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29/07/2007

LES TEMPLIERS A VENCE (SUITE)

D’après J.C. Poteur, au début du XIII ème siècle l’église Saint Martin, bâtie au pied du Baou, aurait été fortifiée par le Comte de Provence, à l’occasion des luttes  l’opposant  aux aristocrates. Le château Saint Martin aurait alors contrôlé la voie reliant Vence au Haut Pays, tout en permettant le siège de la forteresse de Saint Laurent La Bastide, échappée pour un temps à la tutelle des Templiers, alliés fidèles du Comte. Les opérations achevées, Raymond-Bérenger V Comte de Provence cède par acte du 15 décembre 1229 à son loyal serviteur le baron Romée de  Villeneuve, entre autres fiefs, ceux de Vence et de Saint Laurent de Vence. Cette décision mettra définitivement fin au consulat de la cité de Vence. J.C. Poteur émet l’hypothèse d’une éventuelle cession du château saint Martin aux dévoués  Templiers, à cette  même époque. Soucieux de stimuler l’économie de Vence, Romée de Villeneuve va  y attirer les populations des alentours. Néanmoins, Saint-Laurent-la-Bastide moins peuplée apparaît affouagée en 1252, puis en 1297, dans l’enquête dite de Saint Jean et encore en 1315. Seule la Bastide est maintenue comme forteresse, avec son église  paroissiale. Le château Saint Martin, faussement désigné comme «castrum »(village fortifié) en 1232, a été supposé devenir au XIV ème siècle une forteresse des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, ces héritiers et successeurs des Templiers. Ils auraient géré depuis cette maison leurs possessions locales de Vence et Saint Jeannet. Cette attribution, à un ordre militaire et religieux, a contribué à amplifier la confusion sur la présence templière en ces lieux, certains y voyant le siège d’une commanderie. Or les biens du Temple à Vence n’étaient plus, dès 1338, dans l’enquête de ceux relatifs à l’Hôpital, ils avaient déjà été concédés aux seigneurs de Vence. Le château Saint Martin édifié au début du XIII me siècle par le Comte de Provence, pour asseoir son autorité lors de la guerre contre les aristocrates rebelles du lieu, sera d’abord remis à son fidèle lieutenant Romée de Villeneuve en 1229 et restera ensuite propriété de la famille des Villeneuve-Vence, jusqu’à sa destruction en 1707, par un régiment hongrois des troupes impériales. Il est donc improbable que cette forteresse ait pu être dévolue aux Templiers puis aux Hospitaliers pour servir de siège à une quelconque commanderie. Le destin de la première seigneurie templière de Saint-Laurent-la-Bastide va se poursuivre au XV ème siècle où son nom apparaît en juin 1439, dans une contestation des consuls de Vence. Au XVI ème siècle la Bastide-Saint-Laurent est citée le 4 novembre 1553 au côté de Saint Martin, comme nantie d’une chapelle en prébende, sur la liste des paroisses de la viguerie de Grasse. A l’issue de la deuxième guerre de religion, en 1570, les Protestants en font leur camp retranché. De ce siège régional de la communauté réformée partent les raids qui ravagent la contrée. Le 22 janvier 1591, une réunion des trois ordres à Aix prend la grave décision de démolir la Bastide-Saint-Laurent, fief et possession du turbulent baron Claude de Villeneuve et refuge important des Calvinistes de la région. Cette mise en ruine d’une possession seigneuriale est renouvelée quelques années plus tard par Richelieu. L’assemblée dans le souci d’aboutir, décide d’une amende de mille écus en cas de non-exécution. Puis le silence s’installe jusqu’en 1778 où il est question, (A. D. Fond G.) d’un seigneur des Bastides Saint Laurent. Rappelons que dans la moitié du XVI ème siècle, la Bastide-Saint-Laurent était devenue un puzzle de coseigneuries comptant jusqu’à sept seigneurs. Sur place, c’est à dire au sommet du Baou des Blancs, falaise abrupte de calcaire dominant Vence, on découvre une plate-forme (abordable par les pentes septentrionales) où des vestiges de murs d’enceinte sont encore visibles. Ce site dont l’occupation est attestée depuis l’âge du fer, est cerné en éperon  barré. Les blocs protohistoriques servent par endroit, de fondation à la muraille médiévale. Ailleurs, elle suit la dénivellation du terrain. Au nord-est, sur le point le plus élevé, se dressait le château, avec des murs plus soignés. On distingue encore les restes d’une chapelle et d’une citerne bâtie à même le rocher. Le tout est daté par les spécialistes de l’époque romane, soit de la fin du X ème ou XI ème siècle. Cet ensemble de ruines qui parle à notre imagination, est facilement accessible en vingt minutes à pied, depuis la route reliant Vence à Coursegoules (départ d’un sentier balisé à proximité de la carrière). Du bord de la plate-forme sommitale, un vaste panorama s’offre au visiteur, vers le sud sur la côte, du Cap Ferrat à l’Esterel, le même que celui scruté jadis par les guetteurs templiers. Dans l’évêché de Vence, l’Ordre disposera de 88 services, le rendement en espèces des tenures s’élevait à 3 livres dont  une livre et 4 sous à Vence, 1 livre et 10 deniers au Broc, 4 sous et 10 deniers à Tourrettes, etc…La Gaude, seule, fournissait ses prestations en nature, celles-ci modestes s’élevait à 3 setiers et 3 émines d’avoine. Une tasque sur 4 pièces de terre et 5 albergues complétaient ces revenus, sans que soient précisés ceux de coseigneurie perçus par l’Ordre au Broc. Comme toute commanderie, celle de Vence est censée conserver un trésor templier, nous avons vu l’intérêt porté à celui-ci par le chancelier allemand Konrad Adénauer qui aurait fait des recherches dans le périmètre du domaine Saint Martin où il résida. De plus, l’histoire locale a longtemps prétendu que les Templiers adoraient en ces lieux une idole en or, un Baphomet, qu’ils auraient enfouie avec leur trésor avant de quitter leur commanderie perchée au sommet du Baou de Blancs. Les biens de la maison de Vence vont être inventoriés lors de l’arrestation des Templiers en Provence. A cette occasion les représentants du Comte : Etienne de Vence, Bertrand Falcoz, Paul de Palena, Guillaume Mayfred et Guillaume Beroard de Vence visitent le bailliage de Villeneuve. Ne connaissant ni les membres ni les censitaires de l’Ordre, répartis dans le bailliage, les officiers de Villeneuve procédèrent à une criée en langue provençale, dans les diverses localités du diocèse de Vence, pour que les intéressés se présentent devant Guillaume Gaillard, châtelain de Villeneuve, jusqu’aux premiers jours de février. Cette mesure peu discrète alerta les derniers Templiers des lieux qui purent ainsi échapper aux sergents en armes. Le recensement releva : le 24 janvier, 2 services à Villeneuve, le 26 janvier, 4 services à Saint Paul de Vence, le 27 janvier, 44 services à Vence, ils ne trouvèrent, oublié là, qu’un pauvre frère lai totalement illettré, le 28 janvier, 10 services à La Gaude, le 28 janvier, 21 services au Broc, le 30 janvier, 3 services à La Caînée, le 30 janvier, 1 service à Toudon, le 3 février, 6 services à Tourrettes-sur-Loup, le 3 février, 4 services à Bezaudun, le 3 février, 2 services à Coursegoules. D’après «Les Templiers en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 18 € : téléphoner au 04 93 24 86 55

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08:45 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : HISTOIRE

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