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18/05/2012

LA FIN TRAGIQUE DE BEATRICE DE TENDE

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Voici plus de cinq siècles, le 14 Septembre 1418, roulait dans la cour du château de Binasco, la tête tranchée de Béatrice de Tende, duchesse de Milan.

Cette fin tragique émut non seulement les chroniqueurs contemporains, mais au fil du temps nombre d’écrivains, poètes, artistes et musiciens qui battirent une légende autour du drame vécu par cette silhouette sortie du château de Tende.

L’ambiance vénéneuse où vécut Béatrice de Tende est constituée d’intrigues, de poignards et de potions propres à la noblesse italienne de ce début du XVème siècle. Courtisans hypocrites, politiciens cyniques hantent ce décor de théâtre où elle sera glorifiée avant d’être happée, torturée et suppliciée jusqu’à la mort.

Elevée comme ses cinq frères dans le sombre château des Lascaris de Tende, Béatrice porterait son second nom de baptême, le premier étant celui de Catherine, elle l’aurait adopté en 1403 à l’occasion de son mariage avec le capitaine Facino Cane, âgé de trente ans, zélé défenseur du duché de Milan.

Ayant grandi dans le bruit des armes au château de Tende où s’imposait la dure réalité et une politique de fer, Béatrice n’est pas un personnage romantique, sensible au charme des ménestrels, mais une femme froide, déterminée qui suit activement les changements pour parvenir à favoriser sa fortune.

Facino Cane et Béatrice de Tende parcourent toute l’Italie du Nord à la tête d’une compagnie de mercenaires de plus de 10000 hommes, au nom de Giovanni Maria Visconti, duc de Milan. Ils s’emparent de Plaisance, Novare et Alexandrie, imposant par la force le pouvoir de leur maître. Giovanni Maria, au caractère ombrageux, en proie au délire de la persécution, se laisse entraîner par Facino qui lui suggère diaboliquement des actions propres à assouvir ses perfides vengeances. Facino et Béatrice deviennent ainsi les maîtres absolus de Milan.

Giovanni Maria, décrit comme brutal et sadique par les chroniqueurs de l’époque, élevant des chiens destinés à déchirer les prisonniers, qu’il se plaît à torturer lui-même, hante avec délice les geôles où il fréquente le bourreau, devenu son meilleur ami.

Facino pourrait alors s’emparer de la couronne ducale, mais il ne possède pas l’intuition politique de la situation.

Giovanni Maria flaire la menace et tente d’isoler et capturer son encombrant capitaine, mais la manœuvre échoue. Ce condottiere, qualifié à l’époque d’épée la plus forte d’Italie, à la tête d’une compagnie formée d’hommes célèbres, à l’apparition desquels tremblent les princes et les cités, revient à Milan un mois plus tard pour être accueilli avec enthousiasme.

Facino et Béatrice gouvernent alors en véritables chefs. Deux ans après, le 16 Mai 1412, Giovanni Maria tombe à 24 ans, poignardé à la suite d’un complot ourdi par l’évêque de Plaisance, Facino le suit, victime à cinquante deux ans d’une violente attaque de goutte au siège de Brescia. Béatrice, âgée d’environ 40 ans se retrouve seule et sans enfant.

Après la disparition de Giovanni Maria et Facino Cane, le duché plonge dans l’anarchie. Parmi les révoltes et les massacres, se dessine la silhouette morale et politique de Filippo Maria Visconti, jeune frère de Giovanni Maria, âgé de vingt ans.

Le nouveau duc intrigue avec Venise, l’empereur Sigismond et ses divers adversaires, mais ses qualités de diplomate sont altérées par une hantise maladive des conjurations et complots supposés. Superstitieux, d’humeur changeante, pervers sexuel insensible, tel apparaît alors le jeune Filippo Maria sur la scène du duché de Milan. Sa conquête du pouvoir ne peut s’opérer sans l’appui d’une force militaire. De son côté, Béatrice, enfermée dans les murs de Milan, entourée encore d’une partie importante de la compagnie de mercenaires qui ne prêtaient serment qu’à la comtesse et à Facino Cane, possède d’immenses richesses accumulées dans ses coffres. Pourtant, elle se sent seule et isolée, lorsque s’offre une opportunité insoupçonnée : la demande en mariage du jeune duc Filippo Maria Visconti.

D’un côté, nous trouvons une femme mûre, avec un lourd passé et un avenir incertain, à la tête d’une fortune de 400.000 ducats d’or et une des plus puissantes compagnies, des fiefs importants (Turin, Novare, les terres du lac Majeur), et de l’autre un jeune homme imberbe, ambitieux, pauvre mais riche de titres et d’espoirs.

Béatrice part en campagne et chevauche d’Alexandrie à la Lombardie, matant les rebelles, son équipée s’achève par une entrée triomphale à Milan au côté de Filippo Maria, le 16 Juin 1412.

Puis le duc s’enferme à nouveau dans ses obsessions de ténébreux complots, alors que Béatrice voit se dissiper le halo de fidélité de la compagnie, pour se retrouver progressivement isolée et délaissée.

Filippo Maria, souvent accompagné d’Agnès du Maine, une des plus belles dames de l’époque, ennuyé par les prétentions et conseils d’une femme qui pourrait être sa mère, cherche un prétexte pour se débarrasser de l’encombrante duchesse.

L’atmosphère qui entoure la révocation d’un absurde mariage d’intérêt, le mépris de Filippo Maria, sa stérilité sexuelle entraîne Béatrice à quarante cinq ans vers un timide compatriote, Michele Orombello, venu de Vintimille.

Très vite, la calomnie va se répandre sur cet amour plus ou moins réel, certains ministres humiliés par la duchesse trouvèrent là une revanche et les courtisans des Visconti s’empressèrent de répandre le poison.

Devant ces accusations, Béatrice proteste et se défend, on insinue alors qu’elle se prépare à empoisonner le duc au profit de l’Ambassadeur de France.

Le duc baisse le masque à l’aube du 23 Août 1418, en faisant arrêter à Milan Béatrice et deux de ses demoiselles d’honneur, ainsi qu’Orombello qui, sûr de son innocence, n’a pas voulu s’enfuir. Les prisonniers sont conduits sous bonne escorte au château de Binasco.

L’une des raisons invoquée pour justifier cet acte, résiderait dans la vengeance tardive de Filippo Maria contre celle qui, un jour, l’avait réduit à la misère, dépouillé de son duché et menacé dans son existence.

Commence alors la farce tragique du procès. Sur les cinq juges, trois siégeront le visage couvert, par une cagoule noire ! Le procès débute sur des confrontations où l’innocence des propos est déviée avec art vers des significations cachées sur lesquelles on bâtit une série d’accusations sournoises. Pour faire bonne mesure, il faut des aveux que l’on ne tardera pas à obtenir.

Les deux jeunes et belles demoiselles, dénudées, accrochées à des poulies grinçantes, soumises à des tractions de cordes, fouettées jusqu’au sang, désarticulées comme des poupées, avoueront, après quelques jours de jeûne, tout ce qu’attendent les fauves humains déguisés en juges.

Ainsi est confirmé l’adultère d’Orombello et Béatrice, leurs protestations ne dureront pas, ils devront eux aussi avouer à tout prix.

Orombello, soumis à la question pendant plusieurs jours, ne peut la supporter et avoue une faute qu’il n’a probablement pas commise. Béatrice, confrontée à Orombello, invoque Dieu comme témoin de son innocence, “ je n’ai jamais violé la foi de mon lit conjugal ” ajoute-t-elle. Elle ne se révoltera pas contre son mari, elle a encore pour lui des paroles émouvantes d’amour.

Béatrice est soumise alors à la torture, elle essaie de nier dans la douleur, mais selon un chroniqueur : “ à la vingt quatrième traction de la corde, quand la dislocation des bras est totale, l’infortunée comtesse de Tende avoue l’adultère qu’on veut lui imputer ”.

Selon le témoignage d’historiens de l’époque, le drame s’achève dans la cour du château de Binasco, dans la nuit du 13 au 14 Septembre 1418, à la faible lueur des flambeaux. Béatrice verra rouler les têtes de ses malheureux compagnons avant d’incliner la sienne sur le billot fumant de sang, alors que l’éclair de la hache traverse l’air.

Filippo Maria, déjà qualifié de matricide, venait de faire assassiner son épouse. Pâle et pressé d’effacer le souvenir de Béatrice, il fait disparaître les quatre cadavres ensevelis dans une fosse commune proche du château.

Après que les écrivains perfides, vivant à l’ombre des Visconti eurent applaudi à ce châtiment exemplaire, le temps calmant haine et passion, rétablit la vérité historique grâce à des critiques sérieux. Les romantiques trouvent là une héroïne qu’ils réhabilitent. Divers écrits, un opéra de Bellini, complétés par de nombreux tableaux, dont certains exposés à Milan, achèveront de perpétuer la mémoire de cette martyre célèbre.

A Tende, aujourd’hui encore, il est possible d’entendre le lointain écho de cette tragédie dans les ruines voisines de la haute tour des Lascaris, où, comme l’écrit le poète “ là semblable au son d’une hache qui tombe, siffle la moindre aile du vent ”.

 

D’après « Les Histoires et Légendes du Pays d’Azur », pour commander cet ouvrage dédicacé de 15 € : contacter edmondrossi@wanadoo.fr

 

Des histoires extraordinaires naissent sous tous les cieux, mais seul un cadre favorable les fait éclore.

La situation géographique du Pays d’Azur où les Alpes plongent dans la mer dans un chaos de montagnes et de vallées profondes lui confère déjà un caractère exceptionnel. Les climats qui s 'y étagent de la douceur méditerranéenne de la côte aux frimas polaires des hauts sommets sont tout aussi contrastés. Si l'on ajoute que l'homme a résidé sur ces terres d'opposition depuis ses origines, on ne peut s'étonner de trouver en lui la démesure du fantastique révélée par les outrances du décor.

Cet environnement propice ne devait pas manquer de pro­duire dans la vie de ses habitants une saga où l'imaginaire rejoint naturellement la réalité.

Depuis les milliers d'étranges gravures tracées à l'Age du Bronze sur les pentes du Mont Bégo dans la Vallée des Merveilles, en passant par les fabuleux miracles de la légende dorée des premiers chrétiens, ou les fresques tragiques des chapelles du Haut-Pays, jusqu'aux héroïques faits d'armes des Barbets pendant la Révolution française, longue est la chronique des «Histoires extraordinaires» du Pays de Nice, s'étalant dans la pierre et la mémoire de ses habitants.

Par un survol du passionnant passé de cette région, qu'il connaît bien, Edmond Rossi nous entraîne à travers une cinquantaine de récits mêlant la réalité historique au fantastique de la légende.

Rappelons qu'Edmond ROSSI, né à Nice, est entre autres l'auteur de deux ouvrages d'Histoire appréciés, dont «Fantastique Vallée des Merveilles», d'une étude sur les traditions et le passé des Alpes du Sud: «Les Vallées du Soleil» et d'un recueil de contes et légendes de Nice et sa région: «Entre neige et soleil».

 

Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur

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06/05/2012

LES BRIGANDS DANS LES ALPES MARITIMES

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 Le mot de brigand a le pouvoir singulier d’éveiller notre imagination et de faire éclore des rêves où se mêlent les images d’attaques de diligences et de cavernes pleines de trésors entassés. Par-delà ces fantasmes de la mémoire collective, le brigandage est une réalité historique qui remonte aux époques les plus lointaines.

Dans sa stricte définition, le brigandage désigne les violences commises par des particuliers, le plus souvent organisés en troupe, afin de voler ou piller les biens d’autrui. La notion de violence va évoluer au fil des siècles selon les types de société, mais le vol sera lui toujours sévèrement puni. Le massacre et les destructions systématiques perpétrés par de nombreuses troupes de brigands disparaissent au XVIIème siècle, après avoir atteint son apogée avec les Sarrasins des IXème et Xème siècles. L’anarchie féodale et la guerre de Cent ans (XIVème et XVème siècles) avec les “ Grandes Compagnies ” (troupes de mercenaires) puis les guerres de religion de la fin du XVIème maintiendront le phénomène. Les temps de crise, de désordre en banalisant la violence favorisent le brigandage. Aussi est-il bien normal de voir refleurir cette activité avec la Révolution.

Dans la Provence orientale et le Comté de Nice, comme ailleurs, l’Histoire et la légende ont véhiculé jusqu’à nous les échos des pillages et des exactions de ces terribles brigands. C’est dans la montagne, hors de portée de la justice et du pouvoir, qu’opèrent et s’abritent les bandits de grand chemin. Ainsi près de Tende, la sauvage vallée des Merveilles garde le souvenir gravé dans la pierre du bandit d’honneur Bensa. Redresseur de torts, détroussant le riche pour donner au pauvre, il reste présent dans la mémoire de plus d’un berger des vallées proches du mont Bégo. Ici, la tradition locale du brigandage remonte certainement à l’origine des temps, lorsque les premiers colporteurs quittant la Côte devaient s’engager dans les Alpes, vers le Nord, sur “ la route de l’ambre ”.

Les seigneurs de Tende, au XIVème siècle, feront de la rançon une véritable institution, au point de soulever les protestations réitérées des voyageurs et des marchands niçois. Maîtres du col le plus commode à franchir, ils imposèrent de lourds péages à tous ceux qui l’empruntaient, charge à eux de garantir la sécurité de la route. Cette dernière tâche ne fut pas aisée lorsqu’en 1387, un certain Jean de Cornio, chef de bande, décida lui aussi de prélever sa part en ces mêmes lieux. Après avoir écumé la Provence, de Cornio décida de se reconvertir dans l’attaque des caravanes muletières et des riches personnages transitant par la célèbre route du sel, au col de Tende.

Son activité dura trois ans sans qu’il puisse être capturé. Le comte de Tende cerna enfin Jean de Cornio et sa bande dans une grotte dominant le lac Agnel.

A cours de munition, les bandits firent dévaler les lourds coffres chargés d’or et de pierres précieuses sur leurs assaillants. Malheureusement, le riche butin roula et plongea dans les eaux profondes du lac.

Dans le Val de Blore, aux barres de Gasques, s’ouvre la grotte de la Balme muraù (murée), légendaire repaire de brigands transalpins. La tradition orale rapporte que les raids organisés depuis cette base permettaient d’écumer les vallées de la Vésubie, de la Tinée et même du Cians ! D’autres cavernes plus modestes servaient à abriter le butin, comme à la Gianari. Un ou deux gardes y veillaient nuit et jour, leurs complices étaient reconnus grâce à des sonnailles. Le produit de leurs rapines était écoulé en Piémont, atteint par le bien nommé “ Pas des Ladres ” ou par Ste Anne de Vinadio (selon J. Guigonis).

Ces mêmes bandits transalpins apparaissent dans les chroniques au petit hameau de la Blache (entre Isola et St Etienne de Tinée) en 1663. Jean Lombard qui s’acheminait vers St Etienne avec ses trois mules chargées de barils de vin, en compagnie d’un marchand de tissus venu de Grasse, fut attaqué ici et dépouillé par une dizaine de bandits Piémontais. En 1665, des brigands de même origine seront utilisés à Isola dans un différend familial, pour investir la maison de feu Pierre Puons par des héritiers dépossédés.

La mémoire a également conservé le souvenir des “ auberges rouges ” où voyageurs et riches marchands se voyaient non seulement dévalisés mais aussi quelquefois assassinés par les tenanciers de ces sinistres relais. Citons, au-dessus de Nice, sur le chemin de Levens, l’“ auberge des voleurs ” à la Colle de Revel (attesté par la découverte de squelettes). A la sortie de Revest les Roches, village étape sur le chemin de Puget-Théniers, les ruines de la “ taverne ” sont encore hantées par les fantômes des malheureux voyageurs détroussés, qui terminaient là leur voyage d’une manière imprévue.

Mais le véritable âge d’or des bandits de grand chemin, par les chroniques qu’il nous a laissé, reste sans conteste le XVIIIème siècle avec les grands noms tels que Mandrin, Cartouche et plus près de nous Gaspard de Besse. Mme V. Eleuche Santini, dans une passionnante étude sur le “ Brigandage dans le Comté de Nice au XVIIIème siècle ”, a analysé les minutes des sentences du Sénat de Nice, donnant connaissance des crimes et délits commis par des bandes armées dans notre région. Le Comté de Nice y apparaît comme un milieu favorable au brigandage avec un relief accidenté, propre à isoler vallées et villages, refuges commodes des malfaiteurs. Territoire enclavé entre trois états (France, Gênes, Monaco), les frontières du Comté, perméables, facilitent l’évasion. Enfin, pour lutter contre ce phénomène, le gouvernement de Turin ne dispose que d’un faible effectif de police (50 soldats de justice) peu mobile sur les rares routes de la Province. N’existent que des sentiers muletiers reliant villages et vallées par les crêtes, exposant voyageurs et marchandises au danger permanent des embuscades.

Plus le passage est fréquenté, plus le butin est conséquent, aussi le trajet par la Vésubie (Roquebillière) vers le Piémont, la route du sel (l’Escarène, Sospel, Saorge, Tende), ou encore le moyen pays (La Turbie, Peille) sont autant d’itinéraires visés par les voleurs. Dès les portes de Nice franchies, les négociants et leur caravanes muletières sont exposés aux agressions à main armée.

Précisons de plus, que les armes à feu sont très répandues au XVIIIème siècle dans le Comté de Nice pour permettre la chasse aux sangliers et aux loups, presque chaque homme en possède et le couteau est porté par tous.

En 1779, le Sénat de Nice déclare dans un manifeste : “ Les brigandages et les vols qualifiés, qui journellement se commettent dans la cité et ses alentours, sont chose fréquente portant atteinte à la sûreté publique ; les habitants ne peuvent sortir de leurs maisons, surtout la nuit, sans risquer d’être assaillis par les mauvais vivants et les brigands qui sont rendus audacieux pour commettre d’énormes délits, car dans l’obscurité des ténèbres, enveloppés dans des manteaux ou des capotes de marin, ils sont quasi sûrs de ne pas être reconnus et découverts … “ De jour, on noircit son visage comme le pratique le génois Louis Borfiga et sa bande, pour dévaliser un chirurgien et un paysan. Cette préméditation l’entraînera aux galères lors de sa condamnation en 1751. Fusil, pistolet mais aussi bâton servent aux brigands qui raflent un fromage, une chemise et parfois seulement quelques lires !

La prise peut être meilleure lorsqu’il s’agit d’un capitaine grainetier piémontais : mille lires ! En 1764, le brigand chef de bande Bernard Siffredi sera condamné aux galères à vie, après une capture délicate. Vivant dans la montagne, il rançonna, huit ans durant, voyageurs et muletiers pour obtenir non seulement de l’argent mais aussi des victuailles (pain, fromage, vin). Le bétail est également une proie convoitée, transféré après le vol au-delà des frontières. A cette époque, les bandes sont composées d’un effectif réduit, maximum quatre hommes, souvent de la même famille ou du même village. Ainsi les Gioanni (plus de 37 noms) de Fontan qui défrayent la chronique judiciaire de 1755 à 1769 pour brigandage, vie “ scandaleuse ” coups et blessures et homicide. Le plus célèbre, Ambroise, sera condamné par contumace à cinq ans de galères en 1755 pour avoir assommé et tué son adversaire au cours d’une rixe.

Recherché, il se cache chez ses parents qui blessent les soldats venus l’arrêter. Ambroise Gioanni récidive en 1762 en tentant d’assassiner François Gioanni et en étant complice de la mort d’une femme enceinte, Marie Gioanni. Il ne sera condamné qu’à trois ans de bannissement. Ambroise n’en a cure, en 1765 avec cinq autres Gioanni, ils attaquent, armés, une taverne du lieu. Il sera condamné avec les siens à des peines de bannissement par contumace. Ambroise sera enfin capturé en 1769. Cet “ homme criminel ”, accusé de “ vie scandaleuse, d’attentat à l’honneur des filles et des femmes de Saorge, d’insultes et de menaces avec des couteaux … ” écope de cinq années de galères.

A Tende, en 1752, à la suite de l’assassinat du notaire Gaétan Guidi, sur huit inculpés dont deux femmes, un seul homme sera puni de cinq ans de bannissement. Deux ans plus tard, les mêmes individus sont à nouveau accusés de meurtre après avoir formé une organisation dite la “ Compagnie de Cartouche ” pour attaquer et rançonner les voyageurs franchissant le col de Tende. L’écho flatteur des exploits du glorieux bandit Cartouche avait donc atteint la haute Roya !

Mandrin, un autre bandit célèbre, traverse le Comté de Nice au début de 1755, pour rejoindre la Savoie par le Piémont, poursuivi par 80 gardes français des gabelles “ armés de fusils, pistolets, armes tranchantes, tambours et fifres ”. Cette violation du territoire s’opère de Gattières à Roquesteron, tout au long de la vallée de l’Esteron, entraînant la protestation de l’ambassadeur à Paris de Charles Emmanuel III.

Gaspard de Besse, le roi des brigands de l’Esterel, opérait à la même époque sur la voie royale (à proximité de la RN7), alors seul axe de communication entre la France et l’Italie.

Pilleur de pataches, détrousseur de voyageurs, ce varois de souche, grand amateur de jolies femmes et de lingeries fines (volées), bandit d’honneur pour les uns, brigand de la pire espèce pour les autres, règne en maître absolu sur l’Esterel pendant deux ans (1779-1780).

Réfugié dans la grotte du Mont Vinaigre, à la tête d’une trentaine de malfaiteurs, il interceptera même le courrier de Rome, assurant la liaison officielle entre la France et l’Italie !

Au début de notre siècle, le chemin reliant St Laurent du Var à Saint Jeannet était toujours baptisé “ la route des brigands ”. Serpentant le long des collines à travers les solitudes forestières, cette voie conserve, près de La Gaude, le souvenir des fameux bandits de la Garbasse opérant également en 1780.

Dans le Comté de Nice de 1736 à 1792, 92 personnes seront accusées de brigandage. En 1723, la loi punit de mort le brigand de plus de 18 ans utilisant une arme. Une précision supplémentaire est donnée en 1770 : “ Si lors du brigandage, quelqu’un use de quelque traitement barbare, la peine sera la roue, ou bien le coupable sera conduit au gibet tiré à la queue d’un cheval ”. Dans la réalité, les peines de galère allègent parfois la sentence. Pour 69 brigands traduits en justice, seuls 23 seront condamnés à mort, 18 aux galères, les autres écoperont de peines diverses : galères, chaînes, prison ou bannissement.

Retenons quelques châtiments exemplaires dont le spectacle est propre à frapper l’imagination des foules :

- Laurent Brun assaille en Février 1775, sur la route de Nice à Menton, près de la Turbie, un Napolitain qu’il assomme à coups de pierre avant de l’égorger, pour s’emparer de ses affaires. Brun sera pendu et son bras coupé exposé sur le lieu du crime.

- Plus cruelle sera la peine infligée à Jules César Gioanni et J.B. Cuggia de Saorge qui avaient commis de nombreux actes de brigandage contre des muletiers, le maître de poste de Sospel et un homicide contre un parent.

Soumis d’abord au supplice des tenailles rougies, avant d’être pendus au gibet, ils furent transportés décapités au col de Brouis pour y être exposés, là où ils avaient commis leur crime (1738).

-François Bottero, autre condamné, sera également cloué sur cette même route du col de Brouis (1741).

- Avant d’être pendu, François Lions de Barcelonnette connaîtra lui le cruel supplice de la claie, pour avoir commis un meurtre atroce. En effet, ce brigand avait attaqué un aubergiste pour le voler alors qu’il était couché ! Après l’avoir enroulé dans une couverture, il l’avait une heure durant frappé à la tête avec une pierre puis lardé de coups de couteau. La malheureuse victime n’avait eu la vie sauve qu’en s’enfuyant en sautant par la fenêtre (1771).

Malgré ces châtiments édifiants, le brigandage augmente à la fin du XVIIIème siècle.

Dans la région, la peur ou la complicité des villageois, qui souvent connaissent ces bandits familiers, préparent la suite logique développée par les Barbets, durant la Révolution.

L’épopée glorieuse de ces Chouans niçois sombrera dans le banditisme, après 1796. Là encore, le relief accidenté du Comté de Nice aidera et protégera leurs entreprises, jusqu’au premier quart du XIXème siècle, en dépit d’une impitoyable répression.

Aujourd’hui, la confusion et le trouble qui atteignent notre société, réactualisent un phénomène que nous pensions relégué aux rayons de l’Histoire : celui d’un brigandage toujours vivant.

 

D’après « Les Histoires et Légendes du Pays d’Azur », pour commander cet ouvrage dédicacé de 15 € : contacter edmondrossi@wanadoo.fr

 

Des histoires extraordinaires naissent sous tous les cieux, mais seul un cadre favorable les fait éclore.

La situation géographique du Pays d’Azur où les Alpes plongent dans la mer dans un chaos de montagnes et de vallées profondes lui confère déjà un caractère exceptionnel. Les climats qui s 'y étagent de la douceur méditerranéenne de la côte aux frimas polaires des hauts sommets sont tout aussi contrastés. Si l'on ajoute que l'homme a résidé sur ces terres d'opposition depuis ses origines, on ne peut s'étonner de trouver en lui la démesure du fantastique révélée par les outrances du décor.

Cet environnement propice ne devait pas manquer de pro­duire dans la vie de ses habitants une saga où l'imaginaire rejoint naturellement la réalité.

Depuis les milliers d'étranges gravures tracées à l'Age du Bronze sur les pentes du Mont Bégo dans la Vallée des Merveilles, en passant par les fabuleux miracles de la légende dorée des premiers chrétiens, ou les fresques tragiques des chapelles du Haut-Pays, jusqu'aux héroïques faits d'armes des Barbets pendant la Révolution française, longue est la chronique des «Histoires extraordinaires» du Pays de Nice, s'étalant dans la pierre et la mémoire de ses habitants.

Par un survol du passionnant passé de cette région, qu'il connaît bien, Edmond Rossi nous entraîne à travers une cinquantaine de récits mêlant la réalité historique au fantastique de la légende.

Rappelons qu'Edmond ROSSI, né à Nice, est entre autres l'auteur de deux ouvrages d'Histoire appréciés, dont «Fantastique Vallée des Merveilles», d'une étude sur les traditions et le passé des Alpes du Sud: «Les Vallées du Soleil» et d'un recueil de contes et légendes de Nice et sa région: «Entre neige et soleil».

 

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30/04/2012

LES SARRASINS INSTALLÉS EN PROVENCE

LE CAMP DES SARRAZINS.jpg

L'installation des Sarrasins sur la côte des Maures pendant près d'un siècle, les ravages qu'ils firent subir à la Provence et qu'ils exercèrent avec audace de part et d'autre des cols des Alpes jusqu'au Valais tiennent une grande place dans l'histoire et surtout dans la légende. Sur ces évènements les textes dignes de foi sont très rares et le mystère qui recouvre cette période a suscité des affabulations qui ont frappé et frappent encore l'imagination populaire. Les chroniques arabes et byzantines ne font aucune allusion à cette installation des Sarrasins en Provence et les annales franques la mentionnent très sommairement, ce qui ramène l'importance de ces incursions à leur juste valeur de troubles régionaux. Le meilleur témoin de ces événements est l'évêque de Crémone Liutprand, mort en 972, qui vécut à la cour d'Hugues d'Arles et pouvait avoir une bonne information sur ce qui se passait en Provence.

D'après les textes, les bandes sarrasines étaient installées à poste fixe au Fraxinetum. La commune actuelle de La Garde-Freinet conserve encore aujourd'hui ce toponyme qui désignait probablement au Xe siècle, l'ensemble de la région qui s'étend entre le massif des Maures et la mer, d'Hyères à Fréjus. Si la tradition fixe le centre principal et fortifié des Sarrasins au fond du golfe de Saint-Tropez (peut-être à Grimaud qui était au Moyen Age le centre le plus important de la région), ils ont pu aussi établir plusieurs points fortifiés le long de la côte afin de protéger leurs liaisons maritimes avec les pays musulmans d'outre-mer. Quelques historiens, d'après certaines descriptions d'ailleurs imprécises, situent dans la presqu'île de Giens, et à l'Almanarre près d'Hyères, l'établissement principal des Maures, d'autres leur attribuent des tours apparemment romanes, sises le long de la côte, et notamment celles de Sanary et du Revest dans la région toulonnaise.

Les Musulmans, nous l'avons vu, s'étaient déjà livrés à d'importantes dévastations en Provence au début du VIIIe siècle et au milieu du IXe, mais ce n'est qu'à la fin de ce dernier siècle qu'ils semblent avoir réussi à établir une tête de pont sur la côte des Maures.

Le concile de Valence, chargé de couronner Louis roi de Provence en 890, se préoccupe déjà des ravages commis par les Sarrasins, responsables de l'abandon des terres et de la fuite des populations, ce qui laisserait supposer un établissement légèrement antérieur et contemporain des troubles qui ont agité le royaume de Provence après l'élection de Boson à Mantaille. Il peut y avoir une certaine concordance entre l'intensité des ravages des bandes et l'accentuation des luttes politiques dans le royaume.

Les principales dévastations en Provence se situent entre 900 et 910, époque où Louis l'Aveugle entreprend ses expéditions au-delà des Alpes et entre 925 et 940, au moment où Hugues d'Arles quitte la Provence pour l'Italie. Il est difficile de connaître avec précision les destructions opérées par des bandes qui comme les grandes compagnies du XIVe siècle devaient surtout dévaster le plat pays, pillant les villas et les monastères isolés sans oser s'attaquer aux villes fortifiées. On est cependant assuré de la prise et de la destruction de la cité épiscopale de Fréjus, mais à une date incertaine. Les documents ne parlent pas des autres cités de la Provence orientale ou alpestre : les listes d'évêques y sont interrompues, mais il est impossible de savoir si ces villes ont été abandonnées au pouvoir des Sarrasins ou si l'absence de documents sur ces régions s'explique simplement par un état d'anarchie et d'insécurité. On doit se résoudre à ne rien savoir durant ces périodes troubles du VIIe au Xe siècle sur les régions provençales qui s'étendent à l'est d'Aix et de Marseille et, de la Durance aux Alpes. Seules des fouilles archéologiques pourraient peut-être nous éclairer à ce sujet.

Dans le reste de la Provence quelques textes mentionnent seulement ça et là durant la période d'implantation des Musulmans sur la côte des Maures le passage des bandes sarrasines : à Apt et dans sa région vers 896, à Marseille et à Aix vers 923-925. Au début du Xe siècle on les voit apparaître également sur la Riviera ligure à Albenga et San Remo, et aussi dans les vallées alpines du Piémont où ils pillent les monastères de San Dalmazzo près de Coni et de Novalaise près de Suse.

Il paraît incroyable que les comtes du royaume de Provence aient supporté aussi longtemps sans réagir des dévastations qui paralysaient la vie économique du pays. En fait, en l'absence d'une armée régulière que ne pouvait leur offrir un gouvernement central en pleine décomposition, ils n'avaient à leur disposition que des levées tumultueuses de petits propriétaires. Qui plus est, les bandes sarrasines pratiquaient essentiellement la guérilla et les coups de main, les rares textes qui les concernent soulignent combien ils sont habiles à utiliser la protection des forêts et des montagnes et à fondre à l'improviste dans les vallées. A en croire nos chroniqueurs, ils surgissaient des cols des Alpes beaucoup plus que des rivages de la Méditerranée et, au fur et à mesure que l'on avance dans le Xe siècle, on voit croître leur audace, et leur champ d'activités s'étend tout au long des crêtes des Alpes jusqu'en Dauphiné, en Savoie et même dans le Valais et les Grisons.

Hugues d'Arles, après avoir assis avec quelque solidité sa souveraineté sur l'Italie, essaye de débarrasser la Provence et les Alpes de ces hôtes encombrants. Très judicieusement, il s'assure le concours de l'empereur de Byzance, car les Francs n'ont pas de flotte et en Méditerranée occidentale, seuls les navires grecs basés en Sardaigne affrontent encore avec quelque succès les escadres arabes. De fait en 942 les Byzantins bloquent le Fraxinetum par mer tandis qu'Hugues à la tête de contingents provençaux et piémontais presse les pirates dans leurs retranchements. Malheureusement cette campagne si bien commencée est interrompue par Hugues lui-même qui, apprenant que son rival Bérenger d'Ivrée menace de lui ravir son trône italien, traite avec les Sarrasins et les autorise même à occuper certains cols des Alpes en vue de l'aider à lutter contre son rival. A partir de cette date les bandes musulmanes semblent avoir commis moins de déprédations en Provence rhodanienne et porté leurs dévastations plus au nord dans les Alpes dauphinoises et savoyardes, retranchées dans quelques repaires, elles rançonnent les pèlerins et lèvent tribut sur les populations.

L'empereur Otton Ier avait engagé en 953 des négociations infructueuses avec le calife de Cordoue pour obtenir le rappel des bandes musulmanes des Alpes. Après avoir réorganisé le pouvoir impérial en Italie, il se préoccupe à nouveau en 968 d'une action à entreprendre contre les Sarrasins. Ce projet ne peut aboutir mais l'idée était dans l'air et sa réalisation fut provoquée quatre ans plus tard, à la suite de la fâcheuse capture par une bande sarrasine, au col du grand Saint-Bernard, de Mayeul, abbé de Cluny et de plusieurs pèlerins et voyageurs. Mayeul, issu d'une illustre famille provençale, était particulièrement lié avec Guillaume comte d'Arles. Sa fonction à la tête de la congrégation clunisienne en faisait un personnage de premier plan et sa capture eut un immense retentissement. Les moines payèrent rapidement l'énorme rançon de 1 000 livres d'argent qui avait été réclamée et des pourparlers s'engagèrent pour organiser une vaste coalition dans le but de déloger les Sarrasins des Alpes et de Provence.

On n'est pas beaucoup mieux renseigné sur l'expulsion des bandes que sur leur installation. La date même de la capture de Mayeul a été contestée : d'après les meilleures estimations il semble bien qu'il ait été fait prisonnier dans la nuit du 21 au 22 juillet 972 et que ce soit durant les deux années qui suivirent que se déroulèrent les diverses opérations qui amenèrent le départ des Sarrasins. Il y eut sans doute plusieurs attaques menées contre leurs repaires alpins, mais l'action principale fut dirigée contre le retranchement du Fraxinetum par le comte Guillaume et ses feudataires provençaux avec l'aide de renforts piémontais.
Avec le départ des Sarrasins s'achève une page particulièrement troublée de l'histoire de la Provence. Désormais les Musulmans ne tentent plus que quelques coups de main isolés sur les côtes et la sécurité est rendue aux campagnes provençales.

De Toulon à Nice la région côtière est soumise à l'autorité du Comte Guillaume qui distribue aux grands de son entourage et aux églises et monastères les terres abandonnées. Un rapide essor démographique et économique va rendre à la Provence sa prospérité d'antan.

L'honneur de cette victoire rejaillit sur Guillaume dit le Libérateur qui prend le titre de marquis et s'affirme comme le chef incontesté de la partie méridionale du royaume de Bourgogne. Aux multiples circonscriptions carolingiennes succède un comté unique de Provence où les successeurs de Guillaume exercent en commun les droits désormais héréditaires des anciens comtes : les propriétés et revenus du domaine royal et des menses comtales sont considérés comme des biens de famille : le roi de Bourgogne n'est plus qu'un souverain lointain et sans réelle autorité.( "Histoire de la Provence" (E. Privat éd - pages 108 à 111) par E. Baratier).

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De La Gaude à Vence et au Broc, le vaste belvédère qui surplombe la Méditerranée et le Var reste méconnu. La région provençale des « Balcons d'Azur » renferme pourtant des trésors histo­riques et architecturaux qu'il est urgent de découvrir, au-delà de la splendeur des paysages. C'est à ce voyage insolite que nous invite l'auteur, le long d'un amphithéâtre, au cœur duquel s'égrènent les célèbres fleurons de LA GAUDE, VENCE, SAINT-JEANNET, GATTIÈRES, CARROS, LE BROC.

Passant tour à tour de la réalité des faits historiques, chargés de fabuleuses anecdotes, aux légendes, Edmond Rossi, auteur de divers ouvrages sur le passé et la mémoire des Alpes-Maritimes, a recueilli et réuni quelques moments singuliers de ces villages.

Le choix de La Gaude s'impose comme le centre de gravité de ce « triangle d'or» d'une richesse exceptionnelle. Aux limites de ce secteur, des vestiges témoignent également d'un passé où l'insolite nous interpelle pour mieux conforter la légende: chapelle oubliée de COURSEGOULES, fayard de BÉZAUDUN, tombeau mystérieux de TOURRETTES-­SUR-LOUP, ruines austères de VENCE ou cachées de ROQUEFORT-LES-PINS, sentinelle fortifiée de SAINT-PAUL et abbaye de LA COLLE, châteaux de VILLENEUVE-LOUBET et de CAGNES.

La Gaude, célèbre pour son vin sera aussi l'inspiratrice de Marcel Pagnol pour sa « Manon des Sources ». D'Hercule à d'Artagnan venu arrêter le marquis de Grimaldi à Cagnes, laissez-vous guider par les fantômes des personnages, pour parcourir les vivantes ruelles de ces villages et la riante campagne alentour. L'agréable découverte de ces bourgs authentiques aux limites de la Provence, vous révélera bien d'autres trésors, dignes de ceux cachés là par les Sarrasins et les Templiers, bien présents dans tout ce secteur.

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