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16/09/2008

PROCESSIONS MACABRES ET SABBATS

La nuit du 2 novembre, se déroule à travers crêtes et vallons, une bien étrange procession. Celle-ci débute à la tombée du jour, en entraînant les morts dans une folle randonnée dans le massif frontalier dominant Isola 2000.

Partant de la vallée transalpine des Thermes de Valdieri, elle débouche derrière la bien nommée Roche de la Poûr (de la peur) à 2972 m. De là, le noir cortège descend  silencieux et impressionnant, dans la combe du Rio Freddo, puis suivant les sommets frontaliers, elle passe de la cime du Malinvern à celle de la Lombarde, bifurquant au-delà du col de la Lombarde pour escalader le col des Morts. La troupe, en rangs serrés descend le vallon du même nom pour poursuivre par celui de l’Aver, dont l’étymologie dérive du latin avernus signifiant l’enfer.

Serpentant sans interruption à travers la transparence livide des névés, les rochers déchiquetés et les éboulis, l’insolite défilé forme une suite continue depuis la Roche de la Peur jusqu’à l’Enfer. Mais d’autres défunts tous aussi déterminés les rejoignent au sinistre col des Morts venant du Prefouns Charnier (ossuaire), après avoir déambulé vers la pointe de la Malecia (la maudite), au-dessus du célèbre sanctuaire de Sainte-Anne-de-Vinadio.

Cette nuit là, chacun se cache chez soi, abandonnant la montagne aux âmes errantes des disparus qui voyagent ainsi, jusqu’à l’aube, dans le brouillard des sommets.

Le charme sera seulement rompu lorsque le chant étouffé d’un coq se répercutera en échos, depuis le fond de la vallée. Alors la rumeur des torrents et le souffle du vent donneront une nouvelle vie à ces sites dantesques où l’homme s’est toujours senti exclu.

Nous ne quitterons pas les montagnes du Parc du Mercantour sans citer les lieux singuliers où s’ébattent d’autres créatures infernales : les sorcières !

Leurs séjours de prédilection s’essaiment tout au long de la chaîne frontalière sans aucun souci des limites territoriales.

On distingue tout d’abord, au fond de la vallée de la haute-Tinée, au-dessus du hameau perdu du Pra, le Mont Bal ; dominant Saint-Martin-Vésubie, le Balaour du Mont Archas et plus haut celui du Balcon du Gelas.

Puis passant dans la fameuse Vallée des Merveilles où les adoratrices de Satan se taillent la part belle avec la Valmasque, on remonte au-delà du col de Sabion, pour atteindre la cime de Balmasqua. Enfin, plus à l’ouest dans le massif du Marguareïs, surmontant La Brigue, signalons la cime du Plan Balaour.

Là-haut, sur ces terres maudites, les nuits de pleine lune, parmi les cris, les ricanements et les danses, les sorcières célèbrent leurs messes noires à la gloire de leur maître le Prince des Ténèbres. Chevauchant leurs balais, ces créatures diaboliques complotent et se livrent à d’abominables orgies jusqu’aux premières lueurs de l’aube.

Elles disparaîtront là encore, lorsque retentira l’écho du premier chant du coq.

Bien que toujours hostile sous les chauds rayons du soleil, la montagne retrouvera pour un temps, sa sérénité.

Rassuré sur ses propres fantasmes, l’homme s’aventurera alors dans ces solitudes alpestres.

D’après « Les Aventures du Diable en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 18 € : téléphoner au 04 93 24 86 55

Où mieux rencontrer le Diable que dans les Alpes Maritimes, sur ces terres chargées de contrastes où s’opposent mer et montagne, au carrefour de la Provence et de l’Italie ?

Ici, le Diable est aussi à l’aise sur la Côte d’Azur où s’étalent d’outrageantes richesses que  vers l’intérieur où se cachent une humilité austère.

Puits du Diable, Château du Diable, Cime du Diable, longue est la liste des sites, marqués par la forte empreinte de celui qualifié par Bernanos de « Singe de Dieu ».

De Nice, à la Vallée des Merveilles, devenue son « domaine réservé », le Diable hante les villages, plastronne sur les murs des chapelles et persiste à enflammer l’imaginaire de ses habitants.

Il fallait raconter l’extraordinaire aventure du Diable dans les Alpes Maritimes. Grâce à Edmond Rossi, auteur niçois de plusieurs ouvrages sur l’histoire et la mémoire de son pays, cette lacune est aujourd’hui comblée.

Laissons-nous entraîner, à travers les siècles, sur la piste attrayante et mouvementée, de l’éternel et fascinant tourmenteur du cœur et de l’âme.

 

Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur

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09:05 Publié dans MEMOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

10/09/2008

LA COMMANDERIE DE RIGAUD DANS LE HAUT PAYS (2éme partie)

Rigaud est donc au départ une place militaire, située en bordure de la baronnie de Beuil.

Elle jouera un rôle actif en 1275, lorsque Charles d’Anjou devra mater la révolte des seigneurs de Beuil et s’emparer de leur fief.

Si l’Ordre prospère ensuite, les membres de la commanderie de Rigaud, comme les autres, restent pauvres en apparence, les frères ne possédaient à la saisie de 1308 que quelques objets et instruments de première nécessité.

Au moment de la suppression de l’Ordre, la commanderie  possédait à Rigaud une part de la seigneurie, une maison assez importante, 1/30éme du droit de fournage et ¼ des droits de ban, il y détenait 101 tenures et y recueillait 93 services.

L’inventaire de la saisie des biens templiers du bailliage de Puget-Théniers permet ici, une meilleure connaissance des possessions réelles, dépendantes de cette commanderie du Haut Pays.

Le 13 avril 1269, le commandeur de la maison du Temple de Rigaud Jean Olier, dénonce comme « nouvel œuvre » la construction à Biot, par ordre de l’évêque de Grasse Dominique, d’un four à pain.

L’acte établi à Biot est le seul à faire référence à la commanderie de Rigaud, avant celui dressé à  l’occasion de la saisie de 1308. Cette carence d’archives, sur plus d’un siècle de présence de l’Ordre dans la région, explique les supputations souvent établies à partir des seules données aléatoires de l’archéologie.

A Rigaud les tenanciers étaient divisés en deux groupes, les tenanciers inférieurs et ceux libres, 80 services sur 101 étaient assurés par des tenanciers inférieurs.

Il en était de même pour la moitié des tenures relevant de cette commanderie.

Les tenanciers inférieurs devaient leurs services pour des biens de caractère servile. Ces « hommes du Temple » donnaient généralement trois fois plus d’argent à l’Ordre, qu’un tenancier libre de condition supérieure (seigneur, chevalier, notaire, prélat). Le caractère servile des « hommes du Temple » apparaît plus évident lorsqu’on apprend que leurs services sont personnalisés et leurs biens repris par le commandeur en l’absence d’enfants «  procréés par eux » (tenures mainmortables).

Les 473 cens et services en argent perçus dans le bailliage de Puget-Théniers, s’élevaient à 21 livres.

Rigaud rentrait dans cette somme pour 8 livres, Touët pour 2, comme Les Mujouls, Annot pour 1, La Penne pour 1 livre, Méailles, Cuébris et Collongues pour 10 sous chacun etc…Les redevances en nature consistaient en blé (23 setiers), avoine (8 setiers ½). Il est admis que les collecteurs percevaient les droits dans chaque localité au moment du terme.

La commanderie de Rigaud cultivait l’olivier dont  l’huile était conservée dans des gourdes. S’y récoltait également des figues, séchées dans des « souléaïres », ces vastes greniers séchoirs ouverts sous les combles qui accueillent encore les récoltes à Touët et Rigaud.

Peu d’armes ont été saisies en 1308 dans la maison de Rigaud : 1 baliste, 1 casque et 1 bouclier, ce modeste inventaire révèle la vocation essentiellement agricole du Temple à une époque pacifiée.

Le procès verbal des officiers de la cour de Puget-Théniers signale le siège de la commanderie à Rigaud, comme une modeste bâtisse recouverte d’un toit de bardeaux, avec deux pièces en rez-de- chaussée (cuisine et chambre), deux au sous-sol (l’étable et le cellier) et une cour dite  « aula ».

J.A. Durbec indique que cette construction médiévale, aux murailles épaisses, subsiste encore avec un rez-de-chaussée et un sous-sol (écurie, cave, citerne) ainsi qu’une cour. La tradition populaire attribue respectueusement ces vestiges aux seigneurs du lieu, sinon aux Templiers. A remarquer derrière l’église, deux belles maisons de style gothique avec au rez-de-chaussée de larges voûtes en arcades, ces nobles demeures semblent postérieures  à la présence du Temple.

C’est le 24 et 25 janvier 1308 que Bertrand Agnani, baile, Rostand Giraud, juge, Pierre Colombier, sous-clavaire, Hugues Raimond et 4 sergents de la Cour de Puget-Théniers se transportèrent à la maison de Rigaud.

Ils la trouvèrent abandonnée, les frères, sans doute alertés, avaient quitté les lieux pour éviter l’arrestation.

Le neveu du Templier étant absent, ils désignèrent Guillaume Michel de la Rochette pour assister comme témoin à l’inventaire de la maison.

Les enquêteurs inventorièrent :

Dans la cuisine : une table, deux bancs, un pétrin, un placard pour écuelles, trois chaises, trois candélabres de bois, une paire de chenets, une crémaillère, une hache pour fendre le bois, une dame- jeanne, un pot à eau, deux petits pots en étain, une poêle, un chaudron en cuivre, une écuelle de bois, sept pots en bois, un mors en fer, sept instruments de bois, deux cuillères en bois, huit petites cuillères, un mortier en pierre et trois pilons en bois.

Dans la cour ils notèrent : une tonnelle, une corbeille, un banc, un escabeau, une pelle.

Dans la chambre ils trouvèrent : deux paillasses dont  une remplie de paille, trois couvertures, un édredon, trois coussins de plume, trois draps de lit.

Raymond Brun et Guillaume Constantin sont nommés gestionnaires provisoires des 93 services de Rigaud.

La chronologie des dates fournit ensuite l’itinéraire suivi par la Cour de Puget-Théniers, pour aller recueillir les dépositions de tous les tenanciers du Temple, dispersés dans des localités isolées des diocèses de Glandèves et Nice.

Compte tenu des difficultés de circulation sur les sentiers enneigés en cette saison, certaines déclarations de censitaires, comme à Saint-Dalmas-le-Selvage et Montblanc, ne seront enregistrées que le 25 février.

Dans chaque village des administrateurs provisoires sont choisis parmi les notables locaux.

On recense ainsi à :

- Touët sur Var, visité le 26 janvier, 38 services et une maison dépendance, confiés à Pierre Michel et Jacques Griffon ;

- Tournefort, les 27 et 28 janvier, avec 15 services, confiés à Jausserand Gaudin et Lions Grégoire ;

- Villars, le 28 janvier, avec 3 services, à Pierre Aufan et Rostang Marquet ;

- La Penne, le 28 janvier, avec 29 services, à Raimond Quarente et maître Pierre ;

- Ascros, le 28 janvier, avec 11 services, à Pierre Ason et Rostang Cabrier ;

- Cuébris, le 31 janvier, avec 17 services et une maison à Guillaume Maurin ;

- Les Mujouls, le 1er février, avec 24 services, à Etienne Beaud et Raymond Beysse ;

- Collongues, le 1er février, avec 17 services, à Salvagnus Audebert et Raimond Geoffroi ;

- La Rochette, le 1er février, avec 2 services, à Jean Blancard ;

- Saint Pierre de Puy Figette, le 3 février, avec 15 services, à Guillaume Autrand ;

- Villevieille, le 3 février, avec 30 services, à Raimond Dalmas et Geoffroi Melossus ;

- La Cez (Glandèves), le 4 février, avec 3 services, à Jean Rolland ;

- Entrevaux, le 4 février, avec 23 services et une maison ;

- Le Fugeret, le 5 février avec 2 services, l’ensemble à Raimond Senechier et Guillaume Vincent ;

- Méailles, le 5 février, avec 14 services, à Boniface Salvagnus et Jacques Bonnet ;

- Saint Benoit, le 6 février, avec 25 services, à Guillaume Gibelin et Isnard Guarat ;

- Braux, le 6 février, avec 10 services et une maison, à Bertrand Dosol et Pierre Picheri ;

- Guillaumes, le 7 février avec 21 services et une maison, à Franc Abelluani et Michel Guigoni ;

- Saint Sauveur, le 8 février, avec 1 service, à Raimond ;

- Saint Etienne, le 8 février, avec 1 service, à Olivier ;

- Puget-Théniers, le 8 février, avec 3 services et une maison, à Innocent ;

- Saint-Dalmas-le-Selvage, le 26 février, avec 23 services, à Jean ;

- Montblanc, le 26 février, avec 3 services à Raimond.

De nombreuses localités de la vaste commanderie de Rigaud sont encore porteuses de monuments, de vestiges ou de légendes attribués aux Templiers par la tradition. Aucune information ne sera négligée et pour démêler le vrai du faux, nous allons parcourir chaque vallée de ce territoire intérieur riche de sites encore hantés par la mémoire des chevaliers au blanc manteau à la croix pattée.

D’après «Les Templiers en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 18 € : téléphoner au 04 93 24 86 55

Reconnu comme le département de France le plus pourvu en possessions templières, les Alpes Maritimes conservent encore de multiples et intéressantes traces de la présence au Moyen-Age de ces fiers chevaliers.

Quel fut le rôle des Templiers, très tôt installés dans cette région entre mer et montagne ?

Que connaît-on des chroniques oubliées et des règles secrètes de l’Ordre du Temple ?

Par ailleurs, quel crédit accorder aux légendes relatives à leurs trésors cachés ?

Enfin, quels monuments et vestiges portent encore l’empreinte des chevaliers « de la croix et des roses » ?

Les Templiers inspirent d’abord l’image glorieuse de moines soldats se jetant la lance ou l’épée au poing, pour défendre ardemment les lieux saints, à l’époque des croisades.

Par la suite, ce tableau avantageux se nuance, avec l’évocation de leurs richesses, pour s’obscurcir enfin dans l’épaisseur du mystère, avant de n’être plus éclairé que par les sinistres lueurs des bûchers où s’achève l’épopée des frères du Temple, accusés d’hérésie.

Auteur de divers ouvrages traitant de l‘Histoire des Alpes Maritimes, Edmond Rossi, niçois passionné par le passé et la mémoire d’une région qu’il connaît bien, nous entraîne dans une attentive et fascinante découverte des annales et des sites toujours hantés par l’ombre des chevaliers au blanc manteau à la croix rouge.

 

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03/09/2008

CHATEAUNEUF D'ENTRAUNES, UN NID D'ÉCUREUILS

Dans ce Val d’Entraunes, la vallée la plus lointaine et la plus cachée des Alpes-Maritimes, à cent kilomètres de la Côte, vers les sources du Var, Châteauneuf vous attend un peu frondeur, à l’écart, sur une butte dominant le cours du Var à 1300m d’altitude.

Placé en bordure de la voie de transhumance inter vallée faisant communiquer Var et Tinée, le village replié en un lieu privilégiant les espaces cultivables, bénéficie d’une bonne exposition et d’un large dégagement.

A Châteauneuf, les maisons bâties en chaîne sur les courbes de niveau forment bloc, protégeant un noyau central avec placette, lavoir et four communal. Modèle d’autarcie, seulement relié par la route à la vallée au début du siècle, Châteauneuf conserve encore bien des traces de son riche passé.

Son nom dériverait d’un Castronovo du Haut Moyen Age : village reconstruit à la suite d’un sinistre dont les chroniques ne nous ont laissé aucun témoignage. Ce premier village se trouvait au nord de l’église paroissiale qui lui aurait survécu.

Comme les communes voisines, n’ayant aucun rapport naturel avec Nice et la zone côtière, Châteauneuf vivait en autosuffisance sauf pour le sel, le vin et l’huile d’olive. Dès le début du Moyen Age (1289), les habitants obtiennent du Comte de Provence une chartre de franchises octroyant de sérieuses libertés administratives. Rattaché en 1388 comme tout le Val d’Entraunes au Comté de Nice, possession de la Maison de Savoie, cette dernière délèguera ses pouvoirs aux Grimaldi de Beuil. Les Comtes de Beuil reconnaissent aux Entraunois les droits précédemment acquis “ de temps immémoriaux ”.

La petite cité de Châteauneuf était gérée très démocratiquement par des consuls élus chaque année par le Conseil des Chefs de Famille. A la fin de leur mandat, ces représentants n’étaient pas rééligibles avant plusieurs années. Rotation du pouvoir qu’autorisait une population nombreuse, ces privilèges furent maintenus jusqu’en 1700. Ce type de gestion collective fait qu’on appelait “ communistes ” les habitants de ces communes affranchies.

Guillaumes, toujours attaché au Royaume de France, reste séparé du Val d’Entraunes de 1388 à 1760. Ainsi, les limites de la commune deviennent alors frontières d’états.

Le Val d’Entraunes possédait une culture très avancée et comme on y parlait couramment le français, certains paysans passaient l’hiver en basse Provence où il se louaient comme maîtres d’école. Les Niçois surnommaient cette partie du Comté “ la France rustique ”.

Un épisode guerrier cite le “ château ” et sa destruction le 20 Octobre 1597 pendant les guerres de la “ Ligue ”. Ce jour là, le capitaine Bonfiglio résista à la tête de ses hommes aux “ Ligueurs ” en route vers la Tinée. Après s’être enfermé dans le manoir avec sa compagnie, il tint courageusement jusqu’à l’arrivée des secours. Ce château disparu se trouvait sur le tertre voisin de l’église.

Quelques années plus tôt en 1524, François Bréa peignait le “ Retable des cinq plaies de notre seigneur ”. Ce chef-d’œuvre à la très belle rutilance chromatique sang et or décore le maître autel de l’église St. Nicolas. Deux autres chapelles accueillaient les dévotions des Castelneuvois, celle de St. Joseph au cœur du village aurait été consacrée par une confrérie de Pénitents. A l’écart et au carrefour de trois routes, la chapelle St. Antoine patron des porte-faix (les camalous) protégeait des accidents.

Plus profane, le vieux moulin Jusbert du bord de la Barlatte, réhabilité dans le cadre du Parc du Mercantour, replonge le visiteur à une époque pas si lointaine digne de Maître Cornille.

Plus haut à 1660m d’altitude, le pittoresque hameau des Tourrès, accessible par une route étroite et sinueuse de 7 kilomètres hardiment creusée au-dessus des gorges de la Barlatte, s’ouvre vers le col de Pal et les vastes alpages. Sa chapelle Ste Anne reçoit traditionnellement les fidèles pour la grand messe de la fête patronale de Juillet.

La population chiffrée aujourd’hui à 70 habitants représente moins du quart de celle recensée en 1838. Les Castelneuvois, soucieux de ne pas voir mourir leur village, ont restauré le four communal. Des réunions, prétexte à banquets, animent régulièrement la place de la fontaine. On y sert les “ crouisses ” ces fines pâtes en forme d’oreille froncée par des plis (si la fille de la maison en réussit douze, elle est bonne à marier !). Cette spécialité du Val d’Entraunes est servie avec une délicieuse sauce à base de noix pilées.

Autre particularité propre aux habitants de Châteauneuf, leur curieux surnom d’ “ Ecureuils ”.

Ce totem leur viendrait des exploits légendaires d’un valet de leur seigneur qui, pour atteindre en cachette la désirée fille de son maître, grimpait la nuit dans l’orme placé sous ses fenêtres. Galants et agiles, les villageois de Châteauneuf vous montreront fièrement l’orme en question. Cet arbre vénérable abrite aujourd’hui le jeu de boules près de la chapelle St. Joseph.

D’après « Les Légendes et Chroniques insolites des Alpes Maritimes » (Equinoxe-éditions Saint Rémy de Provence), pour commander cet ouvrage dédicacé de 23 € : téléphoner au 04 93 24 86 55.

Avec les "Légendes et Chroniques insolites des Alpes Maritimes", Edmond Rossi, auteur niçois de plusieurs ouvrages sur le passé de son pays, nous offre un recueil d'une centaine de relations confondant la vérité historique et l'imaginaire de la légende.

Pour tous ceux qui désirent connaître non plus une Côte d'Azur artificielle mais une terre de culture et de mémoire, ce recueil constitue une promenade originale puisée aux meilleures sources.

Les Alpes Maritimes possèdent un particularisme né d'un isolement géographique, terre de contraste. Elles offrent une tradition enracinée dans un passé fertile en anecdotes souvent ignorées.

Merveilleux voyage que ces récits qui vont des légendes des origines aux chroniques d'un millénaire de défis naturels, se poursuivant vers des villages du bout du monde pour y traverser un passé où se croisent les silhouettes d'illustres personnages et l'ombre inquiétante des sorcières.

Laissons nous conduire dans les coulisses secrètes de ce théâtre factice qu'est la Côte, vers l'intérieur de ce pays d'Azur, à quelques pas du littoral, pour en découvrir et en pénétrer l'âme.

 

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