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17/12/2011

A TOURRETTES SUR LOUP : « LE TOMBEAU DE L'ANCETRE »

LE MENHIR DU TOMBEAU DE L'ANCETRE A COURMES.jpg

Le Pays d’Azur possède de nombreux vestiges de la prestigieuse civilisation mégalithique, étudiés et répertoriés par les spécialistes.

Ces témoignages du passé, à l'aspect imposant, nous ramènent à la première civilisation européenne s'étalant de - 4500 à - 1500. Plus abondants à l'ouest du Var, les dolmens, menhirs et autres pierres levées conjuguent leurs mystères avec les bories, ces étranges «igloos» de pierres sèches. Sans ignorer l'intérêt des quelques cinquante monuments connus dans la région, essayons à travers l'un d'eux de remonter au temps de ces «premiers bâtisseurs». A près Vence, près de Tourrettes sur Loup, au quartier des Courmettes, en 1973, lors du tracé d'une route pare-feu, un amateur d'archéologie repéra une pierre dressée menacée par le bull­dozer, la promptitude de son intervention devait aboutir à la sauvegarde du précieux vestige. L'étude des lieux devait conduire à la découverte surprenante d'un véritable ensemble protohistorique. A droite du sentier descendant vers Courmettes, se dresse, au sommet d'une butte, un castellaras de grande dimension. Son accès en pente douce est aisé, mais sa façade ouest surplombe un à-pic d'environ deux cents mètres. Or, fait curieux, c'est au sommet de la pente la plus raide que l' on trouve les plus solides murailles composées d’énormes blocs aménagés, alors que le côté opposé n'est protégé que d'un mur en petit appareillage. Sur la butte, au sommet d'un vaste réseau de banquettes, constituant plusieurs plate formes super­posées en vastes escaliers, apparaissent des vestiges assez énigmatiques.

A première vue, certains pourraient indiquer la présence de deux citernes rectan­gulaires effondrées et comblées. En surface, du mobilier archéologique a été récolté: tessons de céramiques antérieures à l'époque romaine, anses d'amphores romaines, tessons de sigillées, une fusaïole, un fragment de meule en basalte de 50 cm de diamètre, des scories de fer attestant une activité métallurgique. Au nord-ouest, au-delà d'une vaste prairie connue sous le nom de Clos de la ville, s'élève une colline sur laquelle existe encore une borie assez bien conservée. Au pied des murs de l'enceinte, part une allée artificielle large en moyenne de dix mètres. Construite en parements moyens encore visibles à travers la densité de la végétation, d'une longueur d'environ 500 m, elle descend en pente douce jusqu'au col de Courmettes où passe la route pare-feu qu'elle traverse. Elle se prolonge ensuite en direction d'un curieux édifice de pierres sèches, dissimulé dans un bosquet de chênes, affectant la forme d'un trèfle. Bergers et chasseurs connaissent depuis toujours l'existence de ces murailles dessinant trois cercles imbriqués, ils leur ont donné le nom étrange de «Tombeau de l'Ancêtre». Pourquoi ce nom ? Là une relation recueillie en 1950 semble donner la réponse. Vers cette époque un cultivateur du village voisin de Courmes découvrit un sarcophage: «l'inhumé était un homme à grande barbe blanche... Il était intact quand on a relevé le couvercle. Le paysan a eu peur. Il est allé chercher des voisins qui sont venus, et sous leurs yeux le cadavre s'est dissout, dissipé, ne laissant au fond du sarcophage qu'un peu de terre. Les spectateurs en sont encore tellement impressionnés qu'ils n'ont pas ébruité l'affaire et restent persuadés qu'ils ont vu non pas le corps du mort mais son esprit». (Bulletin de l'Institut des Fouilles de Préhistoire et d'Archéologie des Alpes Maritimes 1955-1956).

Le rapprochement de cette curieuse histoire et du mystérieux «Tombeau de l'Ancêtre» à l'allée majestueuse a troublé plus d'un chercheur. Notons qu'en plus du menhir de 1,90 m, dressé au bout de l'allée, quatre autres pierres levées s'étageant de 1,40 m à 1,50m entourent cet énigmatique mausolée. Il est admis que la civilisation mégalithique, née des préoccupations agraires des premiers hommes, empruntait ses mythes aux puissances de la nature. Dans ce contexte, le tombeau à la forme trifoliée, placé au levant, et la butte du castellaras, à l'opposé au couchant, constituent deux pôles caractéristiques, reliés par l'allée, définissant la course du soleil.

Le sommet du castellaras, renforcé d'un mur cyclopéen vers l'à-pic, devient une sorte de temple, puisque la valeur défensive de cette construction est inutile en ce point. Les pierres levées, balisant les alentours comme d'autres menhirs, devaient permettre une heureuse relation entre les forces telluriques et celles de l'air et du ciel. L'Ancêtre, sorte de grand prêtre vénéré par la tribu, initié aux mystères de la nature, dignement enterré vers la lumière du levant devait apporter sur tous la paix et l'espoir par ses connaissances. Quelles cérémonies propitiatoires s'accomplissaient au sommet de la plate-forme où l'on observait chaque soir l'inquiétante plongée de l'astre du jour vers le néant ? Ce belvédère largement ouvert sur l'ensemble de la région a dû conserver au fil des siècles sa vocation de sanctuaire jusqu'à l'époque romaine comme en témoignent les vestiges découverts en surface. Enfin précisons que G. Altenbach et B. Legrais dans un ouvrage récent «Lieux magiques et sacrés de France» (R. Laffont, Paris 1987) citent les gorges du Loup placées à l'aplomb du site de Courmettes et le village de Gourdon, situé en face à 2,5 km à vol d'oiseau. Ces deux chercheurs ont eu la curiosité de contrôler au géodynamètre l'intensité cosmo-tellurique qu'ils définissent comme «onde de vie» et au radioactivité-mètre les impulsions minutes de ces lieux. Leurs conclusions ne manquent pas de corroborer les suppositions établies à partir des vestiges archéologiques. Au vue des résultats obtenus par les mesures, ils définissent ces points comme «un réel haut lieu sacré». Ils ajoutent: «Pour s'en rendre compte il suffit d'assister à un lever de soleil... Le pèlerin chercheur ressentira rapidement que ce haut lieu a connu un passé culturel intense, prêt à ressurgir selon les informations véhiculées par les êtres qui l'approchent».

EXTRAIT DES "HISTOIRES ET LÉGENDES DES BALCONS D'AZUR": LA GAUDE, SAINT JEANNET, GATTIÈRES, CARROS, LE BROC, BÉZAUDUN, COURSEGOULES, TOURRETTES SUR LOUP, VENCE, SAINT PAUL DE VENCE, LA COLLE, ROQUEFORT LES PINS, VILLENEUVE LOUBET, CAGNES...

De La Gaude à Vence et au Broc, le vaste belvédère qui surplombe la Méditerranée et le Var reste méconnu. La région provençale des « Balcons d'Azur » renferme pourtant des trésors histo­riques et architecturaux qu'il est urgent de découvrir, au-delà de la splendeur des paysages. C'est à ce voyage insolite que nous invite l'auteur, le long d'un amphithéâtre, au cœur duquel s'égrènent les célèbres fleurons de LA GAUDE, VENCE, SAINT-JEANNET, GATTIÈRES, CARROS, LE BROC.

Passant tour à tour de la réalité des faits historiques, chargés de fabuleuses anecdotes, aux légendes, Edmond Rossi, auteur de divers ouvrages sur le passé et la mémoire des Alpes-Maritimes, a recueilli et réuni quelques moments singuliers de ces villages.

Le choix de La Gaude s'impose comme le centre de gravité de ce « triangle d'or» d'une richesse exceptionnelle. Aux limites de ce secteur, des vestiges témoignent également d'un passé où l'insolite nous interpelle pour mieux conforter la légende: chapelle oubliée de COURSEGOULES, fayard de BÉZAUDUN, tombeau mystérieux de TOURRETTES-­SUR-LOUP, ruines austères de VENCE ou cachées de ROQUEFORT-LES-PINS, sentinelle fortifiée de SAINT-PAUL et abbaye de LA COLLE, châteaux de VILLENEUVE-LOUBET et de CAGNES.

La Gaude, célèbre pour son vin sera aussi l'inspiratrice de Marcel Pagnol pour sa « Manon des Sources ». D'Hercule à d'Artagnan venu arrêter le marquis de Grimaldi à Cagnes, laissez-vous guider par les fantômes des personnages, pour parcourir les vivantes ruelles de ces villages et la riante campagne alentour. L'agréable découverte de ces bourgs authentiques aux limites de la Provence, vous révélera bien d'autres trésors, dignes de ceux cachés là par les Sarrasins et les Templiers, bien présents dans tout ce secteur.

 Ce livre est édité par les "EDITIONS CAMPANILE" http://www.editions-campanile.fr

avec possibilité d'y être commandé.

Ouvrage illustré, de 160 pages, également disponible dans toutes les bonnes librairies au prix de 18 € et dédicacé par l'auteur, en contactant: edmondrossi@wanadoo.fr

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