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14/01/2012

"HISTOIRES ET LÉGENDES DES BALCONS D'AZUR": CAGNES, VENCE, LA GAUDE, SAINT JEANNET, GATTIÈRES, CARROS, LE BROC, TOURRETES SUR LOUP, LA COLLE SUR LOUP, SAINT PAUL DE VENCE, VILLENEUVE LOUBET, ROQUEFORT LES PINS, COURSEGOULES, BEZAUDUN

ARTICLE NICE MATIN DU 20-12-2011.jpg

CES LÉGENDES LOCALES QUI FONT L’HISTOIRE DES BALCONS D’AZUR

Passionné, Edmond ROSSI présente son 15ème ouvrage

"Histoires et Légendes des Balcons d'Azur"

Des Templiers à la légendaire abbaye Saint Véran, l’écrivain Edmond Rossi retrace dans son dernier livre les petites et grandes histoires de la région

Incontournables, inédites, mysté­rieuses, passionnantes. Ces gran­des histoires et petites légendes de la région n'ont aucun secret pour lui. Niçois, très investi dans la vie laurentine et Gaudois d'adoption, Edmond Rossi plonge avec son nou­vel ouvrage au cœur des Histoires et légendes des balcons d'Azur. Une in­vitation au voyage dans le passé de La Gaude et des treize autres com­munes qui embrassent le baou de Saint-Jeannet. « Je fais le tour de ce grand polygone, trente hectares de solitude et de plateaux. Je décris les vestiges que l'on y découvre, avec une grande place faite au fameux Castellet de Saint-Jeannet ou au site mégalithique des Courmettes, à Tour­rettes-sur-Loup, où le "Tombeau de l'Ancêtre" a été révélé dans les an­nées 1950. »

Les Templiers, Marcel Pagnol et Manon des sources, la disparition du premier village médiéval de Ro­quefort-les-Pins ou la légendaire ab­baye de Saint-Véran à Cagnes-sur-mer, sont autant de sujets contés avec soin par Edmond Rossi.

«  Faire découvrir des choses insolites »

Passionné, il construit son livre entre ces histoires et légendes « qu'il est bon de faire connaître car elles font parties du patrimoine ». Tous les lieux sont d'ailleurs répertoriés avec leurs coordonnées géographiques pour permettre au lecteur de deve­nir acteur et de découvrir de ses propres yeux les sites où se sont dé­roulées ces Histoires et légendes des balcons d'Azur. « J'essaie de faire découvrir aux gens des choses inso­lites dans tous les villages, confie l'écrivain. Je veux leur donner le goût de connaître ces petites histoi­res de l'Histoire. » Edmond Rossi poursuit son cheminement avec l'édition prochaine d'un ouvrage sur les Templiers dans les Alpes-Mariti­mes ainsi qu'un autre sur les vallées du Mercantour.

 

AUDREY MINELLI (NICE MATIN DU 20-12-2011)

Savoir +

« Histoires et Légendes des Balcons d’Azur », Edmond ROSSI, Éditions Campaniles, 157 pages, prix 18 euros.  Sites Internet : www.editions-campanile.fr

Pour un ouvrage dédicacé par l’auteur contacter: edmondrossi@wanadoo.fr

UNE OUVERTURE SUR LE MONDE ? 

 www.comite-valmy.org   

07/01/2012

LE DESTIN TRAGIQUE DU DOCTEUR CÉSAR PROVENÇAL, UN RÉPUBLICAIN CAGNOIS DE 1851

LE DOCTEUR PROVENÇAL.jpg

 

César Provençal naquit à Cagnes (Var), le 20 juin 1814. Il était fils de Joseph Provençal, propriétaire, et de Thérèse, sa femme. Le parrain fut César Nicolas, négociant du lieu(1). L’éducation du jeune César fut confiée à son oncle, Michel Provençal, professeur de zoologie à la Faculté des sciences de Montpellier, médecin fort en vogue à l’époque (2).

Après 18 ans de séjour à Montpellier, où il avait été successivement préparateur de leçons d’anatomie, chef de chirurgie à l’hôpital St Eloi, César fut reçu docteur. Ayant alors besoin de repos, le jeune médecin revint à Cagnes, son pays natal. Peu après, de fréquentes hémorragies l’obligèrent à changer de climat. Le Comté de Nice, tout proche, s’offrait à lui. « Forcé comme malade, note-t-il, de faire du Comté de Nice mon séjour habituel, j’ai éprouvé, ainsi que tant d’autres, les heureux bienfaits de ce climat dont la juste célébrité attire toutes les années un concours immense de malades de toutes les parties de l’Europe. Ma profession de médecin me fait en quelque sorte une obligation particulière d’exprimer ma reconnaissance d’une manière différente de la plupart des malades qui se contentent de dire que le climat de Nice est bon parce qu’ils auront été soulagés ou guéris de leurs maladies ; j’ai voulu le prouver en publiant la Topographie médicale du Comté de Nice et des contrées qui l’avoisinent.(3

Guéri apparemment, le Dr Provençal revint à Cagnes où il ne tarda pas à sa mêler activement à la vie politique.

La nouvelle de l’abdication du roi Louis-Philippe, suivie de la proclamation de la République, avait été accueillie favorablement dans le département du Var. A l’instar de la capitale, des « clubs » démocratiques se constituèrent dans la plupart des localités. Après les élections à l’Assemblée constituante, du 23 avril 1848. l’agitation se manifesta d’une manière plus sensible dans quelques communes de la rive droite du Var. Le 26 septembre, un banquet de 400 couverts avait lieu à Cagnes, dans l’antique château des Grimaldi; le 6 décembre, Vence faisait un cordial accueil au représentant Marcelin Maurel, natif de cette ville (4). Pendant les mois qui suivirent l’élection présidentielle du 10 décembre, les clubs redoublèrent d’activité. Le 30 juin 1849, le préfet Haussmann les interdit dans tout le département.

A cette époque, le parti républicain du Var était fort bien organisé. Il avait à sa tête un groupe de jeunes gens appartenant à la bourgeoisie, instruits, énergiques et actifs, tels que les avocats Pascal, Pastoret, Pellicot, Emile Ollivier, à Draguignan, le docteur César Provençal à Cagnes. L’Elysée combattait tout ce qui se rattachait à « la Montagne » ; les démocrates étaient taxés de démagogues, d’anarchistes ; les sociétés secrètes étaient surveillées ; la police opérait des visites domiciliaires.

Prévenu d’avoir fait partie, avec Pastoret, d’une de ces sociétés qu’ils auraient organisée, César Provençal fut arrêté en novembre 1850 sur mandat d’amener du juge d’instruction de Draguignan. Jeté en prison, il y fut tenu 64 jours au secret. Finalement la Cour d’Appel d’Aix, « considérant que la prétendue société secrète ne se composait que de deux prévenus (Pastoret et Provençal), jugea qu’il n’y avait pas lieu à exécution », et fit mettre les deux co-inculpés en liberté, au début de janvier 1851.

La nouvelle du coup d’Etat de Louis-Napoléon fut connue à la préfecture du Var dans la nuit du 2 au 3 décembre 1851. Les chefs du parti républicain demeurèrent d’abord dans une indécision profonde. Mais soudain et simultanément l’insurrection éclata dans un grand nombre de localités; dès le 4 décembre, tout le sud du département était en armes, le préfet bloqué au chef-lieu. Sitôt informé des évènements survenus à Paris, Provençal s’était rendu à Nice pour se concerter avec Mathieu, expulsé à la suite des évènements récents de la Garde-Freinet, pour essayer de rassembler une troupe parmi les réfugiés politiques; il revint ensuite à St-Laurent-du-Var et à Vence, où il recruta 60 à 80 hommes qui devaient aider les volontaires de Nice à passer le Var à la Gaude. Mais le maire de cette dernière commune ayant alerté des gardes nationaux, gendarmes et douaniers, la petite troupe dut se replier. Traqué, le docteur Provençal partit pour Gattières où il arriva après minuit. Il alla frapper à la porte d’un de ses anciens clients. Après s’être restauré et réchauffé, il passa le Var sur les épaules de son hôte et attendit le lever du jour, engourdi au pied d’un arbre. A son arrivée à Nice, il eut la désagréable surprise de se voir jeter en prison. Mais il eut l’idée de se recommander du président du Sénat, le comte de Cessole, et de l’évêque Galvano. Il obtint d’être remis en liberté sous la surveillance de la police, jusqu’à une décision définitive de Turin. Grâce à l’esprit libéral de Maxime d’Azeglio, alors président du Conseil, il put ne pas être renvoyé en France pour y être fusillé (5). Dès lors commença sa vie de proscrit dans les Etats du roi de Sardaigne.

Le 15 janvier 1852, il est envoyé en résidence surveillée à Mondovi. Le séjour en cette ville, dont il ne peut sortir à son gré, lui devient bientôt insupportable et il demande au gouvernement piémontais de l’autoriser, pour raison de santé, à aller résider à Menton; il fait appuyer sa demande par Laurent Valerio, député au Parlement de Turin. Il obtient, momentanément satisfaction. Mais bientôt le gouvernement français ayant fait pression sur celui de Turin pour que les réfugiés politiques soient éloignés de Nice et des environs immédiats, le Dr Provençal est obligé de repartir. On lui permet seulement d’aller résider sur la côte Ligure, à la Spezia. A Nice, l’intendant La Marmora lui fait remettre sa feuille de route, avec une somme de 20 lires pour tout viatique. Entre temps, Provençal a appris que le tribunal de Grasse, qui avait fait vendre tous ses biens sur la place publique à Antibes, lui retenait sa pension viagère de 1.200 francs, son unique ressource. Voilà donc le docteur Provençal, tel un « véritable mendiant », rejoignant à pied, par étapes, sa nouvelle résidence. Découragé, malade, sans argent, il trouve refuge pour un temps à l’hôpital de Port-Maurice, en attendant « une occupation, si modeste fût-elle. » Le maire avait demandé pour lui le poste de « médecin des pauvres », on daigna s’occuper de la question à Turin.

A ce moment, en 1854, la grande épidémie de choléra qui se manifeste en Europe atteint nos rivages. A Port-Maurice, Mlle de Maricourt, fille du consul de France, meurt de la terrible maladie; sa plus jeune soeur est atteinte à son tour ; le docteur Provençal, appelé en consultation avec le Dr Orengo, qui la déclare perdue, a le bonheur de la sauver. Il se sauve lui-même du même coup. Dans la circonstance, il découvre un remède pour se préserver de la diarrhée qui précède le choléra. Grâce à lui, plus de « 500 malades de la ville échappent à une mort certaine ». Le journal Il Pensiero fait son éloge; l’évêque d’Albenga lui écrit une lettre de félicitations. Devenu président du Conseil de salubrité publique de Port-Maurice, le Dr Provençal est nommé médecin de l’hôpital des cholériques, en prévision d’une nouvelle invasion du fléau. Le conseil municipal lui accorde une gratification de 200 lires. Il emploie cette somme à faire imprimer un Manuel populaire de santé à l’usage des gens du monde pour se préserver des maladies, et une 3ème édition des Provençaux peints par eux-mêmes. Les journaux Il Diritto et la Gazetta di Genova font l’éloge de ces publications. Sa renommée ne cesse d’augmenter dans toute la province. Il est devenu le médecin du consul de France, Adolphe de Cabarrus, au départ du comte de Maricourt, et de sa mère, la soeur de Ferdinand de Lesseps. Enfin, le roi Victor-Emmanuel II, sur la demande de la ville, lui décerne la médaille d’or.

Après 8 années d’exil à Port-Maurice, et à la suite de nombreuses démarches, le Dr Provençal obtient de Cavour l’autorisation de venir séjourner à Nice, où il élit domicile au n° 20 de la rue Droite. Grâce à des protections il est pourvu de la place de médecin à St Dalmas de Tende, résidence d’été où se trouvaient alors « 80 familles étrangères ». « Ce fut là, note-t-il, au milieu des plaisirs et des fêtes champêtres, que j’appris enfin l’amnistie générale qui eut lieu après la bataille de Solférino (24 juin 1859) en faveur des réfugiés qui, à mon exemple, avaient refusé de faire par écrit une soumission trop blessante pour des gens qui, sans être trop fiers et trop susceptibles, ne pouvaient et ne devaient le faire sans s’avilir. »

Le Dr Provençal mourut, célibataire, le 8 janvier 1868, en son domicile de Nice à l’âge de 53 ans, comme le constate le registre des décès de la mairie de Nice.

 

(1) Les éléments de cette étude nous ont été fournis par les notes manuscrites que le Dr César Provençal a consignées lui-même dans un carnet actuellement conservé clans la Bibliothèque de Cessole, au Musée Massena.

(2) Jean-Michel Provençal, né à Cagnes le 3 juin 1781, mort à Montpellier le 8 avril 1845, professeur de zoologie à la faculté des sciences de Montpellier (25 juillet 1809), puis professeur d’anatomie à la Faculté de médecine de la même ville. Cf. Pélissier (G), Les papiers du médecin Michel Provençal (Besançon, 1912) ; compte-rendu par G. Doublet dans Nice historique, 1912, p. 447.453.

(3) Nice, 1845, de la Société typographique, in-8°, 330 p.

(4) L’Echo des Alpes-Maritimes, n° du 27 sept. et du 8 déc. 1848.

(5) César Provençal a toujours considéré Massimo d’Azeglio comme son sauveur et son protecteur. Il avait continué de s’adresser à lui, en maintes occasions, durant sa carrière de proscrit ; il conservait dans son cabinet, soigneusement encadrées, les 12 lettres que l’homme d’Etat piémontais lui avait écrites en réponses aux siennes et dont la transcription figure dans son Carnet.

 Léonce BONIFACE

(article publié dans Provence historique, tome 3, fasc. 14, 1953, pp. 126-130

D'APRÉS LES "HISTOIRES ET LÉGENDES DES BALCONS D'AZUR": LA GAUDE, SAINT JEANNET, GATTIÈRES, CARROS, LE BROC, BÉZAUDUN, COURSEGOULES, TOURRETTES SUR LOUP, VENCE, SAINT PAUL DE VENCE, LA COLLE, ROQUEFORT LES PINS, VILLENEUVE LOUBET, CAGNES...

De La Gaude à Vence et au Broc, le vaste belvédère qui surplombe la Méditerranée et le Var reste méconnu. La région provençale des « Balcons d'Azur » renferme pourtant des trésors histo­riques et architecturaux qu'il est urgent de découvrir, au-delà de la splendeur des paysages. C'est à ce voyage insolite que nous invite l'auteur, le long d'un amphithéâtre, au cœur duquel s'égrènent les célèbres fleurons de LA GAUDE, VENCE, SAINT-JEANNET, GATTIÈRES, CARROS, LE BROC. 

Passant tour à tour de la réalité des faits historiques, chargés de fabuleuses anecdotes, aux légendes, Edmond Rossi, auteur de divers ouvrages sur le passé et la mémoire des Alpes-Maritimes, a recueilli et réuni quelques moments singuliers de ces villages.

Le choix de La Gaude s'impose comme le centre de gravité de ce « triangle d'or» d'une richesse exceptionnelle. Aux limites de ce secteur, des vestiges témoignent également d'un passé où l'insolite nous interpelle pour mieux conforter la légende: chapelle oubliée de COURSEGOULES, fayard de BÉZAUDUN, tombeau mystérieux de TOURRETTES-­SUR-LOUP, ruines austères de VENCE ou cachées de ROQUEFORT-LES-PINS, sentinelle fortifiée de SAINT-PAUL et abbaye de LA COLLE, châteaux de VILLENEUVE-LOUBET et de CAGNES. 

La Gaude, célèbre pour son vin sera aussi l'inspiratrice de Marcel Pagnol pour sa « Manon des Sources ». D'Hercule à d'Artagnan venu arrêter le marquis de Grimaldi à Cagnes, laissez-vous guider par les fantômes des personnages, pour parcourir les vivantes ruelles de ces villages et la riante campagne alentour. L'agréable découverte de ces bourgs authentiques aux limites de la Provence, vous révélera bien d'autres trésors, dignes de ceux cachés là par les Sarrasins et les Templiers, bien présents dans tout ce secteur.

 Ce livre est édité par les "EDITIONS CAMPANILE" http://www.editions-campanile.fr avec possibilité d'y être commandé. Ouvrage illustré, de 160 pages, également disponible dans toutes les bonnes librairies au prix de 18 € et dédicacé par l'auteur, en contactant: edmondrossi@wanadoo.fr 

17/12/2011

A TOURRETTES SUR LOUP : « LE TOMBEAU DE L'ANCETRE »

LE MENHIR DU TOMBEAU DE L'ANCETRE A COURMES.jpg

Le Pays d’Azur possède de nombreux vestiges de la prestigieuse civilisation mégalithique, étudiés et répertoriés par les spécialistes.

Ces témoignages du passé, à l'aspect imposant, nous ramènent à la première civilisation européenne s'étalant de - 4500 à - 1500. Plus abondants à l'ouest du Var, les dolmens, menhirs et autres pierres levées conjuguent leurs mystères avec les bories, ces étranges «igloos» de pierres sèches. Sans ignorer l'intérêt des quelques cinquante monuments connus dans la région, essayons à travers l'un d'eux de remonter au temps de ces «premiers bâtisseurs». A près Vence, près de Tourrettes sur Loup, au quartier des Courmettes, en 1973, lors du tracé d'une route pare-feu, un amateur d'archéologie repéra une pierre dressée menacée par le bull­dozer, la promptitude de son intervention devait aboutir à la sauvegarde du précieux vestige. L'étude des lieux devait conduire à la découverte surprenante d'un véritable ensemble protohistorique. A droite du sentier descendant vers Courmettes, se dresse, au sommet d'une butte, un castellaras de grande dimension. Son accès en pente douce est aisé, mais sa façade ouest surplombe un à-pic d'environ deux cents mètres. Or, fait curieux, c'est au sommet de la pente la plus raide que l' on trouve les plus solides murailles composées d’énormes blocs aménagés, alors que le côté opposé n'est protégé que d'un mur en petit appareillage. Sur la butte, au sommet d'un vaste réseau de banquettes, constituant plusieurs plate formes super­posées en vastes escaliers, apparaissent des vestiges assez énigmatiques.

A première vue, certains pourraient indiquer la présence de deux citernes rectan­gulaires effondrées et comblées. En surface, du mobilier archéologique a été récolté: tessons de céramiques antérieures à l'époque romaine, anses d'amphores romaines, tessons de sigillées, une fusaïole, un fragment de meule en basalte de 50 cm de diamètre, des scories de fer attestant une activité métallurgique. Au nord-ouest, au-delà d'une vaste prairie connue sous le nom de Clos de la ville, s'élève une colline sur laquelle existe encore une borie assez bien conservée. Au pied des murs de l'enceinte, part une allée artificielle large en moyenne de dix mètres. Construite en parements moyens encore visibles à travers la densité de la végétation, d'une longueur d'environ 500 m, elle descend en pente douce jusqu'au col de Courmettes où passe la route pare-feu qu'elle traverse. Elle se prolonge ensuite en direction d'un curieux édifice de pierres sèches, dissimulé dans un bosquet de chênes, affectant la forme d'un trèfle. Bergers et chasseurs connaissent depuis toujours l'existence de ces murailles dessinant trois cercles imbriqués, ils leur ont donné le nom étrange de «Tombeau de l'Ancêtre». Pourquoi ce nom ? Là une relation recueillie en 1950 semble donner la réponse. Vers cette époque un cultivateur du village voisin de Courmes découvrit un sarcophage: «l'inhumé était un homme à grande barbe blanche... Il était intact quand on a relevé le couvercle. Le paysan a eu peur. Il est allé chercher des voisins qui sont venus, et sous leurs yeux le cadavre s'est dissout, dissipé, ne laissant au fond du sarcophage qu'un peu de terre. Les spectateurs en sont encore tellement impressionnés qu'ils n'ont pas ébruité l'affaire et restent persuadés qu'ils ont vu non pas le corps du mort mais son esprit». (Bulletin de l'Institut des Fouilles de Préhistoire et d'Archéologie des Alpes Maritimes 1955-1956).

Le rapprochement de cette curieuse histoire et du mystérieux «Tombeau de l'Ancêtre» à l'allée majestueuse a troublé plus d'un chercheur. Notons qu'en plus du menhir de 1,90 m, dressé au bout de l'allée, quatre autres pierres levées s'étageant de 1,40 m à 1,50m entourent cet énigmatique mausolée. Il est admis que la civilisation mégalithique, née des préoccupations agraires des premiers hommes, empruntait ses mythes aux puissances de la nature. Dans ce contexte, le tombeau à la forme trifoliée, placé au levant, et la butte du castellaras, à l'opposé au couchant, constituent deux pôles caractéristiques, reliés par l'allée, définissant la course du soleil.

Le sommet du castellaras, renforcé d'un mur cyclopéen vers l'à-pic, devient une sorte de temple, puisque la valeur défensive de cette construction est inutile en ce point. Les pierres levées, balisant les alentours comme d'autres menhirs, devaient permettre une heureuse relation entre les forces telluriques et celles de l'air et du ciel. L'Ancêtre, sorte de grand prêtre vénéré par la tribu, initié aux mystères de la nature, dignement enterré vers la lumière du levant devait apporter sur tous la paix et l'espoir par ses connaissances. Quelles cérémonies propitiatoires s'accomplissaient au sommet de la plate-forme où l'on observait chaque soir l'inquiétante plongée de l'astre du jour vers le néant ? Ce belvédère largement ouvert sur l'ensemble de la région a dû conserver au fil des siècles sa vocation de sanctuaire jusqu'à l'époque romaine comme en témoignent les vestiges découverts en surface. Enfin précisons que G. Altenbach et B. Legrais dans un ouvrage récent «Lieux magiques et sacrés de France» (R. Laffont, Paris 1987) citent les gorges du Loup placées à l'aplomb du site de Courmettes et le village de Gourdon, situé en face à 2,5 km à vol d'oiseau. Ces deux chercheurs ont eu la curiosité de contrôler au géodynamètre l'intensité cosmo-tellurique qu'ils définissent comme «onde de vie» et au radioactivité-mètre les impulsions minutes de ces lieux. Leurs conclusions ne manquent pas de corroborer les suppositions établies à partir des vestiges archéologiques. Au vue des résultats obtenus par les mesures, ils définissent ces points comme «un réel haut lieu sacré». Ils ajoutent: «Pour s'en rendre compte il suffit d'assister à un lever de soleil... Le pèlerin chercheur ressentira rapidement que ce haut lieu a connu un passé culturel intense, prêt à ressurgir selon les informations véhiculées par les êtres qui l'approchent».

EXTRAIT DES "HISTOIRES ET LÉGENDES DES BALCONS D'AZUR": LA GAUDE, SAINT JEANNET, GATTIÈRES, CARROS, LE BROC, BÉZAUDUN, COURSEGOULES, TOURRETTES SUR LOUP, VENCE, SAINT PAUL DE VENCE, LA COLLE, ROQUEFORT LES PINS, VILLENEUVE LOUBET, CAGNES...

De La Gaude à Vence et au Broc, le vaste belvédère qui surplombe la Méditerranée et le Var reste méconnu. La région provençale des « Balcons d'Azur » renferme pourtant des trésors histo­riques et architecturaux qu'il est urgent de découvrir, au-delà de la splendeur des paysages. C'est à ce voyage insolite que nous invite l'auteur, le long d'un amphithéâtre, au cœur duquel s'égrènent les célèbres fleurons de LA GAUDE, VENCE, SAINT-JEANNET, GATTIÈRES, CARROS, LE BROC.

Passant tour à tour de la réalité des faits historiques, chargés de fabuleuses anecdotes, aux légendes, Edmond Rossi, auteur de divers ouvrages sur le passé et la mémoire des Alpes-Maritimes, a recueilli et réuni quelques moments singuliers de ces villages.

Le choix de La Gaude s'impose comme le centre de gravité de ce « triangle d'or» d'une richesse exceptionnelle. Aux limites de ce secteur, des vestiges témoignent également d'un passé où l'insolite nous interpelle pour mieux conforter la légende: chapelle oubliée de COURSEGOULES, fayard de BÉZAUDUN, tombeau mystérieux de TOURRETTES-­SUR-LOUP, ruines austères de VENCE ou cachées de ROQUEFORT-LES-PINS, sentinelle fortifiée de SAINT-PAUL et abbaye de LA COLLE, châteaux de VILLENEUVE-LOUBET et de CAGNES.

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 Ce livre est édité par les "EDITIONS CAMPANILE" http://www.editions-campanile.fr

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Ouvrage illustré, de 160 pages, également disponible dans toutes les bonnes librairies au prix de 18 € et dédicacé par l'auteur, en contactant: edmondrossi@wanadoo.fr