Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

18/11/2007

LES TEMPLIERS DE VENCE AU BROC (1ère partie)

Dans sa monographie relative à Saint Jeannet, J.-E. Malaussène écrit :  « Avec Tisserand et l'ensemble des historiens, nous estimons, pour notre part, que le château de La Gaude fut occupé par les Templiers. Les Templiers (ordre religieux et militaire, fondé en 1118 à Jérusalem pour combattre les Musulmans), qui comptèrent bientôt 9000 commanderies, divisées en neuf provinces, prirent position dans notre contrée et occupèrent presque tous les anciens postes romains. » L’auteur cite ensuite Tisserand, (Histoire de Nice et des Alpes Maritimes) « Sentinelles échelonnées sur les hauteurs, les Commanderies surveillaient le littoral et s'avertissaient par des feux. Au signal convenu, tous les chevaliers accouraient sur le rivage. Le Broc, Saint-Etienne, La Gaude, Gattières, Saint-Martin-de-Vence, Le Castellas de Roquefort, Biot, Grasse, Villefranche et Nice surtout étaient, dès 1137, d'importants établissements, comme le témoignent les ruines que nous en voyons. On aperçoit encore sur leurs monuments la croix unie à l'étoile et au croissant. ". Malaussène poursuit : « Tous les historiens du temps conviennent que cet Ordre, devenu tout-puissant par ses richesses, son ambition et son pouvoir inquiétait les souverains ». Les Templiers du Royaume de France furent tous arrêtés le 13 octobre 1307. En Provence, ils  le seront le 24 janvier suivant. Clément V prononça la dissolution de l’Ordre du Temple au concile de Vienne en 1312; la même année, Philippe le Bel fit brûler à Paris le grand maître de l'Ordre, Jacques Molay. Templier, mot magique, renvoie à la chevalerie du Moyen-Age et plus précisément au destin tragique de moines-soldats, condamnés au bûcher pour des raisons encore mystérieuses, après avoir été dépossédés. Templier, s’associe aussi à trésor caché, à de fabuleuses richesses amassées ou ramenées d’Orient, puis dissimulées à la veille de la rafle fatale aux frères de l’Ordre. Templier suggère des monuments fortifiés : châteaux, églises, chapelles dressés pour défendre et promouvoir des valeurs spirituelles, maintenues jusqu’à nous, par delà les siècles. En effet dès 1135, l’Ordre du Temple installe sur le territoire des Alpes Maritimes  cinq commanderies à Grasse, Biot, Vence, Nice et Rigaud qui vont étendre un maillage dense sur l’ensemble de la région. A la saisie des biens templiers, en 1308, on recensait dans ce département, 724 tenures  et 654 membres du Temple, en dehors de la Viguerie de Nice et de l’Est du département, pour lequel les archives ont disparu ! Par delà les ténèbres, écrits, vestiges, légendes portent jusqu’à nous le témoignage de la vigueur de l’Ordre dans ce département. Quelle fut l’inspiration de l’Ordre et la démarche spirituelle des Templiers, dont la complexité et le mystère sont à l’origine de la franc-maçonnerie contemporaine ? La passionnante aventure, des chevaliers de « la croix et des roses » en Pays Vençois mérite notre intérêt dans ce recueil propre au Broc. Ce territoire riche en possessions templières dépendantes de la commanderie de Vence, conserve encore de multiples et intéressantes traces de la présence au Moyen-Age de ces fiers chevaliers. Les Templiers inspirent d’abord l’image glorieuse de moines soldats se jetant la lance ou l’épée au poing, pour défendre ardemment les lieux saints, à l’époque des croisades. Par la suite, ce tableau avantageux se nuance, avec l’évocation de leurs richesses, pour s’obscurcir enfin dans l’épaisseur du mystère, avant de n’être plus éclairé que par les sinistres lueurs des bûchers où s’achève l’épopée des frères du Temple, accusés d’hérésie. J. A. Durbec qui fait autorité dans l’étude des Templiers dans les Alpes Maritimes, indique formellement, «qu’il n’est pas question des possessions du Temple dans le diocèse de Vence avant 1251 », bien qu’il reconnaisse des droits datant de 1235 pour le «castrum » du Broc. Une découverte faite par L. Dailliez aux archives de la couronne de Savoie à Turin, nous permet d’en savoir plus, il s’agit d’un acte capital de 1195, établi par Pierre II Grimaldi évêque de Vence, donnant au frère Jean et à la milice de Jérusalem de Salomon, la seigneurie de la Bastide-Saint-Laurent et une maison située dans la ville, se réservant le cens annuel de 10 sous, un denier obole et 10 setiers de grains. La date de l’installation des Templiers à Vence s’opère à la suite de la dernière invasion musulmane de 1190. Pour resituer la menace des Sarrasins dans les Alpes Maritimes, rappelons qu’après avoir été battus par Charles Martel, les Maures se replient en Provence où ils brûlent Cimiez et Lérins en 734. Les raids se poursuivent ensuite, avec une attaque sur Nice en 813. Après avoir pris le pouvoir en 822, le comte Hugues d’Arles détruit l’armée sarrasine, avant de céder ses droits au duc de Bourgogne Rodolphe II. Les Sarrasins se regroupent alors dans la Basse Provence. Commence à ce moment-là, une période sombre pour la Provence orientale qui durera presque un siècle de, 883 à 972. Installés au Fraxinet (La Garde-Freinet) au- dessus  du Golfe de Saint Tropez, au Cap Ferrat et à Eze,  les Sarrasins opèrent dans toute la région, ravageant  successivement Grasse, Nice, Cimiez, La Turbie et Vence.

« Lors de leur deuxième incursion, rapporte Tisserand, les Sarrasins se retranchèrent à Gourdon, à Gattières, à Carros, au Broc et au château des Gaudes. Un groupe de ces envahisseurs se fixa au quartier de La Maure, où il créa une colonie en s'unissant avec des femmes du lieu. » Le comte d’Arles Guillaumes et son frère le marquis  de  Turin Arduin fédèrent  les seigneurs locaux dans  une sorte de croisade qui aboutit en 972-974, à l’expulsion définitive  des Maures de leur repaire du Fraxinet.

Après cette glorieuse épopée, Guillaume dit «le libérateur » assoit son autorité sur une Provence indépendante en prenant le titre de marquis. Mais la menace  insidieuse des corsaires musulmans catalans ou andalous, va se poursuivre par des raids surprises  sur les côtes des Alpes Maritimes. En 1047, l’île de Lérins est de nouveau dévastée et  les jeunes moines sont emmenés en Espagne musulmane. L’incendie criminel de la cathédrale épiscopale d’Antibes en 1125, par les princes opposés à l’évêque, sera mis ensuite au compte des Sarrasins qui, donc, sévissaient encore dans la région.    Qui étaient ces  pirates enturbannés venus  de  la mer ? Selon les historiens, des  muwallads espagnols convertis à l’Islam ou des mozarabes chrétiens sous domination musulmane du calife de Cordoue.

S’y ajoutaient parfois des apports du  Maghreb, comme en  934, quand  une  flotte arabe, venue d’Afrique et de Sicile, saccage la ville de Gênes.

En Espagne, le  roi d’Aragon Jacques le conquérant (1213-1276 ) atténuera le péril par la conquête de Valence et des Baléares. Il en sera de même lors de la reconquête de Murcie en 1243.  Mais il faudra attendre 1492, pour voir les musulmans, chassés de leur royaume de Grenade, quitter définitivement l’Espagne. Durant tout le Moyen-Age, les inquiétantes felouques des flottilles sarrasines viendront depuis leurs  bases espagnoles razzier  sans vergogne  le littoral des Alpes Maritimes.

L’apport odieux d’esclaves, femmes et enfants, enlevés sur la côte de Nice à Cannes, va constituer tout au long  de ces siècles, un commerce florissant, propre à encourager la  répétition d’attaques audacieuses dont il faudra se protéger. Les  Templiers vont accomplir la noble tâche de défendre le diocèse de Vence des  possibles incursions sarrasines en occupant  la Bastide-Saint Laurent, point stratégique admirablement situé sur le piton rocheux du Baou des Blancs, dominant la cité et les collines environnantes, jusqu’à la mer.

Rayonnant depuis cette position fortifiée sur  toute la région, l’Ordre va  acquérir de nombreux biens alentour, faisant de la commanderie de Vence une maison prospère qui détiendra jusqu’à 88 services  dans  le diocèse. Sa  juridiction va s’étendre  géographiquement des hauteurs dominant l’Esteron, jusqu’à la côte, limitée à l’Est par le Var et à l’Ouest par les rives du Loup.

 

D’après «Les Templiers en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 18 € : téléphoner au 04 93 24 86 55 Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur

http://saintlaurentduvarhistoire.hautetfort.com

 

 

OFFREZ-VOUS

 LES LIVRES DÉDICACÉS

 DU « PAYS D’AZUR »

 TÉLÉPHONEZ AU 04 93 24 86 55

 

 

 

16:00 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : HISTOIRE

Les commentaires sont fermés.