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11/04/2015

CANNES: LE FANTOME DE LA TOUR DU SUQUET

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Les Romains établirent déjà un poste fortifié sur le piton rocheux du Suquet, offrant une vision directe vers les îles de Lérins et l’arrière-pays grassois.

Plus tard, après le départ des Sarrasins, les comtes de Provence donneront la seigneurie de Cannes aux puissants abbés de Lérins. En 1070, l’Abbé Aldebert II entreprit la fortification du Suquet dont il subsiste une tour austère et d’une pure beauté, classée monument historique. Cette tour-donjon sera achevée en 1385 par l’abbé de Thornafort qui ajoute une enceinte dont quelques restes sont encore visibles.

Le donjon carré, haut de 22 mètres, avec ses étages voûtés en berceau, est accessible grâce à une porte située au premier étage à la suite d’un escalier extérieur. Un escalier intérieur conduit à une terrasse entourée d’une balustrade offrant une vue remarquable sur la  cité, la rade et les îles. L’ensemble contigu forme l’ancien château ; le bâtiment sud a été remanié, celui situé à l’ouest a été reconstruit, seules les bases des tours carrées datent du XIIIe.

Signalons enfin que le bâtiment de l’ancien château du Suquet est un musée ouvert au public avec de belles collections ethnographiques et archéologiques.

La tour d’angle du château, dite “ Tour du Masque ”, demeure privée du comte Michel de Lacour, est entourée d’une part de mystère rejoignant la légende. Selon Michel de Lacour, le frère jumeau de Louis XIV, caché sous le fameux “ masque de fer ”, se serait réfugié dans la tour après s’être évadé de l’île Sainte Marguerite, avant son transfert à la Bastille. Mieux, il y serait mort ... à preuve les restes d’un crâne, d’un squelette et d’une cagoule découverts voici une quinzaine d’années dans une oubliette. Le crâne serait l’homologue scientifiquement prouvé de celui du Roi Soleil et le masque de velours celui peint par un artiste de la cour sur un tableau d’époque.

A ces troublantes révélations s’ajoutent des apparitions (lumières clignotantes, têtes cagoulées) constatées par les habitants du quartier, associées à des bruits étranges (chuintements, râles, fracas de porte de cave qui s’ouvre sans raison) contribuant à faire de cette tour hantée un lieu de souffrance pour une âme oubliée.

La venue d’un prêtre exorciste n’a apparemment pas apaisé les phénomènes. Précisons que le propriétaire de la tour a respecté le repos du défunt en laissant les restes dans l’oubliette. La poursuite des travaux, après sondage des murs, pourrait fort bien révéler d’autres mystères tout aussi troublants.

Pour connaître le passé de la Côte d'Azur, consultez les ouvrages présentés dans la colonne de gauche de cette page...

04/04/2015

BIOT: LE TEMPLE DE LA "CHÈVRE D'OR"

 LE MAUSOLEE GALLO-ROMAIN DE LA CHEVRE D'OR.jpg

Le temple de la chèvre d’or est un monumental mausolée romain classé, daté des premiers siècles de notre ère, situé dans la plaine de la Brague.

La chèvre d’or est un animal fabuleux qui possède un pelage, des cornes et sabots d’or. Gardienne de trésors légendaires, son mythe est lié à l’occupation sarrasine, partielle ou temporaire, de la Provence au cours de haut Moyen Age.

Homonymie aidant, on retrouve sa présence dans le massif de l'Esterel, proche de celui des Maures, où elle est gardienne des trésors laissés sur place par les Sarrasins du Fraxinet. Dans ce secteur de la Provence orientale la légende la rattache à la fée Estérelle

On la retrouve à Saint-Rémy-de-Provence où elle campe au sommet du mausolée des Antiques. Il est à souligner que celui-ci a pendant fort longtemps été pris pour le minaret d’une mosquée. Là aussi elle est gardienne du trésor d’Abdelraman l’émir maure venu razzier la Provence.

A Biot, elle veille sur le trésor qu’y laissa Ibrahim, chef des Sarrasins. De gigantesques lingots d’or sont cachés aux abords des ruines de l’antique construction, dans un souterrain qui ne s’ouvre que la nuit de Noël. Les audacieux peuvent s’en saisir au cours de la messe de minuit puisque la porte s’ouvre entre le début de l’Épître et la fin de l’Évangile.

a meilleure œuvre de l’écrivain provençal Paul Arène « La Chèvre d’or » (1889) relate les facéties de cet animal mythique, Jean-Paul Clébert nous prévient : « Craignez la Chèvre d’or, mais ne la fuyez pas : elle seule détient les clefs des innombrables trésors de Provence ».

27/03/2015

ANTOINE GODEAU EVÊQUE DE VENCE

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Le souvenir de l'évêque Godeau, né à Dreux en 1605, est resté très vivace en Provence Orientale.

Ses débuts ne semblaient pas le prédestiner à l'épiscopat, en effet il était l'oracle de l'hôtel de Rambouillet. De petite taille, maigrichon, noiraud, fort laid, il n'en fait pas moins fureur chez les précieuses par la vivacité de son esprit, sa parole facile et son intarissable veine poétique.

On le nomme "le nain de Julie" (Julie d'Angennes, fille de la marquise de Rambouillet) ou encore par ironie, "le bijou des Grâces".

Sa réputation dans les salons est inouïe.

Il fait référence, quand on cite un texte qui bravera les siècles, on dit : "c'est du Godeau !".

Fort de cette renommée, Richelieu en fait le premier membre de l'Académie Française !

A l'âge de trente ans, Godeau, las de rimer, fatigué de ses succès mondains, rentre dans les ordres. L'année suivante, ce salonnard est nommé évêque de Grasse et de Vence ! Il est très vite repoussé par les deux diocèses, parfois même à coup d'arquebuse. Personne ne veut d'un pasteur commun si peu vertueux. Il restera ainsi plusieurs années entre deux mitres avant d'opter pour Vence.

L'ancien précieux, le petit maître habitué des "ruelles", prend son rôle très au sérieux et en parangon de vertu impose une rigueur morale pointilleuse. Coseigneur de Vence, il relève la cathédrale qui menaçait ruine, introduit diverses industries comme la parfumerie, la tannerie, la poterie pour redonner de la prospérité à un diocèse en léthargie.

Fort strict, il lutte contre le laxisme du clergé et invite ses ouailles à une observance plus attentive des préceptes moraux.

Cette sévérité venant d'un personnage au passé douteux est mal acceptée, on le brocarde avant qu'il n'essuie d'abord un coup d'arquebuse en 1645 et qu'il ne soit molesté en 1650. Plusieurs de ses serviteurs zélés, qui voulaient le protéger, seront tués et un coup de pistolet sera même tiré sur les volets de sa chambre.

Au centre de la vieille ville de Vence, sa mémoire a été réhabilitée de manière posthume, puisque la plus belle place porte le nom de ce personnage singulier.

Pour découvrir les belles histoires du riche passé de notre région consulter « Histoires et Légendes des Balcons d’Azur », chez vous dédicacé en contactant ;

 edmondrossi@wanadoo.fr