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27/03/2015

ANTOINE GODEAU EVÊQUE DE VENCE

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Le souvenir de l'évêque Godeau, né à Dreux en 1605, est resté très vivace en Provence Orientale.

Ses débuts ne semblaient pas le prédestiner à l'épiscopat, en effet il était l'oracle de l'hôtel de Rambouillet. De petite taille, maigrichon, noiraud, fort laid, il n'en fait pas moins fureur chez les précieuses par la vivacité de son esprit, sa parole facile et son intarissable veine poétique.

On le nomme "le nain de Julie" (Julie d'Angennes, fille de la marquise de Rambouillet) ou encore par ironie, "le bijou des Grâces".

Sa réputation dans les salons est inouïe.

Il fait référence, quand on cite un texte qui bravera les siècles, on dit : "c'est du Godeau !".

Fort de cette renommée, Richelieu en fait le premier membre de l'Académie Française !

A l'âge de trente ans, Godeau, las de rimer, fatigué de ses succès mondains, rentre dans les ordres. L'année suivante, ce salonnard est nommé évêque de Grasse et de Vence ! Il est très vite repoussé par les deux diocèses, parfois même à coup d'arquebuse. Personne ne veut d'un pasteur commun si peu vertueux. Il restera ainsi plusieurs années entre deux mitres avant d'opter pour Vence.

L'ancien précieux, le petit maître habitué des "ruelles", prend son rôle très au sérieux et en parangon de vertu impose une rigueur morale pointilleuse. Coseigneur de Vence, il relève la cathédrale qui menaçait ruine, introduit diverses industries comme la parfumerie, la tannerie, la poterie pour redonner de la prospérité à un diocèse en léthargie.

Fort strict, il lutte contre le laxisme du clergé et invite ses ouailles à une observance plus attentive des préceptes moraux.

Cette sévérité venant d'un personnage au passé douteux est mal acceptée, on le brocarde avant qu'il n'essuie d'abord un coup d'arquebuse en 1645 et qu'il ne soit molesté en 1650. Plusieurs de ses serviteurs zélés, qui voulaient le protéger, seront tués et un coup de pistolet sera même tiré sur les volets de sa chambre.

Au centre de la vieille ville de Vence, sa mémoire a été réhabilitée de manière posthume, puisque la plus belle place porte le nom de ce personnage singulier.

Pour découvrir les belles histoires du riche passé de notre région consulter « Histoires et Légendes des Balcons d’Azur », chez vous dédicacé en contactant ;

 edmondrossi@wanadoo.fr

09/03/2015

L’ABBAYE DU CANADEL À LA COLLE SUR LOUP

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Le miracle se produisit et Euric épargna la cité de Vence. La chance ne se renouvela pas puisqu’en 730, le petit monastère fut saccagé et ses moines massacrés par les bandes sarrasines.

Trois siècles passeront sur les ruines, mais «  la providence, en ses mystérieux desseins et l’histoire en ses surprenants retours » vont faire refleurir ce désert ”. C’est Pierre Laugier évêque de Sisteron, fils du Comte Laugier Ruffi, seigneur de Vence, qui fit cadeau du domaine et du manoir du Canadel au nouvel abbé de Saint Véran qui s’empressa d’ériger le bâtiment en prieuré (1050), à la tête duquel il nomma Clari Adalbert. De cette époque (XI ème siècle), subsistent une porte fortifiée et une remarquable chapelle de style roman provençal, encastrées dans la masse du château.

Le donjon crénelé et les tourelles couronnées de bâtisses plus récentes, signent leur fonction de résidence seigneuriale. En effet, au XI ème siècle, lors de la donation de l’abbaye de Saint Véran (située à l’embouchure du Loup), le prieuré du Canadel fut réservé aux évêques de Vence. Ainsi détaché et devenu épiscopal, il va s’envelopper, durant près d’un demi-millénaire, d’un silence mystérieux.

Le 1er février 1570 Mgr Grimaldi, évêque de Vence cède ses droits à Jean de Villeneuve seigneur de Vence, contre une pension de 200 écus, par acte passé devant le notaire de Vence, Georges Isnard. Les évêques conservent, eux, une Bstide appelée « Bastide seigneuriale » au domaine du Roure.

Le noble castel gardera toutefois, grâce à la piété de ses nouveaux seigneurs et ce, deux siècles durant, la chapelle monacale qui résonnera de la mélodie des oraisons.

Ainsi en 1632, Isabeau - épouse de Villeneuve Thorenc, gouverneur de Saint Paul - fonde au Canadel une “ chapellerie ” dotée de 300 livres avec charge d’une messe hebdomadaire à son intention. Cette initiative pieuse sera suivie de beaucoup d’autres puisqu’en 1700 on comptait une dot de plus de 5000 livres !

“ En 1789, notre histoire qui vit la plus juste des causes fut bien souvent desservie par de coupables moyens. La Provence ne sera pas épargnée par la tourmente révolutionnaire. La famille Villeneuve perdra alors la jouissance de l'abbaye.

Le chapelain du Canadel, condamné à suivre le triste sort des châtelains, abandonne le prieuré. La chapelle magnifique, écrin d’architecture religieuse, classée aujourd’hui par les beaux-arts, ne put hélas échapper aux outrages du temps et à la profanation des hommes.

Rendez-vous de chasse au temps des rois, folie au début de ce siècle, un nouveau destin s’ouvre à l’austère demeure en 1937, lorsqu’un certain Joseph Vighi (ancien chef de cuisine à l’hôtel Négresco) s’appropria ces vestiges vénérables pour en faire une auberge accueillante aux artistes. Un adorable jardin-patio, des salles, couloirs et escaliers décorés de tableaux offrant une exposition permanente dans un décor original, même si les toiles ont été quelquefois “ atrocement figuratives ” pour certains.

Le goût un peu naïf pour les choses de l’art ne retirera rien à cette cordiale maison qu’il gérera trente ans durant. Lieu de rendez-vous de nombre de peintres, d’écrivains et vedettes du septième art, l’Abbaye possède alors un substantiel et éclectique livre d’or où se mêlent les grands noms des visiteurs de la Côte.

Ceux-ci oubliaient là l’atmosphère plus guindée des palaces en dégustant un bœuf en daube très provençal et d’énormes pâtisseries à la crème. On y dînait aux chandelles : d’inimitables bougies multicolores, faisant penser avec leurs couleurs à des stalagmites toujours renouvelées. Le tout dans une ambiance de bel canto et de “ canzonetta ” napolitaine à l’exotisme inattendu qui entraînait les convives à reprendre en cœur ces refrains éternels.

Même si son animateur n’est plus, même si l’on a badigeonné la décoration d’une voûte qui insinuait que les moines n’étaient pas toujours sages, il faut humer ce lieu classé. L’ancien propriétaire avait, par un sentiment chrétien et un sens du beau et du bien, rendu la chapelle à son ancienne destination. De nombreux couples des alentours se marièrent là. Il faut voir les deux magnifiques statues en pied de l’entrée et cette chapelle riche de souvenirs, s’attarder et s’asseoir peut-être à la table qu’occupait Brigitte Bardot, qui se maria dans cette fameuse chapelle historique.

L’Abbaye du Canadel est inscrite aux Monuments historiques depuis le 24 janvier 1927.

Pour en savoir plus sur le riche passé des bourgs et villages des cantons de Cagnes, Carros, Vence, consulter le livre "Histoires et Légendes des Balcons d'Azur", chez vous sur simple demande à:

edmondrossi@wanadoo.fr

21/02/2015

HENRI SAPPIA UN VISIONNAIRE PROGRESSISTE

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Henri Sappia dont la personnalité controversée et l'érudition ont marqué la fin du XIXème siècle a contribué à l’évolution historique du Comté de Nice.

Henri Sappia est né le 17 avril 1833 à Touët de l’Escarène, il passa son enfance à Nice où il fit ses premières études. Jeune homme, il quitta Nice, y revenant quelques fois pour de brefs séjours.

Après un demi-siècle d’absence et de vie tumultueuse, il put enfin, au soir de sa vie, se réinstaller dans cette ville qu’il aimait et dont le souvenir ne l’avait jamais quitté.

Il passa les dix dernières années de sa vie à exhumer et à glorifier le passé de Nice et du pays niçois et en fondant l’Académia Nissarda ainsi que la revue Nice-Historique, toujours existante aujourd’hui.

Décédé le 29 septembre 1906, dans son modeste logis du 28 rue de la République, à Nice, ses obsèques eurent lieu le matin du 1er octobre. Il fut inhumé au cimetière de Caucade, dans quelques mètres de terre attribué à titre gracieux par la municipalité de l’époque, ceci en considération des services éminent qu’il avait rendus à Nice.

Sa vie fut une aventure et un combat pour la liberté.

Titulaire de quatre doctorats des universités de Turin et de Naples, Henri Sappia ne fut pas seulement un grand érudit, mais aussi un grand défenseur de la liberté en Europe.

Conspirateur, propagandiste des idées nouvelles, révolutionnaire progressiste et grand défenseur de Nice, il fut trois fois condamné : la première pour avoir conspirer contre le tyran Ferdinand II de Naples, la seconde pour avoir comploté contre Napoléon III, et une troisième fois par contumace pour sa participation à la Commune de Paris !

En février 1871, après les élections qui donnèrent une écrasante majorité aux indépendantistes niçois, il assista à l’invasion militaire de Nice. Il relata cet événement et tous les détails des turpitudes de l’administration impériale à Nice dans un livre, Nice-contemporaine, qui dénonçait également la bourgeoisie niçoise corrompue laquelle, par vénalité, avait vendu Nice à Napoléon III.

Il partit pour Londres afin de faire imprimer cet ouvrage capital pour les Niçois.

Mais tous les exemplaires furent saisie à la frontière et détruit par la police française. Il n’en resta que quelques rares exemplaires, dont un fut traduit en français et réédité récemment.

Son côté visionnaire s'inspire de sa parfaite connaissance d'une région dont il percevait tous les aspects de son évolution vers le futur.

Aujourd’hui un boulevard de Nice perpétue le souvenir de ce grand visionnaire qui lutta inlassablement pour l’évolution de son pays vers la liberté et la démocratie.

Pour connaître le es belles pages de l'Histoire des Alpes Maritimes, consulter le livre "Histoires et Légendes du Pays d'Azur". Chez vous sur simple demande à:

edmondrossi@wanadoo.fr