Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

23/07/2006

LE PAYS D'AZUR, UNE REGION FORTIFIEE

DES FORTIFICATIONS ET DES HOMMES

Les Alpes Maritimes possèdent le plus grand nombre de villages perchés de tout le bassin méditerranéen, à des altitudes variant de 350m à 1600m. Leur mode de vie agropastoral est resté longtemps protégé, au bout de chemins sinueux surplombant des gorges et des clues autrefois dangereuses et impénétrables.

Lieux difficiles d’accès, isolés, leur charme de petit monde clos et moyenâgeux restitue l’image des premiers villages.

Bien qu’il soit reconnu qu’on se défende mieux sur un sommet, le phénomène est ici accentué par la pression de la menace sarrasine qui s’opéra du VIIIème au Xe siècle, ramenant la population des plaines et des vallées sur les hauteurs.

Ce mode de positionnement élevé est une continuité du passé, lié à la nature d’un sol rocheux qui se décline de la pierre sèche des terrasses, à celle taillée pour les maisons et les donjons ou creusée pour les citernes.

Qualifiée de civilisation du rocher ou de la pierre, celle-ci débute dans les Alpes Maritimes dès la protohistoire avec les « castellaras », ces solides fortifications faites d’énormes blocs superposés dressées sur des éminences.

Les 350 citadelles de ce type dénombrées dans le département ne seront que les ancêtres des futurs villages du Moyen Âge.

Lorsqu’au tournant de l’an mille un puissant élan mystique s’empare de la région libérée des Sarrasins, la côte et les vallées se hérissent peu à peu d’églises et de villages ecclésiaux, fortifiés de châteaux et donjons, véritables joyaux architecturaux.

Certains de ces sites ont su résister à l’épreuve du temps et des guerres, pour faire des Alpes Maritimes un des départements les mieux dotés en matière de villages perchés, fortifiés d’un château.

Lorsque va naître le castrum, avec ses ruelles étroites et ses hautes maisons construites sur des pitons rocheux ou accrochées au bord d’un plateau, la volonté évidente des bâtisseurs sera de rassembler la population autour du château et de l’église.

Une approche attentive de ces monuments nous est permise pour écouter, appuyé aux pierres tièdes, les frôlements de la brise qui en raconte l’histoire.

Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur

http://saintlaurentduvarhistoire.hautetfort.com

17/07/2006

LES MYSTERES DU PAYS D'AZUR

A LA PENNE, LA CURIEUSE

«PIERRE D'URIEL»

A 73 kilomètres de Nice, la Penne, petit village juché sur un promontoire face à un large bassin verdoyant rappelant les frais bocages des régions' septentrionales, se présente comme un oasis pastoral après les aridités rocheuses parcourues par le visiteur qui y accède. La Penne cache un secret que nous allons essayer de dévoiler à la lumière des hypothèses qui s'affrontent sur l'origine de ce charmant village, hypothèses étayées par de curieuses pierres écrites.

La Penne fut occupée par les hommes dès la préhistoire, on a retrouvé sur le territoire de la commune des haches de silex taillé et poli.

La toponymie du lieu serait attribuée à la richesse du gibier à «plume» dont aurait joui cette région dans le passé.

Sous l'occupation romaine, la Penne, carrefour de voies ( voies romaines allant vers Ascros et le Villars, vers Ascros et Gilette, vers Entrevaux par Saint Pierre, vers Sigale par les clues du Miolans.) fut, comme le Val de Blore, le val de la paix romaine, on en retrouve de nombreux vestiges et notamment autour de la petite église Notre-Dame située en dehors et en contrebas du village.

Cette église serait bâtie, selon Alexandre Baréty, sur une mansio (édifice romain), la tour carrée qui se dresse sur le flanc de cette chapelle (orientée vers la Terre Sainte), tour attribuée par certains aux Templiers, conserve dans sa partie inférieure tous les caractères d'une construction romaine.

Dans le cimetière attenant qui semble avoir été la cour intérieure de la mansio, puisque dallée, se cachent parmi les hautes herbes des pierres écrites et en particulier la fameuse et mystérieuse «pierre d'Urie1».

Une première pierre écrite en caractères romains porte l'inscription complétée ci-dessous :

DEO MARTI IEVSD

RINO P AG BERITI

N D E S Va SIBI

POSVERVUNT

(Au dieu Mars, jeusdrinus, les paysans de Beritum, ont de leurs deniers, et pour eux, élevé ce monument).

Dans cet enclos, près de la porte d'entrée, se trouve couchée ce qu'en 1914 Alexandre Barety appelait «une longue stèle funéraire portant une inscription fruste illisi­ble». C'est la pierre d'Uriel dont certains ont pu dire qu'écrite en caractères chaldaïques elle constituait le témoignage de la fondation du village par une colonie juive venant de la Syrie ou d'une ville proche, après avoir échappé à un pogrom comme il en existait au Moyen Age.

En effet, en 1317, «les Pastouraux» ravagèrent la France, ayant besoin de victimes expiatoires ils trouvèrent les Juifs (usuriers, commerçants, médecins); les populations urbaines fraternisè­rent avec les Pastouraux et de nombreuses cités du Languedoc, en particulier, eurent droit à d’horribles massacres. De là, des mesures discriminatoires poursuivront les communau­tés juives pendant tout le Moyen Age: en 1335, des statuts indiquent à Grasse «que les viandes ne doivent être ni découpées, ni préparées, ni débitées, ni achetées par les Juifs aux tables ordinaires». Au milieu du XIVème siècle, une ordonnance souveraine les oblige à porter sur leurs habits une marque distinctive: «roue d'étoffe rouge de trois doigts de large» ; ils sont tenus de demeurer dans une seule rue et il leur est interdit d'en sortir la nuit.

Il existe un ghetto à Nice, Puget-Théniers et à Grasse, aussi est-il possible que certains membres du ghetto de Puget-Théniers, exaspérés par des mesures vexatoires ou menacés pour leur vie, aient choisi le calme biblique du bassin de la Penne. Ce lieu, constitue le cœur du Val de Chanan ( du Xl ème au XVème siècle ), probablement dérivé de Canaan, nom biblique de la «Terre Promise», «le pays de miel et de lait» des Israélites.

Edmond Blanc, dans son «Epigraphie des Alpes Maritimes», qu'il publia en 1877, reconstitua d'une façon valable les éléments de l'inscription de la pierre d'Uriel, romaine selon lui. Il en donna une traduction et expliqua d'une manière positive les signes (butaure, croissant, étoile) qui décorent le haut de la pierre. Voici l'inscription complète :

P M O N (ta)

NIO FILI (i)

PATRI P (i) O

VIVIS E (t) (Sibi)

(po) SVER (unt)

Diis Manibus, Publio Montanio: filii patri pio vivis et sibi possuerunt. Et la traduction: «Aux dieux mânes, à Publius Montanius, ses enfants ont élevé ce monument à leur père très pieux de leur vivant et pour eux-mêmes». Quant aux signes (butaures, croissant, étoile), ils seraient les emblèmes des sectateurs de Mithra, secte importée de Rome, à l'époque de Pompée.

Les deux hypothèses se rejoignent quant à l'origine juive des signes (butaure, croissant, étoile); Mithra, esprit de la lumière divine, étant l'un des génies de la religion mazdéenne (iranienne), rejoint la définition d'Uriel, ange signifiant en hébreu lumière de Dieu, dans les liturgies orientales (Babylone).

Le point obscur reste l'origine de la pierre écrite et de ceux qui en tracèrent les signes.

Aujourd'hui, et encore plus qu'en 1914 pour Alexandre Baréty, illisible, la pierre d'Uriel garde son mystère, inscription chaldaïque ou romaine, elle n'a pas fini de troubler les visiteurs intéressés par les choses du passé.

Edmond ROSSI

Extrait des « Histoires et Légendes du Pays d’Azur »

EDMOND ROSSI SIGNERA SES DERNIERS OUVRAGES RELATIFS A L'HISTOIRE DE LA REGION :

SAMEDI 22  JUILLET A LA «  JOURNEE DE LA LITTERATURE »

DE SAINT MARTIN VESUBIE

 

 

Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur

http://saintlaurentduvarhistoire.hautetfort.com

 

 

28/05/2006

AVEC LES BANDITS DE JADIS

             LES BRIGANDS DE

              LA GARBASSE

              ( 3 ème partie)
 
Alors que Sylvaine se préparait à aller ferrer un couple de mulets jusqu'à Saint Jeannet, elle eut la curiosité de se pencher vers le vallon. Ecartant les genêts humides de rosée, elle aperçut en contrebas une tunique bleue à demi cachée par les buissons, puis deux, puis trois! Son sang ne fit qu'un tour.
Des tuniques il y en avait partout autour de la bergerie !
Bientôt au son des tambours et des fifres comme à la parade, les quatre vingts gardes de la gabelle encerclaient le repère des bandits. Le combat s'engagea impitoyable, les hommes du lieutenant Audibert ne lâchaient pas prise. Au crépuscule, les gardes malgré la vigueur de leurs attaques, n'étaient pas parvenus à escalader les rochers derrière lesquels se retranchaient les brigands.
Profitant de la nuit tombante Jean Bouis et Sylvaine rassemblèrent les rescapés, la retraite s'effectua en bon ordre. Franchissant les lignes adverses en rampant dans l'obscurité, ils s'enfuirent vers le col du Pilon et par la forêt jusqu'à la Baronne où, traversant le Var ils trouvèrent refuge dans le Comté de Nice.
De là, par le Piémont et la Savoie, les malandrins réapparurent plus tard dans le Dauphiné pour y poursuivre leur vie aventureuse.
 
Aujourd'hui il ne subsiste que les ruines d'une bergerie accrochée sur une barre rocheuse. En ces temps lointains, avant de s'engager sur cette portion du chemin reliant Saint Laurent du Var à la Gaude, le voyageur recommandait son âme à Dieu. Accélérant le pas il fixait alors avec inquiétude ces murs gris et sinistres qui abritaient les terribles brigands de la Garbasse.
 

Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé :

Cliquez sur

http://saintlaurentduvarhistoire.hautetfort.com...