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10/09/2006

LE PASSE MEDIEVAL DE LA ROQUETTE SUR VAR

                  LA ROQUETTE SUR VAR

Village perché sur la rive gauche du Var, la Roquette offre encore quelques vestiges médiévaux.

Le Castel-Vieil présente les ruines d’un castrum, emplacement probable du village primitif.

De l’ancien château, situé derrière l’église du village, ne subsiste qu’un mur flanqué d’un escalier.

L’histoire de la Roquette est liée au passage du Var, situé face au confluent de l’Esteron, expliquant l’intérêt porté à ce lieu par l’Ordre des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem installé là dès 1209.

L’expansion foncière de l’Ordre va se poursuivre depuis ce point jusqu’à Nice, tout au long de la rive gauche du Var.

Tous les grands noms de l’aristocratie du Comté de Nice vont se succéder à la tête du fief dès le XIIIme siècle, les Bérenger, Ranulfi, Litti, Lascaris de la Brigue et même les Grimaldi de Beuil.

Le village gardera un souvenir dramatique des Grimaldi de Beuil.

En 1526, René et son frère Jean-Baptiste, seigneur d’Ascros, poursuivent une querelle particulière contre Honoré, seigneur des Ferres et leur suzerain le Duc de Savoie, ravageant les campagnes par le fer et le feu.

Ils s’emparent du château de Gilette, brûlent ceux de Levens et de la Roquette.

Après avoir tenu en respect les armées du Duc pendant plus de deux mois, ils sont battus et leurs biens confisqués.

René trouve refuge chez son cousin le seigneur de Cagnes et Jean-Baptiste chez François 1er.

Ils ne seront amnistiés qu’au traité de Cambrai en 1529.

Devenu baron, René achète Entrevaux et se tourne à nouveau vers la France.

Soudoyé par le Duc de Savoie, son valet de chambre, Florent de Goret le poignarde pendant la sieste alors qu’il lui enfile son pourpoint (1542).

Pour venger son frère, Jean-Baptiste d’Ascros se place au service de François 1er et reprend les hostilités portant la guerre dans le haut comté où  il pille et incendie villages et châteaux.

Cet épisode explique la disparition du château médiéval de la Roquette.

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07/09/2006

L'HISTOIRE DU LOUP EN PAYS D'AZUR

                  UNE PRÉSENCE MEURTRIÈRE

Le loup est de retour en France et plus exactement près de nous, dans le Parc du Mercantour. Ce « grand méchant loup », cauchemar de nos nuits d’enfant, traînant dans la mémoire collective des générations de « mères-grand » et de « chaperons » dévorés tout cru, revient cette fois sur notre territoire nanti du statut intouchable d’espèce protégée par le Conseil National de la protection de la nature et la Convention de Berne. Réhabilité et qualifié de « prédateur indispensable à la chaîne alimentaire et aux rétablissements des équilibres naturels », le voici blanchi de tous ses crimes passés et à venir et toléré aux portes de nos villages. Pourtant, les souvenirs laissés dans la mémoire de nos aïeux ne sont pas tendres et méritent qu’on s’y arrête.

Mais c’est au siècle passé que s’allonge la liste des cruelles exactions recensées dans chaque village, plongeant nos grands-parents dans un climat de frayeur permanente.

Reprenons en détail les témoignages des menaces et attaques du loup dans les Alpes Maritimes depuis la Révolution.

Vivant par bandes aux abords de Nice, de Saint-Martin de Lantosque (Vésubie), à Aspremont, Falicon, Tourrette Levens, les loups attaquent bêtes et gens, sans vergogne, de jour comme de nuit. Leurs meutes descendent jusqu’aux portes de Nice, à Saint André, Saint Pons, Bellet, Fabron, Magnan, Saint Pierre de Féric pour y commettre leurs méfaits.

Le 11 avril 1804 (21 Germinal an XI), le Conseil Municipal de Nice organise une battue pour détruire ces bêtes malfaisantes. Romey, maire de l’époque, confia cette mission au chef du quatrième bataillon de la Garde Nationale. Il fut d’autre part décidé d’offrir une prime de soixante livres à chaque citoyen qui apporterait une tête de loup à la Mairie dans les huit jours qui suivraient sa mort. Passé ce délai, il ne serait remis qu’une somme moindre (Archives Municipales de Nice, Délibérations XIII).

Un loup est tué tout près de là sur la Côte, en 1815, à Roquebrune Cap Martin. Cet événement motive le Prince de Monaco à autoriser le port du fusil pour le propriétaire d’une fabrique de tuiles de cette commune « pour se garder des loups ».

En 1826, le naturaliste Risso rapporte que le loup « séjournait dans nos bois et y apparaît toute l’année. » Si leur menace est écartée de la Côte, les loups continuent de se multiplier dans le Haut Pays de 1840 à 1850. Leur présence est constante près de Breil et dans les vallées de la Roya et de la Vésubie. Pas un jour ne passe sans une attaque ou morsure de ces animaux affamés ou enragés. La population terrifiée n’ose plus voyager ou s’écarter des villages et hameaux. Pour s’assurer de la présence d’un loup dans les parages, les paysans imitent son hurlement dans l’attente d’un cri semblable. Chaque berger porte un fusil et, le soir venu, on allume de grands feux pour éloigner les féroces rôdeurs. C’est à qui trouvera un moyen pour les détruire. En plus des pièges et autres collets, on dépose sur leur passage des bêtes mortes, à la chair empoisonnée. Des chasseurs spécialisés vont d’un village à l’autre, sur invitation des conseils municipaux, pour tenter de les éliminer.

Le zoologiste J.B. Vérany, signale qu’en 1862 les frères Isoard de Clans, intrépides chasseurs, ont apporté à l’intendance de Nice plus de 150 loups et 100 lynx.

Vérany ajoute : « Il est regrettable pour ce département que la prime accordée pour chaque loup ou lynx soit réduite au taux minimal de 18 francs pour une louve pleine, 15 francs pour une louve non pleine, 12 francs pour un loup et 6 francs pour un louveteau. Ces primes ne dédommagent pas les chasseurs des fatigues et des pertes de temps. »

Si en 1865, il est rassurant de ne plus rencontrer les loups autour de Nice, il n’en est pas de même en montagne, dans les bois du secteur de Beuil, à 1500m d’altitude. Un des derniers tués dans ces parages le sera en 1886 à la Tête de Pérail, au-dessus de Pierlas, où un vacher trouve un matin dans son étable un gros loup étripé par son bœuf.

A la Gaude, lors du terrible hiver de 1870, un loup mange le chien de la famille Boniffacy, dans leur propriété du Trigans. « C’était un loup maigre et affamé, il ne laissa que quelques os. » (A. Féraud).

Ce même hiver, des attaques similaires sont signalées à Touët et Utelle. A Roubion, le préfet des Alpes-Maritimes distribue du poison au maire et organise une battue au quartier du Larzé.

A Massoins, dans les hivers de 1880, les loups ne craignaient pas de s’avancer jusque dans le village (Ch. Malaussena). A la même époque (dernier quart du XIXème siècle), Alice André rapporte qu’un jeune instituteur, se rendant de Pélasque à la Tour par le bien nommé col de Gratteloup, armé d’un revolver avec six balles, ne devait plus réapparaître. On ne retrouvera sur place que six cadavres de loups, une chaussure et les lunettes de l’infortuné jeune homme.

Tout près de là, entre Utelle et la Tour, un muletier parti seul avec ses bêtes vécut une nuit de cauchemar. Poursuivi par une meute affamée, il réussit à se réfugier avec sa « cavalerie » dans une grange isolée où il se barricada ( A. André). Observant ses agresseurs, il assista à une folle sarabande, les loups tournaient dans une ronde infernale autour du bâtiment jusqu’à la chute du plus faible, dévoré alors par ses congénères. Apaisée, la meute disparut ensuite (A. André).

En cette fin de siècle, d’autres aventures tout aussi troublantes hantent encore la mémoire de nos villages. Dans le Valdeblore, allant visiter sa bergerie un soir d’hiver avec sa lampe, un habitant du lieu vit briller dans la nuit les yeux de quelques loups en quête de nourriture (A. Testor).

Traversant de nuit ce même Valdeblore, sans lumière, un cordonnier rencontre un loup qui l’accompagna de Saint Dalmas à la Roche, tantôt le précédant, tantôt le suivant. Par bonheur, un paysan de la Roche sortit de son écurie avec une lanterne, mettant fin à cette inquiétante filature.

L’histoire de l’enfant, parti chercher du feu dans une ferme voisine avec un brandon de résineux, attaqué au retour et emporté par le loup avec sa torche enflammée courant la campagne, est un épisode repris dans plusieurs vallées : le Valdeblore, le Touyet (au-dessus d’Entrevaux), Barels (hameau de Guillaumes).

Entre le Prignolet et la Sagne, au-dessus de Saint Auban, près de l’oratoire des sept loups, un muletier avec sa bête s’est vu, la nuit, entouré par une meute de loups. Pris de peur, il attacha sa mule, l’abandonnant pour mieux fuir. Le matin, revenu sur les lieux, il retrouva surpris ses sept agresseurs, tués par la mule à coups de sabot (M. Brun).

Un autre muletier de Lantosque, parcourant l’antique route du sel vers la Madone de Fenestre, vit sa monture emportée par une avalanche. Il ne put en récupérer la viande qu’en la partageant avec une louve (C. Borriglione).

Un jeune homme de Gourdon, qui faisait son service militaire à Antibes en 1880 fut une nuit dévoré par des loups alors qu’il rejoignait son village pour y passer une courte permission. Le vieux curé de Gourdon se rappelait en 1955 avoir participé dans sa jeunesse à des battues et à des « charivaris et tintamarres » faits avec de vieilles casseroles pour éloigner ces fauves des troupeaux et des bergeries. Il reste encore, sur les plateaux des Pré-Alpes de Grasse, de nombreux courtils, enclos dont les ruines ont été quelquefois confondues avec des « castellaras » préhistoriques.

En 1882, devant ses menaces, sous la présidence de Jules Grévy, une loi du 3 août codifia et tarifa les primes à verser en cas de destruction des loups, 100 francs par tête de loup, 150 francs par tête de louve pleine, 40 francs par tête de louveteau (c’est-à-dire un animal pesant moins de 8 kgs). Mieux cette même loi signalait encore l’attribution d’une prime de 200 francs, si l’on prouvait que le loup tué s’était jeté auparavant sur des êtres humains.

Au début du siècle, un loup pourchassé réussit à s’échapper dans le secteur de Séranon. A la même époque, on ferme le soir les portes du village d’Ilonse pour s’en protéger.

C’est en 1906 que les derniers loups seront aperçus : 4 du côté de Péone et 1 vers l’Argentera dans la Haute Vésubie.

J. Plent de Saint Martin de Vésubie rapporte que son père et des collègues, au début de notre siècle, avaient rencontré deux loups au Boréon. Un autre loup solitaire rôdait lui autour de la Madone de Fenestre après la guerre de 1914-1918. Plus tôt, vers 1890, un certain Roaino de Venanson était trappeur de loups, touchant primes de la mairie et du département, pour protéger les troupeaux. Lorsqu’il venait à Saint Martin, ses vêtements étaient imprégnés par l’odeur du loup au point que les chiens le suivaient en grondant, prêts à mordre !

Tous les moyens furent alors employés pour détruire les loups : fusil, piège et poison. C’est par ce dernier qu’ils furent anéantis.

Le dernier loup des Alpes-Maritimes aurait été tué en 1913 par M. Maurel de Belvédère. Néanmoins dans l’entre-deux-guerres, en juin, au quartier du Villard proche de Saint Martin de Vésubie, une chute de neige tardive entraîna l’attaque par une louve et ses petits d’un troupeau de génisses remisé dans un abri sous roche. Le vacher assista impuissant au massacre de deux de ses bêtes depuis son cabanon. (J. Plent).

A la même époque, Jean-Baptiste Plent, monté une année en avril à la Madone de Fenestre, s’était assoupi après avoir cassé la croûte. Réveillé par un léger bruit, il vit un loup à quelques pas, prêt à bondir sur lui ! L’animal s’enfuit dès que l’homme se redressa. Le malheureux montagnard resta trois mois malade de peur.

Pas loin de là, à Mollières, entre Tinée et Vésubie, Madame Giuge témoigne qu’entre les deux guerres son père s’était fait attaquer par un loup, aussi pour éloigner la menace, les gens du lieu allumaient de grands feux la nuit, autour du village.

Ma propre tante, institutrice à Barels, au début des années vingt, rejoignait notre village de Villeneuve d’Entraunes, armée d’un revolver pour se protéger d’une possible attaque des loups.

Au-delà du col de la Lombarde, au-dessus d’Isola 2000, dans les années trente, le gardien du sanctuaire de Sainte Anne de Vinadio prétendait apercevoir des loups en hiver autour de son refuge (Dr Paschetta).

Enfin, plus près de nous, des excursionnistes fréquentant dans les années soixante dix l’ancien refuge des Adus (Boréon), ont relevé dans la neige des empreintes attribuables à des loups (M. André).

On prétend aujourd’hui que le dernier loup tué en France l’a été en 1942 en Haute-Marne et qu’un autre l’aurait été en 1981 dans l’Ariège. C’est encore une fois oublier les réalités des Alpes-Maritimes ! En effet, rappelons qu’à Berghe, sur la commune de Fontan, un superbe loup a été abattu en 1987. L’animal naturalisé trône dans la mairie de cette commune.

Brusquement, tout s’amplifie : en novembre 1992, on signale deux loups dans le secteur de Mollières inclus dans le Parc du Mercantour. En juin 1994, six loups sont recensés dans la Haute Vésubie. D’autres spécimens sont repérés à la même époque par des chasseurs au-dessus de Châteauneuf d’Entraunes !

Venu paraît-il d’Italie centrale (Abruzzes) à travers les Apennins, le retour flatteur de ce féroce carnassier devrait promouvoir l’image de marque du Parc du Mercantour, lieu naturel sauvage chargé d’émotion. Déjà les visiteurs affluent à la recherche de sensations fortes !

Il semble que cette fois l’homme souhaite dominer sa crainte ancestrale pour accepter la présence du loup et le côtoyer, mais à quel prix ?

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04/09/2006

LES TEMPLIERS DANS LES ALPES MARITIMES

                    UN CADRE HISTORIQUE

Durant deux siècles de présence templière, la Provence se présente comme une province quasi indépendante, placée sous l’autorité des comtes de la Maison de Barcelone et d’Aragon, de 1113 à 1245, avec les règnes de : Raymond Bérenger 1er, II, III, Alphonse 1er et Raymond Bérenger V, ensuite et à partir de 1245, succéderont les comtes de la Maison d’Anjou, lorsque Charles d’Anjou, frère de Saint Louis, épousera Béatrix, fille de Raymond Bérenger V, devenant Charles 1er de Provence.

Il sera suivi de Charles II dit « le boiteux » et de Robert 1er d’Anjou « le sage » qui mourra sans enfant en 1343.

Avec Raymond Bérenger 1er (1113-1131) apparaissent les communes indépendantes de Nice, Grasse, Peille,  Sospel etc…Raymond Bérenger II (1131-1144) et Raymond Bérenger III (1144-1166) lutteront contre la république de Gênes, à laquelle s’alliera Nice en 1166.

La Provence féodale du XI ème siècle, terre d’Empire, sera disputée pendant plus d’un siècle entre les Maisons de Saint Gilles et de Barcelone, avant que l’autorité catalane de Raymond Bérenger III soit reconnue par l’Empereur, avec le titre de Comte  de Provence et la suzeraineté sur le comté de Forcalquier (1162).

Raymond Bérenger III tombe mortellement blessé au siège de Nice d’août 1166, contre les Génois.

Lui succède Alphonse 1er (1166-1193) comte de Barcelone et depuis 1164 roi d’Aragon, le conflit reprend opposant les Maisons de Toulouse et de Barcelone, il va s’étendre à toute la France méridionale et s’entrecroiser avec d’autres rivalités opposant Pise et Gênes, le Pape à l’Empereur.

Alphonse 1er reprend Nice en 1176.

Les barons des Alpes du Sud demeurent turbulents, comme le montre la révolte de Boniface de Castellane en 1188-1189.

Alphonse II, de 1191 à 1209, devra faire face aux raids de Guillaume de Forcalquier contre la Provence. Les deux comtés seront enfin réunis, grâce au mariage de Raymond Bérenger V, fils d’Alphonse II et de Gersende de Sabran, petite fille de Guillaume de Forcalquier.

La minorité de Raymond Bérenger V (1209-1245) verra surgir les prétentions de Guillaume de Sabran sur le comté de Forcalquier, alors que Nice se livre aux Génois en 1215 et Grasse se révolte, tout comme les consulats des villes rhodaniennes, pactisant avec Raymond VI de Toulouse.

Arraché à la prison des partisans de Toulouse, le jeune Raymond Bérenger V, après avoir signé un compromis avec Guillaume de Sabran (1220), va imposer son autorité aux seigneurs et aux villes de Provence orientale que ses prédécesseurs avaient toujours eus du mal à tenir en main.

Cette entreprise fera l’objet d’une véritable conquête militaire des territoires rebelles, conduite de 1227 à 1235. Grasse est contrainte à renoncer à son consulat en 1227, Vence et Nice seront soumises en 1229.

Après avoir affermi l’alliance avec le roi de France, pour mieux contrôler les communes du bas Rhône et leur allié Raymond VII, le Comte desserre ses relations avec l’Empereur Frédéric II qui avait soutenu un temps les Arlésiens révoltés.

Renforçant la communauté d’intérêt et de vue  avec l’Eglise, il brisera l’esprit d’indépendance des villes de Basse Provence, seul Marseille lui résistera.

Par ailleurs Raymond Bérenger V encourage l’émancipation des bourgs des Alpes du Sud, en fondant de nouvelles communautés (Barcelonnette, Péone), pour affaiblir une noblesse peu sûre à ses yeux.

Il rétablira ainsi son autorité, tout en confirmant franchises et privilèges. Sa politique s’appuie sur une poignée de fidèles, tous chevaliers catalans qu’il investit du gouvernement de grandes circonscriptions : les baillies.

Parmi eux, Romée de Villeneuve, homme de confiance, principal conseiller et capitaine, sera placé à la tête de l’importante baillie de Fréjus-Outre Siagne. Romée poursuivra et achèvera la soumission de la Provence orientale, au-delà du Var, par une campagne rapide et décisive dans les vallées des Alpes Maritimes.

Basée sur le principe du comte souverain, la politique directive et éclairée conduite par Raymond Bérenger V va organiser, administrer et stabiliser un vaste domaine, agrandi par des confiscations sur les rebelles.

Le mariage des filles du Comte avec le roi de France Louis IX, le roi d’Angleterre Henri III et du frère de ce dernier, Richard de Cornouailles, souligne l’importance acquise alors par la principauté provençale.

Au décès du Comte en 1245, en l’absence d’héritier mâle et vu l’exclusion des filles dotées, le comté revient à sa quatrième fille Béatrix, bientôt mariée par l’entremise du Pape et de la reine Blanche de Castille à son fils Charles d’Anjou, frère de Louis IX (le futur Saint Louis).

Charles 1er d’Anjou (1246-1285), sitôt installé dans ses fonctions, part en croisade aux côtés de son frère Louis IX, sa longue absence (1248-1250) fragilisera son autorité sur la Provence.

Dés 1246, débutent les révoltes des consulats d’Arles, Avignon et Marseille, alliés à la noblesse de Haute Provence.

Un temps maîtrisée, l’agitation reprend en 1261-62, pour aboutir à la soumission brutale des seigneurs rebelles des Alpes du Sud et la fuite du principal d’entre eux, Boniface de Castellane.

Administrateur vigilant, Charles d’Anjou procède à  une vaste enquête de ses droits de 1251 à 1252.

Poursuivant une politique d’expansion au nord et à l’est, vers le Piémont et la Ligurie, il absorbe en 1258 une partie du comté de Vintimille et réussit en 1259, à faire reconnaître cette annexion par Gênes.

Il acquiert également la Valle Maïra, Coni, Alba, Cherasco (1259-1260) et le Val di Stura, les marquis de Saluces et Ceva deviennent ses vassaux.

Investi du royaume de Sicile par le Pape Urbain IV en 1263, le rêve de Charles d’Anjou va se briser aux Vêpres siciliennes (1282), suivies d’épuisantes luttes conduites contre le roi d’Aragon. Il mourra en 1283, après de graves revers.

Son fils, Charles II (1283-1308) renonce à la Sicile, il sera le plus provençal des princes d’Anjou et de Naples. Il renforcera l’influence française. En 1285, lorsque Philippe le Bel accède au pouvoir, le royaume de France est au sommet de la puissance médiévale et le plus peuplé de la Chrétienté, avec environ 14 millions d’habitants (soit le tiers de la Chrétienté Latine), il connaît de plus une grande prospérité économique, expliquant son prestige en Occident.

Charles II va affermir son pouvoir et ses droits au nord du pays (Avignon, Orange) et constituer à l’est un vaste Piémont angevin.

Il établira un port franc à Villefranche en 1295, avant d’ordonner une nouvelle enquête domaniale (1296-1299).

C’est lui qui fera procéder à l’arrestation des Templiers qui l’entraîneront dans leur chute, puisqu’il décédera la même année, en 1308, victime de leur implacable malédiction.

Son fils et successeur, Robert « le sage » (1309-1343) acquiert Vintimille en 1325, privé d’héritier mâle il instituera sa petite fille Jeanne qui deviendra l’illustre reine Jeanne, au règne tumultueux.

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