Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

24/11/2015

UTELLE: LA GROTTE AUX FÉES

UTELLE.jpg

Utelle possède une grotte aux fées à Castel Gineste. S'enfonçant profondément sous terre, on n'a pu aller au delà de 200 mètres environ. Là est une porte naturelle allant en se rétrécissant pour ne devenir qu'une grande fissure.

On ne peut la franchir ; seules les fées qui ont tout pouvoir peuvent aller au delà où se trouve - d'après les confidences d'une Fée bavarde et indiscrète- un lac sur lequel vogue une barque portant un veau d'or.

Bien des gens ont essayé, mais en vain, de passer pour s'emparer du veau d'or!...

Pas méchantes, elles s'amusaient cependant à jouer plus d'un tour aux utellois.

C'est ainsi qu'elles remirent à un brave cultivateur un précieux paquet renfermant des pièces d'or, avec ordre de ne l'ouvrir que chez lui. Le paquet était lourd, mais que ne ferait-on pas pour posséder un trésor!...

Notre homme exténué de fatigue arrive enfin à l'entrée du village. Il se repose et songeant qu'il pouvait se considérer comme chez lui, il ouvre distraitement le paquet, rien que pour voir un peu. Oh! Malheur! Il n'aperçoit que des cailloux. Me voilà puni de ma désobéissance, dit-il, tout haut en guise de conclusion.

Au mois de Mai, les fées faisaient la ronde au dessus de la grotte, en chantant des couplets mystérieux, incompréhensibles du commun des mortels.

Elles tissaient de riches étoffes, étendaient leur linge d'un blanc éblouissant sur les rochers de Gineste ; mais lorsqu'un profane s'approchait, tout disparaissait comme par enchantement.

Les fées seules possédaient la graine de l'espèce de chou se trouvant dans les environs, chou qui vit cent ans. On en voit encore dans les interstices des rochers de la grotte : leur pied long et noueux atteste leur vieillesse ; leurs feuilles grosses et amères ne peuvent être consommées que par les fées qui ont, elles, le pouvoir de les rendre comestibles, car les animaux eux-mêmes ne les mangent point.

Tout ce qui arrivait d'extraordinaire était mis sur le compte des fées.

Une famille avait un enfant infirme et incapable de marcher. L'ayant laissé seul un matin en allant aux champs, les parents ne le retrouvèrent plus à sa place en rentrant ; en cherchant bien, on le découvrit au second étage ; nul doute c'était une fée qui l'avait transporté d'un étage à l'autre.

Le même enfant fut trouvé le "calin" allumé (petite lampe) pendu à la bouche. Comme il n'avait pu grimper sur la chaise pour le prendre et l'allumer ensuite, c'était encore cette coquine de fée qui avait joué ce tour.

Dans une autre famille, on trouva, un jour, un livre sur la table. Le père de famille illettré le montra à un notable du pays qui déclara gravement que l'écriture n'était point naturelle ; qu'il ne comprenait point en quelle langue il était écrit, que sûrement, c'était un mauvais livre apporté par une fée. On s'empressa de le jeter au feu. Ce fut un vrai feu d'artifice : des crépitements, des étincelles, des bruits sourds ; la tête grimaçante d'une fée apparut même au moment où le feu avait fait son œuvre. La société s'enfuit épouvantée.

Autres légendes sur les fées

Il y a 107 ans environ, douze jeunes gens Utellois, voyant la lessive des fées en train de sécher, décidèrent de se rendre à Castel Gineste pour s'emparer du linge étendu.

Avec mille précautions, ils s'avancèrent pour ne point être aperçus.

Ils touchaient presque au but de leur course quand tout à coup retentit à leurs oreilles un coup de ciseau sec, et aussitôt tout le linge s'engouffra de lui-même en un clin d'œil dans la grotte.

A une époque rapprochée -60 ans environ- les voyageurs passant à midi devant la grotte entendaient le son du fifre et du tambour ; mais ils ne pouvaient s'arrêter pour écouter s'ils ne voulaient recevoir une grêle de pierres.

Les fées avaient une prédilection pour Figaret ; elles y allaient souvent faire la veillée en hiver. On les recevait avec la plus franche cordialité. Elles apportaient souvent un fagot de bois, ce qui n'était pas à dédaigner. Les étrangers les reconnaissaient en ce qu'elles mettaient leurs pieds dans le feu sans se brûler. C'était pour mieux se chauffer et faire reconnaître leur puissance.

Quand les fées allaient à St Jean ou au Suquet (Figaret), pour laver leur linge dans la Vésubie, les Figaretannes se faisaient un devoir de le leur remonter à l'entrée de la grotte.

Quand les paysannes de Figaret faisaient une tourte (gâteau), elles en réservaient toujours une part pour les fées.

Souvent à la Noël, les fées allaient aider les femmes de Figaret à remplir les boudins ; mais si pendant l'année elles avaient eu à se plaindre d'elles, les fées emportaient à leur grotte les bons boudins tout faits.[12]

Le sieur Olivari Joseph nous a fait le récit suivant : Mon grand-père alors âgé de 20 ans, en compagnie de Seren dit le Massacran, de Passeron Charles, de Malausséna J. et de cinq autres jeunes gens, résolurent il y a 140 ans, d'aller s'emparer du veau d'or. Conduits par Passeron dit le Corse - ainsi surnommé parce que c'était le premier Utellois qui fût aller en Corse -, ils se dirigèrent vers la grotte munis de cordes, de torches et d'une clochette que le dit Corse avait attachée au gros doigt de son pied droit.

Arrivé à l'endroit propice, le Corse enroula une corde autour de son corps et se fit descendre dans la grotte en recommandant bien à ses compagnons de le retirer s'ils entendaient le bruit de la clochette.

Au bout d'instant, le son de la clochette arrivait aux oreilles de nos conquérants attentifs, on se mit en devoir de remonter l'explorateur. Ce fut fait un peu trop brusquement, car le malheureux apparut bientôt couvert d'égratignures, les vêtements déchirés, à demi-mort.

Enfin reposé, il leur raconta les péripéties de son excursion.

Figurez-vous, dit-il, que les fées sont en nombre incalculable ; les unes cuisinaient, d'autres dansaient d'une manière échevelée, d'autres enfin étaient occupées à toutes sortes de travaux manuels. Une table richement dressée où la vaisselle d'or se mêlait aux fleurs les plus odoriférantes, au cristal le plus pur, attendait dans un salon somptueux, de nombreux convives. Comme j'allais me débarrasser de la corde, pour mieux voir, pour entendre, je fus sans doute aperçu par le fée gardienne, car en un instant, tout disparut et l'obscurité la plus complète succéda à la clarté la plus éblouissante. Un bruit de tonnerre se fit alors entendre suivi de lueurs étranges passant du rouge vif au rouge sang ; un sifflement aigu et saccadé sortait de toutes les fissures ; j'entendais un murmure confus tout autour de moi, qui ne m'annonçait rien de bon ; pris de peur, j'agitais fiévreusement la clochette, je remontais enfin, mais vous pouviez bien, il me semble, mettre un peu moins de brusquerie pour me tirer de là. L'essentiel est maintenant de filer au plus vite, si nous ne voulons pas ressentir bientôt les effets du courroux des fées.

Ainsi échoua cette nouvelle entreprise de la conquête du veau d'or...

« SORCELLERIE ET SORTILÈGES DANS LES ALPES MARITIMES »

Où mieux rencontrer les Sorcières que dans les Alpes Maritimes, sur ces terres chargées de contrastes où s’opposent mer et montagne, au carrefour de la Provence et de l’Italie ?

Ici, les Sorcières ou «Mascas» sont aussi à l’aise sur la Côte d’Azur où s’étalent d’outrageantes richesses que vers l’intérieur où se cache une humilité austère.

Leurs vallées, les « Valmasques » de Mougins et de Tende, les « Balaours » ces plateaux désolés des hautes vallées propices aux sabbats, longue est la liste des sites marqués par la forte empreinte de celles qui hantent toujours la mémoire, qualifiées par Jules Michelet « d’auxiliaires précieuses du paganisme ».

De Nice, à la Vallée des Merveilles, devenue leur « domaine réservé », les Sorcières hantent les villages et persistent à enflammer l’imaginaire de leurs habitants.

Il fallait raconter l’extraordinaire aventure de la Sorcellerie dans les Alpes Maritimes.

Grâce à Edmond Rossi, auteur niçois de plusieurs ouvrages sur l’Histoire et la mémoire de son pays, cette lacune est aujourd’hui comblée.

L’écrivain ethnologue a parcouru le département à la rencontre des dépositaires de témoignages en voie de disparition, réalisant une collecte de ce fond culturel, complétée par une enquête minutieuse des annales et archives historiques. L’ensemble révélé les pouvoirs et les secrets des recettes des sorcières, héritières d’un lointain paganisme.

Laissons-nous entraîner, à travers des siècles de pratiques et de traditions, sur la piste attrayante et mouvementée, de ces éternelles et fascinantes femmes aux pouvoirs magiques, propres à soulager le corps et l’âme.

L’ouvrage numérisé en CD est disponible sur simple demande au prix de 15€ en cotactant :

edmondrossi@orange.fr

16/11/2015

1915 DANS LES ALPES MARITIMES

FRANÇOIS ROSSI 1915.jpg

Cent ans déjà ! Presqu’une éternité ! En 1915, au cœur de la guerre et loin du front la population des Alpes Maritimes vit à l’écart, tout en percevant les échos de la tragique tourmente. Voici ce que révèle presse de l’époque.

La prise de conscience d’une guerre longue s’impose dans les esprits.

Les annonces régulières et impitoyables de décès de militaires morts au combat s’ajoutent à la cruelle exposition des nombreux blessés, séjournant dans les hôtels et palaces de la Côte, réquisitionnés pour leur convalescence. Le climat doux et ensoleillé doit favoriser leur rétablissement, le fort potentiel hôtelier fait le reste.

L’usage des gaz de combat au début de 1915, va entrainer l’afflux des blessés.

L’accueil massif de réfugiés venus du Nord de la France, après avoir été chassés de chez eux par l’invasion allemande, pose le délicat problème de leur installation dans le département.

En mai, c’est avec soulagement que l’on apprend l’engagement de l’Italie voisine aux côtés de la France et de ses alliés. Neutre jusque là, ce pays lié par la « Triplice alleanza » à l’Allemagne et l’Autriche laissait peser la possible menace de l’ouverture d’un second front.

Hélas, l’Italie va alors fermer ses frontières pour réserver ses matières premières à son effort de guerre, aggravant ainsi les pénuries existantes dans le département. Les émigrés italiens fortement présents dans la région vont la quitter pour être mobilisés dans leur pays, au total.275000 hommes sont appelés sous les drapeaux

Nourriture, charbon font défaut dans ce secteur éloigné des zones de productions agricoles et industrielles, de plus les réfugiés, soldats et convalescents ont sérieusement augmenté la population.

Une inflation galopante entraine la hausse des prix, au point que le gouvernement lance une souscription nationale en direction de l’épargne populaire.

Sur le front les soldats ne sont pas seulement harcelés par l’ennemi, la boue, le froid, les rats ou la discipline militaire. Un autre problème vient entamer le moral des troupes la cherté de tous les produits qui sont à leur disposition à l’arrière du front.

Soucieux d'améliorer « l'ordinaire » de la roulante, les mobilisés sont attirés par tout ce qu'on peut trouver à l'arrière: les œufs, le « pinard », le fromage, la charcuterie ou le chocolat. La demande provoque naturellement l'augmentation des prix, des abus dont sont coupables les « mercantis », appellation consacrée pour les petits commerçants ou fermiers de l'arrière.

Pour deux députés de l'époque, auteurs d'un rapport sur la question, le « mercanti» est « un champignon qui pousse sur le fumier de la guerre ... le profiteur de toute misère humaine »,

« L'Humanité », journal socialiste, fondé par Jean Jaurès, consacre un article à ce sujet dans son édition du 21 novembre 1915:

« La vie chère est un phénomène naturellement consécutif à la guerre. Les bras qui travaillent la terre sont occupés à se battre. La. Production des denrées agricoles est réduite. La demande en vue de la consommation augmente, au contraire, de par l'existence même des armées. Les moyens de transport à l'intérieur du pays sont restreints; les nécessités de la guerre en réclament la plus grande partie. Le marché extérieur est, pour toutes les nations, fermé ou resserré. Les importations ne disposent que d'une flotte fort diminuée. La circulation sur les mers n'est d'ailleurs assurée que partiellement. Le fret est cher. L'argent est rare. Toutes ces causes, qui entravent les transactions en même temps qu'elles diminuent la production, amènent le renchérissement...» Aujourd'hui on parle « d'inflation».

L’absence des hommes engagés sur le front augmente par nécessité l’emploi des femmes dans des activités qui ne leur étaient pas dévolues jusque là.

Ainsi des femmes apparaissent d’abord comme receveurs puis conductrices de tramway.

On signale le terrible suicide de deux jeunes filles désespérées d’apprendre la mort au combat de leurs fiancés.

L’inquiétude et le doute s’installent expliquant la fréquentation assidue des cabinets de voyantes, là encore avec une clientèle essentiellement féminine, avide de promesses et de réconfort.

Mais la fin de la guerre est encore lointaine, nous savons depuis que trois ans de douloureuses épreuves faites de larmes et de sang seront nécessaires pour connaître la fin du cauchemar.

La guerre s’achèvera avec l’armistice du 11 novembre 1918. Pour honorer la mémoire des disparus, des monuments aux morts seront édifiés dans chaque commune avec la liste gravée de leurs noms.

Les places et les rues seront baptisées pour perpétuer le souvenir de cette tragédie humaine : à Nice « l’avenue de la Victoire » (rebaptisée par la suite Jean Médecin !), la « place du XVème corps », la rue du « 11 novembre », l’avenue de « Verdun », le square « Alsace Loraine » (provinces recouvrées), du nom des généraux avenues Foch, Joffre, Pétain (rebaptisée avenue de la Liberté en 1945).

Reste dans chaque famille le souvenir des obscurs et des sans grade souvent étayé par des photos jaunies de militaires en tenue et de lettres enrubannées pieusement conservées lesquelles restituent une part de témoignages au quotidien lourds de sacrifices.

 Edmond ROSSI,

Ancien combattant de la « troisième génération du feu, 1956-1962 »

Site :

http://alpazur-edmondrossi.monsite-orange.fr/...

09/11/2015

SORCELLERIE DANS LES ALPES MARITIMES

 CLAIR DE LUNE ET CHOUETTE.jpg

 « SORCELLERIE ET SORTILÈGES DANS LES ALPES MARITIMES »

 Où mieux rencontrer les Sorcières que dans les Alpes Maritimes, sur ces terres chargées de contrastes où s’opposent mer et montagne, au carrefour de la Provence et de l’Italie ?

Ici, les Sorcières ou «Mascas» sont aussi à l’aise sur la Côte d’Azur où s’étalent d’outrageantes richesses que vers l’intérieur où se cache une humilité austère.

Leurs vallées, les « Valmasques » de Mougins et de Tende, les « Balaours » ces plateaux désolés des hautes vallées propices aux sabbats, longue est la liste des sites marqués par la forte empreinte de celles qui hantent toujours la mémoire, qualifiées par Jules Michelet « d’auxiliaires précieuses du paganisme ».

De Nice, à la Vallée des Merveilles, devenue leur « domaine réservé », les Sorcières hantent les villages et persistent à enflammer l’imaginaire de leurs habitants.

Il fallait raconter l’extraordinaire aventure de la Sorcellerie dans les Alpes Maritimes.

Grâce à Edmond Rossi, auteur niçois de plusieurs ouvrages sur l’Histoire et la mémoire de son pays, cette lacune est aujourd’hui comblée.

L’écrivain ethnologue a parcouru le département à la rencontre des dépositaires de témoignages en voie de disparition, réalisant une collecte de ce fond culturel, complétée par une enquête minutieuse des annales et archives historiques. L’ensemble révélé les pouvoirs et les secrets des recettes des sorcières, héritières d’un lointain paganisme.

Laissons-nous entraîner, à travers des siècles de pratiques et de traditions, sur la piste attrayante et mouvementée, de ces éternelles et fascinantes femmes aux pouvoirs magiques, propres à soulager le corps et l’âme.

 L’ouvrage numérisé est disponible sur simple demande en cotactant :           

edmondrossi@orange.fr