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30/09/2013

L'ANCIEN BAGNE DU PORT DE NICE

LE BAGNE DU PORT DE NICE.jpg

Dès la seconde moitié du XVIIIe siècle, « Lou Barri-Lonc » renferma des centaines de forçats employés au creusement et à l'entretien du bassin Lympia. Un monde de désespoir.

Nice a eu son bagne. Un bagne militaire érigé vers 1750 au port de Nice. Il en reste de solides reliefs : une maison cubique, en retrait du quai d'Entrecasteaux, entre les bas­sins des Amiraux et Lympia. La bâtisse, surmontée d'un clocheton, re­tenue par des murs granuleux marron clair, ponctuée de persiennes brique, est flanquée d'un ensemble voûté en rez-de-chaussée, composé de pierres blanches, où subsistent une lourde porte de bois et des ferronneries, témoins dissuasifs du temps des chaînes.

La construction abrite désormais la subdivision maritime de la DDE (également pro­priétaire), une antenne de la CCI, la société nationale de secours en mer, le Yacht club de Nice et l'association des pointus de Nice. Aujourd'hui, des bureaux, des remises, des garages, mais hier, des centaines de bagnards enfermés, entassés dans ces locaux du lieu dit « Lou barri-lonc ». C'est le seul bâtiment historique de la maison de Savoie, encore debout sur le port.

Autre information, les casemates, dortoirs des bagnards, ont conservé leurs bas-flancs, mais ceux-ci sont protégés par des coffrages et ne sont pas accessibles.

La cloche de la chapelle est toujours là elle aussi. Elle date du milieu du XVIIIesiècle, époque à laquelle fut construit l'établissement pénitentiaire, à l'aide de pierres prove­nant des murailles en ruines du Château.

Et derrière ces blocs, se sont succédé des générations de condamnés, employés à la maintenance du port et à d'autres ouvrages majeurs. Logés dans des conditions de saleté et de misère telles, qu'en 1836, on entreprit une réfection et un agrandissement du site. Les travaux permirent la construction d'un pavillon central servant de dortoir aux forçats, reliant deux tours latérales, le pavillon de l'horloge, destiné à usage administratif et un autre bâtiment destiné aux gardiens, aux cuisiniers et à l'infirmerie.

La suite de ce pénitencier inhumain ? Les bagnes ayant été supprimés en France en 1852, la nouvelle administration transforme en 1860 1'établissement du Barri-lonc en « caserne Lympia ». Elle est récupérée en 1899 par le Génie, puis par l’artillerie en 1924. Les services des Ponts et Chaussées en prennent possession à partir de 1935.

Forçats : Force humaine dévolue à des ouvrages, lourds, épuisants. Ils creusent d'abord le bassin Lympia qu'ils entretiennent par la suite. Vers 1780, ils ouvrent, à Rauba Capeu, un chemin reliant le port à la ville, et surtout, ils participent au chantier de l'élargissement de la route de Turin. Quelque part, ils contribuent à l'évolution du port et de la ville de Nice.

Il n'empêche que le quotidien de ces prisonniers, essentiellement des militaires enfermés pour insubordination et désertion, est une vraie galère ! La nuit jusqu’à jusqu'à 300, ils dorment les pieds enchaînés, soulagent leurs besoins naturels sur place, dans des rigoles d'écoulement. Ils vivent dans des conditions atroces, subissent épidémies, brimades, brutalité des gardiens, bastonnades entre eux, privations ali­mentaires... Ils meurent comme les mouches avant l' expiration de leur peine et leur seul salut est la chapelle attenante au bagne. A leur mort, ils ont droit à une messe ! Une messe, peut-être, mais après, on les jette dans la fosse commune ou directement à la mer ! En outre, en 1807, les portefaix du port, employés au chargement et déchargement des navires, adressèrent une pétition dénonçant la concurrence que leur faisaient les forçats, utilisés pour les mêmes fonctions…Une fois les travaux pénibles achevés, le bagne et ses fers ont-ils encore une utilité? Le 13 août 1887, on transfère les détenus du Barri-Lonc dans les nouvelles prisons de la place d'Armes (encore utilisées de nos jours !). Cet événement, signe la disparition officielle du bagne de Nice.

Le bagne est aux oubliettes, ne perdurent que les vestiges du patrimoine  historique et ceux des constructeurs des geôles, qui avaient pris leurs précautions en matière de sécurité. Car au Barri-Lonc, on craignait par-dessus tout, les évasions. On trouve encore les traces de cette psychose dans les épaisses portes de bois à trois gonds inversés. Par ailleurs, les barreaux des grilles sont tressés afin d'éviter de les desceller et les serrures, démesurées, sont montées à l'extérieur des portes  car  le danger de les voir démonter venait de l'intérieur du lieu d’enfermement.

21/09/2013

GUILLAUMES ET SES FOIRES D'AUTOMNE

22 LES BERGERS DEBUTAIENT LEUR TRANSHUMANCE VERS LA CRAU.jpg

Guillaumes se caractérise par des foires qui remontent au Haut-Moyen-âge et qui ont assuré pendant des siècles la renommée et la richesse de la commune. Au cœur de la Haute-Vallée du Var, le bourg fut toujours le centre de transactions et, en quelque sorte, le régulateur de la vie de la vallée. La ville obtint jadis des divers comtes de Provence et rois de France de nombreux privilèges et franchises pour ses foires. Ainsi le roi René concéda en 1445 la franchise de plusieurs foires pour développer le commerce. Henri II élargit le privilège et Louis XII, en 1500, étendit la franchise à toutes les foires de la cité. Guillaumes recueillait de ses foires franches de gros avantages et tirait des revenus substantiels du passage sur son territoire des troupeaux transhumants venant de Saint-Martin de Crau, Berre, Aubagne etc... Dont les bergers devaient lui verser un droit de pulvérage (droit levé autrefois par le seigneur sur les troupeaux qui passaient sur ses terres, à cause de la poussière qu'ils soulevaient). Quatre foires avaient annuellement lieu à Guillaumes : le 25 Mai, 16 Août, 7.Octobre et 10 Novembre. La dernière, la plus importante, durait deux jours car elle marquait la fin des grands travaux agricoles et le début de l'hiver. On y traitait du bétail.: mules, mulets, ânes, bœufs, vaches, moutons, agneaux, brebis, chèvres, porcs, mais aussi des animaux de basse-cour, et des céréales, légumes secs, riz, pâtes, de l'huile d'olive et de noix, du chanvre, de la laine, du cuir et de peaux, des chaussures, de la mercerie, et des étoffes : mousseline, toiles fines et dentelles, de chapeaux de laine, d'étoffe et de paille, des draps... sans oublier le vin.
Les foires de Guillaumes purent se maintenir à travers les siècles et la commune demeure toujours un centre commercial important. Les foires les plus renommées sont celles aux bestiaux du 16 septembre (quelque soit le jour de la semaine) dite foire aux tardons, (par "tardons", il faut entendre "agneaux nés tardivement en montagne") et du 2ème samedi d'octobre qui attirent un public très nombreux.

 

D’après « Les Histoires et Légendes du Pays d’Azur », pour commander cet ouvrage dédicacé de 15 € : contacter edmondrossi@wanadoo.fr 

16/09/2013

ACCHIARDI DE SAINT LEGER, UNE FIGURE DES ALPES MARITIMES

SAINT LÉGER.jpg

Saint Léger est un modeste village situé dans la vallée de la Roudoule, au-dessus de Puget-Théniers. A l'origine fief des Villeneuve-Beauregard, il sera vendu en 1783 aux Acchiardi, derniers seigneurs du lieu, en faveur de qui il fut érigé en comté. La famille des Acchiardi est originaire de Saint Etienne de Tinée, ce qui est attesté dès 1388.

Elle obtint les titres de seigneurs de Pierrefeu et Roquesteron aux XVème siècle, de l'Alpe de Péone au XVIème siècle, puis de comte de St Léger à la suite du traité de Turin du 24 Mars 1760. Ce traité rectifiait la frontière entre le Royaume de France et celui de Piémont Sardaigne, lui octroyant entre autre le territoire de St Léger.

Au fil des siècles, ses membres furent magistrats, juristes, ecclésiastiques, haut fonctionnaires de la cour de Savoie. On peut citer, entre autres, Jean - secrétaire du gouvernement de Nice (1545-1570) et maître auditeur de la Chambre des comptes de Piémont en 1563 ; Antoine Gaétan, docteur en droit, assesseur à Nice (1767-1769), sénateur au Sénat de Savoie (1772) et ensuite de Nice (1780). Après l'entrée des Français à Nice en 1792, il émigrera à Alexandrie où il devint régent du Conseil de Justice et mourut en 1812.

Son fils, le comte Amédée, appartint au premier conseil municipal formé à Nice après la Restauration sarde et fut ensuite premier consul de la ville. Son fils, le comte Gaétan, d'abord substitut de l'avocat fiscal de la Préfecture de Nice, fut juge au tribunal provincial jusqu'en 1860.

D’après « Les Histoires et Légendes du Pays d’Azur », pour commander cet ouvrage dédicacé de 15 € : contacter edmondrossi@wanadoo.fr