : « L’évêque de Grasse Raimond de Villeneuve et le commandeur des maisons du Temple de Grasse , Nice et Biot, Geoffroi de Grasse, choisissent l’évêque de Vence Guillaume et le Grand Maître de la milice du Temple en Provence, Rostang de Comps, comme arbitres des différends qui les opposent à Biot ».

Lors de l’enquête des droits de Charles d’Anjou, devenu Comte de Provence, après avoir épousé Béatrice fille et héritière de Raymond Bérenger V, le commandeur de Biot P. Capion est cité comme témoin, attestant ainsi de l’importance de son rang et de sa seigneurie.

Il est intéressant de signaler un acte du 14 août 1252 du notaire G. Folco de Villeneuve, par lequel Isnarde de la Penne, de Villeneuve, se donne à la Maison du Temple de Biot où elle est reçue par R. Cadellus frère de cette Maison, au nom de R. de Amenderio commandeur qui accepte les biens qu’elle apporte en dotation.

Ce document confirme la présence de sœurs dans la commanderie de Biot, logées probablement dans une dépendance, bien que cette cohabitation soit interdite par l’article 53 de la Règle.

Le domaine de Biot s’étend encore le 19 juillet 1277, lorsque Jaucerand d’Antibes vend à la milice du Temple, pour 30 sous provençaux coronats, une terre sise à Clausonne.

De même, le 28 décembre 1298, lorsque R. Salmoze, moine de Valbonne de l’Ordre de Chalais se donne à la milice du Temple, avec tous ses biens meubles et  immeubles ecclésiastiques ou autres.

D’après «Les Templiers en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 18 € : téléphoner au 04 93 24 86 55

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08:30 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

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