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31/01/2007

LA COMMANDERIE DES TEMPLIERS DE GRASSE

           LES TEMPLIERS A GRASSE 

 

Si la naissance du consulat apparaît comme une atteinte à l’autorité de l’évêque, celui-ci s’efforcera de le contrôler, n’hésitant pas à le supprimer lorsqu’il lui échappera. Le pouvoir épiscopal fut également entamé par la création d’une paroisse rivale. Seul le soutien militaire du Comte de Provence évitera que Grasse ne devienne une ville libre, à l’exemple de Nice. Le dernier épisode du conflit opposant l’évêque aux sires de Grasse s’achève en 1209, lorsque ces derniers sont dépossédés par le Comte, de leurs droits sur Antibes.

L’installation des Templiers de 1176 à 1196, s’opère à l’époque du consulat de Grasse (entre 1150 et 1227), à l’instigation de l’évêque d’Antibes, en butte au nom du Comte de Provence, aux menées subversives de l’aristocratie locale.

Force d’appoint religieuse et militaire, la milice du Temple figure désormais dans la cité de Grasse comme un renfort efficace, destiné à épauler le pouvoir épiscopal, engagé au côté du Comte, pour contrôler une ville et une région menacées de dissidence.

Le développement rapide de la communauté templière, nécessite bientôt la construction d’une église avec son cimetière, pour se conformer aux usages d’une maison régulière.

Sollicité, l’évêque donne son accord par un acte du 5 juillet 1211, en présence de Bermond, commandeur du Ruou, d’Olivier Audier commandeur de Grasse et des frères Etienne Escudier, Pierre Taxil et Jean de Gardanne en qualité de témoins. Il précise que l’évêque se réserve le tiers des bénéfices de la future église.

Au mois d’avril 1212, décède Olivier Audier, commandeur de Grasse, père d’un second Olivier Audier qui sera également commandeur. Cette famille est probablement originaire de la région, puisque Pierre Squirp remet le 8 mai, à la Maison du Temple, les biens du défunt, en présence du nouveau commandeur Bernard et des frères Etienne Escudier, Rostang de Comps et Castelnou. L’année suivante, Olivier Audier, fils du précédent, reprend le poste de commandeur, il figurera dans les chartes jusqu’en 1219.

Bien que n’étant pas titulaire d’une seigneurie, l’Ordre dispose d’une église et d’un cimetière, sources de revenus, auxquels il faut ajouter de nombreuses acquisitions à titre onéreux, dans divers quartiers de la ville : à la Nogarède, dans la rue de la vieille Boucherie, Place Saint Martin, aux Ribes, à la Marigarde, dans le faubourg Saint Jacques au sud de la cité et même au passage de la Brague à « las bonas horas ».

La communauté templière grassoise totalise une centaine de services, tirés de ces divers biens.

Le Temple détient d’autres possessions, dans des localités à proximité de Grasse : Plascassier (1213), Gourdon (1285), Châteauneuf (inventaire de 1308), ainsi qu’à Cabris, Opio, au Rivet, soit une dizaine de terres dans ces différents lieux.

A Grasse, J.A. Durbec a chiffré les cens et services en argent, retirés par l’Ordre, à la somme de 4 livres, 79 sous et 5 deniers dont  30 sous fournis par l’exploitation au tiers d’un moulin.

A cette somme s’ajoutait la valeur de 67 coupes de vin, de 30 « cobles » d’oignons, de quelques jambonneaux et des revenus indéterminés de certains biens, particulièrement ceux appréciables de l’église Saint Jacques.

L’église Saint Jacques de Grasse, située dans la cité, selon l’acte de 1308, fut bâtie par le Temple entre le 5 juillet 1211 (date de l’autorisation de sa construction) et le 10 août 1213 où elle est mentionnée pour la première fois.

Son architecture n’est connue que par quelques détails : la présence d’un clocher portant deux cloches qui ne devaient pas sonner aux heures des offices de la cathédrale, d’un porche où les notaires opérèrent en 1253.

L’intérieur comportait quatre autels dédiés à Saint Jacques, Sainte Marie, Saint Blaise et Saint Barthélemy. L’édifice fut remis aux Hospitaliers après 1312, avec l’ensemble des biens détenus par le Temple de Grasse. Ceux-ci céderont ensuite l’église aux Capucins, lorsqu’ils s’installent à Grasse à la fin du XVI ème siècle. En 1761, les nouveaux occupants font raser la vénérable bâtisse, pour lui substituer un couvent qui sera vendu à la Révolution, comme bien national, avant d’être acquis ensuite par la parfumerie Chiris.

Faute de la mise au jour de ses fondations, il est bien difficile aujourd’hui de savoir si l’édifice était de forme ronde ou rectangulaire.

Les actes laissent supposer que l’église et son cimetière faisaient corps avec la commanderie qui s’ouvrait sur un portique et un jardin exploité directement par les frères, l’ensemble du domaine étant entouré de murailles.

A compter de 1222, le titre de commandeur des maisons de Nice et de Grasse confondues, laisse supposer leur réunion sous une seule autorité. En 1233, la commanderie de Grasse ne semble plus se développer, puisque rattachée à celle voisine de Biot.

Nous avons évoqué le grave conflit opposant Pierre Ricaud commandeur de Grasse, Nice et Biot à l’évêché de Grasse dans les « Litiges », celui-ci va marquer les annales de la fin du XIII ème siècle, au point qu’il semble utile d’y revenir.

Tout débute en mars 1295, lorsqu’un criminel se réfugie dans l’église Saint Jacques, appartenant au Temple. L’Ordre fort de ses privilèges d’exemption et de droit d’asile, attestés par une charte de juin 1247, accueille et protège le fugitif.

Le commandeur est avisé des intentions de l’official de l’évêché, désireuse de remettre le criminel au bras séculier. Pierre Ricaud rappelle dans sa réponse du 12 mars 1295, les privilèges accordés et confirmés à l’Ordre, pour protéger et conserver le prévenu, mais ces droits sont niés par l’official qui fait enlever le prétendant au droit d’asile, un certain Hugues Talon, accusé d’avoir tué le notaire Jean Laugier sur la voie publique.

Arguant le 17 mars 1295 que la cour de l’official ne dispose pas des moyens nécessaires pour le faire juger, le commandeur réclame à nouveau le criminel.

En réponse, l’évêque précise que le crime s’est déroulé à proximité de la Maison du Temple, d’où il avait été banni et qu’il s’engage à réparer les fautes du bras séculier, commises à l’égard de l’accusé. Rentre alors en lice Guigues Adhémar, commandeur de Provence qui énumère le 8 avril 1295, la liste des privilèges accordés à l’Ordre depuis sa fondation et qui viennent d’être rappelés, lors du  chapitre général réuni en 1293 à Montpellier. Fort de ses prérogatives, le Maître somme Lantelme, évêque de Grasse, de rendre à l’église Saint Jacques le criminel, indûment extrait et de frapper d’excommunication les auteurs de cet acte.

L‘affaire se poursuit par des enquêtes déclenchées en juin et juillet 1306. Le 25 juillet 1306, Guillaume de Saint Silvio, au nom des Templiers, s’adresse aux juges et officiers de Grasse, pour indiquer que le prévenu a été arrêté dans le domaine juridictionnel du Temple, ce que conteste l’official qui réclame un supplément d’enquête. Le 25 juillet suivant, la Cour de Grasse fait procéder au métrage des lieux de l’interpellation, ce qui aboutit à reconnaître qu’Hugues Talon a bien été arrêté abusivement dans la zone couverte par les privilèges de l’Ordre.

Le juge ordonnera alors la restitution du prisonnier à la commanderie du Temple.

Le sort du criminel n’est pas connu et l’arrestation des Templiers de Grasse, un an plus tard, ne permet pas d’en savoir plus.

D’après «Les Templiers en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 18 € : téléphoner au 04 93 24 86 55

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08:30 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : HISTOIRE

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