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28/01/2011

"LES VALLÉES DU SOLEIL", DE BRIANÇON À NICE, LEURS TRÉSORS, LEURS MYSTÈRES...

COUVERTURE DES VALLEES DU SOLEIL.jpg

« LES VALLÉES DU SOLEIL »

EDMOND ROSSI RACONTE LES ALPES DU SUD

 

Connaître un pays, pas si simple qu’on ne le croit. Un coup d’œil sur les paysages, quelques mots échangés au passage avec les gens, une fleur cueillie au bord de la route, un animal aperçu fugitivement dans un taillis, un monument 'ancien visité au pas de charge: voilà souvent tout ce qu'on retient d’un voyage.

Pour Edmond Rossi l'optique est autre. Tout concourt à la connaissance d'une région, mais les éléments sont généralement épars et le visiteur pressé.

- Quand je voyage, explique-t-il, cela me ferait plaisir d'avoir un livre ou je trouve tout…

Cette idée de départ a guidé la main - et les pas – de cet enfant du val d'Entraunes quand il a écrit « Les Vallées du Soleil » qui est mieux qu'un livre une sorte d'acte d'amour a son pays. Les « Vallées du Soleil » ? Pour qui ne les aurait pas situées, ce sont celles des Alpes du Sud, qui descendent des hautes cimes du Mercantour, vers la Méditerranée, ou des chaînes du Briançonnais vers une Durance pas encore provençale.

Expliquer ces paysages lumineux, ces formes géologiques, ces végétations, retracer dans ce cadre la présence humaine au travers des  siècles, retrouver les légendes anciennes conservées par la tradition orale, c'était une entreprise encyclopédique assez décourageante. Mais Edmond Rossi - la cinquantaine sportive, lunettes, mous taches - qui ne renie pas ses ori­gines terriennes fait partie de la race des opiniâtres. Pendant des années, avec son épouse aussi passionnée que lui il a parcouru les monts et les vaux en gardant les yeux ouverts tant sur la nature que sur la carte de l’I.G.N. au 25 000ème.

Apprendre à voir

-Mais, pendant des années aussi, auparavant, raconte-t-il, j'ai fait des «courses» avec le Club alpin. La course, on la faisait en ignorant, la plante, la pierre, les rui­nes, un cadran solaire, tout ce qui peut se cacher derrière une appa­rence.

- J’ai beaucoup appris des gens, dit-il. Je leur ai demandé de retrou­ver leur mémoire. Je suis monté dans tes vallées avec un magnétophone...
Non seulement. Comme il a de plus un joli coup de crayon, il a pris des croquis d'une quantité de vieil­les habitations, de granges, de fer­mes, de bergeries, arrivant à carac­tériser les modes de construction selon les lieux et les climats. Il s'est plongé dans des archives, a réuni une bibliothèque pléthorique, a accumulé tout ce qui s'était dit et écrit et, miracle, a réussi à en faire une synthèse qui se lit comme un roman.

La preuve qu'un pays, ça peut aussi se raconter.

Un réservoir humain...

Les « Vallées du soleil», on les voit ainsi se former depuis les âges géologiques. Les premiers peuple­ments humains s'y développent, puis de petites sociétés vivant en autarcie dans un Moyen Age peu sûr, protégées par les obstacles naturels. Des épisodes sanglants liés aux guerres de conquêtes, aux guerres de religions, aux invasions diverses expliquent encore une quantité de vestiges qu'on retrouve encore aujourd'hui sur le terrain: gravures de la vallée des Merveil­les, castellaras, castrum, châteaux en ruines, villages perchée pour dis­suader l'agresseur... Derniers vesti­ges sans doute : combien de temps encore les retrouvera-t-on ?

- Il fallait écrire ce livre, affirme Edmond Rossi. Je suis sûr que dans les dix années à venir, un boum spéculatif va tout faire disparaître.

L'amour du pays n'explique pour­tant pas la genèse de l’ouvrage, un gros bouquin de plus de 300 pages, riche de références de toute sorte.

- Bien sûr, dit l'auteur, c'est mon patrimoine culturel, mes raci­nes. Ça me fait plaisir de savoir comment vivaient mes anciens. Mais au départ il y a eu autre cho­se. Ma femme était institutrice à Revest-les-Roches et, à l’intention de ses élèves, j'ai fait des recherches aux archives départementales, qui ont débouché sur une petite monographie, Un peu plus tard, ma femme étant laurentine, j'ai fait le même travail, mais avec beaucoup plus de matière, sur Saint-Laurent-du-Var...

Il restait donc tout le haut pays, sujet extrêmement captivant qui n'avait guère fait l'objet que d'études érudites et ponctuelles, le plus souvent inaccessibles au grand public. Si l'on veut être lu utilement, il ne faut pas s’enfermer dans un langage pour initié, la barre ne doit pas être placée trop haut.

Il n'en est nul besoin pour voir revivre ces communautés humaines repliées sur elles-mêmes, à l’époque où trois jours de marche suffisaient à peine pour aller (à pied) de Nice à la Tinée (par Levens, Utelle et La Tour) ou de Nice au val d'Entraunes par    Aspremont, Saint Martin du Var, Gilette, Ascros, le col Saint-Raphaël, Puget-Théniers, la Roudoule !) pays peuplé à cette époque.

- j’ai toujours été étonné par ce fait : les vallées étaient le réservoir humain, bien plus que le littoral balayé par tous les envahisseurs. Mais à partir du XVe siècle les gens commencent à descendre vers la mer…

Un mouvement qui n’allait plus cesser jusqu’à la dépopulation actuelle. Mais ce ne sont là que quelques aspects de ce livre bourré d’informations historiques, géographiques et d’anecdotes : de quoi donnes à ses lecteurs le goût d’y aller voir de plus près.

- J’espère qu'ils feront d’autres découvertes, dit encore Edmond Rossi, je n’ai pas la prétention d’avoir tout trouvé. Mais j’espère que tous, qu ‘ils soient natifs d’ici ou d'ailleurs, puiseront là des raisons nouvelles d'aimer leur pays et saisiront le fil conducteur pour en retrouver l’âme.

 

Jean Magnet (Nice Matin 24-06-1982)

 

 “Les Vallées du Soleil” collection les “Enigmes de l’Univers” Robert Laffont, Paris

 

Ce livre est disponible dédicacé  au prix de 10 € en téléphonant au 04 93 24 86 55

21/01/2011

"FANTASTIQUE VALLÉE DES MERVEILLES" D'EDMOND ROSSI, UN LIVRE À SUCCÈS RÉÉDITÉ...

LE CHEF DE TRIBU, GRAVURE DE L'AGE DU BRONZE, VALLEE DES MERVEILLES.jpg

A PROPOS DE « FANTASTIQUE VALLÉE DES MERVEILLES »

 D’EDMOND ROSSI

"NOUVELLES DU PASSÉ"

HORS DES VALLÉES BATTUES

L'été ramène 'les grandes transhumances touristiques au creux des vallées battues par les longues files de fourmis vacancières. La Loire, le Rhin, le Rhône, la Moselle, la Dordogne, tant d'autres... Que de souvenirs historiques étique­tés y attendent les curieux du passé !

Mais peu de Français savent qu'un site encore sauvage, chargé d'histoire et de mystères, attend, à une quarantaine de kilomètres au nord de Nice, ceux qui auront le courage de s'arracher aux mollesses planifiées de la Côte d'Azur. Il s'agit de la Vallée des Merveilles, sur laquelle un livre complet et sérieux, que M. Edmond Rossi vient de publier chez Laffont, attire l'attention en donnant, toutes les précisions voulues sur ses conditions d'accès. L'un des plus grands musées à ciel ouvert du monde, accessible seulement, (à pied ou en jeep) du 15 juin au 15 octobre, s'est constitué pendant des millénaires à deux mille mètres d'altitude. On ne s'y bouscule pas encore et pour cause, mais enfin, en 1978, près de quinze mille visiteurs ont fait l'excursion pour découvrir une faible partie des quelque cent mille gravures rupestres tracées là dans des pierres à couleur de sang par une micro-civilisation vouée au culte de la nature, entre la préhistoire et l'époque romaine.

Par temps clair, si l'on séjourne au bord de mer, entre Cannes et Menton, et qu'on regarde au Nord, on peut apercevoir parmi d'autres cimes presque toujours enneigées, même en été, l'imposante rondeur du mont Bégo, planté comme une gigantesque borne alpine aux confins de la France et de l'Italie. Il faut se diriger vers lui par les lacets tourmentés de la nationale 204, qui donne accès au pays de Tende, français seulement depuis le traité de paix avec l'Italie, en 1947. Cette région frontière, paradis des chasseurs alpins ... et des chasseurs de chamois, a été « préservée ", pendant l'époque contemporaine par les secrets militaires. D'où sa virginité relative.

Quand on franchit le Val d’Enfer à travers des masses de rochers éboulés, on découvre un site minéral d’une beauté foudoyante entre les miroirs des petits lacs et quelques mélèzes tenaces. Là, règne un micro-climat sur lequel les rares bergers rencontrés sont intarissa­bles : végétation polaire, montagnes magnéti­ques qui dérangent les boussoles. orages imprévisibles et violents. A mesure qu'on avance à travers les roches rouges ou vertes, d'apparence vitrifiée, on déchiffre sur elles une prolifération de hiéroglyphes, allant de la grosseur de la main à la grandeur d'un homme, dont la plupart évoquent les idéogrammes des caractères asiatiques. D'autres sont proches des portraits stylisés d'êtres vivants, d'armes ou d'objets que l'on trouve dans les grottes du néolithique. Il s'y mêle parfois les dernières alluvions des messages apportés par la mince pellicule de temps qui nous sépare de Jésus-Christ: inscriptions romaines, dont certaines érotiques, cris brefs échappés par miracle au silence du Moyen Age et de la Renaissance, où l'homme cultivé tournait le dos aux montagnes. Il s'y ajoute, hélas, depuis peu, un vandalisme de pissotières inspirant les couteaux de poche des petits malins du XXe siècle, pressés de graver leur nom là. On n'arrête pas le progrès.

Il reste cet immense livre où toute une humanité balbutiante a gravé ses obsessions, avant la découverte du fer, puis après elle, mais encore avant l'existence des écritures histori­ques, au carrefour de cinq ou six vallées, dont celle des Merveilles est la plus significative. Le mont Bégo semble veiller là comme un grand guerrier pétrifié sur l'un des plus grands lieux d'un culte naturel où les hommes, à la recherche de leurs dieux tentaient de projeter sur les pierres l'image confuse qu'ils s'en faisaient en eux-mêmes, parfois déjà un homme, le plus souvent un taureau, symbole de la nature partout redoutée, partout adorée, en propitiation.

 

La Vallée des Merveilles, c'est la cathé­drale de l'Europe préhistorique et sa nouvelle mise en lumière ne pouvait pas mieux tomber. Elle commence à peine. à nous livrer ses secrets.

           

Claude MANCERON (Dauphiné Libéré et Républicain Lorrain du 3 juin 1979)

 

Aujourd'hui réédité après un tirage de 12000 exemplaires, ce document exceptionnel sur la mystérieuse Vallée des Merveilles est disponible dédicacé au prix de vente de lancement de 10 € en téléphonant au 04 93 24 86 55

14/01/2011

LES GRANDES DATES DU MOYEN ÂGE DANS LES ALPES MARITIMES

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Cette chronologie présente les faits historiques intéressant les Alpes-Maritimes et qui ont pu être datés avec précision par les spécialistes du Moyen Âge.

-   410 :   Saint Honorat fonde l’Abbaye de Lérins. Avec la fin de l’Empire romain et le passage destructeur des invasions, l’Eglise reste le seul lien social constitué.

-   508-536 :   les Ostrogoths gouvernent la Provence.

-   536 :  Le roi Théodat abandonne la Provence aux Francs.

-   721 :  premières incursions des Musulmans ou Sarrasins venus de la péninsule ibérique.

-   734 :  Retraite des Musulmans qui brûlent et saccagent Lérins et Cimiez.

-   736-739 :  Charles Martel conduit plusieurs campagnes en Provence contre des Provençaux alliés aux Musulmans de Narbonne, dirigés par le Patrice Mauronte.

-   775 :  Fondation de l’Abbaye de Saint Pons à Nice

-   813 :  Nouveaux raids sarrasins sur la Provence et Nice.

-   843 :  Partage de l’Empire Carolingien.

-   871 :  Les péripéties de la succession placent Boson, un fidèle de l’Empereur Charles le Chauve à la tête d’un royaume unissant les Lyonnais, le Viennois et la Provence.

-   882 :  Le pouvoir de Boson s’effondre. Après l’intérim de son petit-fils Louis III, son cousin Hugues d’Arles devient duc de Provence ; il cédera ses droits à Rodolphe II de Bourgogne en 935. La Provence sera alors incorporée au Saint Empire Germanique.

-   883 :  Installation d’une petite troupe de Sarrasins à La Garde Freinet près du Golfe de Saint-Tropez qui essaime au Cap Ferrat (Pointe de Sainte Hospice) et à Eze.

-   884-972 :  Depuis leurs bases, les Sarrasins ravagent la région. Ils attaquent et dévastent Nice, La Turbie, Vence, Grasse et la Basse Provence.

-   942 :  Hugues, Comte d’Arles, lance une première offensive contre le Freinet avec le soutien de la flotte grecque.

-   974 :  Les fils de Boson, Guillaume et Roubaud, avec l’aide d’Ardouin, marquis de Turin, conduisent une croisade qui vient à bout des Sarrasins du Freinet. Les nouveaux Comtes victorieux affirment leur prépondérance sur le clan bourguignon du roi Rodolphe III resté passif. Aux environs de l’an mille, une vingtaine de familles de l’entourage du Comte Guillaume dit le « libérateur » vont accaparer de larges parts de l’ancien domaine public et des terres de l’Eglise.

-   1030 :  Les Reillane-Vence et Orange-Mévouillon originaires de l’extrémité occidentale de la Provence, mettent la main sur les Alpes-Maritimes dont elles se partagent un vaste secteur.

Reillanne s’implante à Vence, La Gaude, Gattières et  Orange dans le Pays Grassois à Andon, Coursegoules ainsi qu’à Cagnes, Saint Laurent du Var et Nice.

Les différentes branches de la famille issue de Boson et Guillaumes qui avaient maintenu le comté indivis n’ayant que des héritières, celles-ci épousent les Comtes rivaux de Toulouse et Barcelone.

Les Comtes catalans de Barcelone l’emportent et vont se succéder pendant plus d’un siècle à la tête de la Provence. Tour à tour, le destin du comté sera entre les mains de Raymond Bérenger 1er (1113-1131), Raymond Bérenger II (1131-1144), Raymond Bérenger III (1144-1166), Alphonse 1er (1166-1178), celui-ci est également roi d’Aragon, Raymond Bérenger IV (1178-1181). Alphonse 1er reprend le comté de 1181 à 1191 avant de le laisser à son fils Alphonse II (1191-1209) puis à Raymond Bérenger V (1209-1245) dont l’oncle Sanche assurera la régence pendant sa minorité jusque vers 1220.

-   1117 :  Raymond Bérenger 1er reprend possession de la Provence orientale et s’implante fortement à Gattières, Nice, Aspremont et Tourrette Levens.

-   1140-1155 : Cette période voit émerger des consulats à la tête des cités indépendantes de Grasse, Nice et Sospel.

-   1150 :  Des châteaux sont édifiés par le Comte, à Agrimont (près de l’actuel St Laurent du Var), Carros, Olive et Dos Fraïres (commune du Broc), Malvan, Tourrettes sur Loup, Courmes.

-   1164 :  Lutte contre la République de Gênes qui s’allie à Nice.

-   1189 :  Révolte en Haute Provence du baron Boniface de Castellane qui rejette l’autorité comtale. Ce soulèvement fragilise les fiefs du haut Pays Grassois et de la vallée de l’Esteron.

-   1176 :  Alphonse 1er, Comte de Provence, reprend Nice. Pour mieux contrôler le Pays niçois, le Comte implante des châteaux à Lucéram, Contes, Berre, Coaraze, Châteauneuf de Contes, La Turbie et Ongran (au nord du Peille) dans les vallées des Paillons.

-   1196 :  Une expédition à lieu au départ de Grasse, pour atteindre Saint Auban sur les marches du fief de Castellane.

-   1199 :  Création de l’Abbaye de Valis Bona (Valbonne) par les moines de l’ordre de Chalais.

-   1200 :  Un accord est signé à Grasse, maîtrisant les velléités d’indépendance du consulat de la ville.

-   1207 :  Le Comte de Provence donne le château de Pugnafort près de Thorenc, aux chevaliers Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, charge à eux de défendre la région menacée par les menées subversives de Boniface de Castellane.

-   1215 :  Nice se donne à nouveau aux Génois, profitant de l’affaiblissement de l’autorité comtale, minée par la régence de Sanche, occupé en Aragon.

-   1220 :  Avec Raymond Bérenger V, la maison des Comtes de Barcelone et de Provence entreprend d’imposer son autorité aux seigneurs et aux villes de la Provence orientale que ses prédécesseurs avaient eue jusque là du mal à tenir en mains.
Il va s’appuyer pour ça sur un petit nombre de fidèles, principalement des chevaliers catalans. Parmi eux, Romée de Villeneuve, homme de confiance et principal conseiller du Prince qui sera placé à la tête de la baillie de Fréjus – Outre Siagne (l’actuel arrondissement de Grasse). C’est lui qui achèvera la soumission de la Provence Orientale.

Les opérations débutent au nord de Grasse par le siège du château d’Andon grâce à la forteresse de Pugnafort. Le château de Gréolières est également assiégé et celui d’Agrimont dominant le passage du Var est détruit ; pour le remplacer, un château est dressé plus au nord sur la colline du Puget.

La moitié méridionale du pays de Vence tombe sous la domination du Comte, obligeant les seigneurs locaux à s’enfuir vers le Haut Pays (sur les hauteurs des Baous) où ils se fortifient pour résister le long des crêtes au bord des plateaux à : Courmes, Malvan, La Bastide Saint Laurent, Le Castelet, Olive.

Le Comte fait bloquer ces places fortes en installant une ligne de défense soutenue par les châteaux de Courmettes, Saint Martin de Vence, Saint Jeannet, Le Broc, Bezaudun, Bouyon.

- 1227 :                  Grasse est contrainte de renoncer à son consulat.

- 1227-1235 : Conquête par Romée de Villeneuve des fiefs rebelles situés à l’Est du Var, suivie d’une mise en place d’un réseau castral, destiné à surveiller les nouveaux territoires annexés.

- 1229 :  Soumission des cités consulaires de Vence et Nice, alliées de Gênes.

- 1231 :  Le Pays de Vence entièrement soumis est confié dans sa presque totalité au fidèle Romée de Villeneuve, une quinzaine de châteaux y sont alors construits.

- 1235-1237 : N’échappent alors à l’Est, à l’autorité comtale que la Baronnie de Castellane, le diocèse de Glandèves (Entrevaux), le Nord de l’évêché de Nice avec les vallées du Cians, de la Tinée et de la Roya, soumises au Comte de Vintimille.

                  Après 1235, la baillie de Puget-Théniers regroupait les familles seigneuriales des : Faraut, Glandèves, Rostaing, Saint Sauveur qui résistèrent au Comte de Provence jusque sous le règne de Charles 1er en 1273-1276.

- 1235-1241 : Entre la fin 1235 et le printemps 1241, Romée entreprend une expédition destinée à soumettre tout le pays entre le cours de la Tinée et la frontière du comté. En 1235, la vallée de l’Esteron (entre Esteron et Var) est annexée. Puis, prenant appui sur le château de Saint Auban, il récupère six « castra »de l’évêché de Glandèves avant d’obtenir la soumission totale des évêchés de Glandèves et de Nice. Les biens de Guillaumes II, Comte de Vintimille, à Saint Martin Vésubie et Venanson seront saisis à la suite de cette campagne en 1240.

- 1245 :  La prise en main de la région par le Comte s’est faite en dix ans. Le pouvoir est solidement établi comme le démontre les deux quittances délivrées par Raymond Bérenger V à Romée de Villeneuve les 25 mai 1241 et 7 juin 1245 où la soumission des évêchés de Glandèves et Nice est attestée. Romée administre la baillie de Fréjus et celles de Grasse, Vence, Nice et l’évêché de Glandèves. Seuls résistent encore la Baronnie de Castellane au Nord et les territoires dépendants à l’Est de l’autorité du Comte de Vintimille.

                  Raymond Bérenger V meurt prématurément en 1245 et  en l’absence d’héritier mâle, le comté revient à sa quatrième fille, Béatrix qui épouse Charles d’Anjou, le frère de Louis XI (Saint Louis) roi de France. La Provence devient « angevine ».

                  Le nouveau Comte Charles 1er (1246-1285) connaît des débuts difficiles ; il est capturé avec son frère Saint Louis à Mansourah, à l’occasion d’une croisade commune. La longue absence du Comte de 1248-1250 encourage le réveil des forces d’opposition.

- 1249 :  Nice compte 4000 habitants ; elle en comptera 7000 en 1286. C’est une période de croissance économique et d’essor démographique qui s’amorce.

- 1258 :  Charles 1er poursuit l’expansion vers l’Est en absorbant une partie de comté de Vintimille. Cette acquisition sera reconnue par Gênes en 1262.

- 1259-1260 :  Le Comte étend son domaine au-delà des Alpes dans le Piémont.

- 1261-1262 :  Une vague d’agitation secoue la Provence. Le soulèvement de Boniface de Castellane est maté et le baron doit s’enfuir en Italie, en abandonnant ses terres au Comte de Provence.

- 1273-1276 :  La guerre oppose Charles 1er d’Anjou à la République de Gênes.

- 1289 :  Le contentieux entre Charles II (1285-1308) et les Comtes de Vintimille soutenus par Gênes est définitivement réglé.

- 1290 :  Une nouvelle viguerie est créée à l’Est du comté, celle du comté de Vintimille et du Val de Lantosque.

- 1295 :  Charles II établit un port franc à Villefranche.

- 1308 :  L’influence française prépondérante s’affirme le 24 janvier par l’arrestation des Templiers de Provence.

- 1325 :  Robert le Sage (1309-1343), fils de Charles II, acquiert Vintimille. Après cette ère de prospérité et de liberté, le demi-siècle suivant avec le règne de la reine Jeanne (1343-1382) ne sera qu’une période troublée et douloureuse pour la Provence.

- 1347 :  La peste noire sévit en Provence et l’épidémie effectue de terribles retours en 1361 et de 1371 à 1373.

- 1357-1358 :  La reine Jeanne eut quatre maris mais pas d’enfant. Deux héritiers se présentent à sa mort : Charles Duras et Louis d’Anjou ; ils seront tour à tour assassinés. Louis s’alliera à Amédée VI de Savoie.

                  Dès avant la mort de la reine, les rivalités des candidats à sa succession entraînent des troubles. Des routiers commandés par Arnaud de Cervole, dit « l’Archiprêtre »font irruption en Provence en quête de butin. D’autres mercenaires du comté d’Armagnac seront appelés pour contrer les précédents avec des effets tout aussi désastreux.

- 1370 :  Fin de la menace des routiers.

- 1382-1387 :  Guerre entre « l’union d’Aix »qui regroupe les villes de Provence et  la noblesse provençale restée fidèle à Louis 1er d’Anjou Comte de Provence. Après la mort de Louis 1er en Italie (1384), sa veuve, Marie de Blois, met fin aux troubles et aux intrigues.

- 1388 :  Une partie de la Provence persiste dans le refus de la domination angevine : Nice et sa viguerie, Puget-Théniers, le Val de Lantosque et  la baillie de Barcelonnette se donnent au Comte de Savoie. Les seigneurs de Beuil, Jean et Louis, seront les actifs artisans de la dédition du comté de Nice à la Savoie.

- 1388-1399 :   Durant dix ans, un aventurier va dévaster la partie provençale des Alpes-Maritimes. Sous prétexte de revendications de fiefs et de droits, Raymond de Turenne mène la guerre contre le pape et contre le Comte.

                  Il faudra la détermination de la reine pour en venir à bout. Cette période d’insécurité modifie l’aspect des villes : enceintes neuves ou rénovées, faubourgs abandonnés, couvents transférés à l’intérieur des murs. Le paysage rural s’est transformé : villages désertés, rétractation de l’espace cultivé.

- 1471 :  Le « bon roi René »de la maison d’Anjou, Comte de Provence et roi de Sicile, se fixe en Provence dans son palais d’Aix. Il veillera au destin de la partie occidentale des Alpes-Maritimes, restée provençale.

 

                  A son initiative, les seigneurs repeuplent leurs terres en attirant des colons ligures par des « actes d’habitation » (notamment dans la viguerie de Grasse : St Laurent du Var, La Gaude, Biot, Valbonne, Auribeau, etc. .)

                  Les crises du XIVme siècle avaient entraîné la disparition de nombreux villages comme le précise l’affouagement de 1471 (Dos Fraïres, La Gaude, Malvan, Courmettes).

- 1480-1482 :  Le roi René décède en 1480 en léguant la Provence à son neveu Charles du Maine (Charles III) qui doit faire face aux prétentions du petit-fils René, duc de Lorraine, lequel provoque des troubles sporadiques en Provence orientale en 1481.

                  Charles III décède en 1481 après avoir légué la Provence au roi de France, Louis XI. Côté Savoie, le duc Philibert 1er meurt en 1482 en laissant la couronne à son jeune frère de 14 ans, Charles 1er, élevé par son oncle, Louis XI. Le roi de France décèdera également deux ans plus tard.

                  La disparition de ces monarques tourne la page du Moyen Âge laissant les Alpes-Maritimes divisées par la frontière du fleuve Var, avec à l’Est l’enclave irréductible du comté de Tende.

 

D’après « Les Châteaux du Moyen-âge en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 20 € : téléphoner au

 04 93 24 86 55

Le Moyen Âge a duré plus de mille ans, presque une éternité ! Aussi, les différences l’emportent largement sur les points communs.

Quel rapport entre la Provence romaine, soumise aux déferlements des hordes barbares et celle annexée au Royaume de France de Louis XI ?

Terre de passage et de partage, les Alpes Maritimes – ou Provence orientale – sans ignorer ces disparités, conservent les facteurs d’une unité enracinée dans le sol et dans les mentalités.

Qu’il s’agisse de la langue latine, de la religion chrétienne, de la construction des états modernes aux œuvres de l’intelligence, cette époque fournit en ce lieu tous les éléments nécessaires pour appréhender dix siècles de cataclysme et de grandeur.

La découverte des châteaux et des forteresses médiévales du « Pays d’Azur » (Alpes Maritimes), témoins authentiques des bouleversements de cette période clé n’est pas aisée ; elle constitue pourtant le meilleur moyen de retrouver ces temps disparus.

Les plus anciennes constructions datent d’un millénaire ; en parties détruites ou restaurées, elles offrent rarement leur visage primitif, laissant le plus souvent à l’imagination le pouvoir de les faire renaître.

L’archéologie de l’âme peut nous aider à retrouver l’image vivante de la chevalerie et des nobles hantant ces demeures oubliées.

Elle nous sera restituée grâce à de nombreuses anecdotes émaillant l’austère description des sites. Puisées dans les chroniques et les légendes, elles restituent une vision de valeurs fondées sur l’honneur et la foi.

Confronté à l’hostilité et à la violence d’un monde obscur, l’homme médiéval exprimera une part de ses ambitions et de ses craintes par des ouvrages défensifs. Ces orgueilleux édifices inscrivent dans le paysage les premières empreintes de l’histoire mouvementée des Alpes Maritimes.

Laissons-nous entraîner à la fabuleuse découverte de ces 140 châteaux et vestiges médiévaux présentés avec précision par Edmond Rossi, un niçois passionné par le passé et les traditions d’une région qu’il connaît bien. Il nous offre en plus la part d’imaginaire qui entoure ces vieilles pierres.

Rappelons qu’Edmond Rossi est l’auteur de plusieurs ouvrages traitant de l’Histoire des Alpes Maritimes et de la mémoire de ses habitants.

 

Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur

 

http://saintlaurentduvarhistoire.hautetfort.com