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03/03/2012

ALPES MARITIMES:DES HÉRÉTIQUES CONDAMNÉS AU BÛCHER DE VENCE A SOSPEL

63 BRULEMENT D'UN HERETIQUE CATHARE GRAVURE DU XIIIè SIECLE page 63.jpg

 

DE SOSPEL A VENCE : DANS LES FLAMMES DE L’ENFER

Tout au long du XII ème et XIII ème siècle, l’Eglise dut combattre des hérésies dont les plus importantes furent celles des Vaudois et des Cathares.

Les Cathares, surtout nombreux en Italie du Nord et dans le Midi de la France, croyaient que le monde et la société étaient entièrement mauvais. Ils voulurent remplacer le christianisme par une autre religion et former une autre église.

L’Eglise de Rome mena contre eux, en Languedoc, une terrible croisade. Elle fonda ensuite pour lutter contre les hérétiques un tribunal spécial : l’Inquisition.

Si les Vaudois sont inspirés par la pauvreté, en réaction contre la richesse, les Cathares poursuivent un idéal de pureté, en se réclamant d’une tradition spirituelle orientale, le manichéisme, opposant le bien et le mal.

Le Catharisme se développe surtout en Italie du Nord et dans le sud  de la France actuelle (Provence et Languedoc), le long des routes commerciales qui unissent ces régions aux Balkans byzantins, foyers de manichéens orientaux : les Bogomiles.

Les hérésies, devenant de véritables religions hostiles au christianisme, s’organisent en églises avec leurs rites et leur hiérarchie.

Il y eut des évêques cathares et un grand concile international cathare se tint en 1167 à Saint Félix de Caraman, près de Toulouse.

Cette véritable contre-église s’installe également en Provence orientale et eut à subir à la fin du XII ème siècle l’hostilité de l’église romaine, résolue à exterminer l’hérésie par la force.

L‘Eglise organise contre les Cathares du Midi de la France ou Albigeois, une lutte armée qu’elle reconnut comme une «croisade », avec tous les avantages matériels et spirituels qui s’y rattachaient. Encadrés par des légats pontificaux (moines et abbés cisterciens), les petits seigneurs et les aventuriers venus de la France du Nord surpeuplée, se ruèrent à l’assaut des riches terres et des villes du Languedoc. Malgré les atrocités comme le sac de Béziers (1209) où la ville fut pillée et incendiée (y compris la cathédrale) où des milliers de femmes, enfants, vieillards, réfugiés dans les églises, furent massacrés ; il fallut l’intervention du roi de France à partir de 1219, pour venir à bout de la résistance des Albigeois.

Le traité de Paris de 1229 prépara la réunion de la France du Midi et de la France capétienne du Nord.

Les hérésies, cathares ou vaudoise, recrutaient leurs fidèles dans toutes les classes de la société. Mais les plus fervents adeptes venaient des opposants à l’ordre économique, social et politique du système féodal : marchands, notables des villes, travailleurs des champs et des villes (comme les tisserands), mais aussi quelques nobles. La croisade ne mettant pas fin à l’hérésie, l’Eglise eut alors recours au tribunal de l’Inquisition, pour traquer et juger les hérétiques. Comme les accusés refusaient le plus souvent d’abjurer, l’Eglise les abandonnait alors au «bras séculier », c’est à dire aux autorités publiques et laïques qui étaient tenues de les châtier. En France, la peine consistait le plus souvent à être brûler vif.

Ces moments d’horreur de notre histoire ont laissé des traces dans les chroniques des Alpes Maritimes. Paul Canestrier (Traditions religieuses en Pays niçois) indique : « Des colonies de Cathares, d’Albigeois, de Vaudois et d’autres iconoclastes chassés du Languedoc se fixèrent dans les vallées, notamment à Saint Etienne de Tinée, à Péone, à Sospel, au début du XIV ème siècle. Ces hérétiques troublèrent les esprits, incubèrent des idées ariennes, le satanisme, le goût de la magie et de la sorcellerie, réveillèrent les croyances païennes aux bons et aux mauvais génies. Le résultat le plus clair fut de répandre, dans les masses populaires, la peur du Diable, des esprits du mal et de leurs auxiliaires, les sorciers. ».

G. Beltrutti (Tende et La Brigue) précise, au sujet des sorcières victimes de la sévérité des autorités civiles et religieuses : « En 1426, une femme de La Brigue,  accusée de sorcellerie, fut torturée et brûlée à Sospel ; le 10 octobre 1446, le bailli de La Brigue a recours au souverain pontife et s’oppose à la demande de remettre plusieurs sorcières au vicaire apostolique de Sospel. L’évêque de Vintimille s’occupe aussi des sorcières et des hérétiques. Lors de l’été 1497, il envoie à La Brigue l’inquisiteur Fra Girolamo ». Beltrutti poursuit : « Il est donc prouvé qu’à cette époque, nous nous trouvons en présence d’un mouvement hérétique qui, bien qu’encore circonscrit, détermine déjà la présence d’un inquisiteur à La Brigue. Les premiers éléments  concernant l’apparition des hérétiques dans la vallée de la Roya remontent à 1476, c’est à dire à l’époque où l’évêque de Vintimille faisait monter au bûcher de nombreux hérétiques comme le narre Gioffredo ».

J.P. Domerego (Sospel, l’histoire d’une communauté) confirme : « C’est surtout La Brigue qui, vers le milieu du XV ème siècle, devient un centre très actif ouvert aux idées des Vaudois. Dès cette époque les prêtres de Tende, La Brigue et Saorge prêchent ardemment contre les hérétiques. Cependant beaucoup de croyants se réunissent déjà dans une grotte dite «grotte des Couettes » où des pasteurs commencent à prêcher et à enseigner directement la parole du Christ. De là, l’enseignement gagne Vernante et Sospel où les propositions nouvelles se propagent rapidement dans les masses, prédisposées depuis le siècle précédent, Sospel devient un foyer d’hérétiques. En 1471, l’évêque de Vintimille se présente dans la ville. Avec l’approbation du gouverneur de Nice, il fait élever un grand bûcher sur les rives de la Bévéra et fait brûler vives une dizaine de personnes convaincues d’être hérétiques. La persécution ne cesse pas un seul instant car, dès 1488, le pape Innocent VIII proclame une nouvelle croisade contre les Vaudois. Les ducs de Savoie se montrent très cruels à l’égard de leurs sujets épousant les idées nouvelles. On voit même le vice-gouverneur Claudio Bonardi venir en personne à Sospel afin d’allumer de nouveaux bûchers. ».

La lutte est donc impitoyable, dans l’ensemble du diocèse de Vintimille, contre les partisans de la doctrine vaudoise.

Antérieurement, les Cathares de notre région n’avaient pas été mieux traités.

L. Dailliez (Vence : un diocèse, une cité, un canton) signale que Guillaume Giraud, évêque de Vence de 1176 à 1193, s’attacha surtout comme le fit son prédécesseur Lambert «à combattre les hérétiques qui prêchaient leur doctrine dans le diocèse…Le diocèse de Vence avait ouvert ses portes aux Albigeois et aux Cathares qui commençaient à réunir quelques embryons de communautés à La Gaude et à Gattières ». Plus loin l’auteur poursuit : « Romée de Villeneuve fut dans l’obligation de lutter contre les hérétiques. Venant d’Italie ou chassés par les barons du Nord, faisant la pluie et le beau temps dans le Languedoc, les Vaudois et les Cathares s’installent dans notre région et principalement à La Gaude. Une église est installée et nous trouvons mention d’un évêque cathare dans la région…Les archives inquisitoriales de Lombardie à Milan font état de quatre brûlements à Vence au lieu-dit l’Enfer, en présence de l’inquisiteur de Nice, frère Giacomo et de l’évêque du lieu le 19 juillet 1241. Il en sera de même à La Gaude et Gattières ».

Les Alpes Maritimes ont donc étaient impliquées directement dans la tourmente religieuse du Moyen-Age et durent subir la cruelle répression de l’Eglise de Rome.

Les sinistres bûchers de l’Inquisition s’allumeront ici comme ailleurs, sur les places des villes et des villages pour d’innocentes victimes «diabolisées » qui n’avaient que le seul tort de croire autrement.

Plus tard, en 1593, dans la confusion des Guerres de religion, Guillaume le Blanc, évêque de Vence, sermonne les Vençois pour avoir prêter serment de fidélité à un hérétique, leur seigneur, le baron protestant Claude de Villeneuve.

A titre d’exemple de serment impie, il cite celui prêté en 1575 par Jean André Tombarel au Diable Matagon.

C’est un matin, entre Vence et Saint Paul que le bourgeois Tombarel avait rencontré le Diable sous la forme d’un jouvenceau. Ce dernier lui avait proposé de « grands moyens » pour peu qu’il le reconnaisse comme Roi et Prince Matagon. Après que le Diable se soit assis sur la pierre de Mauvan, Tombarel s’agenouilla et lui jura fidélité. Matagon lui fit ensuite signer une reconnaissance écrite enregistrée par le notaire de Vence. A la suite de cet acte de soumission, Tombarel fut emprisonné par la Justice.

A travers cette étrange relation, il apparaît que l’évêque n’hésita pas à assimiler l’hérésie protestante à la pensée du Diable, afin de mieux convaincre ses fidèles.

Plus que jamais intolérante, l’Eglise poursuivra activement la traque des hérétiques. Les bûchers purificateurs ne s’éteindront seulement qu’au siècle des Lumières.

 

D’après « Les Aventures du Diable en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 18 € : contacter edmondrossi@wanadoo.fr

 

Où mieux rencontrer le Diable que dans les Alpes Maritimes, sur ces terres chargées de contrastes où s’opposent mer et montagne, au carrefour de la Provence et de l’Italie ?

Ici, le Diable est aussi à l’aise sur la Côte d’Azur où s’étalent d’outrageantes richesses que  vers l’intérieur où se cachent une humilité austère.

Puits du Diable, Château du Diable, Cime du Diable, longue est la liste des sites, marqués par la forte empreinte de celui qualifié par Bernanos de « Singe de Dieu ».

De Nice, à la Vallée des Merveilles, devenue son « domaine réservé », le Diable hante les villages, plastronne sur les murs des chapelles et persiste à enflammer l’imaginaire de ses habitants.

Il fallait raconter l’extraordinaire aventure du Diable dans les Alpes Maritimes. Grâce à Edmond Rossi, auteur niçois de plusieurs ouvrages sur l’histoire et la mémoire de son pays, cette lacune est aujourd’hui comblée.

Laissons-nous entraîner, à travers les siècles, sur la piste attrayante et mouvementée, de l’éternel et fascinant tourmenteur du cœur et de l’âme.

 

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http://saintlaurentduvarhistoire.hautetfort.com

25/02/2012

L’ABBAYE DE LA COLLE SUR LOUP

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Ce nom perpétue le souvenir d’une très ancienne fondation religieuse. Dès le Vème siècle, la foi vibrante de Lérins fit germer ici un prieuré, d’où Saint Véran partit un jour rencontrer en intercesseur, sur les bords du Loup, Euric l’envahisseur à la tête des hordes de Wisigoths.

Le miracle se produisit et Euric épargna la cité de Vence. La chance ne se renouvela pas puisqu’en 730, le petit monastère fut saccagé et ses moines massacrés par les bandes sarrasines. Trois siècles passeront sur les ruines mais “ la providence, en ses mystérieux desseins et l’histoire en ses surprenants retours vont faire refleurir ce désert ”. C’est Pierre, fils du Comte Laugier Ruffi, seigneur de Vence, qui fit cadeau du domaine et du manoir du Canadel au nouvel abbé de Saint Véran qui s’empressa d’ériger le bâtiment en prieuré, à la tête duquel il nomma Clari Adalbert. De cette époque (XIème siècle), subsistent une porte fortifiée et une remarquable chapelle de style roman provençal, encastrées dans la masse du château.

Le donjon crénelé et les tourelles couronnées de bâtisses plus récentes, signent leur fonction de résidence seigneuriale. En effet, au XIème siècle, lors de la donation de l’abbaye de Saint Véran (située à l’embouchure du Loup), le prieuré du Canadel fut réservé aux évêques de Vence. Ainsi détaché et devenu épiscopal, il va s’envelopper, durant près d’un demi millénaire, d’un silence mystérieux. Mgr. Grimaldi cède ses droits à Claude de Villeneuve seigneur de Vence.

Le noble castel gardera toutefois, grâce à la piété de ses nouveaux seigneurs et ce deux siècles durant, la chapelle monacale qui résonnera de la mélodie des oraisons.

Ainsi en 1632, Isabeau - épouse de Villeneuve Thorenc, gouverneur de Saint Paul - fonde au Canadel une “ chapellerie ” dotée de 300 livres avec charge d’une messe hebdomadaire à son intention. Cette initiative pieuse sera suivie de beaucoup d’autres puisqu’en 1700 on comptait une dot de plus de 5000 livres !

“ En 1789, notre histoire qui vit la plus juste des causes fut bien souvent desservie par de coupables moyens ”. La Provence ne sera pas épargnée par la tourmente révolutionnaire. Le chapelain du Canadel, condamné à suivre le triste sort des châtelains, abandonne le prieuré. La chapelle magnifique, écrin d’architecture religieuse, classée aujourd’hui par les beaux arts, ne put hélas échapper aux outrages du temps et à la profanation des hommes.

Rendez-vous de chasse au temps des rois, folie au début de ce siècle, un nouveau destin s’ouvre à l’austère demeure en 1937, lorsqu’un certain Joseph Vighi s’appropria ces vestiges vénérables pour en faire une auberge accueillante aux artistes. Un adorable jardin-patio, des salles, couloirs et escaliers décorés de tableaux offrant une exposition permanente dans un décor original, même si les toiles ont été quelquefois “ atrocement figuratives ” pour certains.

Le goût un peu naïf pour les choses de l’art ne retirera rien à cette cordiale maison qu’il gérera trente ans durant. Lieu de rendez-vous de nombre de peintres, d’écrivains et vedettes du septième art, l’Abbaye possède alors un substantiel et éclectique livre d’or où se mêlent les grands noms des visiteurs de la Côte.

Ceux-ci oubliaient là l’atmosphère plus guindée des palaces en dégustant un bœuf en daube très provençal et d’énormes pâtisseries à la crème. On y dînait aux chandelles : d’inimitables bougies multicolores, faisant penser avec leurs couleurs à des stalagmites toujours renouvelées. Le tout dans une ambiance de bel canto et de “ canzonetta ” napolitaine à l’exotisme inattendu qui entraînait les convives à reprendre en cœur ces refrains éternels.

Même si son animateur n’est plus, même si l’on a badigeonné la décoration d’une voûte qui insinuait que les moines n’étaient pas toujours sages, il faut humer ce lieu classé. L’ancien propriétaire avait, par un sentiment chrétien et un sens du beau et du bien, rendu la chapelle à son ancienne destination. De nombreux couples des alentours se marièrent là. Il faut voir les deux magnifiques statues en pied de l’entrée et cette chapelle riche de souvenirs, s’attarder et s’asseoir peut-être à la table qu’occupait Brigitte Bardot, qui se maria dans cette fameuse chapelle historique.

 

D’après «Les Contes et Légendes du Pays d’Azur» (Editions Sutton),

En vente sur Internet http://www.editions-sutton.com

ou dédicacé, au prix de 23 euros, plus frais d’envoi, en contactant edmondrossi@wanadoo.fr

 

Les « Contes du Pays d’azur » ont pour cadre l’extraordinaire décor qui s’étend des Alpes du massif du Mercantour aux rivages de la Côte d’Azur.

Dans cet univers tout est possible, puisque les outrances de la nature dépassent souvent les excès de l’imaginaire.

Les contes, histoires orales nées de la tradition populaire, attestent au travers du merveilleux de réalités historiques authentiques.

Reflets du passé, ces récits constituent les fondements de la mémoire collective d’un terroir au particularisme évident.

Edmond Rossi, écrivain niçois, auteur de différents ouvrages traitant de la riche histoire de sa région, témoigne à nouveau ici, en présentant une anthologie des contes les plus passionnants du Pays d’Azur.

Ce fabuleux florilège s’étend des mythes des origines aux relations insolites précédant l’apparition de la télévision, fatale à l’expression orale des veillées.

Les « Contes du Pays d’Azur » nous ouvrent la porte d’un  univers où l’émotion se mêle souvent à la magie du mystère.

Pour un temps, laissons-nous entraîner vers ce monde troublant pour y retrouver la chaude et naïve simplicité des récits de nos ancêtres.

 

Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur

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Aujourd'hui samedi 25 février, Edmond ROSSI dédicace ses livres à la Bibliothèque de Saint Laurent du Var (face à la nouvelle Eglise) à compté de 15 heures. 

18/02/2012

A COURSEGOULES : L’ETRANGE CHAPELLE SAINT MICHEL

CHAPELLE SAINT MICHEL DE COUSEGOULES.jpg

 

Coursegoules, à 17 kilomètres au Nord de Vence, étalé sur le revers Sud de la longue arête du Cheiron (1778m) - exposé au midi - bénéficie d’un climat moins rude que ne le laisserait supposer son altitude voisine de 1000 mètres. L’étymologie de son nom dériverait de sa fondation par une colonie corse originaire de la vallée du Golo, venue là on ne sait comment. Une communauté de moines avait déjà au VIème siècle ou VIIème siècle (époque mérovingienne) occupé un site voisin de l’actuel village, à une demi-heure à pied au Nord-Ouest. Là, ils édifièrent la chapelle St Michel, dont l’abside est caractéristique du haut Moyen Age.

Mais au-delà de l’architecture de cette construction en pierres de taille bien conservée, placée à un carrefour de voies de transhumance, le visiteur remarquera à l’intérieur une curieuse dalle. Celle-ci, gravée en latin, a dû servir de pierre d’autel.

De la chapelle St Michel, située au quartier Lagneris, on peut en grimpant vers le Nord franchir la crête du Cheiron, pour rejoindre, à travers les solitudes, le village des Ferres dans la vallée de l’Esteron, soit poursuivre vers l’Ouest, en direction de Gréolières sur le flanc Sud du Cheiron. La “ Via Ventiana ”, l’antique voie romaine au départ de Vence, vient également buter au pied de la chaîne montagneuse, pour bifurquer à l’Ouest vers Gréolières et la vallée supérieure du Loup.

Le groupe de recherches de l’Institut des fouilles de Préhistoire et d’Archéologie des Alpes-Maritimes, qui enquêta sur le passé de la chapelle, admet qu’elle devait remplacer un édicule romain au bord de la “ Via Ventiana ”.

Le plan de la chapelle est très simple avec une nef unique de deux travées, suivie d’une abside semi-circulaire. Après avoir remplacé un temple païen, elle appartint au puissant monastère de Lérins qui y entretenait une petite communauté de moines logés dans des bâtiments voisins. Au milieu de la nef, un mur bahut, à peu près ruiné, servait de clôture pour isoler les moines de la partie de la chapelle réservée aux fidèles. Aujourd’hui, dressée verticalement face à l’entrée, la belle pierre gravée a fait l’objet d’un moulage, visible au musée Grimaldi d’Antibes.

L’inscription latine, difficile à déchiffrer parce qu’en partie effacée et constituée d’abréviations, a néanmoins été traduite : “ A Fuscus et Favor, fils de Secundus, mort l’un à 19, l’autre à 13 ans, Secundus fils de Nicentus et Velia, fille de Favor leurs parents, ont élevé ce monument ”.

Le texte est surmonté de deux têtes sculptées, probablement les défunts, ainsi que d’un croissant, deux cyprès et deux “ ascia ”. On sait que les Romains plaçaient souvent leurs tombeaux sous des symboles protecteurs et en particulier la hache.

Certains ont vu dans les deux creux encadrant le fronton deux petites cuvettes destinées à recevoir des offrandes aux morts, constituées souvent de grains de blé.

La chapelle est placée sous le patronage de l’archange Saint Michel, exorciseur des lieux infestés par le démon qu’il transperce de la hampe de son oriflamme. C’est lui qui devait rassurer le voyageur s’engageant dans la hasardeuse traversée de la montagne semée d’embûches.

L’Histoire mentionne Saint Michel de Coursegoules en 1312, avec son prieur de Sancti Michaelis Laugninis, puis en 1351 le Bénéfice qui en est retiré et enfin en 1715 le quartier dit Lagneris avec son cimetière médiéval et sa chapelle.

Dans un cadre champêtre, ce pur joyau de l’art roman à l’écart des routes, témoigne des riches origines de notre région. Borne chargée d’Histoire, elle nous interpelle par-delà les siècles pour peu qu’on aille à sa rencontre.

 EXTRAIT DES "HISTOIRES ET LÉGENDES DES BALCONS D'AZUR":

LA GAUDE, SAINT JEANNET, GATTIÈRES, CARROS, LE BROC, BÉZAUDUN, COURSEGOULES, TOURRETTES SUR LOUP, VENCE, SAINT PAUL DE VENCE, LA COLLE, ROQUEFORT LES PINS, VILLENEUVE LOUBET, CAGNES...

 De La Gaude à Vence et au Broc, le vaste belvédère qui surplombe la Méditerranée et le Var reste méconnu. La région provençale des « Balcons d'Azur » renferme pourtant des trésors histo­riques et architecturaux qu'il est urgent de découvrir, au-delà de la splendeur des paysages. C'est à ce voyage insolite que nous invite l'auteur, le long d'un amphithéâtre, au cœur duquel s'égrènent les célèbres fleurons de LA GAUDE, VENCE, SAINT-JEANNET, GATTIÈRES, CARROS, LE BROC.

Passant tour à tour de la réalité des faits historiques, chargés de fabuleuses anecdotes, aux légendes, Edmond Rossi, auteur de divers ouvrages sur le passé et la mémoire des Alpes-Maritimes, a recueilli et réuni quelques moments singuliers de ces villages.

Le choix de La Gaude s'impose comme le centre de gravité de ce « triangle d'or» d'une richesse exceptionnelle. Aux limites de ce secteur, des vestiges témoignent également d'un passé où l'insolite nous interpelle pour mieux conforter la légende: chapelle oubliée de COURSEGOULES, fayard de BÉZAUDUN, tombeau mystérieux de TOURRETTES-­SUR-LOUP, ruines austères de VENCE ou cachées de ROQUEFORT-LES-PINS, sentinelle fortifiée de SAINT-PAUL et abbaye de LA COLLE, châteaux de VILLENEUVE-LOUBET et de CAGNES.

La Gaude, célèbre pour son vin sera aussi l'inspiratrice de Marcel Pagnol pour sa « Manon des Sources ». D'Hercule à d'Artagnan venu arrêter le marquis de Grimaldi à Cagnes, laissez-vous guider par les fantômes des personnages, pour parcourir les vivantes ruelles de ces villages et la riante campagne alentour. L'agréable découverte de ces bourgs authentiques aux limites de la Provence, vous révélera bien d'autres trésors, dignes de ceux cachés là par les Sarrasins et les Templiers, bien présents dans tout ce secteur.

Ce livre est édité par les "EDITIONS CAMPANILE" http://www.editions-campanile.fr

avec possibilité d'y être commandé.

Ouvrage illustré, de 160 pages, également disponible dans toutes les bonnes librairies au prix de 18 € et dédicacé par l'auteur, en contactant: edmondrossi@wanadoo.fr 

Notez qu'EDMOND ROSSI signera ses livres le samedi 25 février à partir de 15 heures dans le cadre de la Bibliothèque de Saint Laurent du Var, en face de la nouvelle Eglise.