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05/06/2011

"CONTES ET LÉGENDES DU PAYS D'AZUR" D'EDMOND ROSSI, PRÉFACÉS PAR ANDRÉ GIORDAN

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Qui n'a jamais entendu ou lu un conte pendant son enfance ? Toutefois ne croyez pas que l'émerveillement, la magie ou l’effroi qu’offrent contes, mythes et légendes ne soient réservés qu’aux plus jeunes. Tout un chacun, quelque soit son âge, peut s’y intéresser, mieux en être concerné…

Car les contes ne sont pas seulement de charmantes petites histoires avec des loups, des ogres, des princesses, des génies ou des fées, ils sont une porte ouverte sur les rêves, sur le dépaysement certes, mais aussi sur le monde, sur la culture d’un lieu ou sur l’histoire d’un peuple. Les contes, ces histoires orales nées de la tradition populaire, attestent souvent au travers du merveilleux de réalités historiques authentiques. Ils traduisent les non-dits, les fantasmes, les passions, les sentiments, les regards d’un peuple. Reflets d’un passé qui s’éloignent sans laisser beaucoup de traces, ces récits pleins d'amour, de générosité et de courage ou de haine constituent les fondements de la mémoire collective d’un terroir au particularisme évident. Mieux, ils peuvent devenir une narration fondatrice dont ceux qui la racontent avouent en être les simples dépositaires et pas les auteurs.

 

Il y a bien des années, le conte ne se limitait pas à n’être qu’un écrit acheté comme cadeau de Noël, c'était une véritable pratique sociale. Encore aujourd'hui, dans certaines contrées, le conte fait partie intégrante de la culture populaire toujours vivante. Comme tout élément de la tradition orale, il sert le plus souvent de référent, de dénominateur commun et d’élément de cohésion entre les individus d’un groupe. La façon de conter peut être très rigide, très codifiée comme en Afrique, ou très lâche, très suggestive pour ce qui est de l’Europe du Nord. Des faits historiques peuvent en être à l’origine ; au cours des temps, ils se sont trouvés transformés par l’imagination populaire ou l’invention poétique. Le conte devient alors une légende commune qui remplit une fonction sociale, cultuelle ou culturelle.

LE PAYS D’AZUR ET LE COMTÉ

Dans la région de Nice qu’Edmond Rossi nomme si bien « le Pays d’azur », plutôt que la Côte d’azur chère aux touristes, la pratique du conte est restée très vivace jusqu’au début du XXème siècle. On rencontre de très beaux contes qui remontent aux temps les plus reculés et qui se sont transmis de génération en génération par la bouche de quelques conteurs ou de personnes âgées. Les contes du Comté de Nice étaient «dits» dans des conditions diverses : le plus souvent lors des longues veillées d’hiver autour d’un feu de bois. Mais ils avaient leur place lors des grandes fêtes ou ce qui est moins connu durant les travaux collectifs.

Le conte contrairement à l'aube, à la sirvente, à la pastourelle ou encore à la ballade, n'était en aucun cas lié à une classe sociale privilégiée. On contait aussi bien chez le bas peuple de la nouvelle ville (aujourd’hui la « vieille ville ») au pied de la colline du Château de Nice que chez les nobles des baronnies locales des châteaux de Tourrette, de Lantosque ou d’Utelle. La façon de conter, quant à elle, ne se limitait jamais à réciter un texte écrit appris par cœur. Le conteur avait reçu par legs et oralement la trame d’une histoire ; puis, il improvisait au grès du contexte et de ses fantaisies, suivant ses émotions, et surtout en fonction des réactions de son public du moment. Ainsi il existe nombre de variantes d’un même récit, différentes selon les villages ou les quartiers.

Ces contes ont perduré jusqu’à nos jours ou presque... Deux événements ont manqué les faire disparaître à jamais dans notre région. D’abord le brassage des populations fut considérable de la fin du XIXème siècle à nos jours ; la culture locale de proche en proche s’est diluée jusqu’à se perdre, sauf dans le moyen pays. Ensuite on put craindre que la télévision ne lui donna son coup de grâce définitif.

Heureusement quelques érudits dont Edmond Rossi ont entrepris de les retrouver et de les rassembler. Un vrai travail de Bénédictin, tant ils sont nombreux, tant ils sont dispersés. Sensible aux mythes véhiculés par la mémoire collective, cet auteur nous fera partagé dans l’anthologie ci-après son amour de la région. Il y traduit si bien les lieux, des roches aux torrents ; singulièrement il nous fait partager sa ferveur pour les liens entre les personnes.

Dans les contes collectionnés dans ce livre, on y rencontrera aussi bien le conte merveilleux, le conte facétieux, le conte étiologique que le conte d'avertissement à usage des enfants. Certains d’entre eux sont même de vrais petits contes philosophiques à l’égal d’un Zadig de Voltaire.

TOUT COMPTE FAIT

Dans le Comté niçois, les amis se racontent des histoires et les bons contes font de bons amis. Néanmoins Edmond Rossi ne s'en est pas laissé compter ! Il a plongé dans ses racines pour nous narrer avec délicatesse, humour ou sérieux des histoires qui sentent bon les trésors, les meurtres, les sortilèges ou encore les amours meurtris. A cette fin, il a convié tour à tour  pour notre plaisir ou notre culture, c’est selon : brigands, pirates, sorcières, prisonniers et esclaves, saints ou autres personnes de légende comme la mystérieuse Reine Jeanne, omniprésente dans les vallées ou l’énigmatique Catherine Ségurane.

Passionné par le passé de sa région, Edmond Rossi nous prodigue son érudition, de la mythologie des anciens Ligures, ces « bêtes » noires de Romains, aux récents et troublants événements d’aujourd’hui. Soucieux de faire connaître et sauvegarder le patrimoine du pays, ce que beaucoup de niçois ont malheureusement trop perdu, il n’oublie pas non plus de nous narrer ses villages de légendes : Saint Agnès, Roccasparviera.

Non ! Les contes et les conteurs ne disparaîtront pas et le succès de ce livre en sera un bon indicateur. On connaissait les contes de Perrault, ceux qui ont bercé et qui continuent de bercer les petits français. On connaît de plus en plus les contes nordiques, ceux des frères Grimm ou encore d’Andersen le danois. Désormais dans le Pays d’Azur, mais pas seulement, on parlera des « contes d’Edmond Rossi », parce qu’il aura su avec enthousiasme nous les faire partager…

 

André GIORDAN, (Niçois de souche), Directeur du Laboratoire de Didactique et Épistémologie des Sciences, Professeur à l'Université de Genève, Auteur de divers ouvrages sur l'épistémologie, l'éducation et la culture du Comté de Nice

 

«Les Contes et Légendes du Pays d’Azur» (Editions Sutton),

En vente sur Internet http://www.editions-sutton.com

ou dédicacé, au prix de 23 euros, plus frais d’envoi, en téléphonant au

04 93 24 86 55

Les « Contes du Pays d’azur » ont pour cadre l’extraordinaire décor qui s’étend des Alpes du massif du Mercantour aux rivages de la Côte d’Azur.

Dans cet univers tout est possible, puisque les outrances de la nature dépassent souvent les excès de l’imaginaire.

Les contes, histoires orales nées de la tradition populaire, attestent au travers du merveilleux de réalités historiques authentiques.

Reflets du passé, ces récits constituent les fondements de la mémoire collective d’un terroir au particularisme évident.

Edmond Rossi, écrivain niçois, auteur de différents ouvrages traitant de la riche histoire de sa région, témoigne à nouveau ici, en présentant une anthologie des contes les plus passionnants du Pays d’Azur.

Ce fabuleux florilège s’étend des mythes des origines aux relations insolites précédant l’apparition de la télévision, fatale à l’expression orale des veillées.

Les « Contes du Pays d’Azur » nous ouvrent la porte d’un  univers où l’émotion se mêle souvent à la magie du mystère.

Pour un temps, laissons-nous entraîner vers ce monde troublant pour y retrouver la chaude et naïve simplicité des récits de nos ancêtres.

 

Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur

http://saintlaurentduvarhistoire.hautetfort.com

 

16/04/2011

ASPREMONT (06) : LE CHÂTEAU DU MOYEN AGE

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« On ne le soulignera jamais assez, entre la chute de l’Empire romain et les premières lueurs de la Renaissance féodale, ce Haut Moyen Âge prend l’allure d’un mirage, d’une longue hibernation. On pressent l’homme sans jamais le saisir ». Philippe Sénac

« Le Pays de Nice » n’évoquera pas la ville de Nice qui n’offre plus aucun vestige médiéval de forteresses ou d’ouvrages défensifs, si ce n’est le nom d’une colline « Le Château ». Un vaste parc recouvre ce monticule calcaire truffé de souterrains et de catacombes, rien ne subsiste du premier château (le palais) détruit par les Niçois lorsqu’ils se donnèrent à Gênes en 1215 et  qui dut être rebâti aussitôt après en 1230. Le château neuf est antérieur à 1249, il remonterait au règne de Raymond Bérenger V.

En effet, ce domaine comtal primitif fut repris fermement en main par Raymond Bérenger V qui supprima le Consulat de Nice (1229-1230) animé de velléités d’indépendance.

La tour grosse ou tour ronde, édifiée en 1315, servit de prison. Une tour d’observation couronnait le Mont Boron (bâtie en 1340).

Les ouvrages militaires et la citadelle remaniés au fil du temps, seront rasés en 1706 comme les remparts de la ville basse, sur ordre de Louis XIV.

ASPREMONT

Au nord de Nice, sur un versant dominant la rive gauche du Var, Aspremont vit sa communauté se déplacer à deux reprises au cours des siècles.

C’est sur le site primitif, au sommet du Mont Barri à 815 m d’altitude au nord du village actuel que se trouvent les ruines d’Aspremont-Villevieille entourant les restes d’un château témoignant des constructions édifiées autour de l’an mille.

L’historien local, Pierre Bodard, indique : « les populations ont évacué les villages antiques dépourvus de toute protection pour se fixer en des lieux moins riants, certes, mais aisément défendables et d’où la vue portait très loin : ce sont nos villages perchés, en somme. Peut être s’est-il agit d’incursions sarrasines … de raids lombards ».

Edifié sur une crête rocheuse d’environ 2000 mètres de long, bordée d’à-pic, sur une plate-forme ne dépassant pas 15 mètres de large, cet ouvrage offre un exemple parfait de ces lieux de défense efficaces, isolés, entourés de pentes abruptes, sur un faîte allongé et étroit, recherchés vers les XIme et XIIme siècles.

Les populations sont à la même époque rassemblées autour de ces points fortifiés comme à Bairols (Tinée), à Dos Fraïres (près du Broc) et Revel (au-dessus de St André de Nice). Les vestiges de ce nid d’aigle, offrant une défense remarquable, se composent de la base d’un donjon carré de 5,70m de côté en appareil assez régulier, de courtines percées d’archères, de traces de portes et d’une grande enceinte enserrant les restes du village médiéval.

L’ensemble occupe une surface de cent mètres sur trente. Les ruines intéressantes d’une chapelle romane du XIIme siècle sont incluses dans l’intérieur des remparts.

Selon G. Brétaudeau, la structure reposerait sur l’emplacement d’un castellaras ligure dont subsiste un mur protohistorique de 47m de long, de 1,50m de large et d’un mètre de haut.

La population victime de l’épidémie de peste de 1327, sans doute propagée par la pollution de l’eau des citernes, fut totalement décimée, entraînant l’abandon des lieux et une installation sur le petit plateau, en contrebas, au col où s’achève aujourd’hui la route carrossable. Il subsiste là les vestiges de la chapelle de N.D. des Salettes, mentionnée par Caïs de Pierlas dès 1246, comme le prieuré des Salettes d’Aspremont cité le 13 juin 1247, lorsque le pape Innocent garantit au monastère de Saint Pons : « Ecclesiam sancte Marie d’Aspromonte ». Il y avait là un couvent où  les moines devaient être assez nombreux, puisque au printemps, on y trouvait encore 80 charges de vin !

Dans sa monographie, l’historien local, P.R. Garino, note que le premier seigneur d’Aspremont (castrum de Asper-monte) est un Rostaing de la famille des Thorame-Castellane-Glandèves qui possède alors les fiefs de Castellane, Thorame, Valdeblore, Venanson, Rimplas, Isola et Roure, son nom est cité pour la première fois en 1009. En 1043, il participe à la donation de Castellane à l’Abbaye de St Victor de Marseille. Il épouse ensuite une fille de la maison seigneuriale de Nice, laquelle vicomtesse, lui apporte en dot le fief d’Asper-monte. Dès qu’il prend possession du lieu, Raymond Rostaing fait édifier le premier château fort. C’est un ouvrage important car il comprend le château proprement dit, une chapelle, le logement des gens d’armes, des serviteurs et de leurs familles. Le tout est englobé dans une vaste citadelle. Les vestiges actuels rappellent cette description première.

Plus bas, à 681m d’altitude, sur la piste d’Aspremont moyen autour du prieuré des Salettes, un village regroupe une partie des habitants qui rejoint l’enceinte du château en cas de menace.

La famille Rostaing va conserver le fief pendant plus de deux siècles, avant de le vendre en 1240 à Raymond Chabaud, appartenant à la noblesse niçoise.

Aspremont est cité d’abord comme castrum en 1226, puis dans les Statuts de Fréjus de 1235, dans l’Enquête de Charles 1er d’Anjou en1251-52 et enfin en 1325 dans la circonscription administrative de la « Viguerie de Vintimille-Lantosque », avant que d’être atteinte et partiellement détruite par la peste en 1327.

Anecdote :

Pour illustrer les mœurs fantasques de la famille Chabaud et leurs rapports difficiles avec l’Eglise, rappelons que les trois fils de ce même Raymond Chabaud, seigneur d’Aspremont défrayèrent la chronique au XIVme siècle.

Milon Chabaud est alors chevalier de l’ordre de Saint Jean de Jérusalem, capitaine de galère, partisan des guelfes, il s’est distingué en mer pour son habileté et sa bravoure..

Son frère Manuel a été condamné plusieurs fois pour rixes et port d’arme prohibée par la Cour de Nice. Un différent va les opposer aux moines du prieuré des Salettes, à propos de la répartition des dîmes. Descendant de leur nid d’aigle Milon et ses frères Manuel et Hugues, maltraitent, frappent et blessent les moines bénédictins de la paroisse d’Aspremont. Pendant l’office, ils enfoncent la porte du presbytère, forcent les cassettes, brisent les coffres fermés à clé, prennent l’argent, les parements de l’église, les livres, les meubles et les emportent. Puis, défonçant la porte du cellier, ils s’emparent de 80 saumées (environ 77 hl) de vin et des légumes qui s’y trouvaient. Le prieur Don Paul Cays s’étant plaint auprès du pape de ces actes de violence et de brigandage, Milon est cité à comparaître à Avignon devant l’auditeur des causes apostoliques. Il se dérobe entraînant les évêques de  Fréjus, Digne et Vence à prononcer contre lui une sentence d’excommunication, notifiée aux autorités ecclésiastiques d’Embrun, Arles, Vienne, Milan et Naples !

« Milon, oublieux de son salut et fils d’iniquité, est excommunié jusqu’à ce qu’il soit venu humblement comparaître et mériter l’absolution. Que personne ne lui parle, ne lui donne à boire ou à manger, ne le reçoive dans sa maison, château ou monastère, ni publiquement ni en cachette, ni de nuit, ni de jour et  n’ose lui donner aide ou conseil ». (Bulle papale de 13 juin 1343).

L’Histoire ne dit pas si comme son père, à l’approche de la mort, Milon revint à des sentiments plus chrétiens. En effet, Raymond Chabaud imposa à ses exécuteurs testamentaires l’obligation de payer pendant sept ans un chapelain qui célèbrera tous les jours une messe pour le repos de son âme. Raymond Chabaud, possesseur du château d’Aspremont, promet s’il guérit d’aller en Terre Sainte, croix en main et  s’il meurt d’envoyer à sa place un chevalier.

A la mort de la Reine Jeanne en 1382, ses héritiers se disputent le Royaume de Naples et de Provence. Si Nice se déclare favorable aux Duras, Pierre Chabaud, seigneur d’Aspremont, comme la majorité des nobles et des prélats prend parti pour les Angevins.

Le château du mont Barri est attaqué et investi par les Niçois qui annexent le fief (1385) et le conservent durant 21 ans.

Pierre Chabaud dit rebelle est expulsé de son village. Devenu propriété du Comte de Savoie, Aspremont est vendu en 1406 à Ludovic Marquesan, un noble fidèle à la Maison de Savoie.

En 1426, Ludovic Marquesan réunit le baile et les chefs de famille en parlement général sur la place du château, pour exposer les désagréments de la position du château et du village perché.

A la difficulté d’approvisionnement en eau, s’ajoute une position au nord du territoire distant des campagnes. De plus, les forêts environnantes exposent le château aux ouragans et à la foudre qui occasionnent souvent des dégâts. Enfin, la sécurité qu’assurait à la population, dans le passé, la position escarpée de la citadelle, devient maintenant illusoire, du fait de l’utilisation de la poudre et des canons.

Le nouvel emplacement proposé, celui de l’actuel village, remédie à la plupart de ces inconvénients. L’assemblée décide donc de déplacer à nouveau le château et le village. L’abandon de la crête et de l’ancien château ainsi que du village primitif, partagé entre le sommet du Mont Barri et les alentours du monastère des Salettes, sera définitif au bout de 12 ans en 1428, après l’aménagement du nouveau village.

D’après « Les Châteaux du Moyen-âge en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 20 € : téléphoner au 04 93 24 86 55

Le Moyen Âge a duré plus de mille ans, presque une éternité ! Aussi, les différences l’emportent largement sur les points communs.Quel rapport entre la Provence romaine, soumise aux déferlements des hordes barbares et celle annexée au Royaume de France de Louis XI ?Terre de passage et de partage, les Alpes Maritimes – ou Provence orientale – sans ignorer ces disparités, conservent les facteurs d’une unité enracinée dans le sol et dans les mentalités.

Qu’il s’agisse de la langue latine, de la religion chrétienne, de la contruction des états modernes aux œuvres de l’intelligence, cette époque fournit en ce lieu tous les éléments nécessaires pour appréhender dix siècles de cataclysme et de grandeur.

La découverte des châteaux et des forteresses médiévales d « Pays d’Azur » (Alpes Maritimes), témoins authentiques des bouleversements de cette période clé n’est pas aisée ; elle constitue pourtant le meilleur moyen de retrouver ces temps disparus.

Les plus anciennes constructions datent d’un millénaire ; en parties détruites ou restaurées, elles offrent rarement leur visage primitif, laissant le plus souvent à l’imagination le pouvoir de les faire renaître.

L’archéologie de l’âme peut nous aider à retrouver l’image vivante de la chevalerie et des nobles hantant ces demeures oubliées.

Elle nous sera restituée grâce à de nombreuses anecdotes émaillant l’austère description des sites. Puisées dans les chroniques et les légendes, elles restituent une vision de valeurs fondées sur l’honneur et la foi.

Confronté à l’hostilité et à la violence d’un monde obscur, l’homme médiéval exprimera une part de ses ambitions et de ses craintes par des ouvrages défensifs. Ces orgueilleux édifices inscrivent dans le paysage les premières empreintes de l’histoire mouvementée des Alpes Maritimes.

Laissons-nous entraîner à la fabuleuse découverte de ces 140 châteaux et vestiges médiévaux présentés avec précision par Edmond Rossi, un niçois passionné par le passé et les traditions d’une région qu’il connaît bien. Il nous offre en plus la part d’imaginaire qui entoure ces vieilles pierres.

Rappelons qu’Edmond Rossi est l’auteur de plusieurs ouvrages traitant de l’Histoire des Alpes Maritimes et de la mémoire de ses habitants.

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08/04/2011

LE VAL D'ENTRAUNES AUX ORIGINES

 

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LE VAL D'ENTRAUNES AU MOYEN AGE 

La haute vallée du Var ou Val d'Entraunes forme une entité géographique et historique qui, verrouillée dans son enceinte de monts et privée de moyens de communication commodes vers l'extérieur, restera jusqu'au XIXème siècle un petit monde à part.

Dans le passé, l'homogénéité des mœurs et des coutumes de ses habitants, parlant le gavouot (le dialecte provençal alpin) mais écrivant en Français, firent que les anciens Niçois appelaient le Haut Var la "França rustega" (la France rustique).

Ce particularisme apparaît dès le Moyen Âge lors de la fondation des premiers castra au nombre de quatre pour le Val d'Entraunes : Entraunes, Saint Martin, Villeneuve et Châteauneuf.

C'est en 948 que le Roi de Bourgogne, Conrad le Pacifique, installe le Comte Griffon à Apt pour gérer la montagne alpine. Il disparaît sans successeur et serait à l'origine de la souche des Rostaing du haut pays dont les possessions s'étendent d'Apt jusqu'à Glandèves (Entrevaux), le Haut Var, la Tinée et le Valdeblore. Parmi les grandes familles, on doit rattacher aux Rostaing du Haut Pays la lignée de Castellane.

Au XIme siècle, les seigneurs d'Entraunes règnent sur l'ensemble du Val peu habité. Les toponymes tels que Villeneuve et Châteauneuf révèlent un peuplement volontaire.

Si les divers châteaux médiévaux de ces localités ont aujourd'hui disparu, il subsiste de beaux édifices religieux datant de la même période. La présence des Templiers est prouvée par les droits de juridiction qu'ils exerçaient avant 1306 sur les hommes de Guillaumes et de Buey où  ils percevaient des redevances.

L'ordre hospitalier et militaire du Saint Sépulcre possédait une commanderie dont les ruines sont encore visibles sur l'éperon rocheux de Gourrées, sur la rive gauche du Var au-dessus d'Entraunes.

Paul Canestrier indique, d'après les archives que bien avant 1200 "les habitants y paissaient les troupeaux, coupaient des arbres pour leur usage, chassaient les oiseaux de proie, les loups, les ours et autres bêtes sauvages".

Les populations possédaient des terres qu'elles exploitaient sous réserve de payer le droit de lods et le trézain. Dans chaque localité, les chefs de famille se groupèrent de bonne heure en association (universitas hominum loci) pour fixer les coutumes par écrit et enrayer l'arbitraire des feudataires et des agents du Comte de Provence.

Lorsque Guillaumes bénéficia du régime communal, les quatre villages du Val d'Entraunes se liguèrent pour revendiquer un régime analogue et faire consigner leur droit dans la "charte des Entraunes".

Gioffredo signale une charte communale de Saint Martin d'Entraunes établie en 1187.

Lorsqu'en 1231 Raymond Bérenger IV accorda de nouvelles franchises à Barcelonnette, Guillaume et les communautés du Val d'Entraunes s'empressèrent de solliciter les mêmes faveurs.

Lors du passage de la Provence sous la souveraineté de la Maison d'Anjou, les communautés villageoises en profitèrent pour réclamer de nouvelles franchises.

Les communes d'Entraunes, Saint Martin et Villeneuve rachetèrent les biens et les droits de leurs feudataires.

Les quatre villages du Val d'Entraunes vont passer en 1388 sous la domination de la Maison de Savoie. Les représentants des communautés feront reconnaître leurs chartes communales par le vassal du Comte de Savoie, le Sénéchal Jean Grimaldi de Beuil dans son château de Péone : "Il approuva les articles de leur charte communale et accorda quelques avantages en don de joyeux avènement".

Alors que Saint Martin et Entraunes étaient rattachés à la Viguerie de Barcelonnette, également annexée par le Comte de Savoie, les autres communes savoyardes du Haut Var étaient englobées dans la Viguerie de Puget-Théniers.

 

D’après «Du Mistral sur le Mercantour» d'Edmond ROSSI (Editions Sutton),

En vente sur Internet http://www.editions-sutton.com

ou dédicacé, au prix de 21 euros, plus frais d’envoi, en téléphonant au

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Les dieux se sont réfugiés au cœur des régions montagneuses, prédisposant les sommets à devenir de fascinants hauts lieux de l’étrange. A l’extrémité des Alpes du Sud, le « Parc naturel du Mercantour » confirme avec éclat cette vocation établie depuis les origines de l’humanité.

Accrochés à la caillasse au-dessus de gorges étroites et impénétrables, les villages perchés, maintenus à l’écart des bouleversements, ont su résister au temps et garder d’admirables témoignages du passé. Parmi ceux-ci, des récits originaux véhiculés jusqu’à nous par les bourrasques du mistral comme autant de feuilles d’automne. Edmond Rossi, originaire du val d’Entraunes, nous invite à pénétrer l’âme de ces vallées, grâce à la découverte de documents manuscrits inédits, retrouvés dans un grenier du village de Villeplane.

Si les « récits d’antan » présentent des histoires colportées aux veillées depuis la nuit des temps, les « faits divers » reflètent une réalité contemporaine d’une troublante vérité. Edmond Rossi est depuis son plus jeune âge passionné par l’histoire de sa région. Il signe ici son troisième ouvrage aux Editions Alan Sutton

 

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