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12/12/2006

LE DIABLE INTERVIENT A L'ESCARENE AU NORD DE NICE

A L’ESCARENE : LE DIABLE CHEZ

 LES « COUPEURS DE BOURSES » 

Au nord de Nice, l’Escarène bourg fortifié, sur l’ancienne « Route Royale », connut son heure de gloire au XVII ème siècle lorsque transitait entre Nice et Turin toutes sortes de marchandises, en particulier le sel, transporté surtout à dos de mulet. 30000 y circulaient parfois en même temps, pour acheminer vers les bourgades alpines «la plus noble des nourritures » selon Plutarque, récoltée dans les salines d’Hyères ou d’Istres et débarquée aux ports de Nice et de Villefranche.

Les gens de l’Escarène auraient, selon la légende, joué un bon tour au Diable qui, un soir, débarqua en anonyme voyageur dans leur bourgade. Pourquoi cette visite dans un village si tranquille ?

Lucifer avait rencontré en Enfer bon nombre d’ « Escarenenscs » venus y expier leurs forfaits.

Aussi décida-il d’aller y voir de plus près. En effet étape importante et indispensable sur la route de Tende entre le col de Nice et celui de Braus, l’Escarène voyait défiler chaque jour voyageurs, pèlerins, marchands et notables de toute sorte, circulant entre Nice et Turin.

Nés de cette nécessité, les services fournis sur place dépassaient souvent par leur prix les normes en usage. Aubergistes, maréchaux-ferrants, bourreliers, charrons profitaient tous de la rente de situation constituée par cette halte privilégiée, pour étriller le client.

Très vite le renom de «tailla-boursa » (coupeur de bourse) dépassa les frontières. Ils ne devaient pas l’emporter au paradis, à la grande satisfaction du Malin !

Sitôt descendu de la diligence, Lucifer s’était dirigé à «l’Auberge de l’Ecu d’or », tenue par « Maistre » Barelli. Très à l’aise dans cette chaude ambiance, le Diable provoqua de bruyantes parties à «l’amora » défiant muletiers et cochers. Passionnés, les malheureux finirent par se mesurer en s’empoignant par le col. Il faut dire que le repas avait été copieux et bien arrosé. Satisfait du trouble produit, il demanda après avoir commandé une dernière tournée, à regagner sa chambre.

C’est alors qu’il remarqua, tout excité, la jeune et jolie servante, la bien nommée Patchoulette. Après l’avoir lutinée, il lui murmura à l’oreille des propos à faire rougir un diable !

Grimpant à l’étage, celle-ci qui en avait entendu d’autres, suivait son hôte dans les escaliers une bougie à la main. Quelle ne fut pas alors sa stupeur en voyant dépasser de la houppelande de l’entreprenant personnage une queue poilue qui semblait en dire long sur ses intentions. Tremblante d’émotion, Patchoulette réussit tout de même à trouver le trou de la serrure et ouvrir la porte de la chambre. Puis prétextant qu’elle avait oublié de bassiner le lit, elle s’esquiva en promettant à Lucifer tout échauffé de revenir aussitôt. En un éclair, la découverte de la servante fit le tour des cuisines et du cabaret. « Maistre » Barelli, homme avisé, la rassura : un homme normalement constitué ne pouvait posséder un tel appendice, pas de doute c’était bien le Diable en personne ! On court réveiller le curé. Mais, déjà, l’aubergiste a son idée. Un client comme celui-là qui savait si bien faire  tinter ses pièces d’or en commandant son vin, n’allait pas lui échapper si vite. Un peu sorcière, sa femme prépara en un tour de main une infusion détonnante de fleurs de belladone et de digitale dans un vin chaud propre à terrasser un bœuf.

Barelli montant avec son bol fumant jusqu’à la chambre, apaisa son hôte, qu’il  ne s’impatiente pas, Patchoulette s’apprêtait, elle n’allait pas tarder. Ses soupçons se confirmèrent quand il vit l’autre avaler d’un trait le breuvage brûlant, c’était bien le Diable !

Bientôt assommé par la préparation soporifique qui avait déjà servi en d’autres occasions, Lucifer s’endormit, ronflant, allongé en travers du lit. Il ne restait plus qu’à lui voler sa bourse, c’est ce que fit lestement l’aubergiste. Lorsque le curé parvint enfin à l’auberge, encadré de ses deux enfants de chœur ensommeillés, il put à souhait asperger le Diable d’eau bénite. Sous l’effet de la sainte douche, Lucifer s’éveilla et se tordit de douleur. Sautant par la fenêtre en hurlant, il s’enfuit à toute jambe vers le col de Nice. « Vade retro Satanas ! » lui lança encore le prêtre.

Après cet épisode, il ne réapparut plus à l’Escarène, mais à Berre quelques jours plus tard. Mais ceci est une autre Histoire…

 D’après « Les Aventures du Diable en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 18 € : téléphoner au 04 93 24 86 55

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09:00 Publié dans MEMOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : HISTOIRE

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