23/09/2008
VILLENEUVE D’ENTRAUNES, NOTRE DAME DES GRACES ET SON CURIEUX EX VOTO
Villeneuve d’Entraunes fut plusieurs fois ravagé dans le passé par les débordements du vallon du Bourdous, dont l’étymologie dérive du bas latin bodrium signifiant vase, bourbe.
En provençal bourdous veut dire vaseux, crotté, crasseux, boueux, comme les eaux chargées de limons noirs arrachés aux pentes marneuses par le torrent en crue.
Le nom du village rappelle d’ailleurs sa reconstruction avant le XIe siècle.
Au bout du village, se dresse la chapelle de Notre-Dame des Grâces avec un bien curieux tableau décorant l’autel. Il s’agit d’un ex-voto consécutif à un sinistre analogue survenu en 1610. Il a été offert comme l’indique le texte du cartouche par Jean Ludovic Arnaud et peint en 1638 par Jacques Viani, petit peintre itinérant de Vence.
A gauche, Sainte-Marthe, sainte exorciseuse, invoquée contre les esprits malfaisants, tient d’une main la Tarasque en laisse et de l’autre le bénitier, l’aspersoir.
Selon la légende, Sainte-Marthe, sœur de Lazare et de Madeleine, sur la prière du peuple d’Arles, alla vers le dragon noir, monstre aquatique, occupé à dévorer les hommes, et l’aspergea d’eau bénite. Aussitôt, le monstre vaincu se rangea comme un mouton près de la Sainte qui lui passa sa ceinture autour du cou, le conduisit au village voisin où les gens le tuèrent à coup de pierres et de lances.
Comme le monstre était connu sous le nom de Tarasque, ce lieu en souvenir de lui prit le nom de Tarascon. Ici, la symbolique de l’eau et de la couleur noire s’identifie aux flots ravageurs de laves noires charriées par le Bourdous. Sainte-Marthe a su là encore tenir en laisse le monstre dévastateur.
A droite, se tient Sainte-Marguerite d’Antioche, honorée jadis tous les 20 Juillet à l’occasion d’une procession à travers la campagne villeneuvoise jusqu’à la chapelle qui lui est dédiée.
Cet édifice ruiné fut élevé au sommet du mamelon dominant le village en exécution d’un autre vœu fait en 1640 par les consuls du lieu « afin d’éloigner les vents désastreux qui, en Juillet, couchent les blés ».
Sainte Marguerite, sainte protectrice joint ici son pouvoir à celui de Sainte-Marthe en tenant elle aussi en laisse un monstre dont les abondantes mamelles sont prêtes à sécréter l’eau boueuse du Bourdous. Victorieuses des forces du Mal, les deux saintes rendent grâce à la Vierge de les avoir aidées à épargner les innocents habitants du village, figurés ici par des enfants. D’où l’intitulé du tableau et de la chapelle, « Notre-Dame des Grâces », bâtie à l’entrée du village, face à la menace proche et permanente du Bourdous.
D’après « Les Légendes et Chroniques insolites des Alpes Maritimes » (Equinoxe-éditions Saint Rémy de Provence), pour commander cet ouvrage dédicacé de 23 € : téléphoner au 04 93 24 86 55.
Avec les "Légendes et Chroniques insolites des Alpes Maritimes", Edmond Rossi, auteur niçois de plusieurs ouvrages sur le passé de son pays, nous offre un recueil d'une centaine de relations confondant la vérité historique et l'imaginaire de la légende.
Pour tous ceux qui désirent connaître non plus une Côte d'Azur artificielle mais une terre de culture et de mémoire, ce recueil constitue une promenade originale puisée aux meilleures sources.
Les Alpes Maritimes possèdent un particularisme né d'un isolement géographique, terre de contraste. Elles offrent une tradition enracinée dans un passé fertile en anecdotes souvent ignorées.
Merveilleux voyage que ces récits qui vont des légendes des origines aux chroniques d'un millénaire de défis naturels, se poursuivant vers des villages du bout du monde pour y traverser un passé où se croisent les silhouettes d'illustres personnages et l'ombre inquiétante des sorcières.
Laissons nous conduire dans les coulisses secrètes de ce théâtre factice qu'est la Côte, vers l'intérieur de ce pays d'Azur, à quelques pas du littoral, pour en découvrir et en pénétrer l'âme.
Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur
http://saintlaurentduvarhistoire.hautetfort.com
09:17 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire
16/09/2008
PROCESSIONS MACABRES ET SABBATS
La nuit du 2 novembre, se déroule à travers crêtes et vallons, une bien étrange procession. Celle-ci débute à la tombée du jour, en entraînant les morts dans une folle randonnée dans le massif frontalier dominant Isola 2000.
Partant de la vallée transalpine des Thermes de Valdieri, elle débouche derrière la bien nommée Roche de la Poûr (de la peur) à 2972 m. De là, le noir cortège descend silencieux et impressionnant, dans la combe du Rio Freddo, puis suivant les sommets frontaliers, elle passe de la cime du Malinvern à celle de la Lombarde, bifurquant au-delà du col de la Lombarde pour escalader le col des Morts. La troupe, en rangs serrés descend le vallon du même nom pour poursuivre par celui de l’Aver, dont l’étymologie dérive du latin avernus signifiant l’enfer.
Serpentant sans interruption à travers la transparence livide des névés, les rochers déchiquetés et les éboulis, l’insolite défilé forme une suite continue depuis la Roche de la Peur jusqu’à l’Enfer. Mais d’autres défunts tous aussi déterminés les rejoignent au sinistre col des Morts venant du Prefouns Charnier (ossuaire), après avoir déambulé vers la pointe de la Malecia (la maudite), au-dessus du célèbre sanctuaire de Sainte-Anne-de-Vinadio.
Cette nuit là, chacun se cache chez soi, abandonnant la montagne aux âmes errantes des disparus qui voyagent ainsi, jusqu’à l’aube, dans le brouillard des sommets.
Le charme sera seulement rompu lorsque le chant étouffé d’un coq se répercutera en échos, depuis le fond de la vallée. Alors la rumeur des torrents et le souffle du vent donneront une nouvelle vie à ces sites dantesques où l’homme s’est toujours senti exclu.
Nous ne quitterons pas les montagnes du Parc du Mercantour sans citer les lieux singuliers où s’ébattent d’autres créatures infernales : les sorcières !
Leurs séjours de prédilection s’essaiment tout au long de la chaîne frontalière sans aucun souci des limites territoriales.
On distingue tout d’abord, au fond de la vallée de la haute-Tinée, au-dessus du hameau perdu du Pra, le Mont Bal ; dominant Saint-Martin-Vésubie, le Balaour du Mont Archas et plus haut celui du Balcon du Gelas.
Puis passant dans la fameuse Vallée des Merveilles où les adoratrices de Satan se taillent la part belle avec la Valmasque, on remonte au-delà du col de Sabion, pour atteindre la cime de Balmasqua. Enfin, plus à l’ouest dans le massif du Marguareïs, surmontant La Brigue, signalons la cime du Plan Balaour.
Là-haut, sur ces terres maudites, les nuits de pleine lune, parmi les cris, les ricanements et les danses, les sorcières célèbrent leurs messes noires à la gloire de leur maître le Prince des Ténèbres. Chevauchant leurs balais, ces créatures diaboliques complotent et se livrent à d’abominables orgies jusqu’aux premières lueurs de l’aube.
Elles disparaîtront là encore, lorsque retentira l’écho du premier chant du coq.
Bien que toujours hostile sous les chauds rayons du soleil, la montagne retrouvera pour un temps, sa sérénité.
Rassuré sur ses propres fantasmes, l’homme s’aventurera alors dans ces solitudes alpestres.
D’après « Les Aventures du Diable en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 18 € : téléphoner au 04 93 24 86 55
Où mieux rencontrer le Diable que dans les Alpes Maritimes, sur ces terres chargées de contrastes où s’opposent mer et montagne, au carrefour de la Provence et de l’Italie ?
Ici, le Diable est aussi à l’aise sur la Côte d’Azur où s’étalent d’outrageantes richesses que vers l’intérieur où se cachent une humilité austère.
Puits du Diable, Château du Diable, Cime du Diable, longue est la liste des sites, marqués par la forte empreinte de celui qualifié par Bernanos de « Singe de Dieu ».
De Nice, à la Vallée des Merveilles, devenue son « domaine réservé », le Diable hante les villages, plastronne sur les murs des chapelles et persiste à enflammer l’imaginaire de ses habitants.
Il fallait raconter l’extraordinaire aventure du Diable dans les Alpes Maritimes. Grâce à Edmond Rossi, auteur niçois de plusieurs ouvrages sur l’histoire et la mémoire de son pays, cette lacune est aujourd’hui comblée.
Laissons-nous entraîner, à travers les siècles, sur la piste attrayante et mouvementée, de l’éternel et fascinant tourmenteur du cœur et de l’âme.
Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur
http://saintlaurentduvarhistoire.hautetfort.com
09:05 Publié dans MEMOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire
10/09/2008
LA COMMANDERIE DE RIGAUD DANS LE HAUT PAYS (2éme partie)
De nombreuses localités de la vaste commanderie de Rigaud sont encore porteuses de monuments, de vestiges ou de légendes attribués aux Templiers par la tradition. Aucune information ne sera négligée et pour démêler le vrai du faux, nous allons parcourir chaque vallée de ce territoire intérieur riche de sites encore hantés par la mémoire des chevaliers au blanc manteau à la croix pattée.
D’après «Les Templiers en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 18 € : téléphoner au 04 93 24 86 55
Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur
http://saintlaurentduvarhistoire.hautetfort.com
08:57 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire