21/09/2013
GUILLAUMES ET SES FOIRES D'AUTOMNE
Guillaumes se caractérise par des foires qui remontent au Haut-Moyen-âge et qui ont assuré pendant des siècles la renommée et la richesse de la commune. Au cœur de la Haute-Vallée du Var, le bourg fut toujours le centre de transactions et, en quelque sorte, le régulateur de la vie de la vallée. La ville obtint jadis des divers comtes de Provence et rois de France de nombreux privilèges et franchises pour ses foires. Ainsi le roi René concéda en 1445 la franchise de plusieurs foires pour développer le commerce. Henri II élargit le privilège et Louis XII, en 1500, étendit la franchise à toutes les foires de la cité. Guillaumes recueillait de ses foires franches de gros avantages et tirait des revenus substantiels du passage sur son territoire des troupeaux transhumants venant de Saint-Martin de Crau, Berre, Aubagne etc... Dont les bergers devaient lui verser un droit de pulvérage (droit levé autrefois par le seigneur sur les troupeaux qui passaient sur ses terres, à cause de la poussière qu'ils soulevaient). Quatre foires avaient annuellement lieu à Guillaumes : le 25 Mai, 16 Août, 7.Octobre et 10 Novembre. La dernière, la plus importante, durait deux jours car elle marquait la fin des grands travaux agricoles et le début de l'hiver. On y traitait du bétail.: mules, mulets, ânes, bœufs, vaches, moutons, agneaux, brebis, chèvres, porcs, mais aussi des animaux de basse-cour, et des céréales, légumes secs, riz, pâtes, de l'huile d'olive et de noix, du chanvre, de la laine, du cuir et de peaux, des chaussures, de la mercerie, et des étoffes : mousseline, toiles fines et dentelles, de chapeaux de laine, d'étoffe et de paille, des draps... sans oublier le vin.
Les foires de Guillaumes purent se maintenir à travers les siècles et la commune demeure toujours un centre commercial important. Les foires les plus renommées sont celles aux bestiaux du 16 septembre (quelque soit le jour de la semaine) dite foire aux tardons, (par "tardons", il faut entendre "agneaux nés tardivement en montagne") et du 2ème samedi d'octobre qui attirent un public très nombreux.
D’après « Les Histoires et Légendes du Pays d’Azur », pour commander cet ouvrage dédicacé de 15 € : contacter edmondrossi@wanadoo.fr
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16/09/2013
ACCHIARDI DE SAINT LEGER, UNE FIGURE DES ALPES MARITIMES
Saint Léger est un modeste village situé dans la vallée de la Roudoule, au-dessus de Puget-Théniers. A l'origine fief des Villeneuve-Beauregard, il sera vendu en 1783 aux Acchiardi, derniers seigneurs du lieu, en faveur de qui il fut érigé en comté. La famille des Acchiardi est originaire de Saint Etienne de Tinée, ce qui est attesté dès 1388.
Elle obtint les titres de seigneurs de Pierrefeu et Roquesteron aux XVème siècle, de l'Alpe de Péone au XVIème siècle, puis de comte de St Léger à la suite du traité de Turin du 24 Mars 1760. Ce traité rectifiait la frontière entre le Royaume de France et celui de Piémont Sardaigne, lui octroyant entre autre le territoire de St Léger.
Au fil des siècles, ses membres furent magistrats, juristes, ecclésiastiques, haut fonctionnaires de la cour de Savoie. On peut citer, entre autres, Jean - secrétaire du gouvernement de Nice (1545-1570) et maître auditeur de la Chambre des comptes de Piémont en 1563 ; Antoine Gaétan, docteur en droit, assesseur à Nice (1767-1769), sénateur au Sénat de Savoie (1772) et ensuite de Nice (1780). Après l'entrée des Français à Nice en 1792, il émigrera à Alexandrie où il devint régent du Conseil de Justice et mourut en 1812.
Son fils, le comte Amédée, appartint au premier conseil municipal formé à Nice après la Restauration sarde et fut ensuite premier consul de la ville. Son fils, le comte Gaétan, d'abord substitut de l'avocat fiscal de la Préfecture de Nice, fut juge au tribunal provincial jusqu'en 1860.
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09/09/2013
LE MASSACRE DE SAINT MARTIN DU VAR
La fusillade qui dura une partie de la nuit fit six morts parmi les paysans. L’affaire, qualifiée de “ massacre de Saint Martin ” par les journaux de Nice et du Piémont, fit grand bruit. On prit souvent fait et cause pour les paysans, en insistant sur le fait qu’ils n’avaient pas d’armes et on eut aucune peine à monter en épingle la sauvagerie des gardes.
L’exaspération de la presse fut à son comble lorsqu’on apprit qu’ils avaient, le lendemain, célébré leur victoire à Saint Martin autour d’une bonne table, faisant ensuite le tour du village en chantant des airs déplacés, au moment où passait (c’était le 8 septembre) la procession en l’honneur de la Nativité de la Vierge. La population en fut paraît-il profondément choquée.
L’intervention des douaniers sardes marquait la volonté du gouvernement sarde de faire respecter les nouvelles lois douanières supprimant, “ grosso modo ”, les faveurs commerciales dont bénéficiait le Comté de Nice depuis le Moyen Age.
La frontière du Var entre Nice et la Provence avait pendant longtemps été facile à franchir, du moins jusqu’à la Révolution. Depuis 1815, le franchissement était devenu plus difficile, surtout en raison de la rigueur toute nouvelle des douanes françaises. Mais il subsistait par-delà la frontière des intérêts de voisinage et une identité linguistique qui permettait la poursuite des relations, sinon au grand jour, du moins plus discrètement.
La fusillade du pont Charles Albert résonnait aux oreilles des Saint-Martinois, comme un avertissement : la frontière était verrouillée et la contrebande une activité à très haut risque. Ce qui venait de se passer sur ce pont, dit aussi de la Madeleine, pouvait tout aussi bien arriver en face de Saint Martin, sur le gué conduisant au Broc. L’épisode marqua assez les esprits pour que cette affaire de la “ saou dou Broc ” (le sel du Broc) devint synonyme de correction exemplaire. Promettre la “ saou dou Broc ” à quelqu’un resta pendant longtemps la pire des menaces.
La contrebande ne s’arrêta pas pour autant, si l’on en juge par la décision de la municipalité Baudoin (1872-1875) de construire un hangar au cimetière pour y déposer les noyés, trouvés dans le Var, en faisant la contrebande du sel.
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La situation géographique du Pays d’Azur où les Alpes plongent dans la mer dans un chaos de montagnes et de vallées profondes lui confère déjà un caractère exceptionnel. Les climats qui s 'y étagent de la douceur méditerranéenne de la côte aux frimas polaires des hauts sommets sont tout aussi contrastés. Si l'on ajoute que l'homme a résidé sur ces terres d'opposition depuis ses origines, on ne peut s'étonner de trouver en lui la démesure du fantastique révélée par les outrances du décor.
Cet environnement propice ne devait pas manquer de produire dans la vie de ses habitants une saga où l'imaginairerejoint naturellement la réalité.
Depuis les milliers d'étranges gravures tracées à l'Age du Bronze sur les pentes du Mont Bégo dans la Vallée des Merveilles, en passant par les fabuleux miracles de la légende dorée des premiers chrétiens, ou les fresques tragiques des chapelles du Haut-Pays, jusqu'aux héroïques faits d'armes des Barbets pendant la Révolution française, longue est la chronique des «Histoires extraordinaires» du Pays de Nice, s'étalant dans la pierre et la mémoire de ses habitants.
Par un survol du passionnant passé de cette région, qu'il connaît bien, Edmond Rossi nous entraîne à travers une cinquantaine de récits mêlant la réalité historique au fantastique de la légende.
Rappelons qu'Edmond ROSSI, né à Nice, est entre autres l'auteur de deux ouvrages d'Histoire appréciés, dont «Fantastique Vallée des Merveilles», d'une étude sur les traditions et le passé des Alpes du Sud: «Les Vallées du Soleil» et d'un recueil de contes et légendes de Nice et sa région: «Entre neige et soleil».
Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur
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