28/01/2009
CASTELLAR : LA FIN DE LA DERNIÈRE SORCIÈRE
Un acte des archives épiscopales, établi au début du Grand Siècle, par le prieur de Castellar, Bernardino Balanco, révèle la dernière exécution d’une sorcière dans Les Alpes Maritimes.
En voici la traduction : « 1623, le 16 novembre, est morte Pierrette Raibaud des mains de la justice, ayant été étranglée parce que sorcière, son corps fut brûlé devant la porte de la chapelle de Saint Antoine, dans le pré de Sieur Jean Antoine de Murie. ».
C’est en septembre 1622 qu’avait débuté à Castellar le procès de cinq femmes, accusées de sorcellerie.
Personnage principal, Pierrette Raibaud, originaire de Pigna dans la vallée voisine de la Nervia, se verra accusée d’entraîner ses complices aux sabbats où sous l’aspect de chattes noires, elles adoraient le Diable dans les ruines du village médiéval du Vieux-Castellar.
Pierrette Raibaud, sera en plus poursuivie de crimes rituels dont avaient été victimes de jeunes garçons du village (?).
Le curé Don Bernardino Balanco, homme cultivé, tentera en vain de sauver les malheureuses, en affirmant qu’on avait surtout à faire à des simples d’esprit et non à des suppôts du Diable.
Le juge Christofore Sunis prononça, le 31 janvier 1623, une sentence de mort contre la principale d’entre-elles, en présence du noble Lascaris seigneur du lieu.
Mme Garnero Morena qui étudia la sorcellerie dans la Ligurie orientale, confirme que : « Socialement, les femmes appartenant à la classe la plus pauvre de la société, incapables de se défendre face aux élites, trop habituées à la soumission. Et bien souvent, dans ce monde d’incompréhension, la simplicité d’esprit se transforme en sorcellerie ».
Comme dans les vallées voisines de la proche Ligurie, les femmes du pays, adeptes de la médecine par les plantes, étaient souvent suspectées par le clergé de pouvoirs étranges, comme celui de provoquer la disette en agissant sur le sort des récoltes.
En fait, seuls les dérèglements climatiques, comme le terrible hiver de janvier 1623 ou les canicules antérieures étaient coupables de ces calamités.
Innocentes victimes expiatoires, les sorcières de ces villages déshérités payèrent souvent de leur vie les misères de leur prochain.
D’après « Les Aventures du Diable en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 18 € : téléphoner au 04 93 24 86 55
Où mieux rencontrer le Diable que dans les Alpes Maritimes, sur ces terres chargées de contrastes où s’opposent mer et montagne, au carrefour de la Provence et de l’Italie ?
Ici, le Diable est aussi à l’aise sur la Côte d’Azur où s’étalent d’outrageantes richesses que vers l’intérieur où se cachent une humilité austère.
Puits du Diable, Château du Diable, Cime du Diable, longue est la liste des sites, marqués par la forte empreinte de celui qualifié par Bernanos de « Singe de Dieu ».
De Nice, à la Vallée des Merveilles, devenue son « domaine réservé », le Diable hante les villages, plastronne sur les murs des chapelles et persiste à enflammer l’imaginaire de ses habitants.
Il fallait raconter l’extraordinaire aventure du Diable dans les Alpes Maritimes. Grâce à Edmond Rossi, auteur niçois de plusieurs ouvrages sur l’histoire et la mémoire de son pays, cette lacune est aujourd’hui comblée.
Laissons-nous entraîner, à travers les siècles, sur la piste attrayante et mouvementée, de l’éternel et fascinant tourmenteur du cœur et de l’âme.
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09:58 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire
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