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18/06/2009

LOUP: LA SYMBOLIQUE

LOUP DU MERCANTOUR.jpg

De tout temps et à travers toutes les civilisations, le loup comme la louve sont avant tout pour l’homme, synonyme de sauvagerie avec une nuance de débauche pour la louve.

Mais ce sont là des notions sommaires. La louve reste surtout connue comme la nourrice de Romulus et Rémus, devenue l'emblème de Rome.

Le symbolisme du loup, comme beaucoup d'autres, comporte deux aspects: l'un féroce et satanique, l'autre bénéfique.

Parce qu'il voit la nuit, il est symbole de lumière. C'est là sa signification chez les Nordiques et chez les Grecs où il est attribué à Belen ou à Apollon (Apollon lycien). Le symbolisme lumineux du loup, usuel dans les pays septentrionaux, n'apparaît pas dans le domaine celtique qui a identifié Lug (équivalent ou homologue d'Apollon) au  lynx (et non au loup). Le loup n'a pas, du reste, en irlandais, de nom particulier et le mot qui sert à le désigner, faol, s'applique quelquefois au chien.

Le jeu de mots que l'on fait quelquefois entre le breton blelz loup et le nom de Blois ou de saint Biaise ne peut dépasser le stade de la signification analogique (Charbonneau-Lassay L., Le bestiaire du Christ).Ainsi, l'aspect lumineux du loup en fait un symbole solaire.

Le loup a aussi chez les Mongols un caractère nettement céleste; il est l'ancêtre de Gengis Khan. La Chine connaît également un Loup céleste (l'étoile Sirius) qui est le gardien du. Palais céleste (la Grande Ourse). Ce caractère polaire se retrouve dans l'attribution du loup au Nord. On remarque toutefois que ce rôle de gardien fait place à l'aspect féroce de l'animal: ainsi, dans certaines régions du Japon l'invoque-t-on comme protecteur contre les autres animaux sauvages. Il évoque une idée de force mal contenue, se dépensant avec fureur, mais sans discernement.

Le loup est un obstacle sur la route du pèlerin arabe, la louve sur celle de Dante, où elle prend les dimensions de la bête de l’Apocalypse.

L'iconographie hindoue n'y voit qu'un animal de mauvais augure et l'attribue aux divinités sous leur aspect sinistre. La voracité de l'animal s'exprime par le rapport du loup avec le péché, et de la louve avec la passion, le désir sensuel. Le loup est une des formes données à Zeus (Lykaios), à qui on immolait en sacrifice des êtres humains, aux temps où régnait la magie agricole, pour mettre un terme aux sécheresses, aux fléaux naturels de toute sorte: Zeus déversait alors la pluie, fertilisait les champs, dirigeait les vents (Eliade Mircéa, Traité d’histoire des religions).

La gueule du loup, dans la mythologie scandinave, est un symbole de réintégration cyclique, ce qu'il faut sans doute rapprocher du loup avaleur de la caille dont parle le Rig-Veda.

Si la caille est, comme nous l'avons noté, un symbole de lumière, la gueule

du loup est la nuit, la caverne, les enfers, la phase de pralâya cosmique; la délivrance de la gueule du loup, c'est l'aurore, la lumière initiatique faisant suite à la descente aux enfers, le kalpa.

La force et l'ardeur au combat font du loup une allégorie guerrière pour de nombreux peuples: Je suis le loup solitaire, je rôde en maints pays dit un chant de guerre des Indiens de la prairie nord américaine (Alexander Hartley Bur, Le cercle du Monde).

De semblables métaphores abondent dans la poésie turque et mongole. Parmi ces peuples, le mythe du loup bleu revêt une importance fondamentale ; ce loup bleu ou loup céleste est une cratophanie de la lumière ouranienne, de la foudre; il est le partenaire de la biche blanche ou fauve, représentant la terre, dans la hiérophanie terre-ciel, d'où naissent, entre autres héros et chefs de lignées, Gengis Khan.

Au loup bleu céleste, créateur des dynasties mongoles et chinoises, s'oppose la louve de Romulus et Rémus, terrienne, elle, sinon chthonienne. Mais dans un cas comme dans l'autre, cet animal reste associé à l'idée de fécondité.

La croyance populaire, en pays turc, a jusqu'à nos jours conservé cet héritage. Ainsi parmi les bézoards appréciés par les Yakoutes, en Sibérie, celui du loup est considéré comme le plus puissant; en Anatolie, c'est-à-dire à l'autre extrémité de l'extension géographique des peuples altaïques, on voit encore des femmes stériles invoquer le loup pour avoir des enfants.

Au Kamchatka à la fête annuelle d'octobre, on fait une image de loup en foin et on la conserve un an pour que le loup épouse les filles du village ; chez les Samoyèdes on a recueilli une légende qui met en scène une femme qui vit dans une caverne avec un loup (Roux Jean Paul, Faune et flore sacrée dans les sociétés altaïques).

Le loup comme le chien remplit également un rôle de psychopompe. Un mythe des Algonquins le présente comme un frère du démiurge Menebuch le grand lapin, régnant à l'Ouest, sur le royaume des morts (Muller Werner, Les religions des Indiens d’Amérique du Nord).

Cette même fonction de psychopompe lui était reconnue en Europe, comme en témoigne ce chant mortuaire roumain :

Paraîtra encore

Le loup devant toi

Prends-le pour ton frère

Car le loup connaît

 L'ordre des forêts

Il te conduira

Par la route plane

Vers un fils de Roi

Vers le Paradis

(Trésor de la poésie universelle, par R. Caillois et J.C. Lambert, Paris, 1958).

Le loup existe déjà en tant que divinité infernale, dans la mythologie gréco-latine : c'est la louve de Mormolycé, nourrice de l'Achéron, dont on menace les enfants, exactement, comme, de nos jours, on évoque le grand méchant loup (Grimal Pierre, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine); c'est le manteau de peau de loup dont se revêt Hadès, maître des Enfers (Krappe Alexandre, La genèse du Mythe); les oreilles de loup du dieu de la mort des Etrusques; c'est aussi, selon Diodore de Sicile, Osiris ressuscitant sous forme de loup pour aider sa femme et son fils à vaincre son frère méchant (ibid.).

Dans la tradition nordique les loups symbolisent la mort cosmique: ils sont dévorateurs d'astres (Durand G., Les structures anthropologiques de l’imaginaire); ce qui n'est pas sans rappeler le jaguar chthonien des mezo-américains, ouvrant sa gueule monstrueuse pour avaler le soleil. Fenrir, le loup géant, est un des ennemis les plus implacables des dieux. Seule la magie des nains peut arrêter sa course, grâce à un ruban fantastique que nul ne peut rompre ou couper.

Dans la mythologie égyptienne Anubis, le grand psychopompe, est appelé Impou celui qui a la forme d'un chien sauvage (ibid.) ; on le révère à Cynopolis comme le dieu des enfers.

Cette gueule monstrueuse du loup, dont Marie Bonaparte parle dans son auto-analyse, comme étant associée aux terreurs de son enfance consécutives à la mort de sa mère, n'est pas sans rappeler les contes de Perrault Grand-Mère, comme tu as de grandes dents ! Grand-Mère, comme tu as une grande bouche ! G.Durand conclut excellemment en ces termes: Il y a donc une convergence très nette entre la morsure des canidés et la crainte du temps destructeur. Kronos apparaît ici avec le visage d'Anubis, du monstre dévorant le temps humain ou s'attaquant même aux astres mesureurs de temps.

Le loup est également, dans l'imagerie du Moyen Age européen, la forme que revêtent le plus fréquemment les sorciers pour se rendre au Sabbat, tandis que les sorcières, dans les mêmes occasions, portent des. jarretelles en peau de loup (Grillot de Givry, Le musée des sorciers, mages et alchimistes).

En Espagne, il est la monture du sorcier. La croyance aux lycanthropes ou loups-garous est attestée depuis l'antiquité en Europe ; Virgile en fait déjà mention.

En France, à peine commençait-on à en douter sous Louis XIV. C'est une des composantes des croyances européennes, un des aspects sans doute que revêtent les esprits des forêts.

Selon Collin de Plancy, Bodin raconte sans rougir qu'en 1542 on vit un matin cent-cinquante loups-garous sur une place de Constantinople.

En résumé, qu'il soit dévorateur d'astres, dévorateur d'enfants ou maître des enfers, le loup, en Europe, remplit un rôle symbolique analogue à celui du jaguar pour les méso-américains : il est essentiellement le porteur de la gueule des enfers, qui s'ouvre, béante, à l'horizon de la terre.

 

 

D’après «Les Histoires de loups en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 18 € : téléphoner au 04 93 24 86 55

Le loup est de retour en France et plus exactement près de nous, dans le Parc du Mercantour et les Alpes du Sud.

Ce « grand méchant loup », cauchemar de nos nuits d’enfant, traînant dans la mémoire collective des générations de « mères-grand » et de « chaperons » dévorés tout cru, revient cette fois sur notre territoire nanti du statut intouchable d’espèce protégée par le Conseil National de la protection de la nature et la Convention de Berne.

Réhabilité et qualifié de « prédateur indispensable à la chaîne alimentaire et aux rétablissements des équilibres naturels », le voici blanchi de tous ses crimes passés et à venir et toléré aux portes de nos villages.

L’homme encore une fois a décidé du destin de la bête  avec sa propre logique.

Pourtant, les souvenirs laissés dans la mémoire de nos aïeux ne sont pas tendres et méritent qu’on s’y arrête.

Les Alpes Maritimes ou « Pays d’Azur », nées de la rencontre des Alpes et de la Provence, offrent un cadre exceptionnel fait de vallées aux forêts sauvages et de villages perchés aux traditions vivaces.

Edmond Rossi, auteur niçois de différents ouvrages sur le passé et mémoire de sa région, présente ici une trentaine de récits recueillis dans les annales de la Provence orientale et du Comté de Nice.

Témoignages authentifiés touchants de vérité, ces textes évoquent les péripéties du loup, dans ce vaste territoire.

Parfois issus d’une tradition orale qui se perpétuait jadis aux veillées, ces contes portaient le plus souvent sur des faits réels, auxquels nos anciens se trouvaient mêlés.

Partons sur la piste mystérieuse de ce grand perturbateur que l’imagination populaire a toujours travesti familièrement de ses propres fantasmes.

A travers les « Histoires de loups au Pays d’Azur » retrouvez les contes de jadis, cette vieille magie des mots qui vous emmène au pays du rêve et de l’insolite.

Pour un temps, laissez-vous emporter vers un passé troublant celui où nos ancêtres vivaient en compagnie du loup avec des rencontres riches d’émotion.

 

Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur

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10:33 Publié dans TRADITION | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

27/05/2009

ALPES MARITIMES: DE LA PEUR A « LA MORT DU LOUP »

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Depuis le passé le plus lointain, la menace des loups a provoqué chez l’homme une peur collective qui ne s’est calmée qu’avec la disparition partielle de ces animaux. Cette crainte à tout naturellement fait naître des croyances et des mythes véhiculés par les cultes et les traditions.

Symboliquement associé aux forces obscures (la nuit encourageant ses attaques) le loup, venu des ténèbres ou de l’ombre des forêts, apparaît vaincu par Saint Loup qui guérit la cécité. De même, Saint Hervé, aveugle, sera guidé par un loup. L’imagerie religieuse développera sur les fresques des églises et chapelle le loup comme un animal féroce et maléfique.

Représentant le Diable chez les Scandinaves et les Germains, il sera le complice des sorciers espagnols qui le chevaucheront à l’envers pour se déplacer. Il exprimera également la gloutonnerie plus souvent que le porc. Mais c’est lors des calamités vécues par nos ancêtres qu’il donnera toute la mesure de sa cruauté. En effet, sa présence va accompagner les famines, les épidémies et les guerres.  Trouvant là un terrain favorable, le loup va y prélever son tribut, excitant davantage l’hystérie collective par la terreur qu’il provoque.

Mieux, on assistera lors des famines à la multiplication des cas de « folies louvrières » (lycanthropie). Le cannibalisme, solution extrême à la faim, entraîne des êtres frustres à tuer leurs semblables. Certains iront jusqu’à détacher les corps des suppliciés suspendus aux gibets pour se procurer une horrible nourriture (selon J. Delumeau « La peur en Occident »).

Le goût de la chair humaine étant pris, d’autres dépravés se couvriront d’une peau de loup pour harceler et tuer d’innocentes victimes. Le XIVème siècle est fertile en témoignages de loups-garous circulant à quatre pattes, cachés sous une peau de loup pour mieux commettre leur monstrueux forfaits. Dans ces temps de misère et d’impuissance suivant famine et disette, les épidémies (et plus particulièrement la peste) seront tout comme les loups mis au compte des punitions divines. Le clergé développera cette explication passive. Trompeur et rusé avec ses yeux de braise, le loup sera plus que jamais identifié au Diable dans sa haine d’une espèce humaine affaiblie (Pierre de Beauvais XVIème siècle).

Enfin, durant des siècles, les guerres périodiques et leurs massacres vont constituer une véritable aubaine pour les loups. Morts et blessés fournissant un aliment de choix leur donneront goût à la chair humaine (G. Ragache « Les loups en France »). Il sera alors question de ces loups accoutumés à la chair humaine, attaquant les hommes de préférence, devenus aussi des loups-garous (loups dont il faut se garer).

De plus, porteur de la rage, terrible maladie à l’issue fatale, le loup complice du Diable plongera l’enragé dans des crises de convulsions avec morsures, comparables à celles d’un possédé.

L’exorcisme, pour délivrer l’esprit du mal, doit alors intervenir après que le fer rouge ait cautérisé la plaie.

Doué de tels pouvoirs, le loup intervient tout naturellement dans la sorcellerie et la médecine populaire, grâce aux pouvoirs de sa dent, de son œil, de ses os, de son cœur ou son foie, pour protéger ou écarter diverses maladies. Frappant l’imaginaire, le loup a laissé son souvenir dans de nombreuses expressions qui tendent à disparaître avec lui. Nous en connaissons certaines comme : « être connu comme le loup blanc », « marcher à pas de loup », « entre chien et loup », « hurler avec les loups , ou des proverbes du genre « quand on parle du loup on voit sa queue », « l’homme est un loup pour l’homme » ou « enfermer le loup dans la bergerie ».

Déjà présent à l’époque des Romains, dans la relation de la louve allaitant Romulus et Remus, jusqu’au « Livre de la Jungle » de R. Kipling où la louve Akéla élève Mowglie, contes et légendes feront leur profit de cet animal mythique et ambivalent. Associé à la pleine lune comme à la sombre forêt, tanière des frayeurs populaires, le loup peut se changer en homme à la faveur de ces domaines obscurs. Animal ou loup-garou, cet être sorti de l’ombre ne peut symboliser que le mal, opposé à sa victime favorite le doux agneau à la pure et blanche innocence. Véhiculant toutes ces tares « le grand méchant loup » ne pouvait que perdre son procès et être condamné à disparaître.

La lutte exterminatrice débuta par de significatives battues organisées dès le Moyen Age sous l’Ancien Régime, les dimanches et les jours des fêtes carillonnées, à l’issue des offices religieux. Battues et primes vont constituer l’arsenal répressif contre la menace des loups. Sa chasse, devenue une affaire de légitime défense des populations rurales, visera à la totale destruction de l’espèce.

Au XVIème siècle, c’est le seigneur qui organise les battues en réquisitionnant hommes et chiens, s’y ajoute l’incitation d’une prime pour chaque bête abattue. Dans un souci d’efficacité, l’autorité royale créera la Louveterie, ce service remonte à Charlemagne. Les abus, commis lors du prélèvement des rétributions auprès des communautés rurales, par les fonctionnaires chargés d’éliminer les loups, entraînent divers règlements au fil des siècles. Véritable administration, chargée sans partage d’une mission d’intérêt général, la Louveterie est dirigée par un Grand Louvetier assisté d’officiers et sergents de Louveterie. Cette institution disparaît en 1787 à la suite d’abus réitérés.

Une nette recrudescence des loups suit la naissance de la première République de 1790 à 1804. Pour lutter contre ce fléau, de nouvelles mesures sont préconisées, comme l’empoisonnement à la strychnine et l’encouragement à la destruction au moyen de primes.

Ce dernier procédé était un peu utilisé sous l’Ancien Régime. La loi de 1882 hâtera l’extermination des loups : 1300 loups détruits en 1883 sur le territoire national, puis quelques centaines chaque année jusqu’en 1902.

Dans les Alpes-Maritimes (divisées par la frontière du Var de 1815 à 1860), les informations recueillies par Frédéric Muyard dans son étude sur « les loups et la loi » nous indiquent une lettre significative du maire de Levens du 12 prairial an X (1802). Il est question d’un couple de loups apparaissant en plein jour avec une « gueule effroyable ». Ces provocateurs égorgent les bestiaux domestiques, nécessitant l’intervention rapide des six meilleurs chasseurs du canton.

Dix-huit vont être abattus de 1800 à 1806, dans le département à Séranon, Roquesteron, Puget-Théniers, Clans, Roquebillière, Saorge et Tende, souvent les louves sont pleines de trois à cinq louveteaux.

Rappelons que la louve s’accouple en Janvier ou Février. Au bout de 63 jours de gestation, elle mettra bas de quatre à cinq petits, qu’elle allaite de cinq à six semaines. Mais les louveteaux ne peuvent suivre leur mère qu’à l’âge de deux mois. F. Muyard signale également qu’en 1806 dans les Basses Alpes, le Préfet ordonne une « battue générale » face aux ravages causés par les loups, « dans tous les bois et forêts, avec chiens et armes à feu. »

En 1844, sous le régime royal de Piémont-Sardaigne, l’intendant général Des Ambrois diffuse un manifeste sur tout le territoire de la « Province de Nice pour lutter contre les loups » qui infestent le pays. Le tarif des primes est de 200 lires pour une louve pleine, 150 pour une louve ordinaire, 100 pour un mâle et 25 pour un louveteau, quant aux lynx et loups-cerviers la prime reste fixée à 100 lires.

Ces primes n’eurent pas toujours le succès espéré, car il fallait souvent dépenser plus pour se déplacer et transporter la dépouille de l’animal tué jusqu’à Nice.

La chasse aux loups devenait souvent un privilège de riches qui, seuls, possédaient des chiens et des armes à feu.

Le piège et le poison étant reconnus comme moyen de lutte (1882), la traque va se démocratiser et les tableaux de chasse vont s’accroître. Les primes sont augmentées encourageant les prises. Le 14 Avril 1890, Clapier Joseph de Saint Sauveur reçoit
150 francs pour avoir pris au piège une louve pleine. Le 16 Décembre 1890, les sieurs Mallet et Ségur perçoivent une prime de 100 francs pour avoir tué une louve de 16kgs. A Villars sur Var, le 25 Février 1901, Toccia, un cultivateur, touche 100 francs pour avoir empoisonné un loup. La liste s’achève là et les rares apparitions du loup ne relèveront plus désormais que du fait divers.

Auteur et victime d’une psychose meurtrière, le loup a été presque totalement éliminé. Mais voilà qu’il réapparaît aujourd’hui dans nos forêts, auréolé d’une éternelle passion, poursuivant un nouveau destin discutable.

Décidément, nos rapports avec cet animal ne seront jamais simples.

D’après « Les Histoires et Légendes du Pays d’Azur », pour commander cet ouvrage dédicacé de 15 € : téléphoner au 04 93 24 86 55.

Des histoires extraordinaires naissent sous tous les cieux, mais seul un cadre favorable les fait éclore.

La situation géographique du Pays d’Azur où les Alpes plongent dans la mer dans un chaos de montagnes et de vallées profondes lui confère déjà un caractère exceptionnel. Les climats qui s 'y étagent de la douceur méditerranéenne de la côte aux frimas polaires des hauts sommets sont tout aussi contrastés. Si l'on ajoute que l'homme a résidé sur ces terres d'opposition depuis ses origines, on ne peut s'étonner de trouver en lui la démesure du fantastique révélée par les outrances du décor.

Cet environnement propice ne devait pas manquer de pro­duire dans la vie de ses habitants une saga où l'imaginaire rejoint naturellement la réalité.

Depuis les milliers d'étranges gravures tracées à l'Age du Bronze sur les pentes du Mont Bégo dans la Vallée des Merveilles, en passant par les fabuleux miracles de la légende dorée des premiers chrétiens, ou les fresques tragiques des chapelles du Haut-Pays, jusqu'aux héroïques faits d'armes des Barbets pendant la Révolution française, longue est la chronique des «Histoires extraordinaires» du Pays de Nice, s'étalant dans la pierre et la mémoire de ses habitants.

Par un survol du passionnant passé de cette région, qu'il connaît bien, Edmond Rossi nous entraîne à travers une cinquantaine de récits mêlant la réalité historique au fantastique de la légende.

Rappelons qu'Edmond ROSSI, né à Nice, est entre autres l'auteur de deux ouvrages d'Histoire appréciés, dont «Fantastique Vallée des Merveilles», d'une étude sur les traditions et le passé des Alpes du Sud: «Les Vallées du Soleil» et d'un recueil de contes et légendes de Nice et sa région: «Entre neige et soleil».

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23/05/2009

LA COMMANDERIE TEMPLIERE DE NICE: ITINERAIRE DE DECOUVERTE

114 bis LUCERAM, CHAPELLE DE LA MADONA ROUTA DU XIIIè SIECLE page 114.jpg

Les Templiers intriguent et tourmentent notre esprit par leur part de mystère. La découverte de leurs monuments nous entraîne dans un pari audacieux, visant à dépasser les divagations propres à enflammer l’imagination populaire par des attributions fantaisistes.

La sincérité de cette captivante approche nous a conduit à des analogies significatives, lorsque la réalité échappe à nos investigations.

Les douze itinéraires proposés doivent se compléter par la lecture des informations contenues dans les divers chapitres, l’Index Alphabétique (en fin d’ouvrage) permet une découverte rapide des lieux visités.

Les noms de localités soulignés, indiquent la possibilité d’une étape avec restaurant, pour le déjeuner. L’usage d’une carte routière au 1/100 000 ème est recommandé. Les itinéraires présentés privilégient un départ depuis Nice, mais peuvent être adaptés par chacun avec facilité. La visite des églises, souvent closes, nécessite de se faire remettre la clé ou de se faire accompagner, dans tous les cas le pourboire est conseillé. Bonne route !

La visite du vieux Nice et plus particulièrement de la rue de la Préfecture, l’ancienne rue Saleya du Moyen-Age où fut située le siège niçois du Temple, peut précéder ou suivre l’excursion proposée.

Le quartier du Ray, au nord de la ville, présente encore un lieu-dit du « Temple » sans offrir les ruines signalées par E. Raynaud, au début du XX ème siècle.

Pas davantage de traces de la maison–hospice du Var, indiquée jadis à l’ouest de la cité, vers le bord du fleuve. Un seul indice peut nous guider, sur la localisation du site : l’église Saint Augustin.

En effet, les moines de l’ordre des Augustins succédèrent aux Templiers dans la gestion de l’hospice du Var.

Il faut prendre ensuite la route vers le nord de la ville, en remontant le Paillon, pour atteindre d’abord l’Escarène puis le village de Lucéram.

Dans un premier temps, parcourir les ruelles tortueuses de cette ancienne place-forte médiévale, chargée de témoignages architecturaux du XIII ème siècle.

C’est vers l’ancien prieuré bénédictin dont  subsiste la chapelle de la Madona Routa (restaurée en 1961), qu’il faudra rechercher la présence évoquée des chevaliers au blanc manteau à la croix rouge.

Reprendre la direction de l’Escarène où l’on bifurque pour atteindre Sospel, après avoir franchi le col de Braus.

Parvenu à Sospel, rejoindre à 1,5 km à l’est du bourg la chapelle du prieuré Saint Gervais, supposée fondée en 1180 par les Templiers. Voir également à proximité «la ferme des Templiers » avec son four d’angle.

Effectuer le retour à Nice, par Menton, Eze et la Moyenne corniche.

 

D’après «Les Templiers en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 18 € : téléphoner au 04 93 24 86 55

Reconnu comme le département de France le plus pourvu en possessions templières, les Alpes Maritimes conservent encore de multiples et intéressantes traces de la présence au Moyen-Age de ces fiers chevaliers.

Quel fut le rôle des Templiers, très tôt installés dans cette région entre mer et montagne ?

Que connaît-on des chroniques oubliées et des règles secrètes de l’Ordre du Temple ?

Par ailleurs, quel crédit accorder aux légendes relatives à leurs trésors cachés ?

Enfin, quels monuments et vestiges portent encore l’empreinte des chevaliers « de la croix et des roses » ?

Les Templiers inspirent d’abord l’image glorieuse de moines soldats se jetant la lance ou l’épée au poing, pour défendre ardemment les lieux saints, à l’époque des croisades.

Par la suite, ce tableau avantageux se nuance, avec l’évocation de leurs richesses, pour s’obscurcir enfin dans l’épaisseur du mystère, avant de n’être plus éclairé que par les sinistres lueurs des bûchers où s’achève l’épopée des frères du Temple, accusés d’hérésie.

Auteur de divers ouvrages traitant de l‘Histoire des Alpes Maritimes, Edmond Rossi, niçois passionné par le passé et la mémoire d’une région qu’il connaît bien, nous entraîne dans une attentive et fascinante découverte des annales et des sites toujours hantés par l’ombre des chevaliers au blanc manteau à la croix rouge.

 

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