25/10/2006
LORSQUE LA PESTE REPANDAIT LA MORT
UN TERRIBLE FLEAU OUBLIE, LA PESTE
La peste existerait depuis des temps immémoriaux dans les plateau d'Asie centrale, dans la plaine du Gange et aussi en Afrique centrale.
Des textes chinois du XIIIe s. av. J.-C., la Bible, l'Iliade et l'Odyssée parlent de "pestes", mot qu'il faut assimiler à fléau (pestis - le fléau) plutôt qu'à la maladie due au bacille de Yersin.
La peste de Justinien (542-543) décrite précisément par Procope, était une peste bubonique qui frappa l'ensemble du bassin méditerranéenne. Ce fut la première pandémie pesteuse sûre.
La deuxième pandémie se situa au Moyen-Age, entre 1346 et 1353, faisant sans doute 25 millions de victimes, entre le quart et la moitié de la population. L'épidémie avait commencé en Inde, atteint la Méditerranée et s'était étendue à l'Europe entière. La maladie se prolongea pendant trois siècles.
La troisième pandémie débuta en 1894 dans le Yunnan en Chine et toucha progressivement tous les continents. Si elle fut dramatique en Inde (12 millions de morts), il n'y eut qu'un millier de décès en Europe grâce à ta prophylaxie mise en place.
La peste n'a pas disparu, des foyers subsistent dans le monde (Asie centrale, Inde, Indonésie, Afrique, Amérique du Nord et du Sud) : là où les hommes sont peu ou pas touchés, tes rongeurs sauvages le sont .
Aux époques anciennes (avant notre ère) les contacts étaient peu importants entre l'Europe et l'Asie et les barrières épidémiologiques subsistaient.
En revanche, Lorsque les voyages par caravanes et par bateaux, depuis la Chine ou L'Inde jusqu'à la Méditerranée devinrent habituels au 1er siècle après J.-C., lorsque les marchands furent de plus en plus nombreux pour ces courses lointaines, les conditions de diffusion des maladies contagieuses entre civilisations se modifièrent considérablement. La route de la soie entre la Chine et La Syrie, traversant les oasis d'Asie centrale, permit aux élégantes romaines de porter au 1er siècle ap. J.-C. des soieries semi-transparentes, mais permit aussi à la peste de se propager.
Les contacts maritimes furent également importants dans ce domaine et cela explique que les cités méditerranéennes aient connu par intermittence des épidémies de peste du VIe au VIlle siècle.
Au Moyen-Age (XIIe, XIIIe siècles) les échanges se multiplièrent avec l'empire mongol, des milliers de voyageurs traversèrent l'Asie suivant une nouvelle route plus au nord: Crimée, Kazan, Astrakhan, Pékin.
Les caravelles aux XVe, XVIe s., beaucoup plus tard la navigation à vapeur, ont disséminé la peste dans tous les ports du monde.
Les principales formes sont la peste pulmonaire transmise par vote respiratoire d'individu à individu et surtout la peste bubonique qui entraîne rapidement la mort (5 à 8 jours) .
Le mode de contagion le plus fréquent est la piqûre d'une puce contaminée par un rat qu'elle a abandonné lorsqu'il est mort pour passer chez l'homme.
L'espèce des rats noirs qui apporta la peste en Europe semble être originaire de l'Inde. Le moyen de" transport fut le bateau. Cela explique que les ports soient les premiers touchés lors des épidémies.
Les rats contractent la peste par échange de puces mais aussi par contact avec des rongeurs sauvages dont les terriers recèlent le bacille. Tous les rongeurs peuvent être atteints par la peste.
Ces pestes anciennes eurent des conséquences comparables à celles d'épidémies plus connues: mort d'une grande partie de ta population, urbaine, diminution des revenus impériaux ou royaux.
A mesure que se multipliaient les contacts avec ces épidémies, la mortalité diminuait, les sujets étant déjà efficacement immunisés par primo-infection.
La France et notre région méditerranéenne furent particulièrement touchées par les épidémies de peste du Moyen-Age jusqu'au XVIIIe siècle. Par la suite quelques cas occasionnels se produisirent mais sans avoir une importance comparable à la peste de 1720. Le vaccin mis au point en 1894 par Alexandre Yersin permit enfin de lutter efficacement contre ce fléau.
LA PESTE DANS LE COMTE DE NICE
La peste sévit fréquemment dans le Comté d'après les anciens chroniqueurs :En 1327 elle emporta toute la population du Vieux Castel d’Ilonse, du premier village d’Aspremont, d’une partie du bourg de Tende.
En1347-1348 : elle détruisit « la tierce partie du monde » ( Froissard )
En 1391 : elle fit de nombreuses victimes dans toute la région, ainsi qu’en 1405-1406.
En 1466-67 ( 7833 morts, dont 211 religieux à Nice. Le Village de Saint Laurent du Var est totalement dépeuplé, on le repeuplera en 1468 avec 30 familles de la région d’Oneille. Le village de Saint Jean d’Alloche près de La Tour, fut dépeuplé. La population de Roquebrune implora sa patronne, N.D. des Neiges. La peste cessa et la population fit le vœu de se rendre tous les ans le 5 août à la chapelle de la madone de la Pausa.
En 1479, surtout à La Turbie et dans les environs.
En 1498 : elle fut si meurtrière que te gouverneur du Comté, René de Tende, attira les juifs expulsés de Rhodes.
En 1524 : elle avait était précédée "de sinistres présages. On avait vu, le jour, décliner dans le ciel trois soleils et, la nuit, trois lunes, dont celle du milieu était barrée d'une croix rouge".
En 1529 : à Menton et dans tes environs.En 1544 : à Nice surtout
En 1550 : elle fit de nombreuses victimes dans la plupart des localités, plus de 3 500 dans la cité de Nice. Les autorités prirent quelques mesures d'hygiène : on interdit d'aller d'une localité dans l'autre, on entretint continuellement dans les rues des bûchers de cyprès et de plantes aromatiques, on jeta des désinfectants, vitriol, soufre, poix.
En 1580 : en l'espace de 4 mois la population de Nice fut réduite à moins de un tiers. On évalua le nombre de morts dans le seul faubourg de Sincaire à 5460, ce qui peut être exagéré, dit Durante, dans son "Histoire de Nice" (T.2, p. 361).
En 1631 elle sévit 7 mois. On dénombra environ 10 000 victimes à Nice, plus de la moitié de la population. On recourut aux forçats du bagne pour ensevelir les victimes dans des tranchées que l'on recouvrit de chaux vive, au quartier saint Roch.
A Monaco, cette peste fit périr un quart de la population.
En 1720 les populations du Comté ne furent pas touchées par la peste.
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