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14/11/2014

LE MYSTÊRE DU CHÂTEAU TEMPLIER D'AGERBOL

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Le comte Conrad 1er de Vintimille a fait édifier, en plus du château de Roquebrune-Cap-Martin, celui d’Albergol situé dans la vallée du Fenouil, au Nord-est de Monaco. 

Agerbol, que les Comtes de Vintimille semblaient considérer comme une des principales forteresses occidentales, était situé sut l'étroite plateforme créée par un écartement de sommets de montagnes au flanc du Mont Agel et du Mont Gros, au milieu d'une vallée sillonnée par un ruisseau.

Ses quatre tours étaient entées sur les aspérités de la côte rocheuse. La première, au Nord, était vraisemblablement le donjon parce qu'elle est isolée et ferme l'enceinte; elle est presque exclusivement  formée par le rochet intérieurement excavé dont les ouvrages en maçonnerie n'ont fait que corriger les irrégularités et combler les vides, On · peut encore difficilement y reconnaître quelques vestiges de logement.

La chapelle séparait le donjon des trois autres tours qui se succédaient en enfilade. La dernière surplombait d'une hauteur vertigineuse deux gorges de montagne fuyant en profondeur vers la mer.

Les tours étaient reliées par un chemin de ronde couvert qui longeait leurs pieds du côté de l'Est. Les traces de son mur de protection sont encore apparentes. Extérieurement à ce mur régnait un chemin de maçonnerie qui bouclait l'enceinte en se rattachant au donjon.

Le Château d'Agerbol, étant donné les moyens d'attaque de l'époque et sa situation exceptionnelle, devait être inexpugnable et offrit un obstacle presque insurmontable pour tout ennemi venant de la mer ou de la Provence, couvrant ainsi Gorbio et Roquebrune.

Seule, au milieu des ruines de la forteresse; une partie de la chapelle se 'dresse encore.

Elle se compose d’une nef voûtée joignant une abside et les rattachant l'une à l'autre, un arc en plein cintre à claveaux de tuf assez régulièrement appareillés et portant sur deux pilastres. Le curieux oratoire maintient malgré tout le souvenir de la tradition latine.

Quel était son Saint Patron ? D'après le cadastre c'était Saint Quentin, mais il paraît beaucoup plus vraisemblable que cette Chapelle ait été dédiée à Saint Quintien; évêque de Rodez au Vl ème siècle, c'est d'ailleurs le nom prononcé par les vieux Rocabrunasques.

Le territoire dépendant du Château d'Agerbol était assez étendu. La bulle du Pape Lucina Ill, du 8 Juin 1182, est le premier document connu faisant mention de cette châtellenie et confirmant' au Chapitre de Vintimille ses privilèges et ses possessions.

Le 8 septembre 1185 une convention, signée à Gênes entre le Comte de Vintiimille Othon Il et la commune de VintimiIle, qui s'engage à ne recevoir parmi ses habitants aucun sujet des Châteaux de Roquebrune, Agerbol, etc., est signée.

Un acte de vente par les Templiers "cédant les biens qu'ils possédaient à Agerbol à l'Évêque d’ Albenga, date du 16 Janvier l191. Ce territoire comprenait toutes les terres comprises entre le Col du Mont Gros, qui alors s'appelait « Collam de Monachis », Col des Moines, et la mer, en allant du Nord au Sud, et celles s’étendant de la rivière de l' Arme, « Flumen de Finari », vallon qui limite au sommet du Mont Gros, de l'Ouest à l'Est.

Cet acte par lequel Pierre BUCILERIO, Guillaume de LAMANDA et Guillaume de CHILLlANl, frères du Temple, dûment autorisés par GAIMARD, Maitre et précepteur des Maisons du Temple de la province d’Italie, vendaient à AIRALDUO, Évêque d’Albenga, tous les biens que leur Ordre possédait sur le territoire d'Albergol, maisons, bâtiments champs, vignes, bois, canaux etc…, est le plus précieux  document concernant ce Château.

Depuis quelle époque et de qui les Templiers tenaient-ils ces possessions ? L’Ordre du Temple fondé, en 1118, avait été l’objet de nombreuses largesses et il semble bien que les comtes de Vintimille, si généreux envers les Églises et les couvents, aient tenu à encourager cette « milice du Christ » par la donation de cette châtellenie d’Albergol.

Après avoir mis en rapport cette vallée, les Templiers la vendirent.

Le 25 février 1200, le château d’Agerbol apparait pour la dernière fois dans un document. C’est un traité d'alliance signé par GUILLAUME 1er et son fils HENRI, comtes de Vintimille, avec ROLANDINO MALEPRESE, podestat de la République de Gênes par lequel les premiers cédaient les Châteaux de Roquebrune, Agerbol, etc.., sous réserve de leur reprise en fief.

Dans un acte suivant, daté du 30 juillet 1249, il n'est plus mentionné.

Agerbol a donc disparu entre 1200 et 1249.

En 1220, la Commune de Vintimille, qui refusait de se laisser absorber par Gênes, alliée aux Comtes de Vintimille, fut déclarée rebelle. Le comte de Provence Raymond Bérenger IV vint à son secours, ravageant les campagnes, incendiant les maisons, rasant tout sur le passage de ses troupes. Le Château d'Agerbol, construit sur la frontière du Comté, a dû subir les premiers assauts et être rasé pour supprimer un sérieux obstacle pour l'avenir.

Ainsi disparut cette formidable forteresse où flottait la bannière «rouge et or» des Comtes de Vintimille à côté de l'étendard « noir et blanc» du Temple.

Seules quelques pierres recouvertes de mousse et une partie de ce qui fut la Chapelle dorment dans la verdure, dans laquelle les chants d'oiseaux résonnent, se mêlant à une brise parfumée par le thym et le romarin.

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 edmondrossi@wanadoo.fr

05/11/2014

RAYMOND FÉRAUD TROUBADOUR NIÇOIS

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Raymond Féraud né à Ilonse en 1255 vécut dans la cour de l'illustre Charles d'Anjou, frère du roi Saint Louis, devenu comte de Provence après son mariage en 1246 avec Béatrix, héritière de la Provence. Raymond Féraud, originaire d'un village perdu de la vallée de la Tinée, verra ses deux sœurs entrer dans les grandes familles de la région.

L'une s'alliant à Guillaumes Rostaing de Beuil, l'autre à Laugier de Roquesteron. Rentré pour sa part au monastère de Lérins, il le quittera pour se rapprocher des siens et passer avec eux les trente dernières années de sa vie.

Il composa de nombreux poèmes populaires en langue provençale dont la vie de Saint Hermentaire, très connus au XIIIème siècle, mais hélas disparus. Il nous reste cependant "la Vie de Saint Honoré" grâce à une copie faite au XVIème siècle.

D'un style alerte, mêlant la légende dorée à la geste épique, ce long poème qui lui fut imposé, reprend la tradition latine tout en essayant de plaire à Marie de Hongrie, en montrant que la fondation du célèbre monastère de Lérins était due à un membre de sa famille.

Promenant le lecteur aux quatre coins de la région, cette œuvre sera achevée à Roquesteron. Le célèbre troubadour écrit : "En l'an de Dieu 1300, le prieur acheva son roman, en l'honneur de Dieu et des saints, en sa maison de la Rocca, prieur au val de l'Esteron, et à l'Olive près d'ici".

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16/10/2014

« MYTHES ET LÉGENDES DE NICE ET DU PAYS D’AZUR »

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Le numéro de l’hebdomadaire « L’EXPRESS » du 15 octobre 2014 développe les légendes et présente les lieux mythiques de Nice et sa région.

Dans ce dossier, à ne pas manquer l’interview accordée par Edmond Rossi à propos du Loup et de la polémique soulevée autour de son retour dans les Alpes Maritimes.

 « LE LOUP INCARNATION DES FORCES DU MAL »

L’animal est au centre des récits les plus effroyables qui étaient contés le soir au coin du feu.Edmond Rossi, auteur notamment de « Contes et Légendes du Pays d’Azur » (Éditions Sutton), revient sur les raisons d’une telle fascination. Passionné : Historien, écrivain, conteur, Edmond Rossi décortique les mythes véhiculés dans la région par la mémoire collective.

Très tôt les hommes se sont organisés pour contrer les capacités de nuisance des loups. De quelle façon?

Les premières battues remontent au temps de Charlemagne. A l'époque, un service spécifique avait même été créé avec, à sa tête, un Lieutenant de louveterie. L'idée étant, bien sûr, de protéger les troupeaux des assauts de cet animal sauvage. Les pâtres et les bergers étaient également des cibles idéales pour lui. Le loup aurait pris goût à la chair humaine au temps des guerres, sur les champs de bataille jalonnés par de nombreux cadavres. Dans les Alpes-Maritimes, plusieurs sites évoquent la présence ancienne de ces bêtes féroces. Comme le col de Gratteloup, ou encore cet énorme rocher, placé au bord d'un chemin, entre Villeneuve-d'Entraunes et Bantes, et surnommé « la peira déou loup» (la pierre du loup) depuis qu'un paysan, attaqué par une meute, s'est réfugié dessus.

Quels sont les symboles et les croyances qui lui sont associés?

Ici, comme un peu partout dans le monde, aussi bien chez les Amérindiens qu'en Asie ou en Europe, le loup incarne les forces du mal, le diable, un monstre aux pouvoirs décuplés. Le territoire escarpé du haut pays niçois, avec ses bois sombres et ses vallées encaissées, offre un décor propice aux histoires les plus terrifiantes. Le fait que le loup agisse la plupart du temps la nuit leur donne une dimension encore plus inquiétante. Tous ces récits ont pour but de conjurer le sort, d'exorciser la peur, car on tient éloigné ce qui nous angoisse en mettant des mots dessus. Le loup a également inspiré de nombreuses expressions imagées : « hurler avec les loups », « être connu comme le loup blanc », « quand on parle du loup, on en voit la queue», « l’homme est un loup pour l 'homme », « enfermer le loup dans la bergerie »…

Son image semble avoir évoluée. Le loup serait-il en voie de réhabilitation?

La convention de Berne, ratifiée en 1979 et transcrite dans le droit français en 1989, a fait du loup une espèce protégée. Le succès de certains parcs animaliers spécialisés montre bien à quel point il a conservé son pouvoir de fascination, même si la guerre fait rage entre ses détracteurs et ses défenseurs. La récente réapparition de loups sauvages dans le massif du Mercantour oppose régulièrement les écologistes, pour qui ce prédateur naturel est indispensable à la préservation de l'écosystème, et certaines corporations, comme celle des bergers, qui craignent pour leurs troupeaux. Notre territoire n'échappe pas à cette polémique, puisque les Alpes ­Maritimes recensent 40 % des attaques en France. En 2013, près de 2500brebis y ont été tuées. De quoi continuer à alimenter les légendes.

 Amandine HIRROU « L’Express » N° 3302 / 15 octobre 2014

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