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06/11/2008

LE CHÂTEAU TEMPLIER DE LA GAUDE, MYTHE OU RÉALITÉ ?

LE CHATEAU DE LA GAUDE.jpg

Le château de La Gaude et sa chapelle, aujourd’hui placés sur la  commune de Saint Jeannet, ont souvent été signalés des auteurs (Moris, Raynaud, Boniffacy) comme le siège d’une commanderie templière.

A la saisie de ses biens, le Temple comptait 5 services à La Gaude et à Trigance, en propre une terre en friche et 4 redevances de services fonciers.

Les services qu’y détenait l’Ordre n’ont fait qu’attiser davantage une polémique qui mérite quelques explications.

L’éminent médiéviste J.C. Poteur suppose l’existence d’un modeste château sur le site, dès le début du XI ème siècle. Vers 1230, le Comte de Provence renforce le "castrum" de La Gaude, en édifiant une solide forteresse dont  quelques structures sont encore apparentes dans le château actuel. Le fief est cédé à Romée de Villeneuve, il restera, avec des fortunes diverses, dans les mains de sa famille.

J.A. Durbec, spécialiste du Temple dans la région, signale que le château et la petite église romane Saint Pierre voisine, relevaient des biens que gérait Guillaume d’Eze, au bénéfice de l’Ordre. Il ajoute : «  mais rien ne permet d’identifier avec certitude au moyen d’un signe de propriétaire ou autrement un seul de ces immeubles ».

Où certains ont vu un «un grand palais de Templiers », L. Dailliez plus formel, affirme : «  Le château de La Gaude n’appartint jamais à l’Ordre du Temple…Les Templiers ne possédaient à La Gaude que six arpents de terre. ».

Plus nuancé E. Boniffacy, auteur d’une monographie sur La Gaude, leur attribue l’église de Saint Pierre, proche du château, à cause de ses ouvertures latérales caractéristiques et du choix de Pierre particulièrement vénéré par les Templiers. Cette ancienne bâtisse n’est plus aujourd’hui qu’une remise agricole sans prestige qui achève de se dégrader.

Le mystère des origines templières des deux édifices s’épaissit encore, lorsqu’on apprend que le 6 juillet 1338 une transaction s’opère au château,  «en la terrasse de Guillaume de Isia » (Guillaume d’Eze ) attestant de la présence en ces lieux de l’intendant des biens du Temple. Trente ans se sont écoulés depuis la rafle fatale aux Templiers, il semble que les biens qu’ils avaient affermés à ce personnage dont  le château et l’église, aient été conservés par celui-ci probablement au bénéfice des Hospitaliers. Là encore, la présence mythique des Templiers s’accompagne d’un trésor, propre à enflammer bien des imaginations et non des moindres, puisque l’une des dernières possédantes des lieux l’actrice Viviane Romance nous avait confié avoir fait procéder à des sondages méthodiques, à l’occasion d’une importante restauration du château.

Aujourd’hui entièrement transformé par son nouveau propriétaire en résidence de prestige vouée à la « culture et à l’événementiel ». Le vénérable manoir, hanté par la présence templière,  aurait récemment accueilli Madona dans ses murs,  à l’occasion de son récital niçois.

 

D’après «Les Templiers en Pays d’Azur » d'Edmond ROSSI (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 18 € : téléphoner au 04 93 24 86 55

 

Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur

http://saintlaurentduvarhistoire.hautetfort.com

 

 

 

10:18 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

05/11/2008

ILONSE, UNE TERRIBLE VENGEANCE !

A Ilonse, au-dessus de la vallée de la Tinée, Justine et Jean allaient régulièrement faucher l'herbe sur les hauts pâturages dominant le village. Chaque matin, alors qu'ils travaillaient dans les prés, un gros serpent venait soustraire une partie de leur repas déposé dans un panier, à l'intérieur de la grange. Justine demanda à Jean de tuer cette sale bête, mais l'homme hésitait. Elle insista comme flairant quelque chose d'anormal. Un matin, lassé par ces doléances, Jean décida, un peu à contrecreur, de satisfaire au désir de sa femme. Il assena un coup de bâton magistral au reptile, capable de rompre l'échine d'un mulet. Par chance, la bête réussit tout de même à s'enfuir.

Quelques jours après, Jean descend aux provisions à la ville (Saint-Sauveur). Chemin faisant, il rencontre

une femme sur qui son habit à l'élégance inhabituelle a dû faire de l'effet, puisqu'elle lui dit: « Oh! Jean, où allez-vous de ce pas ? » Surpris d'être apostrophé par son nom, Jean lui demande: « Comment me connaissez-vous ? » « Nous nous sommes rencontrés voilà bien longtemps, vous ne me remettez pas ? Je sais que vous êtes un brave homme. » Elle tire alors de son couffin un joli châle en soie et prie Jean de l'offrir à sa femme.

Sur le retour, Jean pense au beau cadeau qu'il va faire à Justine, et pour mieux apprécier l'effet qu'il produira sur ses épaules, il s'arrête, déploie et attache le fichu au tronc d'un arbre. Comme il noue les pointes, l'arbre prend feu et se réduit en un instant à une bûche calcinée. Le malheureux paysan réalise alors qu'il a été victime d'une sorcière pouvant prendre plusieurs aspects, comme celui de la couleu­vre bâtonnée sur l'insistance de Justine. Par chance, sa femme avait échappé à la vengeance orchestrée avec un raffinement diabolique.

 

D’après « Les Légendes et Chroniques insolites des Alpes Maritimes » (Equinoxe-éditions Saint Rémy de Provence), pour commander cet ouvrage dédicacé de 23 € : téléphoner au 04 93 24 86 55.

Avec les "Légendes et Chroniques insolites des Alpes Maritimes", Edmond Rossi, auteur niçois de plusieurs ouvrages sur le passé de son pays, nous offre un recueil d'une centaine de relations confondant la vérité historique et l'imaginaire de la légende.

Pour tous ceux qui désirent connaître non plus une Côte d'Azur artificielle mais une terre de culture et de mémoire, ce recueil constitue une promenade originale puisée aux meilleures sources.

Les Alpes Maritimes possèdent un particularisme né d'un isolement géographique, terre de contraste. Elles offrent une tradition enracinée dans un passé fertile en anecdotes souvent ignorées.

Merveilleux voyage que ces récits qui vont des légendes des origines aux chroniques d'un millénaire de défis naturels, se poursuivant vers des villages du bout du monde pour y traverser un passé où se croisent les silhouettes d'illustres personnages et l'ombre inquiétante des sorcières.

Laissons nous conduire dans les coulisses secrètes de ce théâtre factice qu'est la Côte, vers l'intérieur de ce pays d'Azur, à quelques pas du littoral, pour en découvrir et en pénétrer l'âme.

 

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11:04 Publié dans MEMOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

29/10/2008

BERRE LES ALPES: "LES ESTUBAS"

Il y a bien longtemps de cela, les paroissiens du petit village de Berre les Alpes au Nord de Nice décidèrent tout simplement de connaître enfin la paix et le paradis sur terre. Pour y parvenir, rien de plus facile : faire disparaître celui qui est à l’origine de tous les tourments et de toutes les tentations perfides : le Démon.

Encore fallait-il le rencontrer et parvenir à le neutraliser grâce à un piège habile capable de tromper sa vigilance. Chacun entreprit de bon cœur et à sa façon de provoquer et d’attirer l’attention du Malin en péchant ostensiblement. Ceci, tout en proclamant être prêt à vendre son âme pour continuer à satisfaire son vice sans retenue. Ainsi, le village devint très vite et pour la meilleure cause une infâme banlieue de l’Enfer !

Pétou le bourrelier, d’habitude si calme, s’emporta un jour et fou de colère s’en prit à son voisin le paisible Firmin qu’il accusa de venir chaque soir uriner contre son mur.

Le vieux Massa, meunier prudent et économe refusant désormais tout crédit, se mit à compter ses écus la nuit à la lueur de la chandelle, comme un vieil avare.

Barraya l’aubergiste, jusque là sobre et respectueux des préceptes de l’église, céda sans retenue à la gourmandise, n’hésitant pas à avaler une daube de marcassin le vendredi en trempant le pain dans la sauce, y ajoutant quelques douzaines de châtaignes rôties, le tout accompagné de force rasades de vin du Vignal.

Plus que jamais, Fernand, le fils du notaire Lavagna, véritable coq de village, arpentait les abords du lavoir en tortillant ses moustaches du bout des doigts, l’œil de velours et le sourire aux lèvres. Orgueilleux et sûr de lui, il n’hésitait pas à arborer une plume de paon mordorée à son chapeau de feutre, comme les Piémontais élégants. Mais ses mines et son accoutrement ne réussissaient qu’à faire pouffer de rire les jolies lavandières.

Quant à Jacoulin Galléan, seigneur du lieu, sa proverbiale propension à la paresse s’affirmait par des grasses matinées interminables relayées de siestes sans fin sous le figuier de son jardin.

Finette, la veuve joyeuse du boulanger aguichait plus que jamais les hommes réunis sur la placette, se mêlant même à eux pour jouer aux boules, penchée en avant avec un large décolleté plongeant ! ... A la suite de ces exhibitions, les maris tous échauffés annonçaient le soir même à leur femme leur soudaine intention d’aller chasser la grive à l’espère.

Disparaissant à tour de rôle jusqu’à la nuit pour toujours revenir bredouilles, leurs pas les entraînaient insensiblement vers la Gréou, quartier où demeurait Finette la coquette « fournièra ».

Dans cette atmosphère où chacun s’enfonçait chaque jour un peu plus dans les pires turpitudes du péché, le curé Don Tirignoun qui avait encouragé ce singulier stratagème commençait à s’inquiéter. Le Diable ne se montrait toujours pas en dépit du zèle de ses paroissiens. Le curé répétait en chaire que le premier à croiser le Diable avait pour mission de l’attirer à la grotte de la Baouma du Trabuquet, sous le prétexte d’y rencontrer sa vieille complice la sorcière Mascarelli. Des fagots entassés au fond du trou et un bloc de rocher prêt à pivoter pour en fermer l’entrée feraient le reste ...

Une nuit où Massa recomptait pour la énième fois les pièces contenues dans une des quatre bourses en cuir, quelqu’un choqua le carreau de la fenêtre. Approchant sa lampe, le meunier vit un visage grimaçant un sourire et une main s’agitant en signe d’amitié. Méfiant, Massa recula alors que l’autre persistait, montrant du doigt la porte. Déjà, il y tambourinait d’une façon insistante. Prenant le fusil d’une main et la lampe de l’autre, le meunier ouvrit et entrebâilla la lourde porte en chêne.

Fraternel et joyeux, l’espiègle visiteur expliqua que sa méconnaissance des lieux l’avait conduit à s’égarer sur les chemins conduisant de l’Escarène à Contes. Très à l’aise, il s’assit, sans y être invité, puis retira son chapeau découvrant une ample chevelure rousse où pointaient deux petites excroissances symétriques juste au-dessus du front. Ses yeux verts semblables à ceux d’un chat ne quittaient pas le visage du pauvre Massa saoulé par un flot de paroles. Il proposait de l’or, beaucoup d’or si le meunier le voulait ... Oh ! c’était facile ! Une simple promesse suffirait : lui confier sa destinée après la mort ! « Vous me laisserez m’occuper de tout et vous ne le regretterez pas ... » Puis, sortant des plis de son manteau une bourse lourde et gonflée, il la posait déjà sur la table, l’ouvrait, la secouait pour en faire tomber une pluie de lourdes pièces jaunes tintant agréablement à l’oreille du meunier. Se baissant pour ramasser un écu qui avait roulé sous la table, Massa remarqua les pieds fourchus de son hôte. Pas de doute, c’était bien le Diable en personne !

Tout devenait clair, vendre son âme contre de l’or, la damnation était au bout du marché ! Tremblant d’émotion, le malheureux « moulinier » bredouilla qu’il devait réfléchir avant de s’engager. Puis il avoua soudainement avoir rencontré le soir même la mère Mascarelli dirigeant ses pas vers la Baouma, où elle devait avoir encore rendez-vous avec le Diable pour quelque affaire sérieuse ! ... Le visiteur, surpris par cette révélation, rafla d’un geste les pièces, les remis dans le sac qui disparut aussitôt. Puis, empruntant une lampe il s’enfuit dans la nuit, petite lumière sautillante le long du chemin.

Massa courut réveiller les gens du village, excepté Jacoulin toujours endormi comme une marmotte. Tous foncèrent, Don Tiragnoun en tête, vers la Baouma du Trabuquet. Pas de doute, le Diable y était bien, comme l’attestait la lueur mobile de sa lampe. On poussa sans bruit la lourde pierre, pour bloquer l’entrée de la grotte après avoir lancé un brandon enflammé sur les fagots de bois.

Une épaisse fumée se dégagea très vite du foyer, accompagnée de cris mêlés de jurons et de menaces. Le Diable apparut au milieu des flammes, visible aux Berrois par une étroite faille. Il essaya même de pousser la pierre, pour l’en dissuader, le curé l’aspergea d’eau bénite, ce qui eut pour résultat de le faire se tordre de douleur.

L’Ange du mal s’enfuit enfin au fond de l’antre, pour disparaître à jamais. Le lendemain, les cloches sonnèrent à toute volée, une messe d’action de grâce réunit l’ensemble des gens de Berre à l’église, puis en une joyeuse procession sur le chemin de la Baouma du Trabuquet, qui devint « le trou du Diable ».

Après ce glorieux exploit, les Berrois enfumeurs de Démon acquirent le flatteur surnom « d’Estubas ».

Depuis, Berre est presque un paradis, on ne s’y ennuie pas seuls quelques péchés véniels sont parfois révélés en confession. Vraiment, pas de quoi inquiéter les successeurs de Don Tirignoun.

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10:48 Publié dans MEMOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire