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13/07/2008

FETE DES GUEYEURS DU 9-08-2008 A SAINT LAURENT DU VAR

L’idée d’une fête des gueyeurs à Saint Laurent du Var a le mérite d’être ancrée dans une tradition historique remontant à l’origine de la cité, bâtie au bord du Var pour en assurer la traversée.

Tout débute voici près de mille ans lorsque en 1005 l’abbé de Saint Véran reçoit une habitation dans un hameau dénommé Varum, sur la rive droite du fleuve, où Saint Laurent s installe par la suite. A cette époque un ermite se rendait chaque année sur les bords du Var avec deux chevaux pour faire passer les pèlerins se rendant à l’abbaye de Lérins.

La création d’un hospice confié à des religieux va poursuivre cette coutume pendant les siècles suivants jusqu’au XVè siècle. « La barque de l’hospice » assurait alors le passage d’une rive à l’autre du Var.

Lorsque Saint Laurent est repeuplé en 1468 par son seigneur l’évêque de Vence, Raphaël Monso, désireux de garantir la sécurité du gué, obligation est faite aux nouveaux venus, de tenir une barque sur le Var pour en assurer le passage. Ces premiers gueyeurs laïques, dénommés « Riveraschi », vont s’organiser en corporation et  maintenir leur activité jusqu’au XIXè siècle.

Les gueyeurs disparaîtrons lorsqu’un pont traversera enfin le fleuve de manière définitive en 1864.

Les gueyeurs ont donc marqué le passé laurentin durant plus de huit siècles.

De nos jours leur souvenir se perpétue dans le Vieux Village par une modeste rue portant leur nom, elle relie la place de la Fontaine à la rue des Remparts.

Récemment, en 2000, un rond point au carrefour des rues du 11 novembre, du Point du Jour et de l’Ancien Pont s’est vu paré d’une sculpture représentant une voyageuse à califourchon sur le dos de l’un de ces porte-faix, acteurs glorieux de l’Histoire de la cité.

Aujourd’hui, la fête des gueyeurs commémore dans la joie la mémoire de ces robustes gueyeurs qui durant des siècles portèrent sur leurs solides épaules les riches heures de Saint Laurent du Var.

Edmond ROSSI

SAMEDI 9 AOUT 08

PLACE DE L’EGLISE

De 7 h 00 à 13 h 00 : Marché de produits locaux, légumes, fleurs, fruits, etc.

11h : Visite guidée du Vieux Village avec Louis Pellegrin

A midi : Apéritif d’honneur suivi de grillades, socca, boissons

14h 45 : « Avec les Gueyeurs » débat animé par l’historien Edmond ROSSI, qui signera ses livres

De 15 h 00 à 16 h 30 : Course et Jeux du gueyeur, pour petits et grands

16h  30 : Démonstration de Pilou, par les champions du Monde

A 17 h 00 : Remise des récompenses

18 h 00 : Procession du St Laurent avec la participation des gueyeurs

18 h 30 : Messe au parc Layet avec la participation des gueyeurs

19 h 45 : Dépôt de gerbes au monument aux morts, cérémonie suivie d’un apéritif d’honneur offert par la Municipalité

20 h 00 ; Bal populaire avec NOSTALGIA : grillades, socca, boissons.

 

19:20 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

09/07/2008

ROURE, BALCON DE LA TINEE: DES FOUS, AU CURÉ DEVERGONDÉ ...

Roure, situé dans une sorte d’amphithéâtre perché, s’étale au-dessus d’un à pic dominant la vallée de la Vionène. Exposé plein Sud, il offre une vue panoramique sur la vallée de la Tinée. Roure est surnommé le « balcon de la Tinée ».

Le matin, tout le val de la Tinée est couvert de nuages ressemblant à une mer. Le plus hardi des Rourois de l’époque, croyant que c’était de l’eau fit le pari de se rendre à Marseille. Il décida de plonger, en indiquant que si tout allait bien, il sifflerait afin qu’ils en fassent autant. Malheureusement dérangé, un merle siffla et tous suivirent !

Sur le plateau dominant le village a été construite au XVème siècle, après les épidémies de peste, la chapelle Saint Sébastien et Saint Bernard. Classée monument historique, elle renferme des fresques murales réalisées en 1510 par André de Cella. Il s’agit de six panneaux consacrés à Saint Bernard de Menthon et six à Saint Sébastien. Sur le mur du fond, le Christ sort d’un tombeau en forme de sarcophage. Au-dessous, dans une niche peinte en trompe l’œil, Saint Bernard tient le Diable enchaîné à ses pieds. A gauche, Saint Sébastien est percé de flèches. La fresque dite « des Vices » est unique par son réalisme.

En 1427, le péché de chair fut commis à Roure entre Delphine, femme de Jean Bovis et l’abbé Pierre Blanqui. La communauté, scandalisée par cet acte, demandera 83 ans plus tard à Andréa de Cella, de représenter le châtiment réservé à ceux qui ont fauté par la chair. Cette fresque, où des diablotins noirs chevauchent la malheureuse coupable dénudée, se veut présenter un rôle moralisateur dans ce village comptant alors 480 habitants.

Ce témoignage atteste par delà les siècles de la passion éternelle des hommes et de la pérennité des dangers qu’ils encourent.

 

D’après « Les Histoires et Légendes du Pays d’Azur », pour commander cet ouvrage dédicacé de 15 € : téléphoner au 04 93 24 86 55.

Des histoires extraordinaires naissent sous tous les cieux, mais seul un cadre favorable les fait éclore.

La situation géographique du Pays d’Azur où les Alpes plongent dans la mer dans un chaos de montagnes et de vallées profondes lui confère déjà un caractère exceptionnel. Les climats qui s 'y étagent de la douceur méditerranéenne de la côte aux frimas polaires des hauts sommets sont tout aussi contrastés. Si l'on ajoute que l'homme a résidé sur ces terres d'opposition depuis ses origines, on ne peut s'étonner de trouver en lui la démesure du fantastique révélée par les outrances du décor.

Cet environnement propice ne devait pas manquer de pro­duire dans la vie de ses habitants une saga où l'imaginaire rejoint naturellement la réalité.

Depuis les milliers d'étranges gravures tracées à l'Age du Bronze sur les pentes du Mont Bégo dans la Vallée des Merveilles, en passant par les fabuleux miracles de la légende dorée des premiers chrétiens, ou les fresques tragiques des chapelles du Haut-Pays, jusqu'aux héroïques faits d'armes des Barbets pendant la Révolution française, longue est la chronique des «Histoires extraordinaires» du Pays de Nice, s'étalant dans la pierre et la mémoire de ses habitants.

Par un survol du passionnant passé de cette région, qu'il connaît bien, Edmond Rossi nous entraîne à travers une cinquantaine de récits mêlant la réalité historique au fantastique de la légende.

Rappelons qu'Edmond ROSSI, né à Nice, est entre autres l'auteur de deux ouvrages d'Histoire appréciés, dont «Fantastique Vallée des Merveilles», d'une étude sur les traditions et le passé des Alpes du Sud: «Les Vallées du Soleil» et d'un recueil de contes et légendes de Nice et sa région: «Entre neige et soleil».

Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur

http://saintlaurentduvarhistoire.hautetfort.com

11:02 Publié dans MEMOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

02/07/2008

LA VALLÉE DES MERVEILLES : OÙ LES SORCIÈRES RENCONTRENT LE DIABLE

Lorsque, en 1460, Pierre de Montfort, voyageur de la lointaine Touraine, vint s’égarer dans ce site dantesque, il relata ainsi à sa femme le récit de sa visite : « C’estoit lieu infernal avecques figures de diables et mille démones partout taillez es rochiers, peu s’en faut qu’asme ne me faille ».

Déjà le décor était planté dans une odeur de soufre qui ne se démentira pas de sitôt ! Les récits qui s’y succéderont, feront aux veillées frissonner de terreur des générations de montagnards.

Quelques-unes unes de ces légendes, encore vivantes dans la mémoire des bergers tendasques ou des habitants des villages environnants, essaient de donner une explication en rapport avec les noms des lieux.

L’association diable, sorcière, enfer, apparaît d’une manière explicite dans un conte où les Merveilles tiennent encore lieu de toile de fond.

Cette histoire est celle de la Valmasque. Il s’agit d’une série d’enchantements dont usa une sorcière familière des lieux, pour soumettre à sa volonté les paysans et pasteurs des vallées voisines.

Donc, dans un haut vallon des Merveilles, près d’une source, gîtait une sorcière qui hantait la région, chevauchant les crêtes déchiquetées et les roches instables avec la mâle assurance d’un chamois. Ceux qui inconsciemment, traversaient ces quartiers hostiles, l’avaient rencontrée quelquefois, les jours de brouillard ou les après-midi d’orage à la tête d’une troupe de démons espiègles.

En effet, elle retrouvait là-haut bon nombre de sujets cornus, s’activant  librement en leur compagnie, dans des jeux destinés à séduire et à duper les pauvres humains égarés.

Elle réussit ainsi à capter la confiance de quelques pâtres voisins, de qui elle exigera, en retour de certaines garanties, quatre beaux moutons, livrables annuellement, pour être sacrifiés dans le lac du Diable, en offrande au Prince des Ténèbres. Les bergers méfiants s’exécutèrent régulièrement afin de ne pas froisser la susceptibilité de cette puissante magicienne.

Un après-midi d’été, un violent orage éclata, les forces du mal se déchaînèrent à un point tel que la sorcière disparut à tout jamais avec ses compères cornus au fond du lac Carbon.

Soulagés de ne plus la revoir, les bons pasteurs durent malgré tout subir ses maléfices. Bêtes et gens, tour à tour, furent la proie d’une fièvre maligne. Certains moururent et il fallut quitter l’alpage, l’eau semblant contaminée. Seul Dieu pouvait conjurer le mauvais sort et rendre la paix à ces malheureux.

On prévint le couvent situé dans la vallée de la Béonia. Le chapelain fit diligence. Averti, le prieur de Saint-Dalmas de Pedona délégua sept moines décidés à prendre les choses en main.

Les saints pères escaladèrent le Bégo et entreprirent d’exorciser ces terres possédées du Démon. Armés de crucifix et d’eau bénite, ils ne négligèrent aucune formule consacrée. Aussi après avoir brûlé les livres et instruments du Mal, ils assistèrent stupéfaits à la disparition de la lumière du jour, masquée par une nuée de corbeaux venus de toute part.

Fuyant en débandade sur les pentes maudites, ils furent tour à tour figés par un éclair et transformés en mélèzes. Fallait-il abandonner la partie après une telle réplique ? Oui, il en fut ainsi pendant de longues années, jusqu’au jour où un ermite s’enhardit à monter vivre aux Merveilles. Par la force de ses prières, il fit reculer le Malin et le chassa lui et ses serviteurs.

Les traces de cette lutte violente sont encore inscrites dans le relief tourmenté de ces vallées où la volonté du saint homme mit en fuite le Démon.

Avant de mourir, le vieil ermite grava un signe mystérieux sur une des  pierres de la Vallée des Merveilles. Pendant des siècles, cet exemple sera repris par les bergers qui allèrent chaque été  sculpter des motifs sur les roches voisines, en souvenir de ce religieux solitaire. De cette façon, ils lui rendaient grâce d’avoir libéré les alpages du Bégo de ses sortilèges sataniques.

Dans ce récit transparaît, en plus de la malédiction jetée sur ces lieux par le christianisme, une explication  des ex-voto repris en compte par la nouvelle religion, après destruction du vieux paganisme.

Les croix tracées entre les cornes de certaines gravures préhistoriques, confirment le souci d’exorciser ces représentations diaboliques, exprimant un culte antérieur qu’il faut neutraliser ou s’approprier à tout prix.

L’antique culte des Merveilles où la sorcière personnifie le grand prêtre sacrificateur de moutons, dégage de puissantes forces redoutées durant des siècles par les populations locales.

Ainsi s’explique cette toponymie  faisant place aux maléfices et aux frayeurs diaboliques. Il faut retenir de ces légendes le sens général donné à la démarche des pasteurs, adorateurs tour à tour du grand sorcier immolant ses victimes aux forces naturelles, puis d’un Dieu chrétien difficilement accepté.

La succession des cultes et des pratiques religieuses est restée marquée par la douleur et la violence, comme en témoignent certains passages.

La localisation des faits aux Merveilles et sur le Bégo concentre toute la signification des mythes dans des strictes limites géographiques.

Mais  lorsque le Diable est évoqué dans des légendes propres au Pays niçois, sa terre d’exil se retrouve chaque fois circonscrite autour du Bégo.

En voici quelques exemples.

Il y a bien longtemps, les habitants de Belvédère, animés par une foi solide, renforcée par les craintes de voir leurs génisses de la Gordolasque de nouveau menacées par la maladie, décidèrent une grande procession à la chapelle Saint-Grat. Tout le village, crucifix en tête, repoussa inexorablement les puissances du Mal, par de-là le Capelet et la cime du Diable, dans les vallées de l’Enfer et de la « Masque », vers le mystérieux Bégo. Dès lors, les hordes sataniques se répandirent en de perpétuels sabbats, jusque sur les versants opposés, dans les vallées du Caïros et de la Maglia vers Breil-sur-Roya.

C’est dans ce dernier village qu’une brune sorcière aux yeux verts, Malvina, usa de son charme pour éliminer une rivale avec la complicité des forces infernales !

Les messes noires que célébrait la prêtresse en compagnie de quelques possédés se déroulaient dans le cadre du vallon de la Maglia en présence des serviteurs du Diable habitués de ces lieux maudits.

Les récits, développés au début de cet ouvrage, se déroulent dans un territoire plus vaste, celui des vallées du Paillon. Ils mettent en scène les habitants de plusieurs  villages de ce canton.

On rapporte que le Diable s’était installé dans ces quartiers, infestant les lieux de ses manifestations intempestives. La légende veut que les mésaventures du Diable se soient accumulées depuis Eze en passant par l’Escarène, Berre-les-Alpes, Contes et Coaraze. Berné, mutilé où pensez-vous que l’Ange du Mal courut se cacher ? En Enfer bien sûr, mais en y pénétrant par un des lacs sombres de la Vallée des Merveilles !

A travers leur côté anecdotique et populaire, ces relations apportent une première révélation. Elle concerne la lutte d’influence au cours de laquelle le christianisme dut repousser pied à pied et dans chaque village un culte opposé au sien.

Religion où le Diable symbolise le contraire de la nouvelle foi qui s’impose. Faut-il y voir les réminiscences des obstacles rencontrés par les premiers apôtres au début de la christianisation des Alpes Maritimes ? Cette évangélisation progressive des populations paysannes du Pays niçois semble avoir rencontré une certaine résistance.

Une autre contestation réside dans la localisation précise de la Mecque de l’ancien culte où se replie le Démon : La Vallée des Merveilles.

Là, convergent toutes les vieilles croyances païennes, travesties pour la circonstance des oripeaux du Diable. S’agit-il d’une simple coïncidence ou bien les mentalités conservaient-elles encore les souvenirs des  grandes cérémonies où tout un peuple communiait dans l’antique vénération du Bégo ?

D’après « Les Aventures du Diable en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 18 € : téléphoner au 04 93 24 86 55

Où mieux rencontrer le Diable que dans les Alpes Maritimes, sur ces terres chargées de contrastes où s’opposent mer et montagne, au carrefour de la Provence et de l’Italie ?

Ici, le Diable est aussi à l’aise sur la Côte d’Azur où s’étalent d’outrageantes richesses que  vers l’intérieur où se cachent une humilité austère.

Puits du Diable, Château du Diable, Cime du Diable, longue est la liste des sites, marqués par la forte empreinte de celui qualifié par Bernanos de « Singe de Dieu ».

De Nice, à la Vallée des Merveilles, devenue son « domaine réservé », le Diable hante les villages, plastronne sur les murs des chapelles et persiste à enflammer l’imaginaire de ses habitants.

Il fallait raconter l’extraordinaire aventure du Diable dans les Alpes Maritimes. Grâce à Edmond Rossi, auteur niçois de plusieurs ouvrages sur l’histoire et la mémoire de son pays, cette lacune est aujourd’hui comblée.

Laissons-nous entraîner, à travers les siècles, sur la piste attrayante et mouvementée, de l’éternel et fascinant tourmenteur du cœur et de l’âme.

Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur

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